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Laura Brignon (Traducteur)
EAN : 9782080301741
512 pages
Flammarion (31/08/2022)
3.64/5   36 notes
Résumé :
L'assassinat barbare de Luca Varani, 23 ans, dans un appartement de Rome en mars 2016 fit la une des journaux et bouleversa d'autant plus l'opinion publique qu'il ne semblait y avoir aucune explication, aucune justification à ce meurtre perpétré par deux jeunes gens de bonne famille.En reconstruisant minutieusement les faits et les jours qui les ont précédés, Nicola Lagioia ne part pas seulement à la recherche du point de rupture à partir duquel le pire peut arriver... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Le livre n'étant pas encore sorti en français, (je l'ai lu dans sa traduction en espagnol parue en janvier 2022) je m'astreins au silence. Je souhaite juste dire que je partage en tous points la quatrième de couverture telle que présentée par Babelio.
L'ouvrage est exceptionnel selon moi. Très supérieur à "De sang froid" de Truman Capote ou "La serpe" de Philippe Jaeneda sur des thèmes comparables. D'accord avec Antonio Munoz Molina qui écrit au sujet de ce livre: "Il y a des histoires, complétement étrangères à nos propres vies, qui semblent nous attendre spécialement". 02/09/2022 :
Relu en français. Il n'y a sans doute pas de problème de traduction, seulement le tourbillon mélodieux propres aux langues espagnole et italienne paraît faire défaut. Non, il ne s'agit pas d'un livre sur Rome ou sur un fait divers, même si, évidemment, ils sous-tendent le récit. le génie de l'auteur est d'avoir assemblé tous les éléments relatifs à ce crime réel tel un puzzle parfait pour nous emmener à nous retrouver tous à travers un ou plusieurs des personnages évoqués. Il nous livre une vision juste et réaliste de l'être humain en général et du mode de vie contemporain en particulier et, nous offre la possibilité de nous sentir meilleurs en refermant le livre. Meilleurs, pourquoi? Pour n'avoir été, ni nous ni nos proches et ce, malgré nos ressemblances avec les protagonistes, ni victime ni bourreau. Je recommande hautement cette lecture, passionnante sur le plan humain.
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En mars 2016, l'assassinat de Luca Varani, 23 ans, par deux jeunes gens de la bonne société romaine a bouleversé l'Italie.

Deux gars de la classe moyenne supérieure ont torturé et tué un jeune homme moins bourgeois d'une manière particulièrement violente et sadique.

Cette affaire, qui entremêle drogues, sexe et sang, a été commentée sur les médias sociaux italiens et les émissions de télévision pendant plusieurs années.

En reconstruisant minutieusement ce fait divers et les jours qui l'ont précédé, Nicola Lagioia sonde la part d' (in)humanité qui habitent chacun des protagonistes et écrit une autre histoire de Rome et de ses habitants.

Rome, aussi malfaisante que splendide, révèle à mesure qu'on l'arpente les secrets de vies dites « sans histoires », reflets d'un monde soustrait à notre regard.

Et que nous le voulions ou non, ce monde est le nôtre...Car ce fait divers, aussi terrible, soit-il, souligne certainement de nombreux aspects terribles du monde dans lequel nous vivons.

L'auteur, directeur du festival littéraire de Turin est aussi captivé par le crime , et se lance dans une investigation sans faille, un peu à l'instar d'un Truman capote quand il écrivait de sang froid et va rencontrer avocats? enqueteurs et autres. protagonistes de l'affaire ..

Le roman mène à une enquête sérieuse. Car ce n'est pas toujours des plus facile de comprendre chaque côté sombre de la nature humaine.

Il ne s'agit pas seulement de Rome. La ville des vivants : Rome, ville de mort, ville de ruine, mais ville de vie et chère au coeur de Nicola Lagioia ...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Rome, un monde en soi et le monde dans son entièreté. Rome, le tout et le néant à la fois. La destruction et un voeu pieux de résurrection. Rome, une ville que l'on peut détester sans jamais vouloir la quitter. Rome, dont la magnificence antédiluvienne côtoie la saleté, les rats, les immondices et... les vices. Cruelle, cynique, elle est tout cela mais possède une beauté ancestrale et une vivacité intrinsèque.
Rome se vit comme on vit un amour.

Dans @La ville des vivants, @Nicola Lagioia, écrivain et journaliste, est fasciné par un fait divers qui a profondément ému et marqué la population : l'assassinat, d'une cruauté glaçante, d'un jeune Romain de 23 ans, Luca Varani, commis par deux fils de bonne famille, Manuel Foffo et Marco Prato. Alors oui, @Nicola Lagioia est captivé par ce fait divers épouvantable mais à cette différence près qu'il l'est parce que cela le questionne sur l'être humain, sur lui, sur nous. Et @Nicola Lagioia fouille jusqu'aux tréfonds de l'âme. Manuel et Marco ont fait preuve d'une abominable barbarie pour tuer le doux et naïf Luca. Comment ces trentenaires sont-ils devenus des bourreaux sans pitié aucune ? Comment est-ce possible de se retrouver au bord d'un tel précipice ? À quel moment la bascule s'est-elle faite pour Manuel et Marco ?

Se mêlent au récit de @Nicola Lagioia des réalités sociologiques : le mépris de classe, privilégiés versus êtres économiquement dans le besoin ; la soumission et la domination dans tous les domaines ; le sentiment que tout s'achète, avec comme corollaire le réel déformé ainsi qu'une négation des valeurs et une absence d'idéal à atteindre ; les rapports familiaux conflictuels de ces jeunes gens aisés, persuadés de ne pas être reconnus à leur juste valeur et puis, plus généralement, l'incompréhension entre les jeunes et les anciens mais là, encore une fois et peu importe le milieu, la seule valeur qui vaille pour cette jeunesse est celle de l'argent... à un âge où, traditionnellement, il semble plus courant d'être rêveur, utopiste, révolté par l'injustice et prêt à se battre pour des valeurs... humaines.

@Nicola Lagioia ne juge pas. Il dresse un constat. Savoir, comprendre ; pouvoir espérer passe par là.
@La ville des vivants m'a happée, entraînée dans l'obscurité malsaine, celle où il faut lutter pour entrevoir un peu de lumière. C'est que @Nicola Lagioia nous renvoie à notre identité d'humain et à la société que nous avons construite et dont nous sommes, d'une façon ou d'une autre, responsables.

@La ville des vivants est un roman brillamment construit. le style de @Nicola Lagioia est si vivant que nous lisons son ouvrage un peu comme si nous regardions un film. Les protagonistes ont une présence tellement palpable.
Certes, les mots sont âpres, durs, cyniques comme le propos. Mais de temps à autre, comme les merveilles antiques qui habitent la ville, brillent des éclats de délicatesse et de beauté.
Une image de ce roman me reste en tête : celle de papiers gras voletant autour du Colisée. Pourquoi celle-ci en particulier ?
« Demandez au maire ! » et si vous voulez comprendre ce private joke romain, lisez @La ville des vivants ! C'est une histoire dramatique mais ce n'est pas le marasme ! Il y a aussi de la drôlerie dans ce roman dénué de pathos ou de voyeurisme, du dynamisme. Un livre profond qui nous engage dans la réflexion. C'est indispensable et sain.
@La ville des vivants, à lire. Absolument.
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Ce sont les obsèques de son oncle, et toute la famille descend dans le sud de l'Italie pour lui rendre hommage. Manuel est monté dans la voiture de son père, et au beau milieu du trajet, il lui révèle que dans son appartement se trouve le corps d'un jeune homme, que lui et un ami ont sauvagement assassiné deux jours auparavant.
C'est un fait divers qui a passionné toute la société italienne en 2016, un crime atroce et incompréhensible, sur lequel les enquêteurs, la presse, la famille, l'entourage ont calqué tour à tour calqué un grand nombre de grilles de lecture (une dérive addictive, le summum de l'expression d'une haine de classe, un crime hétérophobe), que ce soit pour satisfaire un besoin d'éclairer, de faire le deuil, de satisfaire une curiosité morbide, un désir de contempler le mal dans les yeux.
Pendant près de 500 pages, l'auteur, un journaliste lui-aussi tombé dans un état de fascination pour cette affaire, nous emmène dans un récit documenté émaillé de scènes fictionnelles, et rapidement se dessine un portrait de la ville de Rome en ville déchue, symbole de la déliquescence de notre époque, à travers ceux qui la défont, cette jeunesse qu'on ne comprend pas.
Le titre plaira aux amoureux de Rome, aux curieux de faits divers, mais n'étant ni l'un ni l'autre, je n'ai trouvé que peu d'intérêt à cette lecture, au-delà de l'actualisation de l'image un peu surannée de la Rome antique. Il m'a manqué l'emportement par la langue, par l'écriture, et je ne sais pas si je dois l'imputer à la traduction ou à la plume.
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J'ai un avis partagé sur ce roman de Nicola Lagioia, auteur italien né en 1973.
Nous avons d'un coté un livre d'intellectuel, métaphorique. A Rome, ville éternelle, qui symbolise par son histoire et ses monuments, notre société occidentale, rien ne va plus. Les rats pullulent, les touristes accourent pour de bien mauvaises raisons et la jeunesse désoeuvrée et déstructurée s'abandonne à la cocaïne.
La ville des vivants, c'est l'autopsie d'un crime sordide, sans mobile, où l'auteur s'efforce de comprendre l'incompréhensible plutôt que de juger. Les premières pages emportent plutôt l'adhésion et l'on songe à de sang Froid.
Et puis au fil des pages, l'écoeurement l'emporte. 500 pages sur 3 jours de sexe et de cocaïne, c'est trop pour moi. La distance initiale avec le sujet s'estompe et tourne à la complaisance. Qu'on s'entende, il ne s'agit pas d'un récit pornographique, encore moins d'une apologie de la drogue, mais plonger si longtemps en apnée dans l'horreur fut un rude exercice.
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critiques presse (5)
LeMonde
23 décembre 2022
L’écrivain s’interroge sur ce que veut dire « être monstrueux », dans une langue reprenant celle des SMS versés au dossier de l’enquête. Le défi littéraire, superbement relevé, consiste à rendre celle-ci suffisamment complexe pour donner à voir la palette d’émotions qu’un tel cauchemar suscite. Ainsi qu’à creuser la notion d’humanité, sans jamais juger. La profondeur de l’analyse et de la réflexion est à la mesure de la noire réalité.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeDevoir
07 novembre 2022
Témoignages, pièces judiciaires, expertises, correspondance de la victime et des accusés, rencontres avec les proches des uns et des autres, échange de lettres avec Manuel Foffo : Nicola Lagioia fait flèche de tout bois. À l’origine de sa fascination, il raconte avoir perçu quelque chose de familier.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Bibliobs
19 octobre 2022
C’est un récit en forme de toile d’araignée, chaque fil menant à une nouvelle toile, à de nouveaux personnages secondaires. Mais si le roman est aussi fascinant, c’est surtout qu’il dresse de Rome un portrait inattendu.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
22 septembre 2022
La reconstitution d'un fait divers atroce qui a secoué toute l'Italie.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Liberation
26 août 2022
Nicola Lagioia reconstitue chaque instant ayant précédé et suivi le crime à travers le regard de différents témoins ou proches de la victime. Vertigineux.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le mal. Ils devaient travailler tous les jours avec le mal. Le colonel dit que le mal n'était pas un concept abstrait, mais pas davantage qu'il fallait l'imaginer comme une entité pleinement définie. Le mal était mobile, protéiforme et, surtout, contagieux. Plus longtemps tu étais proche de lui, plus tu risquais de commencer à te comporter en accord avec ses plans. Il n'y avait rien de plus triste, dit-il, qu'un carabinier qui souillait l'uniforme. C'était quelque chose qui parfois arrivait. Pour cela, celui qui était entouré d'un aura protecteur - qui agissait de façon à ce que l'on en soit digne, me sembla-t-il qu'il voulait dire- avait l'espoir de mener à bien son travail sans tomber.
p.194 "La ciudad de los vivos", éd. Literatura random House, 2022 (traduction libre du contributeur depuis le texte original italien lui-même traduit en espagnol)
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Nous sommes des créatures du passé. Les nouvelles générations ont des problèmes, des solutions, des paranoïas, des qualités qu'il nous est difficile d'imaginer. Le passé n'existe presque plus. Et le futur est tout à eux, par chance pour nous.
p.157 éd. Literatura Random House (traduction libre du contributeur à partir du texte traduit en espagnol)
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Le rêve du quartier multi-ethnique, qui avait été encouragé au cours de la décennie antérieure, s'était écroulé sur lui-même, provoquant non pas un conflit racial, non pas une lutte des classes, mais le sommeil, le manque de services, une chute tranquille où, entre vomissements et poubelles, ils s'enfonçaient tous ensemble.

(traduction libre du contributeur à partir de la traduction en espagnol du texte original. p. 90 éd. Literatura Random House, 2022 "La ciudad de los vivos".)
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La responsabilité individuelle, le libre arbitre : en quoi nous transformerions-nous, ou nous dissoudrions-nous, si nous nous libérions de ces deux poids fondamentaux ? Nous vivions dans un monde constamment analysé, sondé, passé au crible par mille enquêtes et statistiques, mais c'était pourtant un monde impénétrable, où il était de plus en plus difficile de comprendre qui était responsable de quoi. L'économie s'effondrait. De qui était-ce la faute? La Terre était menacée par les changements climatiques. Y avait-il des responsabilités spécifiées à cela? Paradoxalement, à cette époque où les principaux changements sur la planète étaient imputables à nos actes, l'exercice le plus difficile consistait à relier un effet à sa cause, surtout sur le plan humain, individuel.
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N'attribuons pas les problèmes de Rome à l'excès de population. Quand il n'y avait que deux romains, l'un tua l'autre.
Giulio Andreotti (ancien Président du Conseil) cité par Nicola Lagioia dans l'incipit de "La cita dei vivi" ("La ville des vivants", 2020)
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Videos de Nicola Lagioia (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nicola Lagioia

Les Rencontres de La Libreria à Paris - Lundi 5 mai 2014 - Nicola Lagioia
Filippo D'Angelo présente Case Départ/Riportando tutto a casa de Nicola Lagioia.
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