AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 1925 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Très bien écrit et d'excellentes descriptions tant sur les sentiments tant sur les us et coutumes de l'époque.
Le dévoilement de l'histoire se résume au culte sexuel de l'homme des bois, au désir d'une femme pour le rustre, le bestial, l'animal. Chacun sa sexualité.
L'écriture est superbe et en son genre c'est un chef d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          20
Publié en 1928 mais rapidement censuré, L'Amant de Lady Chatterley est considéré comme le Cinquante Nuances de Grey de l'époque, la qualité en plus (vous ne trouverez pas de chroniques de Cinquante Nuances de Grey sur ce site car la lecture a été tellement fade que 1. je n'ai rien trouvé à en dire d'intéressant, 2. rarement un livre m'avait paru aussi dépourvu d'intérêt pour refuser de lire la suite).
Largement décrié, le roman du britannique D. H. Lawrence a d'abord été publié à Florence à compte d'auteur en 1928 mais n'a été admis dans les librairies anglaises qu'après 1960 (l'auteur est décédé en 1930) après un procès de la maison d'édition Penguin Books pour publication obscène. Les scènes largement érotiques que d'aucuns ont estimé pornographiques ont été cause de cette mise à l'index durant trois décennies.

L'histoire en elle-même n'a pourtant rien de scandaleuse. Constance Chatterley est mariée à Clifford, un riche terrien qui revient infirme et impuissant de la Première Guerre Mondiale. Constance est jeune et Clifford, compréhensif. Constance, en jeune femme libérée, prend un premier amant, puis un deuxième. Elle entretient une relation bouleversante avec Mellors, le garde-chasse du domaine dont elle finit par avoir un enfant. Dans un même temps, D. H. Lawrence décrit une Angleterre industrialisée et triste où le paysage se couvre davantage de mines que de forêts. de longs passages décrivent ses campagnes houillères en opposition au reste de nature qu'ils subliment de lumière et de beauté. Pourtant, même si ces descriptions sont intéressantes, elles restent mineures et au second plan d'une histoire beaucoup plus sulfureuse.

Ce qui a choqué à l'époque, c'est le langage cru des descriptions des scènes érotiques. Les femmes de l'époque tentaient de se procurer L'Amant de Lady Chatterley pour mieux comprendre les choses de l'amour qu'on n'apprenait pas à des jeunes filles. le point de vue pris par l'auteur est étonnant : j'ai trouvé ce roman très centré sur le plaisir féminin contrairement à ce que l'on pourrait penser pour un auteur britannique du début du XXème siècle. Parfois je me suis demandé s'il n'avait pas été écrit par une femme, tant l'étude des sentiments et des sensations me semblait réaliste et bien analysée.
J'ai trouvé quelques longueurs, notamment quand Constance prépare son voyage en Italie. Certains passages auraient sans doute mérité d'être abrégés mais ils n'enlèvent rien au côté précurseur d'un roman pareil.

Plus de chroniques littéraires sur :
Lien : http://raisonlectureetsentim..
Commenter  J’apprécie          320
Constance, Lady Chatterley, meurt d ennui à petit feu auprès de son mari Clifford revenu handicapé de la guerre. Incapable de la satisfaire physiquement et de lui donner un enfant. Constance va s éveiller à la sensualité auprès du garde chasse de son mari.
Roman très sensuel, un peu cru, souvent poétique qui met en balance deux visages de l Angleterre.
Roman que j ai trouvé long à démarrer. Peut être que j avais trop d attentes.
Commenter  J’apprécie          330
Ce livre a une terrible "montée en puissance" !
Je démarre sur 2 étoiles... Mais à la fin du livre, on comprend les points communs de Constance Chatterley et d'Oliver Mellors.

Ils détestent tous les deux les conventions sociales 
Ils sont tous les deux « sylvestres », ils aiment la nature ;
ils ont tous les deux besoin de sensualité douce dans ce monde de tabous !
Les tabous !
Ils détestent tous les deux les tabous de classe ;
Ils détestent tous les deux les tabous sexuels so shocking de cette société anglaise so british, issue de l'empire britannique de Victoria.
Et surtout, surtout...
Constance et Oliver se comprennent par dessus tout, parce qu'ils ont eu, tous les deux, des expériences sexuelles malheureuses.
Et tout ça me plaît, parce que je connais, et je mets enfin 4 étoiles !
.
Voici le début de l'histoire...
1919, région industrielle de Sheffield. Sir Clifford est marié à Lady Chatterley. Mais, revenu paralysé des jambes de la guerre, il ne peut pas faire l'amour.
Constance cède aux avances pressantes de Michaelis, mais ses remarques sexuelles abruptes agacent celle-ci.
Puis, pour respirer de toujours assister Clifford dans ses déplacements, elle va assez souvent s'aérer dans le bois de la propriété.
C'est là qu'elle découvre Oliver Mellors, le garde-champêtre de Sir Clifford....
.
Au début du livre, je m'ennuyais, ça valait deux étoiles pour moi : trop vulgaire, trop sexuel, même si je suis loin d'être une sainte-Nitouche, trop peu d'action. Un « roman d'atmosphère »  !
.
Puis, deuxième étape, au bout de 200 pages tout de même, Mellors exprime ses idées sur l'exploitation sociale des mineurs : je monte à 3 étoiles !
.
C'est alors que Constance veut enfin se débarrasser de cet infâme Clifford, imbu, méprisant, ( la scène avec la voiture de Clifford dans le bois est magnifique d'émotion ), so british, tellement fier de la réussite industrielle de l'Angleterre, … et la deuxième question qui me vient à l'esprit est :
Va-t-elle réussir ? Dans ce monde de conventions ? Et surtout avec un « déclassé social », et les ragot de l'époque qui vont avec ? 
.
La première question qui me tarabuste depuis le début de cette lecture est :

pourquoi ce livre sent-il le souffre ?
Pourquoi ce livre a-t-il été interdit 30 ans en Angleterre ?
Est-ce à cause de son aspect sexuel, ou est-ce parce qu'il critique la société de castes anglaises et sa société industrielle qui enrichit les riches, et rend sous-hommes, bossus, difformes, sans cerveau, et« minéraux », les mineurs de ce pays ?
.
J'ai lu, après le livre, la préface de l'auteur. Et j'ai eu la réponse à ma question !
.

David Herbert Lawrence est fils de mineur, comme Oliver ;
il tombe amoureux d'une femme noble, comme Oliver ;
il se passionne pour les « peuples sylvestres », comme Constance.
.
Le passage humoristique et tendre sur « John Thomas and Lady Jane » qui, ici représentent affectueusement le sexe de l'homme et celui de la femme, est une allusion à sa deuxième version expurgé des scènes « hard » du livre sur Lady Chatterley.
Le livre ici critiqué est la troisième version.
.
Rattrapé par la tuberculose, il voulait absolument publier ce livre avant de partir.
Etant impossible d'éditer en Angleterre pour cause de censure, il publia à compte d'auteur en Italie en 1928. Il est mort en 1930, juste après avoir écrit une apologie de son livre.
.
Sa façon de décrire la sexualité masculine est comique, notamment avec Michaelis, mais assez souvent vraie, bien sûr.
Malraux dit qu'il ne comprend pas la sexualité féminine. Je pense que si. Mais je ne suis qu'un homme.Je vais de ce pas voir les critiques de nos chères soeurs babéliotes pour voir si elles écrivent quelque chose là-dessus : )
Commenter  J’apprécie          588
Ce classique décrié à sa sortie pour son côté sulfureux est surtout un portrait de l'Angleterre du début du 20eme siècle. L'industrialisation de plus en plus importante change les paysages, les Hommes et les mentalités. L'auteur déplore la perte des valeurs traditionnelles au profit de la lutte des classes, de l'argent et des loisirs. Dans ce contexte, la relation entre Lady Chatterley et son garde chasse apparaît comme une opposition à ces changements. L'union de leurs corps, animale et primitive, s'oppose à cette dislocation de la société.
Jai beaucoup aimé le style de l'auteur, ses réflexions qui interrogent sur la vie"moderne". En revanche, j'ai trouvé le personnages un peu plats. Si Lady Chatterley et Oliver Mellors avaient eu plus de fougue, plus de caractère ça aurait été un coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          81
Avertissement au lecteur. Cette critique ne porte pas sur un livre du rayon jeunesse.

Pour l'anecdote, lorsque j'ai voulu acheter le roman en cadeau pour un anniversaire, je ne l'ai pas trouvé au rayon littérature anglaise, en dépit de la présence d'ouvrages moins fameux de l'auteur, et le libraire m'as répondu le plus naturellement du monde, devant quelques bibliophiles interloqués, « ah mais c'est au rayon littérature érotique ! suivez-moi » #walkofshame.

***

« We fucked a flame into being ». J'ai lu que ce roman était sulfureux. Je me suis dit bon, dans le contexte de l'époque, une cheville qui dépassait et le Parquet de Paris était saisi, attendons de lire.
Quelle ne fut pas ma surprise, en découvrant qu'effectivement le roman n'avait pas volé sa réputation. Des années plus tard, Tennessee Williams, faisait d'ailleurs hurler le personnage de la mère chrétienne, dans La « Ménagerie de Verre » à l'encontre des lectures de son fils Tom :
« TOM: Yesterday you confiscated my books! You had the nerve to—
AMANDA: I did. I took that horrible novel back to the library—That hideous book by that insane Mr. Lawrence. But I won't allow such filth brought into my house!” 

Il fallut un procès dans les années soixante pour mettre fin à une censure de près de quarante ans en Angleterre. Nous ne devons ce chef-d'oeuvre de la littérature qu'à l'obstination d'un homme préférant sa liberté d'expression d'artiste à une carrière plus lucrative.
Dès 1929, un an après la parution du livre, et un an avant sa mort, David Herbert Lawrence se défendait point par point et alertait sur la vision « grise » et hypocrite de ceux qui condamnent l'érotisme, dans son essai testamentaire « Pornographie et obscénité », renvoyant du côté de la publicité la vision dégradante, dissimulée et honteuse de la sensualité. L'écrivain recommandait notamment « une attitude fraiche et naturelle, sans complexe, envers le sexe » comme « le seul remède à l'heure où nous pataugeons, plus ou moins ouvertement, dans l'inondation pornographique. ».

On pourrait ajouter, pour abonder dans le sens de l'auteur, que nous vivons dans une époque soit hypocrite, soit schizophrène : les interdits moraux de notre société (adultère, plaisirs sexuels, prostitution, libertaires, révolutionnaires, fumeurs de cannabis…) sont précisément ceux qui sont célébrés à longueur de temps par la littérature, la peinture, le cinéma, la musique, les séries télé, la publicité, les célébrités…De Madame Bovary à Pretty Woman ou Titanic, de Bob Marley à Che Guevara.

***

Le personnage, Constance Chatterley, fait montre de cette fraicheur chère à l'auteur britannique, elle cherche d'abord à prendre du plaisir d'une façon presque ingénue. Elle ne porte pas la chape de plomb morale des gens de son temps et fait peu de cas des conventions sociales, qu'elle n'ignore cependant pas. Ce n'est pas un esprit provocateur ou pervers, en réalité sa quête de plaisir, elle la mène par simple « bon sens ». C'est avec amusement que je me remémore ce mélange de candeur et de pugnacité qui fait son caractère.

Puis il y a l'amant de Lady Chatterley. Mais lequel ? Car l'histoire est un petit peu plus complexe, et heureusement, que ce que suggère le titre. Il y a l'amant d'avant le mariage de Constance avec Sir Clifford, puis l'amant de la bonne société, Michaelis, aux moyens duquel elle doit chercher son plaisir par ses propres audaces, et c'est d'ailleurs l'occasion de pages sur la jouissance féminine proprement inéditeset enfin l'Amant (il n'est pas de la Chine du nord, mais du comté de Tevershall) : Oliver Mellors le « game-keeper ».

C'est là que le second sujet se superpose à la quête de jouissance, à la naissance du sentiment amoureux, c'est la transgression seconde, l'aristocrate qui s'éprend du garde-chasse. Car là sont bien les deux transgressions du roman de Lady Chatterley. L'adultère n'en est pas un dans cette oeuvre, la proposition de Clifford, impuissant, à Constance en témoigne. Il lui propose d'être en quelque sorte en couple libre, lui souhaitant d'avoir une vie épanouie, et soulignant que la vie à deux sur le long terme ne peut être menacée par quelques relations sexuelles avec un tiers, cela ne compte pas.

La transgression de classe est reflétée par les nombreux échanges entre les personnages qui sont l'occasion pour Lawrence de livrer son analyse sociologique et sociétale de l'Angleterre d'entre-deux guerres. Sir Clifford aime faire la conversation à sa femme. de ces conversations émergent deux positions, Clifford est pour un ordre immuable, et pour la persistance des classes sociales et des apparences, on se demande d'ailleurs s'il n'a jamais vraiment aimé sa femme pour ce qu'elle est, quand Connie n'est pas seulement libérale, mais libertaire. Si elle a l'impression de dépérir à Wragby, le domaine du couple, elle reste pleine d'espoir et va se construire dans les bois, dans ce retour à la nature, loin des mineurs et de l'industrialisation des masses qui la dégoûte, où elle retrouve Mellors, comme immuable.

Le personnage n'est pas le garde-chasse du coin avec son accent à couper au couteau et son dialecte local. Sous ses faux airs sauvages, c'est un homme raffiné, qui a grandi avec les livres, mais qui est devenu narquois et un peu aigri, nous pourrions dire : nihiliste. Il est toujours celui qui contraste avec ses empressements, il la calme, sans la freiner. Connie certes est empressée et enthousiaste mais elle n'est ni capricieuse, ni immature. Elle observe les faits, elle est ingénieuse, et pour elle tout problème a une solution, c'est d'ailleurs elle qui prend le leadership de leur relation. Et quand ils ne font pas l'amour ils en parlent.

Il y a des scènes qui prêtent à sourire, quand Connie observe avec gourmandise « l'amant » – en fait elle le « mate » - en pleine toilette, torse nu dans son modeste jardin (façon « Samantha Jones ») ou encore lorsqu'elle juge son corps, face au miroir (dans une scène qui rappelle anachroniquement Meryl Streep dans « Sur la Route de Madison »).
Roman moderne et plus subtil qu'il n'y parait, pas seulement la diapo d'une Angleterre en pleine industrialisation, d'une femme assumant son plaisir, mais toute la nuance d'une rencontre loin du romantisme mielleux, une rencontre physique des corps, une rencontre des atomes, des phéromones, où l'on dit des bêtises, où l'on se contredit, où l'on doute aussi de ses sentiments, où l'on pense aussi pendant qu'on jouit, où rien n'est automatique : c'est un roman réaliste.

***

“Sex is just another form of talk, where you act the words instead of saying them » D.H Lawrence, qui inspirera la littérature libertine du XXème siècle, d'Anaïs Nin à Henry Miller, est l'exact opposé De Lamartine en ce sens que le sexe est premier alors qu'il est absent chez Lamartine. Mais ce n'est pas une vision hédoniste du sexe à la Kundera ou une vision jugée morbide, par Michel Onfray notamment (Théorie du Corps Amoureux, le Souci des Plaisirs), chez Sade ou Bataille. C'est encore autre chose, une quête du plaisir réciproque et de la jouissance commune des amants, de la découverte des corps et des sens avec pudeur mais sans crainte de nommer les choses, de donner voix au chapitre du désir. On va, comme rarement en littérature, aux confins d'une intimité, d'une altérité, sans pour cela être dans la surenchère du fantasme ou de la perversion. C'est l'intimité nue, pour ce qu'elle est, sans plus.

“I can't see I do a woman any more harm by sleeping with her than by dancing with her...or even talking to her about the weather. It's just an interchange of sensations instead of ideas, so why not?” Il y a une approche plus candide que séductrice. Quelque chose de naïf, spontané, de « normal » et un refus de toute psychanalyse autour du sexe. Tout ne tourne pas autour du « it » ou « ça » freudien.

Le style de Lawrence est plutôt simple. Il y a quelque chose de maladroit, de répétitif, parfois certains passages vous tomberont des mains, mais aussi quelque chose de direct, de fluide, on passe du monologue intérieur au dialogue ou à la relation épistolaire sans transition. Sa technique c'est la réécriture du roman dans son entier, plusieurs fois (il existe en effet plusieurs versions publiées).
Pour ces raisons-là, celles et ceux qui ont un petit niveau d'anglais ou « wordwise » sur leur liseuse, la version anglaise est assez facile à lire. J'attire votre attention sur certaines traductions qui ont fait le choix (j'ai pu le vérifier) de traduire certains mots, volontairement familiers, dans un langage plus neutre ce qui me semble dénaturer pour partie les personnages. Dans la version originale, Mellors parle un « patois » local et certains choix d'éditeurs le font s'exprimer dans une langue tout à fait courante ce qui trahit le roman car ce n'est pas un hasard si le garde-chasse s'exprime – parfois – dans ce dialecte et ce n'est pas neutre pour ses interlocuteurs.

« The world is supposed to be full of possibilities, but they narrow down to pretty few in most personal experience. » Se glisse aussi une réflexion sombre de l'auteur sur la modernité industrielle et sur les inégalités que répète la modernité, une charge contre les machines, contre une jeunesse, celle des années folles, corrompue par l'argent et le consumérisme « the young ones get mad because they've no money to spend. Their whole life depends on spending money, and now they've got none to spend […] If you could only tell them that living and spending isn't the same thing!”

C'est aussi le roman du désir féminin, tant et si bien qu'une lectrice me confiait avoir d'abord cru que l'auteur était une femme. Dans cette capacité à comprendre la femme dans ses ressorts les plus singuliers, qui en fait un auteur profondément intriguant, peut-être que D.H Lawrence « sort du bois ». Car paradoxalement, si son héroïne est une femme, c'est sur le corps de Mellors, sur son charme que s'attarde le plus l'auteur. Ce sont les descriptions des hommes, notamment Clifford et Mellors qu'il réussit le mieux, comme s'il était séduit avec Connie du corps blanc et sec, des cheveux rougeoyants et des reins sculptés du garde-chasse.

Pour ma part, j'avais condamné depuis longtemps l'éclosion de cette « flamme de pentecôte », mais c'est un roman qui va vers la lumière, alors même que son auteur vit ses derniers mois, emporté par la tuberculose à quarante-quatre ans. C'est formidablement émouvant et, en repensant à « John Thomas » et « Lady Jane » je me réjouis bien de mon erreur.
“il n'y a pas d'amour heureux” écrivit Aragon. C'est beau mais c'est faux.

***
Commenter  J’apprécie          15727
Lu en langue originale (anglais). Son caractère fascinant sur plusieurs aspects se révèle quand on découvre qu'il a été écrit en... 1928 ! Je connaissais D H Lawrence grâce à un bref cours d'une prof d'anglais extatique, qui m'a bien fait retenir le propos visiblement central de cet auteur : le sexe est à la racine de la société, surtout en ce qui concerne les relations sexuelles entre un homme et une femme. Trois thèmes intéressants, tous directement reliés au caractère étonnamment avant-gardiste de Lawrence :
- la description de tout ce qui a trait au sexe, avec des études presque sociologiques sur les relations entre ses contemporains
- le témoignage historique que constitue sa description d'une Angleterre qui change et, d'après lui, se perd dans la grisaille industrielle
- l'intérêt pour la vie intérieure d'une femme complexe, intellectuelle et libre mais étouffée par sa vie isolée. Son potentiel se gâche mais l'analyse de ses sentiments est fine, assume leur caractère contradictoire, et en profite pour critiquer de manière éclairés quelques couches de la société anglaise et de la condition humaine a travers ses échanges avec les personnages masculins.

J'ai lu ce livre avec un étonnement vorace, agréablement surprise par l'absence de misogynie dans ce portait de femme, à qui il manque cependant certains aspects cruciaux de son mariage. Connie, je l'ai admirée, respectée et plainte, et je n'ai jamais autant désiré avoir une conversation avec un personnage fictif qu'avec elle.
Commenter  J’apprécie          60
Un de mes classiques préférés. Une sensualité torride et une écriture sublime !
Commenter  J’apprécie          80
Le livre que j'ai lu constitue la première version de l'oeuvre de D.H. Lawrence.
Version 1: Lady Chatterley (non publiée du vivant de l'auteur)
Version 2: Lady Chatterley et l'homme des bois
Version 3: L'amant de Lady Chatterley

N'ayant pas lu les versions 2 et 3 de l'oeuvre de Lawrence, il m'est difficile de comparer, je ne me risquerai donc pas à le faire.
Cet extrait de la critique de Esther Forbes donnera certains éléments de comparaison:
"Dans cette première version, il est purement et simplement un romancier. [...] Dans le premier projet, l'essentiel du drame repose dans la difficulté de rapports intimes entre individus et entre classes. Ce désir de rapprochement est toujours déçu. Même dans l'union de Constance et de Parkin [Mellors dans les autres versions], ceux-ci atteignent difficilement la véritable intimité de leur amour presque animal. C'est une étude très nette des différences sociales. [...] Dans la première version, Clifford, la mari de Lady Chatterley est un homme amoindri, mais qui supporte courageusement son épreuve et se préoccupe de sa femme. A mesure que Constance se rapproche de Parkin, elle aime de moins en moins Clifford, mais il reste un personnage vrai. [...] Dans la première version, l'intérêt du lecteur se concentre sur le garde-chasse Parkin, l'un des meilleurs personnages de Lawrence. C'est un petit homme sympathique, aux fières moustaches, amusant, sentant le terroir. C'est un solitaire. Ses sentiments antisociaux ont été exaspérés par un mariage malheureux (cette mégère qui est dans toutes les versions). Ses haines profondes ne se sont pas apaisées dans sa liaison avec Lady Chatterley. Il ne trouve d'apaisement qu'à la fin en se consacrant au parti communiste. ..."

Critique :
Dans cette version, Lady Chatterley est une jeune femme embrasée par le feu de la passion. Elle l'aime, son Parkin. La distance sociale est décrite avec habileté, et on pénètre facilement dans la psychologie de cette Lady. On embrasse l'ambiance de cette région minière, peuplée d'hommes et de femmes malgracieux mais authentiques, qui séduisent une âme ennuyée de sa vie de château.
L'édition que j'ai eu l'opportunité de lire comportait de nombreuses fautes, ou orthographiques, ou de frappe, et cette dimension a quelque peu abîmé ma vision de l'oeuvre.
Mais dans l'ensemble, Lawrence dépeint des personnages attachants, vrais, et saisissables.
Cette oeuvre a sa place dans la collection "Livre Club des Tuileries" les cent un chefs-d'oeuvre du génie humain.
Commenter  J’apprécie          80
Au lendemain de la Grande Guerre, Constance Chatterley s'ennuie. Son mari, riche propriétaire terrien revenu paralytique et impuissant, n'est que l'ombre de lui-même. C'est loin des salons monotones, au plus profond des bois, que Lady Chatterley va renaître. Dans les bras de Mellors, le garde-chasse au charme sauvage et viril, elle découvre irrésistiblement la sensualité et le plaisir au gré d'une passion foudroyante.

En faisant de la forêt le lieu vibrant de la transgression conjugale et sociale, L'Amant de Lady Chatterley fit voler en éclat les tabous de l'époque. Jugé pornographique et obscène, le roman fut censuré à sa sortie et il fallut attendre le début des années 1960 (soit trente ans après la mort de D. H. Lawrence !) pour pouvoir le lire dans son intégralité.
Lien : https://balises.bpi.fr/Conte..
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (8479) Voir plus



Quiz Voir plus

L'amant de Lady Chatterley - D. H. Lawrence

En quelle année est paru ce roman ?

1918
1928
1948
1968

10 questions
22 lecteurs ont répondu
Thème : L'Amant de Lady Chatterley de D.H. LawrenceCréer un quiz sur ce livre

{* *}