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EAN : 9782266014083
Pocket (01/01/1984)
4.08/5   118 notes
Résumé :
La planète Athshe était un vrai paradis sous le couvert de la forêt qui était le monde. Des humains y vivaient en paix, dont le corps était revêtu d'une soyeuse fourrure verte et qui ne mesuraient guère plus d'un mètre.

Puis d'autres humains, beaucoup plus grands, la peau lisse, tombèrent du ciel et entreprirent de défricher, c'est-à-dire de détruire, la forêt qui était le monde. Et ils ne se soucièrent pas plus des Athshéens que s'ils étaient des ani... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
4,08

sur 118 notes
Ce texte longtemps épuisé figure dans le recueil disponible : le dit d'Aka qui un superbe récit d'étho-SF.
C'est un petit roman assez court , assez original si on le compare au reste de la bibliographie de l'auteur .
C'est le ton qui est singulier . Il y a dans ce roman beaucoup de violence , d'âpreté et de méchanceté .

Athshe est un monde foret peuplé par des humanoïdes intelligents et assez primitifs ( les Créates ) , qui vivent dans une jungle tropicale impénétrable pour certains et dans le voisinage des hommes qui constituent cette société coloniale , avec ses travers et ses rares qualités ...

Ce monde Vierge regorge de bois et de matières premières et il est mis en coupe réglée pour exploiter et piller ces ressources précieuses .
L'auteur met en scène une société coloniale radicalement indifférente à la population première de ce monde et indifférente également à tout ce qu'il possède de richesse non exploitables ou bien immatérielles .

C'est peut dire que ce roman est une dénonciation du colonialisme et une analyse des situations qui découlent de l'inégalité des termes de l'échange .Ce n'est pas un texte manichéen , mais il est doté d'un souffle et d'une intensité tout à fait entrainant , une véritable gifle .

La violence , la révolte , le mépris des cultures « premières « tout à fait : « autres « et la négation de leur valeurs et de leurs potentialités universalistes et riches
sont développés dans le détail .

La violence et le mépris sont donc obstinément à l 'oeuvre dans ce « planète opéra « accomplis et c'est franchement assez difficile à encaisser , surtout que ce texte est moins une caricature du colonialisme , que la dénonciation scénarisée et théorisée de ses effets et de ses moyens d'action.
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Les Athshéens sont des humanoïdes d'un mètre de haut et recouverts d'une fourrure verte. Ils ont constitué sur leur planète une civilisation préindustrielle qu'on pourrait considérer comme utopique car ils vivent pacifiquement et harmonieusement dans des villages au sein d'immenses forêts. Leur société présente une étonnante particularité : ils ne dorment pas et passent une partie de la journée dans une sorte de rêve éveillé.
Mais des Terriens ont débarqué sur leur monde pour en exploiter les ressources, notamment le bois, car ils ont transformé la Terre en un « désert de béton » dans lequel les forêts ont disparu. Dès lors s'instaure une colonisation brutale : de grandes étendues de forêt sont rasées, les Athshéens pacifiques, nommés par les humains « créates », sont méprisés et réduits en esclavage.
Puis les excès des Terriens poussent les Athshéens à la révolte…
On notera que ce court roman a été publié en 1972, donc bien avant Avatar (2009), peut-être même James Cameron s'en est-il inspiré…
On retrouve dans ce récit un certain nombre de thèmes importants dans l'oeuvre d'Ursula le Guin, des thèmes souvent en rapport avec l'ethnologie (rappelons en passant qu'Ursula est la fille de l'anthropologue Alfred Kroeber) : l'installation des humains sur un monde étranger, l'anthropocentrisme et le mépris de l'autre, l'évocation d'une civilisation autochtone, la confrontation de civilisations différentes et la crise qui en résulte...
Ces thèmes sont particulièrement bien mis en valeur, notamment grâce aux personnages dont Ursula le Guin nous fait partager le point de vue : Davidson, le colonisateur raciste (c'est d'ailleurs son point de vue ignoble qui ouvre le récit), le docteur Lyubov, qui essaie de faire comprendre à ses compagnons que les indigènes ne sont pas des animaux, et enfin l'Athshéen Selver qui apprend aux siens la haine et la révolte.
Une belle réussite.

Challenge multi-auteures SFFF 2020
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UNE SAISON EN ENFER

Franchement, les mecs, cette planète, c'est rien que des arbres : ici, des arbres, là-bas, des arbres, plus loin, des arbres, tout autour de vous, des arbres, des arbres à perte de vue, encore et encore des arbres, tellement d'arbres d'ailleurs que vous ne voyez jamais plus loin que le bout de votre nez, des arbres à vous en écoeurer, , un enfer d'arbres ! Maintenant, les gars, imaginez combien ça rapporte aux grosses compagnies terriennes, tous ces arbres en pagailles ? Plus que l'or pour le même poids, les mecs ! Des fortunes sur notre foutue planète qui n'en compte désormais plus qu'en photos ou sous haute surveillance dans des parcs. Alors, franchement, est-ce qu'on va s'en faire pour quelques malheureux humanoïdes verts du poil, paresseux, qui passent leur temps à dormir littéralement debout et qu'il faut mener à la baguette pour s'en faire comprendre...? Hein les gars, on va pas se laisser enquiquiner par ces sales petites crottes fourbes et hypocrites de pas plus d'un mètre, qui savait à peine s'habiller ou causer à notre arrivée ! On a une planète à désherber, à ratisser, à ratiboiser pour y planter nos choux ! Pas de quartier pour les boules à poil si elles se dressent devant nous... Mais ne vous inquiétez pas, les gars : elles ont déjà compris qui étaient les maîtres !

C'est sans doute une extrapolation mais c'est ainsi que l'on est en droit d'imaginer le discours que pourraient faire certains des officiers colonisateurs déjà présents sur la "Nouvelle Tahiti" à l'arrivée des nouvelles recrues, planète située à vingt-sept années lumières de notre terre, polluée, ou presque plus rien ne vit ni ne pousse en dehors des êtres humains. N'est-il pas écrit dans cette novella terrible [...] qu'il fallait miser sur le numéro gagnant si l'on ne voulait pas perdre. Et c'est toujours l'homme qui gagne. Ce vieux Conquistador.

C'est une nouvelle terre - une nouvelle frontière, ainsi que les affectionnent tout particulièrement l'imaginaire américain - à construire à notre image, mais sous forme de songe idéal toujours promis, bien entendu. Et qu'importe si cela doit passer par la destruction de tout une écologie - intimement lié à l'arbre, de ses racines à sa cime, via sa sève et jusqu'à la plus modeste de ses feuilles -, à la désertification d'une planète-forêt, à l'annihilation de ses espèces, inévitablement, intimement toutes liées à cette gigantesque sylve, y compris celle des athstheens, seuls véritables habitants humanoïdes de cette petite planète tellement intéressante pour les grande corporations terriennes. Car l'absence de mémoire ainsi que l'orgueil inouï de ces hommes ne les fera reculer devant aucun sacrifice de ces trésors qui les entourent, allant jusqu'à réduire ces malheureux être à peu près sans défense dans un état d'esclavage parfaitement hypocrite requalifié, pour que la morale et les instructions de départ soient sauves, en "travailleurs volontaires". Mais le rêve va bientôt se transformer en cauchemars, tant pour les surnommés "créates", l'un d'entre eux nommé Selver faisant passer son rêve éveillé de meurtre en réalité du monde sensible, devenant ainsi un Dieu vivant parmi les siens - comme tous ceux avant lui dont les rêves ont passé la porte du monde afin d'y apporter quelque chose de neuf -. Grâce (à cause) de lui et de cet onirisme mauvais, les athstheens vont non seulement apprendre à se défendre mais, pire d'une certaine manière et même si c'est un genre de légitime défense bien compréhensif à défaut d'être pardonnable, ils vont apprendre à tuer pour d'autres raisons que le seul besoin de nourriture. Et ce sont ces colons arrogants, mauvais, violents et eux-même meurtriers qui vont en faire les frais. Y compris le seul de tous ces terriens, un "spé", scientifique et ethnologue, Raj Lyubov, celui grâce auquel Selver a pu faire le don de l'échange de sa culture avec celle de l'envahisseur, le don de sa langue ainsi que de tenter d'expliquer à cet humain un peu moins fou que les autres qu'il était possible, à ceux appelés les "grands rêveurs" de rêver tout éveillé et, parfois, d'apporter du neuf au monde, des conseils, de la sagesse par le biais de ces songes. Toutes choses que le Capitaine Donald Davidson est parfaitement incapable de comprendre, pas même de concevoir que ces petits êtres amorphes puissent être d'origine humaine - hainienne, pour être précis - exactement comme lui, mais qu'ils ont tout simplement évolué différemment des habitants de la Terre, s'adaptant à leur environnement propre, inextricable et constamment ombragé. Ce sont ainsi trois éthiques totalement différentes qui se rencontrent, les deux premières étant viscéralement inconciliable avec la troisième : une éthique d'empathie et de curiosité face à l'altérité (celle de Lyubov), une éthique d'absence d'Histoire mais néanmoins pas figée par absolu (Selver et son peuple) , et une éthique du pouvoir, celui-ci passant irrémédiablement par la violence lorsqu'il croise d'autres éthiques antagonistes (Davidson et ceux qui vont le suivre).

Cette novella, que l'on peut chronologiquement situer entre Les dépossédés et le monde de Rocannon à l'intérieur du cycle de Hain, et plus précisément au sein de la Ligue de Tous les Mondes, obtint le prix Hugo de sa catégorie (ce qui fait pas moins de trois Hugo pour un cycle aux publications finalement assez rares). C'est, fort probablement, le texte qui connait la violence la plus visible de toute cette oeuvre magistrale. C'est aussi un véritable cri de détresse adressé à l'humanité contre toutes ces destructions d'espace écologiques complets et complexes qui émaillent encore notre petite planète. On pense bien évidemment au combat pour leur reconnaissance des "native american" dont les parents d'Ursula K. le guin, tout deux ethnologues de très haut niveau, étaient des spécialistes. On songe aux combats incessants des peuples autochtones d'Amazonie, à celui des aborigènes d'Australie, de Mélanésie, etc. C'est aussi, bien évidemment, un réquisitoire implacable contre toutes les formes d'impérialisme et, plus précisément, de colonisation. On peut aussi songer - le texte date de 1973 - à cette horreur de l'impérialisme américain que fut la guerre du Vietnam, le Capitaine Davidson n'est d'ailleurs pas sans rappeler le colonel Walter E. Kurtz, joué par un Marlon Brando aussi impeccable que parfaitement terrifiant dans le célèbre film Apocalypse Now, même si ce film est postérieur de quelques années à ce livre.

Mais il serait vain de s'arrêter à cette explication, sans doute possible, mais bien trop réductrice des intentions très subtiles qui émaillent toute l'oeuvre de cette grande autrice. Il faut y chercher aussi cette grande humanité de Mme le Guin qui implique d'observer, dans des détails plus ou moins importants et précis, tous les ressorts, toutes les formes possibles que l'être humain est capable de donner à ses sociétés, à ses civilisations. Bien entendu, il lui arrive de se fourvoyer. Bien entendu, il lui est possible de passer à quelques microns de la catastrophe définitive. Mais le sublime message de cette femme, sans jamais tomber dans la contemplation benoîte des créations humaines ni l'innocence naïve et presque coupable de certains auteurs de SF des décennies passées à l'égard de la science, des idéologies ou des solutions métaphysiques "clé en main", ce message, donc, c'est de rappeler que les humanités, les sujets humains (individus ou groupes constitués) ont de telles capacités d'imagination, de rêve, d'empathie et même, parfois, d'Amour que chaque crise, aussi grave soit-elle, porte en germe ses propres solutions, ses propres évolutions (sans forcément parler de "progrès", qui indiquerait une direction, un but unique à atteindre). C'est dans ce relativisme assumé et sain que se situent ces moments de grâce renouvelée que représentent, avec de purs chef d'oeuvres trans-littérature pour certains, les textes du grand Cycle de l'Ekumen.

Le nom du Monde est Forêt, nous dit Ursula K. le Guin, de même que le nom des Hommes est Inuit chez ce peuple du grand nord : Lorsque le tout est unifié dans sa diversité, divers dans son unité, alors, peut-être est-il possible d'atteindre une certaine forme de grandeur et de sagesse ? La réponse n'appartient à nul et à tout un chacun à la fois, c'est sans doute là le plus beau message de cette femme au talent d'écriture, de composition, d'imagination et à la profondeur de vue tout bonnement incroyables.
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Je me suis demandé en commençant ce livre si je l'avait lu par le passé. Il n'était pas dans ma bibliothèque ce qui ne signifie rien car ma période intensément SF est lointaine et Ursula le Guin fait partie de mes références en ce domaine (Terremer). Au détour d'une discussion, le doute m'a envahi, l'envie m'est venue...
C'est toujours bizarre de lire un roman se science-fiction daté. On s'expose alors à deux risques.
a) Error 404, futur not found. Et non, en 2024, aucun virus n'a éradiqué l'espèce humaine ni ne l'a transformée en zombies, aucune vague géante n'a submergé le Népal. Rebooter le système...
b) Pu...n c'est dingue, ça me fait penser à I.....
Voilà, les grands romans semblent intemporels. Pour la science fiction lorsqu'ils sont bien écrits, comme pour le reste du champ littéraire. Parce qu'ils nous parlent de nous.
Ce récit mêlant colonisation extraterrestre et communion avec la nature est bizarrement entré en résonance avec l'actualité.
Actualité au long cours avec les préoccupations écologiques très présentes dans les consciences et semblant au delà de nos capacités individuelles d'influence.
Actualité immédiate avec les entreprises coloniales auxquelles nous assistons et participons (je suis français) au delà de toute considération morale et historique.
Ainsi, on peut imaginer que notre éventuelle "sortie" du système solaire (si la science nous le permet) pourrait s'accompagner d'un génocide réactualisé. Les lieux de mémoire ne concernent en effet pas les extraterrestres. L'auteure reste cependant optimiste dans ce roman puisqu'elle imagine une instance suprahumaine qui semble avoir des préoccupations philosophiques et morales que les sociétés humaines, même démocratiques, n'ont qu'en paroles et jamais en actes.
On retrouve aussi l'importance de l'information puisque les pires carnages sont couverts par le fait qu'ils ne sont pas documentés. Ainsi, les Athshéens sont victimes au quotidien de la violence coloniale des humains mais lorsqu'ils se révoltent, les braves spectateurs semblent considérer que c'est l'acte fondateur du génocide qu'ils envisagent de perpétrer le plus sereinement du monde, en représailles à cette fameuse révolte.
Heureusement que nous sommes dans la fiction et non dans la réalité.
Car le héros du livre, Selver, qui emmène les siens simultanément à la révolte et à la mort est bien sûr pour nous, aujourd'hui, dans notre bulle de réalité, un terroriste.
Voilà, si on ajoute une langue que j'ai trouvé fort agréable (donc merci au traducteur), je crois que le "devoir de mémoire" pourrait avantageusement, maintenant que l'on découvre son inefficacité sur Terre, être remplacé par un "devoir de prospective" en inscrivant ce livre dans toutes les listes obligées des programmes scolaires. Mais surtout dans ceux des pays qui pratiquent encore le colonialisme.
Ah, finalement, si vous avez tenu jusqu'ici, vous vous demandez peut être si je l'avais lu ? Réponse probabiliste : non à 95 %.
Et ce n'est finalement pas important car la réponse à la question "Faut-il le lire aujourd'hui ?" est oui à 100%.
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Voici le dernier Ursula le Guin que j'ai lu et pour lequel j'ai vraiment éprouvé un véritable coup de coeur !
Comptant un peu moins de 200 pages, cette histoire courte est cependant un petit bijou ( selon mes critères à moi bien sur )
Ici, on se retrouve sur une planète , Athshe, qui est surtout composée d'océans et de forets. Ces forets sont une véritable manne pour les terriens qui eux ont rendu la Terre presque semblable à un caillou à force de déboiser à outrance. Les terriens qui sont donc présents sur cette planète ont pour principale mission de fournir du bois à la Terre. Cependant, ces forets sont habitées par des petits humanoïdes que les terriens surnomment les créates. En plus de l'exploitation de la foret, les terriens en place n'hésitent pas à exploiter ces autochtones..
Ursula le Guin réussit à faire passer beaucoup de messages avec cette critique acerbe du colonialisme et de ses conséquences. Sa plume est toujours aussi belle et ses descriptions de ce monde boisé sont tout simplement magnifiques.
Je n'ai pu m'empêcher lors de la lecture de cette histoire à me demander si James Cameron ne l'avait pas lue avant de se lancer dans le scénario d'Avatar car ils y a quelques coïncidences....un peu questionnantes....
Un livre plein de poésie , de sagesse, mais aussi de violence ...

Challenge Poul Anderson / Ursula le Guin


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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Un dieu vient parfois, dit Selver. Il apporte une nouvelle manière d'accomplir une chose, ou ne nouvelle chose à faire. Une nouvelle façon de chanter, ou une nouvelle sorte de mort. Il l'apporte en traversant le pont qui relie le temps du rêve et le temps du monde. Et quand il a fait cela, c'est fait. On ne peut pas prendre les choses qui se trouvent dans le monde pour essayer de les ramener dans le rêve, de les retenir à l'intérieur du rêve avec des murs et des prétextes. C'est de la folie. Ce qui existe existe. Il est inutile, maintenant, de prétendre que nous ne savons pas comment nous tuer entre nous.
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Le toucher était un important moyen de communication parmi les gens de la forêt. Chez les Terriens, le toucher implique généralement le menace, l'agression, et pour eux il n'y a souvent rien entre la poignée de main formelle et la caresse sexuelle. Chez les Athshéens, tout ce vide était rempli par diverses coutumes du toucher. Entre eux, la caresse était essentielle pour signaler, pour rassurer, comme elle l'est entre la mère et l'enfant, ou entre deux amants ; mais sa signification était sociale, pas seulement maternelle ou sexuelle. Cela faisait partie de leur langage. Elle était donc réglée, codifiée, et pourtant modifiable à l'extrême. « Ils sont toujours en train de se tripoter », disaient certains colons d'un ton méprisant, incapables de voir dans ces échanges tactiles autre chose que leur propre érotisme qui, d'abord forcé de se concentrer uniquement sur le sexe, puis réprimé, frustré, envahissait et empoisonnait le moindre plaisir sensuel, la moindre réponse humaine.
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Mais quand ils étaient arrivés ici, il n'y avait rien. Des arbres. Rien que des arbres touffus et enchevêtrés, une forêt infinie et absurde. Un fleuve paresseux, surplombé, étouffé par les arbres, quelques terriers à créates cachés parmi les arbres, quelques cerfs rouges, des singes poilus et des oiseaux. Et des arbres. Des racines, des troncs, des branches, des feuilles au-dessus, au-dessous, sur votre visage et dans vos yeux, une infinité de feuilles sur une infinité d'arbres.
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C'est un fait, le seul instant où un homme est vraiment, totalement un homme, c'est quand il vient de se faire une femme ou de tuer un autre homme. Ce n'était pas original, il l'avait lu dans quelque vieux livres ; mais c'était vrai.
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De petits sentiers courraient sous la ramée, contournaient les troncs, enjambaient les racines ; ils n'allaient pas droit, mais cédaient au moindre obstacle, tortueux comme des nervures. La terre n'était pas ferme et sèche, mais humide et légèrement élastique, produit de la collaboration des êtres vivants avec la mort lente et complexe des feuilles et des arbres ; et sur ce riche cimetière poussaient des arbres de trente mètres, et de minuscules champignons qui se développaient en cercles d'un centimètre de diamètre.
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Vidéo de Ursula K. Le Guin
De "La Main Gauche de la Nuit", au "Nom du monde est forêt" en passant par "Les Dépossédés", l'autrice américaine de science-fiction Ursula le Guin, disparue en 2018, a tissé une toile narrative complexe d'une grande beauté littéraire et d'une actualité thématique brûlante.
Réflexion sur le genre et féminisme, écologie, inégalités sociales, ce sont autant de préoccupations qui se dessinent subtilement dans l'oeuvre monde de cette touche-à-tout
En compagnie de ses invités, Catherine Dufour, écrivaine de science-fiction et Jérôme Vincent, directeur éditorial des éditions ActuSF, Antoine Beauchamp vous propose de découvrir cette immense autrice qui fut un temps pressentie pour le prix Nobel de littérature.
Photo de la vignette : Dan Tuffs/Getty Images
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