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EAN : 9782330169237
176 pages
Actes Sud (17/08/2022)
2.45/5   20 notes
Résumé :
Un archéologue ferroviaire se perd en pleine nature sur les traces de ces lignes abandonnées qui ont emporté avec elles des villages et de petites communautés humaines désormais dispersées. Benoît, son frère, presque un jumeau, n'est jamais très loin. A la disparition de leur mère, bien que présentant des troubles autistiques, c'est lui qui saura recomposer ce qu'ils n'avaient pas vu de cette femme.
Un roman éclectique, où l'image que nous gardons des disparu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Se méfier de l'emballage.
Je me suis encore fait avoir mais j'ai des circonstances atténuantes. Il y a d'abord cette couverture pleine de promesses avec la présence fantomatique de Buster Keaton dont le spectre semble exhumer du Mécano de la Générale, qui m'a fait de l'oeil au milieu des garnitures insipides et sans imagination des autres romans mis en page comme des briques sur un toit.
Néanmoins, avec l'âge, une oeillade ne suffit plus à me tourner la tête et j'ai approfondi le sujet en toisant l'envers du décor, la quatrième de couverture, popotin du bouquin et baratin de l'éditeur. Et bien, le petit mot doux qui appâte les incrédules dans mon genre avec un personnage qui traque les lignes ferroviaires abandonnées a terminé de me séduire. Emballé, c'est pesé. Oui, l'esprit est aussi faible que la chair.
Outre Xavier, l'archéologue du rail rouillé, ce roman suit son frère Benoît, qui a réussi à compenser des troubles autistiques grâce au théâtre et qui à défaut de pouvoir exprimer des émotions normales, maîtrise de façon mécanique les usages de la société. Au fil des pages, s'immisce également le souvenir des parents avec la description de vieilles photos de famille et le personnage d'Ana, l'amie de la mère qui vit ses derniers jours en Israël.
Comme jouer aux petits trains ne remplit pas la vie de ce cheminot des mauvaises herbes, Xavier tombe amoureux, non pas d'une déléguée syndicale de la SNCF, mais de Clara, universitaire dont les recherches portent sur les écrivains qui ont cessé d'écrire. Elle pourrait peut-être s'intéresser dans un prochain roman aux écrivains qui continuent à écrire alors qu'ils n'ont plus grand-chose à dire.
Guillaume le Touze n'a pas ce problème et son style est très abouti mais ce que je reproche essentiellement à ce roman, c'est au contraire, de ne pas en dire assez. Dans une ambition poétique, l'auteur survole des personnages qui pris individuellement sont d'une richesse et d'une justesse incroyables. A vouloir capter les émotions et les sensations, l'auteur a oublié l'incarnation. La prose élégante laisse les personnages un peu hors-sol.
J'aurai ainsi aimé que le lecteur puisse accompagner davantage Xavier dans ses fouilles dans les hautes herbes, les pieds boueux et les ongles pleins de terre, que Clara puisse rencontrer plus d'auteurs qui ont décidé de laisser les pages blanches immaculées ou assister aux représentations de Benoît sur scène.
La structure de ce récit fragmenté dont j'ai compris la résonance avec l'histoire familiale et le handicap du frère, isole trop selon moi les personnages. Chacun reste dans son monde et les liens qui les unissent ne franchissent que trop rarement les barricades des chapitres.
J'ai ressenti plus de frustration que de déception car l'écriture est belle, les personnages séduisants mais j'ai l'impression de ne pas avoir dépassé le stade des présentations.
Trop vaporeux pour moi.

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Qu'est-ce qui fait le plaisir de lecture ? Comment ça marche ? Pourquoi certains livres vous accrochent et d'autres pas ?

« Moi en plus beau » avait tout pourtant pour plaire. Un premier personnage, Xavier, archéologue « ferroviaire » - original – doté d »un frère, Benoît, censé avoir des troubles autistiques (mais one ne le verra guère). Une jeune femme séduisante, Clara, rencontrée sur un banc avec qui le premier personnage va se lier. Elle mène une enquête sur les raisons pour lesquelles des écrivains n'écrivent plus – un questionnement qui intéresse Guillaume le Touze ?

Et pourtant non, je n'ai pas accroché. Quelques passages originaux sur la quête de Xavier, l'archéologue qui piste les anciennes voies ferroviaires en observant les courbes de niveau d'un terrain. Mais parfois il suffit de peu pour vous faire dévier de votre lecture.

Exemple page 17 : il y est question toute la page de Xavier, et au beau milieu de la page une phrase étrange : »Que vient-on chercher sur les lieux de son enfance lorsqu'on aborde la cinquantaine ? se demandait Benoit. » Benoît ? Vraiment ? N'est-ce pas plutôt Xavier dont il est question dans la phrase précédente et la suivante ? Une erreur qu'aurait laissée passer Actes Sud ? Etrange ..
Perturbée par cette page 17, j'ai avancé plus loin mais avec un oeil critique posé sur le texte à la recherche d'une autre erreur – pas vraiment propice au plaisir de lecture.

Il y a de beaux passages, comme lorsque Benoît se livre à une forme de sylvothérapie. Benoît est comédien, et il a l'air beaucoup plus « sain » que bien de nos contemporains, avec leurs nouvelles additions aux écrans. Il écrit aussi dans un journal, et son écriture vaut beaucoup mieux que bon nombre d'écrits qu'on peut trouver ici ou là.

Il y a encore quelques personnages secondaires intéressants. Comme Ana qui a consacré sa vie à la question des troubles du développement et s'est occupée de Benoît enfant.
Ou encore cette jeune femme noire, Hiba, qui est arrivée de très loin pour faire une étape à Briançon. Elle rencontrera Benoît et sera ramenée en voiture par Xavier et Clara vers sa nouvelle destination. Car oui Clara et Xavier sont désormais ensemble – comme il se doit.

Il y a aussi une reproduction de quelques photos à la fin. D'où on imagine que ce récit est en partie autobiographique, mais on n'en saura pas beaucoup plus.

Je suis peut-être passée à côté d'un plaisir de lecture – désolée – mais sans vouloir vous priver de tenter l'expérience à votre tour.
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Beaucoup de descriptions de la nature, peu de dialogues. Un métier de travailleur des surfaces tout à fait ennuyant... Les aiguillages, etc... Comment les modèle on pour son usage? L'affirmation de "la solidité" ;)... Comment j'ai trouvé au total!? Très intimiste et pas du tout pensé pour le lecteur!
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Xavier est archéologue ferroviaire. Il recherche les voies ferrées désaffectées pour reconstruire l'histoire rurale et les paysages. Il est le tuteur de son frère Benoit, porteur de troubles de l'autisme. À l'occasion d'un voyage à Nîmes, il y rencontre Clara, professeure d'université et chercheuse.
Les trois personnages de ce roman nous offrent une histoire sans but écrite à trois voix, sans dialogue, sur des sujets différents et pas toujours passionnants - les vois ferrées oubliées ou les raisons qui ont poussé un écrivain à arrêter d'écrire…
Selon moi, le personnage le plus intéressant est Benoit, dont les réflexions sont touchantes et font montre d'une grande intelligence de la vie et d'une grande volonté de faire partie de la société.
Dans l'ensemble c'est un roman simple et léger, bien écrit mais sans grand intérêt et pas assez émouvant pour qu'il devienne marquant.
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Je découvre l'auteur et je pense sans méchanceté que je n'y reviendrai pas. Je n'ai pas pu le finir. Au départ, cela m'a rappelé Maylis de Kerangal : le travail abouti sur les rails de chemin de fer me faisait penser à celui sur les ponts (par exemple), mais il manque une vraie dimension aux personnages, et malgré un style maîtrisé, l'aspect trop descriptif, sans dialogue, sans que l'on rentre véritablement dans la tête des personnages qui pourtant au départ me semblaient intéressants (surtout le frère autiste), tout cela m'a ennuyé et a provoqué l'abandon... Tant pis !
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critiques presse (1)
LeMonde
05 septembre 2022
L’écrivain est rare, parce qu’il est d’abord enseignant spécialisé auprès d’enfants handicapés. Il fait se rejoindre ses deux métiers dans un roman apaisé et apaisant, « Moi en plus beau ».
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Car, elle l’avait constaté, les écrivains eux-mêmes commençaient à se demander s’il fallait continuer de couper des arbres pour diffuser leur prose. La tentation de la modernité avait été grande et on avait inventé de nouvelles machines. Afin de préserver nos forêts, on avait durablement installé dans la dépendance des pays pauvres dont on pillait les sols pour en extraire des minéraux précieux indispensables aux composants électroniques des machines à lire.
Pour vider leurs étagères et gagner de la place, les pays occidentaux avaient créé des centres de données qui consommaient de l’énergie et contribuaient largement à l’élévation de la température de la planète. Des stocks immobiles de papier imprimé remplissaient les entrepôts du monde occidental et certains commençaient à se demander s’il n’était pas vain de continuer à abonder cette pyramide de verbe immobile. La volonté d’imprimer massivement ce que le lecteur attendait était peut-être un mirage.
Leurs études de marché ne pourraient jamais totalement régenter le monde de la création, lieu de la surprise par excellence où surgit ce qui est singulier et qui devient, de fait, indispensable.
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Elle avait ce qu'on appelle un visage ingrat, une trace plus foncée sur sa peau partait de dessous sa tempe pour rejoindre la commissure de la lèvre en dessinant une sorte de grand oeil fermé, mais dès qu'elle souriait ou qu'elle riait, elle devenait la plus belle des petites filles. En la regardant, on avait le sentiment que la terre avait tremblé et qu'elle était la seule à avoir survécu au séisme.
(pages 138-139)
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Benoît avance jusqu’au bord du surplomb pour toucher le tronc d’un saule. Il écarta les doigts, cherchant la matière de l’arbre, sa paume caressant l’écorce, puis ses bras enserrèrent la colonne végétale pour l’attirer à lui. Son corps tout entier épousa la forme cylindrique, la proximité de la levée de terre et du fût permettant à ses pieds de demeurer ancrés dans le sol. Il y avait dans cette étreinte silencieuse quelque chose d’assez candide et pourtant, la charge érotique de l’instant était indéniable. En voyant l’inclinaison de sa tête, Clara comprit que Benoît avait posé une joue contre l’écorce. Elle détourna les yeux, gênée, et pour échapper à cette vision, elle n’eut d’autre choix que de jeter son dévolu sur un tronc accueillant, à bonne distance de Benoît.
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Dans l’avion du retour, elle mit de l’ordre dans ses notes et constata qu’elle s’était jusqu’alors peu intéressée à l’accueil réservé aux livres des auteurs sur lesquels elles avait travaillé. Elle avait croisé des écrivains qui n’écrivaient plus, sans parvenir à élucider la question du choix ou de l’impossibilité. Un jour, ils avaient cessé de consigner leur pensée par écrit. Or Clara savait que l’anéantissement d’un groupe humain passe toujours par la destruction ou l’effacement de ses productions intellectuelles.
Partout dans le monde, à toutes les époques, les bourreaux déshumanisent leurs victimes pour se dédouaner de leurs crimes en commençant toujours par nier leur capacité à produire de la pensée. Clara estimait donc que quelqu’un qui avait accès à l’écriture avait le devoir moral de continuer.
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Depuis des années, Xavier a su s'adonner librement à sa passion pour ce qui a permis aux hommes de se rencontrer, ces axes grâce auxquels ils ont pu échanger et progresser en apprenant de l'autre. Il a encore la naïveté de croire en ce monde- là, celui où le virtuel n'a pas tout supplanté, celui où l'on prend le risque de se confronter à la présence physique de l'autre dans ce qu'elle peut avoir parfois de dérangeant.
Xavier vit en réalité dans un monde rayé de jolis rubans oscillant qui s'appellent Via Aurelia, Route de la soie, Caravane des épices (..)
Ce qui l'anime réside dans l'idée que chacun sans le savoir met ses pas dans ceux des autres.
( p.115)
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Videos de Guillaume Le Touze (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume Le Touze
« Ce qui m'intéressait dans la gémellité, c'était ce rapport de dépendance entre les deux frères, cette idée qu'on est toujours là pour l'autre. Benoît a besoin de Xavier parce qu'il est porteur de troubles autistiques, et depuis l'enfance, Xavier est celui qui le pousse vers le monde. C'est vraiment le point de départ du roman. Et puis après, il y a ce personnage de la mère disparue avec, pour chacun des deux frères, la question de ce qu'elle leur a transmis. » Guillaume le Touze
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**Moi en plus beau** de Guillaume le Touze
Un archéologue ferroviaire marche dans la nature sur les traces de lignes disparues, de ces voies de chemin de fer arrachées par souci de rentabilité mais dont les empreintes révèlent la présence de communautés humaines depuis dispersées. Un frère au regard d'une acuité très particulière, une amie qui recherche les écrivains reconnus qui soudain n'écrivent plus, une mère magnifiquement réinventée. Tels sont les points de départ de ce livre aux contours d'enquête située dans les parages de ces endroits lointains, de ces ruines blotties dans les forêts, imaginaires ou bien réelles.
https://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/moi-en-plus-beau
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#rentréelittéraire #rl2022
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