Les noces du palais

Les noces du palais raconte une même histoire mais sous quatre angles différents, sous la narration de quatre personnages différents. Au Caire, dans les années 1970, Abbas Karam Younis est un jeune homme sans le sous qui espère percer dans le monde du théâtre. Il a écrit une pièce quasi autobiographique, ayant pour décor son quartier et dans laquelle il se dépeint comme étant l'assasin de son épouse Tahiyya et de leur jeune enfant. le jeune dramaturge s'est-il largement inspiré de sa vie ou sa pièce dévoile-t-elle la vérité ? Dans tous les cas, sa famille et son entourage ne sont pas présentés sous leur meilleur jour…

Le premier personnage à prendre la parole est l'acteur sur le déclin Tariq Ramadan. Autrefois, il fut l'amant de Tahiyya, qui l'a délaissé pour épouser le jeune Karam. Il n'a jamais digéré ce qu'il considère comme une trahison. Quand le directeur de son théâtre propose, impose la fameuse pièce, il se déchaine. Karam Younis puis Halima al-Kabsh, les parents du dramaturge Abbas Karam Younis, prennent ensuite la parole chacun leur tour. Ils racontent les mêmes événements mais chacun à leur façon, avec quelques détails supplémentaires qu'eux seuls connaissent. Surtout avec leur point de vue sur les événements précédents et suivants l'écriture et la représentation de la pièce de théâtre.

Enfin, Abbas Karam Younis explique tout. Son insatisfaction à l'égard de ses parents, son inclinaison pour les arts de la scène et les grands auteurs, son dégout de Tariq Ramadan et de la façon dont il traite Tahiyya. Surtout, son amour naissant pour cette femme, leur mariage. Puis sa maladie. Leur pauvreté l'empêche de subvenir convenablement aux besoins du jeune foyer. Abbas est-il responsable ou non du décès de Tahiyya ? Difficile à dire, même si sa propre pièce l'incrimine. Cette dernière narration explique tout.

En plus de raconter un drame sous différents angles, Les noces du palais permet de jeter un regard particulier sur l'écriture et, surtout, le jeu des acteurs. Par exemple, Tariq Ramadan joue sur scène sa propre vie. Un personnage qui incarne son propre rôle. Assez étrange comme impression. Lui et ses partenaires acteurs peuvent constater les conséquences de leur jeu sur leur vie et leiur entourage. Et le lecteur aussi… Intrigant. Dans tous les cas, Les noces du palais n'est pas le roman le plus connu ni le meilleur de Mahfouz Naguib. Pas nécessairement un incontournable mais tout de même intéressant.

Abbas est l'auteur d'une pièce à succès dans laquelle il met en scène sa vie : ses parents qui tenaient un tripot clandestin qu'il réprouvait, leur dénonciation à la police et l'assassinat de sa femme qui l'a fait cocu. Mais est-ce bien la vérité ? Quatre personnages, dans quatre chapitres différents, vont exprimer leurs opinions sur l'authenticité des faits représentés dans la pièce en question.

Le livre donne tout d'abord la parole à Tariq, qui logeait chez les parents d'Abbas et participait aux jeux clandestins. Il en veut mortellement à Abbas qui lui a volé sa compagne et il le croit capable de tout, y compris de meurtre. Ensuite, c'est le tour du père et de la mère d'Abbas. Sa mère ne se reconnaît pas dans le rôle de tenancière séduisant les visiteurs. Elle voue un amour sans fin à son fils et espérait qu'il l'emmènerait loin de chez elle, loin de son mari violent. Chaque chapitre est l'occasion d'une plongée dans le passé qui éclaire d'un jour nouveau le rôle tenu par chacun. On y découvre des vies plutôt sordides, marquées par le mensonge et la trahison, et même le viol.

Le lecteur attend le dernier chapitre avec impatience, celui d'Abbas, dans lequel il dévoilera sa biographie réelle : va-t-il confirmer tout ce qu'il a écrit dans sa pièce de théâtre ? ou va-t-il démentir ? …

Intrigue intéressante et intemporelle. Il faut s'accrocher un peu au début parce que l'auteur ne fait pas de préambules, le lecteur est de suite plongé dans une alternance de courts paragraphes qui passent d'une époque à l'autre. Mais on s'y habitue vite et on se laisse prendre avec plaisir au jeu de « qui dit la vérité ? » …

Abbas karam écrit une pièce de théâtre qui raconte les vices de ses parents, son amour pour Tahiyya sans oublier d'égratigner Tariq, comédien du théâtre qui était lui aussi amoureux de Tahiyya. La jeune femme est morte. Qui est responsable ?

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Ceci est le 24ème livre que je lis de Naguib Mahfouz et il est assurément celui que j'aime le moins. J'ai eu un mal fou à rentrer dans l'histoire, à me figurer les personnages et comprendre leurs relations. A deux reprises j'ai failli l'abandonner. Pourtant, j'ai bien fait d'avoir persévéré tout de même car la cause de la mort n'était pas du tout celle que j'avais envisagée et une lumière a émergé à la fin de cette histoire. L'auteur laisse la voix à chacun des quatre personnages pour que l'on découvre enfin la vérité. Les thèmes du vice, de l'honneur, de la famille, de la corruption sont présents comme dans tous les romans de Naguib Mahfouz.
Je ne pourrai le conseiller à qui n'a jamais lu l'auteur sous peine de ne pas lui donner envie de poursuivre la découverte de son oeuvre qui a tellement de valeur et de qualités à mes yeux.

Ce court roman de Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature, n'est sans doute pas son oeuvre la plus connue. Ce qui m'a attirée est le fait que ce roman parlait du théâtre tout en restant une oeuvre romanesque.
Le lecteur découvrira quatre points de vue au cours de sa lecture : l'acteur principal, qui triomphe, à cinquante ans, après avoir été toute sa vie un comédien médiocre, le père et la mère de l'auteur, puis l'auteur lui même. Difficile de jouer son propre rôle. Difficile de découvrir ce que son fils unique pense vraiment de vous. Difficile de constater que ce qu'il croit savoir de vous est pire que la réalité. Trop de secrets dans cette famille, trop d'espoirs déçus – et l'argent qui manque, pour le superflu, pour le nécessaire aussi, parfois.
La quatrième partie, celle racontée par Abbas, nous éclaire non seulement sur ce qui s'est passé mais aussi sur le processus créatif lui-même. Et sur le fait que le scandale assure davantage le succès que l'angélisme. le bien ne triomphe pas toujours, tout simplement parce que certains voient le mal là où il n'est pas.
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Abbas Karam vit au Caire, il travaille dans un théâtre et aspire à devenir dramaturge. Il écrit des pièces toujours refusées par le metteur en scène jusqu'à ce qu'il crée une pièce fascinante de réalisme. Les personnages sont sa famille et ses collègues du théâtre, pas tel qu'ils sont réellement mais tel que lui les voit. Il dévoile une vérité que tous se cachent. Malheureusement cette pièce est une tragédie, la mort est omniprésente car elle a emporté sa femme et son fils et son personnage fini par se suicider. Cette pièce tant attendue reçoit un grand succès, il est arrivé à son but, il est devenu un auteur connu, mais à quel prix ?

Je suis ressortie mitigée de cette lecture, ce roman est court mais difficile d'accès, j'ai mis du temps à tout comprendre... J'ai aimé l'omniprésence du théâtre, tant par le vocabulaire que par les dialogues qui s'enchaînent rapidement et sont parfois difficiles à suivre. le changement de narrateur à chacun des chapitres est intéressant, chacun revient sur les faits, cela permet une vue d'ensemble de la situation. le dernier personnage apporte toutes les clés pour pouvoir comprendre l'ensemble. le traitement du vraisemblable est étonnant, les personnages doutent du réel et de ce qui vient de l'imaginaire de l'auteur ce qui fait douter le lecteur aussi.
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