Le signe
L’automne avance avec douceur sous l’or du temps,
macérant la liqueur des longs jours, distillée
par le soleil intérieur. Ce qui est fini
se prépare à commencer, derrière les cris
d’une poignée d’étourneaux que disperse le ciel
étoilé de larmes. Aux détours d’un pays
en guerre, une femme emporte furtivement
dans un sac en nylon, des fruits et du miel pour
son garçon transpercé d’une balle perdue,
à deux rues de là. Une autre pose son doigt
sur ses lèvres, quand le dernier rayon dessine
ce signe sur les portes de maintes maisons,
et que les étourneaux tournoient parmi les vignes.
Devine, murmure une voix, dans les roseaux.
Dans le laboratoire de Poésie Pratique, Jean Mambrino