Afin de donner le ton de cette autobiographie plutôt décoiffante, je ne résiste pas à vous en donner l'incipit : "L'ennui avec une autobiographie, c'est que l'on ne peut pas s'écarter de la vérité. Quand on écrit sur un autre, on peut se permettre des retouches, voire carrément de la broderie anglaise. Mais, dès qu'il s'agit de soi-même, le plus petit mensonge vous fait prendre conscience que, s'il peut y avoir une certaine forme d'honneur dans l'arnaque, vous, vous ne serez jamais qu'un tricheur de bas étage.
Bien que ce soit de notoriété publique, j'estime que l'heure est venue de proclamer qu'à ma naissance j'étais très jeune. Avant d'avoir eu le temps de le regretter, j'avais déjà quatre ans et demi. Puisque nous parlons d'âge, n'en parlons plus !" .......
Voilà, vous avez tout compris et Groucho Marx de nous embarquer dans ses délires où tout passe à la moulinette de son irrévérence !
De l'enfance aux premiers pas dans le show business, des périodes de vache enragée jusqu'à la consécration sur les planches de Broadway, pour finir par Hollywood où, dès 1929, début du cinéma parlant, il déroule les vingt années fastes de ses aventures cinématographiques en compagnie de ses frères Chico et Harpo, voilà quarante ans de spectacle rondement évoqués, avec humour, avec tendresse aussi.
Au cours d'une quinzaine de films irracontables, tant l'intrigue quasiment inexistante fait la part belle au non-sense et à l'abracadabrant, les frères Marx peaufinèrent leurs personnages décalés et improbables, de Harpo le muet facétieux chez qui tout passe par le sourire et le regard, à Chico la crapule séduisante, pour finir par Groucho le professeur, beau parleur et profiteur qui enfume joyeusement les femmes qui passent à sa portée ! (la pauvre Margaret Dumont, complice de ces délires, en fera plusieurs fois les frais).
Capitales, ces mémoires, je ne sais pas mais constamment drôles et dépourvues de méchanceté gratuite.
De quoi vous faire frémir les zygomatiques !
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Il s agissait d un festival cinématographique en l honneur d acteurs et d actrices célèbres du monde entier
A Mexico,Le premier jour,on nous rassembla tous dans une grande salle de réunions où un représentant du gouvernement nous expliqua de long en large notre emploi du temps de la semaine .Il débutait son discours en espagnol ,mais par bonheur,s arrêtait toutes les cinq minutes pour permettre à son interprète de traduire ses propos en français,en allemand,en portugais et en anglais.
Il dit à un moment donné :
-J ai le très grand honneur de vous informer que demain après-midi,à quatre heures,Le président de la République vous recevra au palais.
Je levai un doigt.L interprète m aperçut:
Oui,monsieur Marx?
Qu est ce qui nous garantit qu il sera encore président demain à quatre heures ?
A partir de cet instant,pour quelque étrange raison,plus personne de l assemblée ne m adressa la parole. Ni la délégation d Hollywood,ni le contingent d Amérique latine,Ni les invités européens ne jugerent prudent d être vus en ma compagnie. Une petite intervention malheureuse et,en un soir,J étais devenu la brebis galeuse du Mexique. Quelque chose comme la Grande Peste Noire-en moins populaire.
Lafe buvait un demi-litre de bourbon par jour. Pas de celui que l'on vend dans le commerce, mais une panacée de sa fabrication à base de déchets provenant d'une petite distillerie qui était bien contente de se débarrasser de ses rognures. Lafe avait le regard d'aigle de Davy Crockett et ne porta jamais de lunettes avant l'âge de quatre-vingt-quinze ans. Il se tenait droit comme un poteau télégraphique, dont il avait d'ailleurs presque la taille.
Comme mon grand-père et ma grand-mère ne parlaient pas l'anglais, ils ne trouvèrent aucun engagement dans les théâtres américains. Aussi curieux que cela puisse paraître, il n'y avait pratiquement jamais d'offre de travail pour un ventriloque germaniste et une harpiste chantant la tyrolienne dans une langue étrangère.
Lafe, déçu par l'accueil des théâtres du Nouveau Monde se résolut malgré lui à abandonner la scène. Pour une raison demeurée inexpliquée, il choisit un métier aussi éloigné du spectacle que possible. Après mûres réflexions, il décida, sans rien y connaître, de devenir réparateur de parapluies. Vu le nombre de parapluies qu'il répara il ne fait aucun doute que cette année là fut la plus sèche de toute l'histoire des services météo de New-York. Il répara en tout et pour tout en une année civile, sept parapluies pour la mirifique somme de douze dollars et cinquante cents. Somme non négligeable, mais insuffisante pour faire vivre un ménage dans le luxe. Pansant ses blessures d'amour-propre, Lafe décida d'abandonner le métier et d'embrasser une nouvelle carrière : il choisit de ne plus jamais rien faire jusqu'à sa mort, quarante neuf ans plus tard.
J aimerais maintenant en finir dans ce domaine avec une dernière remarque.N êtes vous pas,chers lecteurs,lassés comme je le suis de tous les noms fantaisistes à rallonge dont s affublent les médecins ?
C est incontestable,ce ne sont pas les seuls coupables à cet égard.Qu on le veuille ou non,nous vivons aujourd’hui dans un monde feutré de masques et d euphémismes.Par exemple,l homme qui aujourd’hui s occupe de votre dépouille mortelle se nomme entrepreneur de Pompes Funebres .Chacun sait,sauf peut-être le cadavre,qu il s agit en fait d un croque-mort ;mais cette appellation fantaisiste d Entrepreneur de Pompes Funebres aide à convaincre la famille que le cher disparu n est pas vraiment mort,mais qu il est parti faire une balade de quelques millions d années.
J'estime qu'il n'y a pas plus d'une centaine de comiques professionnels de grande valeur, hommes et femmes confondus, dans le monde entier. Mais ces cent-là valent beaucoup plus que tous les joyaux ou tout l'or du monde. Parce que notre métier est de faire rire, je ne sais pas si les gens comprennent bien comme nous sommes essentiels à leur santé mentale. Si nous n'apportions pas au monde, de temps en temps, un souffle de folie, il y aurait une vague de suicides comparable à l'extermination des bébés phoques.
Beaucoup de gens parviennent à s endormir en comptant des moutons.L idéal est évidemment d avoir des moutons dans sa chambre.Cependant,si on est allergique à la laine (la plupart des sweaters pure laine y semblent allergiques),on peut aussi compter des panthères.Bien sûr,on court le risque de se faire dévorer par les fauves.Mais,si on souffre vraiment d insomnie chronique,c est ce qui peut arriver de mieux.
Comme l'a dit Groucho Marx, « il y a ce qu'on peut faire dans un lit et le reste. le reste ne vaut pas cher ». Et il avait sans doute raison, car l'homme, depuis la nuit des temps, y a tout fait ou presque. Dans l'Égypte antique, le lit représentait un lien essentiel avec l'au-delà, alors que les contemporains de Shakespeare y voyaient un lieu de sociabilité conviviale ; Louis XIV régna sur la France depuis sa chambre à coucher, et Churchill gouverna plus tard depuis la sienne la Grande-Bretagne en guerre.
Autrefois partagé par les voyageurs et par des familles entières, le lit a tendance aujourd'hui à être réservé à l'intimité, au sexe et au sommeil. Considéré comme un endroit « privé », il est passé sous silence par la plupart des historiens et des archéologues. Pourtant, cet endroit où l'on passe près d'un tiers de nos vies a joué un rôle majeur à travers l'Histoire et a beaucoup d'enseignements à nous apporter.
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