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3,92

sur 7554 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Deux versions du Horla, suivies de Lettre d'un fou. Nul doute que ce livre, mince au demeurant, se joue sous le signe de la folie. Comme quoi, l'épaisseur d'un ouvrage ne justifie nullement sa qualité.

Ici, Maupassant assiste au naufrage de sa propre raison.

La première version du Horla a été écrite en 1886, avant de paraître dans un journal, Gil Blas, le 26 Octobre de la même année. La seconde a été publiée dans un recueil éponyme en 1887, et se révèle beaucoup plus élaborée que la précédente. En effet, le côté fantastique devient plus intense.

C'est sur cette seconde version que nous nous attarderons ici.

Présentée sous la forme d'un journal intime, le narrateur y fait état d'une série d'évènements fantastiques. En l'espace de quelques mois, sa vie bascule dans l'incompréhension et le néant. Il y a ce cauchemar qui se répète inlassablement chaque nuit et qui l'empêche de fermer l'oeil. Il y a cette fièvre, au tout début, alors qu'il se repose dans sa maison de campagne sur les bord de Seine. Un malaise continu s'installe, mais le docteur ne décèle rien d'alarmant.

Un petit voyage de quelques semaines s'impose. Et là, le personnage guérit miraculeusement. Autant rentrer. Les malaises reprennent alors et vont même jusqu'à empirer. Il cherche une explication. Il a peur, de plus en plus peur. Il se demande ce qui lui arrive, que se joue-t-il autour de lui ? de quoi est-il le témoin ? Il finit par penser l'impensable. Pire encore, il constate, s'en aperçoit. Une présence invisible cohabite avec lui, elle vide notamment sa carafe d'eau pendant qu'il dort.

Il s'enfuit à Paris. Une quinzaine de jours. Il se rétablit et assiste à une séance d'hypnose.

de retour chez lui, la présence se manifeste à nouveau, et en plein jour ! Un rosier se brise sous ses yeux. Plus le temps passe, plus il est persuadé qu'une volonté supérieure tente de le manipuler et de le maîtriser complètement. Il tente la révolte. Mais ce qui vit chez lui appartient à une espèce de créatures appelées les Horlas, et ayant déclaré la guerre à l'Humanité.

le narrateur fait ici part d'une confession limpide, mais l'on ne saurait y déceler le vrai du faux. L'écriture, fluide, exprime à merveille la notion de démence. La descente aux enfers du personnage retranscrit une implacable logique qui, dans le cas présent, paraît bien éphémère.

Les passages autobiographiques vécus par Maupassant font de ce texte un petit chef-d'oeuvre d'authenticité.
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Cette nouvelle De Maupassant est un excellent exemple de nouvelle fantastique au sens scolaire du terme, c'est pourquoi il est intéressant de l'utiliser lors d'un cours de littérature.

La peur, l'obsession, voire la paranoïa du personnage principal sont très bien exploitées et sont menées à leur paroxysme. le lecteur se laisse prendre au jeu et doute, en même temps que le personnage, hésitant entre une explication surnaturelle ou un diagnostic de maladie mentale. La chute de la fin est également satisfaisante. Dans l'art de créer une atmosphère étouffante de peur et de folie, Maupassant reste un maître incontesté.
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Un très beau livre pour la jeunesse qui fait découvrir la nouvelle De Maupassant en texte intégral, un classique de la littérature fantastique.
J'ai adoré les illustrations qui rajoutent de l'angoisse et du surréalisme au récit.
Le livre est édité chez Milan Jeunesse, dans une superbe collections de livres grand format où l'on retrouve par exemple Les Voyages d'Ulysse (que j'aime beaucoup aussi).

Bref, un livre pour la jeunesse audacieux, qui séduit aussi bien les enfants de fin d'école élémentaire, les passionnés de fantastique, les amateurs de belles illustrations surréalistes ou encore les éternels enfants.

Personnellement, je me considère comme les trois derniers. Alors...
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Après avoir lu Une vie, Boule de suif ou encore Les contes de la bécasse, il me tardait de recroiser la route De Maupassant, à la découverte de nouveaux classiques. Car Guy de Maupassant possède un réel don de conteur. Dès les premières lignes, je me trouve toujours happée par les mots, les phrases, et les pages tournent à une vitesse folle. J'ai à nouveau retrouvé ceci (à ma plus grande joie) en lisant le Horla. Curieusement, c'est une nouvelle que je n'avais jusqu'ici jamais lue. Je comprends maintenant pourquoi elle fait date dans la bibliographie de son auteur. Elle est si particulière, et en même temps passionnante. J'ai aussi forcément pensé au vécu de l'auteur autour de la maladie. Cette nouvelle a alors pour moi pris un autre sens, tout en faisant froid dans le dos.

Le recueil que j'ai pu lire comporte cinq nouvelles : le Horla, Un fou ?, La folle, Lettre d'un fou et La peur. Je ne connaissais que La folle pour l'avoir lue dans mon édition de Boule de suif.

Dans le Horla, le lecteur est invité à rencontrer un homme plutôt aisé, installé en Normandie. Très vite, une angoisse, d'abord sourde, s'installe dans la vie de ce personnage. Tenace, elle résiste, pour finalement prendre de plus en plus de place, quitte à dévorer l'existence de notre héros. Des éléments surnaturels peuvent ici faire douter le lecteur. le Horla, on le perçoit, on le ressent, mais on le voit pas. L'écriture De Maupassant est à la fois fine et magistrale. J'ai réussi à ressentir de l'empathie pour le narrateur, le fait de le voir frappé de solitude (du moins être seul en compagnie du Horla) ne fait que renforcer l'horreur de ce qui lui arrive. le dénouement de cette nouvelle me restera de même en mémoire : notre personnage devra (ou pensera devoir) prendre une décision radicale pour se libérer du Horla. Dès lors, plusieurs interprétations sont possibles quant au devenir du narrateur.

J'ai moins accroché aux autres nouvelles de ce recueil. Un fou ? décrit les pouvoirs d'un magnétiseur, tandis que La folle se déroule pendant la guerre contre les Prussiens. Raccroché au courant du réalisme, Maupassant devait aussi être une personnalité pessimiste. Je suis souvent frappée par le final de ses écrits. Je compte pour autant poursuivre sur ma lancée, pourquoi pas en lisant Bel-Ami la prochaine fois ?
Lien : https://labibliothequedebene..
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C'est le journal intime d'un homme qui peu à peu sombre dans l'angoisse et la terreur. En effet, la paisible demeure du bord de Seine va petit à petit se transformer en royaume de la peur, une présence effroyable semblant rôder et tourmenter sans répit le narrateur...

Ayant dévoré beaucoup de nouvelles De Maupassant adolescente, je n'avais, étonnement, encore jamais lu celle-ci qui est pourtant un classique souvent étudié en classe de 4e. Je ne suis pas déçue ! Je retrouve la belle écriture De Maupassant qui semble sonder l'âme de ce pauvre homme en proie à de terribles tourments. L'angoisse est grandissante, la folie palpable.
Une nouvelle à lire et relire.

Je l'ai lu dans la collection Classicocollège chez Belin / Gallimard. Je ne suis pas adepte en général de ces éditions "scolaires", où les nombreuses notes ainsi que les arrêts sur lecture entrecoupent le récit et nuisent un peu à la fluidité de lecture et l'immersion dans l'histoire. On y trouve néanmoins un dossier intéressant en fin d'ouvrage avec groupements de textes sur la folie et la peur, une interview imaginaire De Maupassant, un point sur le contexte historique et culturel...
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c'est un récit qui mêle fantastique, étrangeté, une sorte de "paranormal activity", des phénomènes dont on ne sait pas d'où ils viennent, et on sent fondre le cerveau du protagoniste, qui ne peut que constater, l'esprit sain, voir se dégrader sa lucidité, ou du moins face à l'inexplicable, la folie l'envahie peu à peu.
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Tiens, du Maupassant ! Et oui, on trouve de tout sur ce blog

Pour tout vous avouer j'ai acheté le Horla avec, certes Hamlet de ce cher William (oui, je ne l'ai pas lu, je vous raconterai pourquoi plus tard) mais aussi avec le Kamasutra est un jeu ou encore La Merditude des choses …. autant vous dire que j'étais soit très ouvert d'esprit, soit totalement paumé dans mes choix de lecture. Au final, je suis ressorti de la librairie avec sept livres sous le bras, pesant une tonne au demeurant, chose très pratique quand on s'apprêtait comme moi à faire un mini tour d'Europe en mode Road Trip…. ‘fin là, je m'égare

Donc, le Horla, dans le train du retour, état d'esprit pas jovial jovial et voilà que Maupassant me parle de folie ! Quelle guigne ! Cela dit, le parallèle avec Amok de Zweigouné chéri m'est venu instantanément et le simple constat que Guy parvienne à le concurrencer me fit à la fois adorer et détester ce livre.

Comment oser parler aussi bien de la folie ??? Il me perturbe, je croyais avoir trouvé la référence (dans le genre littéraire de la nouvelle les z'amis bien sûr) et voilà qu'avec des mots d'une justesse effarante, il décrit des sensations, des moments fugaces que l'on a tous au moins une fois vécu : troublant.

Oui, mais voilà, Maupassant n'est pas un monument de la littérature pour rien et honte à moi si je croyais lire un « bouquin » à l'acabit littéraire du Kamasutra est un jeu (j'ai adoré ce livre aussi pourtant).

Pour info, il y a deux versions du Horla : la première et, euh, … je vous laisse deviner tiens. Mon ‘tit conseil est de lire en premier lieu la seconde (merde, je l'ai dit) ; elle est plus longue et n'est que le développement de la première, sa synthèse de facto.

A lire, lire et relire !

Finem Spicere,

Monsieur Touki.
Lien : http://monsieurtouki.wordpre..
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"Le Horla" est une nouvelle qui pourrait paraître assez traditionnelle de nos jours, tant le genre fantastique a été éculé et tant tout le monde en connaît les ressorts. Cependant, quand on a à l'esprit que cette histoire De Maupassant est un des piliers du genre, on sait en apprécier la saveur. Bien loin de son naturalisme habituel, l'auteur nous livre ici un récit très rapide, incisif et efficace (honnêtement, ça m'a un peu foutu les jetons). N'attendez rien de très original pour une lecture contemporaine : c'est du fantastique pur et dur, très scolaire même tant tous les codes classiques sont respectés. Si l'on est un peu indulgent néanmoins, la lecture devient une saisissante expérience.
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Je n'ai pas relu le Horla mais écouté la version proposée par France Culture. Je trouve que l'aspect fantastique de cette nouvelle est d'ailleurs vraiment mis en valeur par l'univers sonore créé pour l'occasion. La folie du narrateur qui l'envahit peu à peu est par exemple particulièrement nette grâce aux voix qui résonnent dans sa tête. Belle re-découverte d'un classique lu il y a bien longtemps.
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Je n'avais lu du Maupassant qu'à l'école et j'en gardais un bon souvenir. En décidant de me remettre à lire des classiques je suis donc passé par cet incontournable de la littérature française et j'ai été impressionné.
L'écriture est ciselée et nous emmène dans une histoire, certes sans fioritures, mais qui ne nous laisse pas de marbre (en tous cas moi pas). Commençant doucement puis nous imposant des faux rythmes, le texte, par la suite, ne cesse d'accélérer jusqu'au dénouement final. Grandiose!
Un beau texte comme on les aime.
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