AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Pierre Leyris (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070326877
144 pages
Gallimard (01/01/1992)
4.11/5   23 notes
Résumé :
de 1507 à 1530
de 1531 à 1547
de 1548 à 1560

Édition et trad. de l'italien par Pierre Leyris
Que lire après PoèmesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je ne voyais pas le peintre. Trop grand, trop haut. Ce n'était pas une question d'angle, c'était une question de longueur..celle de ma vue. C'est par son geste que j'ai appris un peu à le comprendre.
Et son geste, celui qui a oeuvré l'homme lui même, c'est la pierre, le marbre. Michel Ange est effectivement immense. David, Moïse, le Dôme, la Chapelle, ses piétas, la beauté de l'esclavage de son Seigneur et celle de son Maître.
Son seigneur : l'Amour, son Maître : sa hauteur céleste.
Les poèmes de Michel Ange n'ont pas été publié de son vivant. Je ne pense pas qu'il l'aurait souhaité. Je pense même que le feu de sa colère aurait été terrible. A faire fondre tout l'or blanc de Carrare.
Michel Ange nous a donné le chemin du Ciel, il gardait en lui ses enfers. Et la profondeur de ses enfers n'a rien à envier à celle de l'éternelle félicité.
C'est la chair de l'homme qui éclate , brûle et saigne dans l'éclat de ses vers.
Michel-Ange a porté, cogné nuit et jour son coeur aux portes des montagnes pour que nous puissions entrevoir toute la beauté qu'il pressentait.
Tous les sommets ont leur faille, la sienne était un étroit jugement dernier.
Mais l'esprit de son geste n'a pas failli et a rejoint le regard de son âme.
Michel-Ange : celui par qui l'Amour est arrivé.
« L'art l'emporte, en conséquence, sur la nature ». LIX
Mais, à vous entendre, Maître, ...en étiez vous si sûr ?..

Astrid Shriqui Garain

Commenter  J’apprécie          200

C'est un homme couché pendant cinq ans pour peindre un ciel,
le ciel de l'histoire de notre mémoire.
C'est un homme caché derrière un visage qui inspire l'effroi
qui sait qu'avec toi dans mon coeur, je vaux plus que moi-même
Un homme fasciné par la chute,
celle de Phaëdon - dessinée aussi vite que la chute du char.
C'est un homme qui a grandement osé
et qui a grandement réussi,
tiraillé entre un art - fenêtre béante
sur tous nos rêves
et une conscience de son âme à la recherche de l'amour divin.
Un homme qui partant de rien a fait le temps
et n'avait plus qu'une seule joie, la mélancolie,
jusqu'à demander la mort,
une mort debout
comme le Christ de la Piéta Rondanini.
Hasard,
si dans le même temps des siècles et de leur âge
très avancé,
messieurs Tiziano Vecellio et Michel Angelo Buanorotti
sont mort
en travaillant sur une piéta
les deux à peine inachevées.


Nous lirons Michel-Ange devant ses dessins, ses sculptures ou ses peintures,
nous regarderons en lisant ses sonnets,
avec les quatuors de Beethoven

Ce sera à Rome, à Milan ou ailleurs.

Nous boirons après le plus possible
Pour assimiler tant de force
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          100

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Poèmes de 1507 à 1530

III - SONNET CAUDÉ SUR LE PLAFOND DE LA SIXTINE


 À travailler tordu j’ai attrapé un goitre
comme l’eau en procure aux chats de Lombardie
(à moins que ce ne soit de quelque autre pays)
et j’ai le ventre, à force, collé au menton

 Ma barbe pointe vers le ciel, je sens ma nuque
sur mon dos, j’ai une poitrine de harpie,
et la peinture qui dégouline sans cesse
sur mon visage en fait un riche pavement.

 Mes lombes sont allées se fourrer dans ma panse,
faisant par contrepoids de mon cul une croupe
chevaline et je déambule à l’aveuglette.

 J’ai par-devant l’écorce qui va s’allongeant
alors que par-derrière elle se ratatine
et je suis recourbé comme un arc de Syrie.

 Enfin, les jugements que porte mon esprit
me viennent fallacieux et gauchis : quand on use
d’une sarbacane tordue, on tire mal.

 Cette charogne de peinture,
défends-la Giovanni*, et défends mon honneur :
suis-je en bonne posture ici, et suis-je peintre** ?

p.39-40
* : Adressé à Giovanni da Pistoïa
** : Autrement dit : sculpteur, je ne peins ici que malgré moi.
Commenter  J’apprécie          30
Poèmes de 1531 à 1547

XLVI
AUTRE SONNET SUR LA NUIT


 Tout lieu clos, tout endroit couvert, tout site enfin,
que la matière circonscrit, protège
la nuit, aussi longtemps que le jour se maintient,
des jeux éblouissants qu'invente le soleil.

 Mais quand elle est vaincue par la force du feu,
le soleil, ou quelque lumière plus chétive,
s'attaque à sa divine apparence et l'en prive —
si bien que même un ver l'entame quelque peu.

 Ce qui reste accessible au soleil et fermente,
faisant germer ainsi mille graines et plantes,
le rude laboureur l'ouvre avec son araire ;

 Mais l'ombre, c'est à planter l'homme qu'elle sert ;
ce pourquoi les nuits sont plus saintes que les jours,
l'homme, entre tous les fruits, ayant valeur première.

p.86
Commenter  J’apprécie          40
Je reste seul à me consumer dans le noir
quand le soleil dérobe au monde sa lumière.
D'autres, c'est par plaisir qu'ils s'étendent à terre,
moi, c'est dans mon malheur pour gémir et pleurer.
Commenter  J’apprécie          140
Poèmes de 1548 à 1560

LXXVII - SONNET ENVOYÉ À VASARI


 Voici que le cours de ma vie en est venu
par tempétueuse mer et fragile nacelle
au commun havre où les humains vont rendre compte
et raison de toute œuvre lamentable ou pie.

 Dès lors je sais combien la trompeuse passion
qui m’a fait prendre l’Art pour idole et monarque
était lourde d’erreur et combien les désirs
de tout homme conspirent à son propre mal.

 Les pensers amoureux, jadis vains et joyeux,
qu’en est-il à présent que deux morts* se rapprochent ?
De l’une je suis sûr et l’autre me menace.

 Peindre et sculpter n’ont plus le pouvoir d’apaiser
mon âme, orientée vers ce divin amour
qui, pour nous prendre, sur la Croix ouvrit les bras.

p.120
* : La mort du corps et la perdition de l’âme.
Commenter  J’apprécie          20
Ici, il m'a lié, là il m'a délié;
j'ai pleuré sur mon sort et, douleur infinie,
je l'ai vu s'éloigner de ce marbre, celui
qui m'a pris à moi-même et puis m'a rejeté.
Commenter  J’apprécie          120

Videos de Michel-Ange (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Michel-Ange
Une Vie, une œuvre : Michel-Ange (1475-1564)
Par Francesca Isidori et Claude Giovanetti. Émission diffusée pour la première fois sur France Culture le 16.12.1993.
Dans la catégorie : PoésieVoir plus
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature italienne, roumaine et rhéto-romane>Poésie (54)
autres livres classés : poésieVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (62) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1220 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}