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Jean Borie (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070374700
416 pages
Gallimard (25/05/1983)
4.1/5   10 notes
Résumé :
« Grande, très grande différence entre les deux éléments : la terre est muette, et l'Océan parle. L'Océan est une voix. Il parle aux astres lointains. Il parle à la terre, au rivage, dialogue avec leurs échos ; plaintif, menaçant tour à tour, il gronde ou soupire. Il s'adresse à l'homme surtout. Comme il est le creuset fécond où la création commença et continue dans sa puissance, il en a la vivante éloquence ; c'est la vie qui parle à la vie. Les êtres qui, par mill... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Michelet a du écrire sur à peu près tout, faisant montre d'une érudition et une curiosité à toute épreuve. Dns ce livre il résume, synthétise, dans une très belle langue, les connaissances de cette première moitié du 19eme siècle, sur le monde marin.
Il se permet parfois des extrapolations, des approximations qui font sourire. Il frise l'arrogance quand il se met à juger, mais ses connaissances encyclopédiques et son sens de la vulgarisation, les histoires qu'il nous raconte font de ce livre a la fois une leçon d'histoire scientifique et un plaisir de lecture.
Il s'offusque déjà de l'attitude colonialiste des occidentaux vis à vis des autochtones, et de leur pulsion destructrice des espèces animales, dont certaines sont déjà en cours de disparition (baleine franche, Lamentin etc...).
Michelet apparaît comme étonnamment moderne au travers de sa prise de position  écologique, de ses idées sur un droit de la mer et de la pêche...
Il l'est moins quand il parle des bains de mer et des hommes en général,  mais il reflète exactement l'état d'esprit de cette époque, ce qui est aussi très intéressant.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ce petit quai de galets, très petit, est encore trop grand. J'y voyais nombre de barques abandonnées, inutiles. La pêche est devenue stérile. Le poisson a fui. Étretat languit, périt, près de Dieppe languissante. De plus en plus, il est réduit à la ressource des bains ; il attend sa vie des baigneurs, du hasard des logements, qui, tantôt loués, tantôt vides, rapportent un jour, et l'autre appauvrissent.
Ce mélange avec Paris, le Paris mondain, quelque cher que celui-ci paye, est un fléau pour le pays.
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Partout où la mer est profonde, sa vie continue équilibrée, parfaitement balancée, calme et féconde, toute à ses enfantements. Elle ne s'aperçoit pas de ces petits accidents qui ne se passent qu'en haut. Les grandes légions de ses enfants qui vivent (quoi qu'on ai dit) au fond de sa paisible nuit et ne remontent tout au plus qu'une fois par an vers la lumière et les tempêtes doivent aimer leur grande nourrice comme l'harmonie elle-même.
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Grande, très grande différence entre les deux éléments : la terre est muette, et l’Océan parle. L’Océan est une voix. Il parle aux astres lointains, répond à leur mouvement dans sa langue grave et solennelle. Il parle à la terre, au rivage, d’un accent pathétique, dialogue avec leurs échos ; plaintif, menaçant tour à tour, il gronde ou soupire. Il s’adresse à l’homme surtout. Comme il est le creuset fécond où la création commença et continue dans sa puissance, il en a la vivante éloquence ; c’est la vie qui parle à la vie. Les êtres qui, par millions, milliards, naissent de lui, ce sont ses paroles. La mer de lait dont ils sortent, la féconde gelée marine, avant même de s’organiser, blanche, écumante, elle parle. Tout cela ensemble, mêlé, c’est la grande voix de l’Océan.
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La voyant mal de ma fenêtre, je sortis, et, par des ruelles tortueuses, entre les hauts palazzi, je me hasardai à descendre, non sur la plage (il n'y en a point), mais sur une corniche de noires roches volcaniques qui bordent le rivage, étroit sentier qui souvent n'a pas trois pieds de large, et qui, montant, descendant, souvent surplombant la mer, la domine de trente pieds, parfois de quarante ou soixante. On ne découvrait pas bien loin. Des tourbillons continuels tiraient le rideau. On voyait peu ; ce qu'on voyait était borné et affreux. L'âpreté, les angles cassants de cette côte de cailloux, ses pointes et ses pics, ses rentrées subites et dures, imposaient à la tempête des sauts, des
bonds, des efforts incroyables, des tortures d'enfer. Elle grinçait d'écume blanche, et comme d'exécrables sourires, à la férocité des laves qui, sans pitié, la brisaient.
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L'extrême rapidité des voyages est une chose anti-médicale. Aller comme on le fait en vingt heures de Paris à la Méditerranée en traversant d'heure en heure des climats différents, c'est la chose la plus imprudente pour une personne nerveuse; elle arrive à Marseille, pleine d'agitation, de vertige.
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Videos de Jules Michelet (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jules Michelet
Par Annette WIEVIORKA, directrice de recherche émérite au CNRS
Tout historien, et même préhistorien, établit un lien avec "ses" morts dont il tente de restituer l'histoire, de la Lucy d'Yves Coppens aux morts qui sont ses contemporains. L'opération historiographique a souvent été décrite, de Jules Michelet à Michel de Certeau, comme opération de résurrection des morts et oeuvre de sépulture de ces morts qui hantent notre présent. Il y a aussi d'autres morts. Ceux des siens qui sont autant de dibbouk pour l'historien parce qu'ils ont orienté sa vie. Ce sont des morts fauchés avant d'avoir été au bout de leur vie, des morts scandaleuses. "Je suis le fils de la morte". Ce sont les premiers mots de l'essai d'égo-histoire de Pierre Chaunu. Ces morts nourrissent les récits familiaux, devenu un nouveau genre historique, de Jeanne et les siens de Michel Winock (2003)("La mort était chez nous comme chez elle") à mes Tombeaux (2023). Les morts de la Shoah occupent une place tout à la fois semblable et autre. C'est la tentative d'éradiquer un peuple, la disparition du monde yiddish dont ceux qui en furent victimes prirent conscience alors même que le génocide était mis en oeuvre. Ecrits des ghettos, archives des ghettos, rédaction de livres du souvenir, ces mémoriaux juifs de Pologne écrits collectivement pour décrire la vie d'avant, recherche des noms des morts, plaques, murs des noms, bases de données.... Toute une construction mémorielle. Vint ensuite le temps du "je"(qui n'est pas spécifique à cette histoire) , celui des descendants des victimes, deuxième, troisième génération, restituant l'histoire des leurs. Chaque année, plusieurs récits paraissent, oeuvres d'historiens ou d'écrivains, qui usent désormais des mêmes sources, témoignages et archives, causant un trouble dans les genres.
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>Géographie générale. Voyages>Géographie et voyages : philosophie et théorie>Géographie physique. La Terre/ Classer à 550 les ouvrages spécifiques de géologie, géomorphologie, climatologie. Ajouter éventuellement les notations -1, Table 1 (22)
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