Les chouettes dévorent les baisers oubliés sur les bancs
Dix neuf nouvelles dont un presque petit roman qui donne le titre de ce recueil.
La Roumanie rurale, une minorité de langue allemande, les regards lucides d'une enfant sur les mensonges et les violences, les mots contre l'oppression.
La mort, les rêves, l'eau glacée d'un bain, la haine des autres jusque dans la plus grande proximité, « Quand la nuit la peur avait chassé le sommeil », l'hypocrisie, la mort présente et cachée, « Et on dit que le dernier trépassé garde le cimetière jusqu'à la mort du suivant », les mensonges familiaux, « Les mains de mon père s'emparaient des mots du mensonge et rendaient convaincant tout ce qu'elles faisaient », les ensorcellements, le sommeil, « le sommeil presse son odeur de renfermé sur mon visage », les grenouilles, « Je me mords les lèvres en silence pour ne pas perdre ma bouche dans la nuit », les poires, et l'obscène, « Toute la plaine est remplie de lits noirs et de poires pourries », l'homme à la boîte d'allumettes…
Un village, les expropriations nommées nationalisations, un cimetière et ce qu'au village « on appelle se reposer », l'effacement du nom du village et la simple plaque « gare », des souabes et des tziganes, des valises « pleines d'objets du foyer, pleines du quotidien », les marionnettes, « il est fadasse ton sentiment, il sent le moisi »…
La force d'une poésie abrupte, les mots d'un quotidien voilé par la violence.
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