Merci à Charlotte et aux éditions du Fleuve Noir qui m'ont permis de faire connaissance, enfin, avec un personnage fort célèbre de la littérature Fantasy, Elric de Melniboné. Sa première apparition date de 1961, et depuis le cycle s'est enrichi de plusieurs romans et nouvelles. Pour ma part, j'ignore pourquoi et comment j'ai pu passer à côté de ce célèbre albinos, d'autant que de nombreux écrivains de toutes nationalités (De
Pierre Pevel à
Neil Gaiman, en passant par
Pierre Bordage, pour ne citer que ceux-là), s'en sont emparés pour écrire des suites, des hommages, pastiches etc.
Ce roman ci est signé par
Moorcock bien sûr mais aussi par
Fabrice Colin. L'occasion rêvée de lire enfin un roman de ce jeune auteur prolifique et adulé par beaucoup.
J'ai été séduite par l'écriture, autant que par le personnage d'Elric. Affaibli, mourant, en proie à une sombe malédiction, Elric parcourt d'étranges royaumes dont les descriptions sont captivantes. Ce héros torturé aurait pu paraître bien froid s'il n'était accompagné de son ami Tristelune. Loyauté et affection semblent les unir malgré les hésitations parfois agaçantes d'Elric et son égoïsme forcené. Je ne connais donc pas le mythe mais il me semble que la trame est très classique, dans le bon sens du terme. On peut déceler plusieurs influences littéraires chez ce héros solitaire et maudit. Notamment scandinaves. Mais les tragédies qu'il provoque pourraient tout aussi bien ête puisées chez les Grecs.
Elric entretient des rapports compliqués avec son épée Stormbringer, douée de sa propre volonté, mais ne croyez pas quele roman se résume aux hésitations du prince albinos et à son combat contre ses propres démons. Il y est question de quête pour trouver une fleur rare dotée d'étranges pouvoirs, de
vengeance, d'une expédition menée au sein d'une jungle redoutable peuplée de créatures que l'on aimerait pas rencontrer le soir au fonds des bois, de combats épiques et désespérés... Bref, de quoi contenter les amateurs de Fantasy.
Je n'ai qu'un petit regret, l'aspect un peu trop sanguinolent de l'affrontement final, néanmoins, là encore, l'atmosphère de cette jungle mystérieuse et étouffante est estraordinairement rendue.
Si Elric peut être quelquefois agaçant, il est heureusement secondé par des personnages intéressants, suffisamment étoffés pour que l'on ait envie de connaître leur sort. Finalement, mon ignorance du cycle ne m'a guère gênée dans ma lecture, et je suis très satisfaite à la fois d'avoir découvert Elric, et la prose de
Fabrice Colin dont il me tarde de lire certains romans. Une bonne découverte.
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