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EAN : 9782266121088
572 pages
Pocket (03/10/2002)
4.19/5   225 notes
Résumé :

On leur avait promis "un avenir éclatant". C'était ce qu'annonçait le slogan publicitaire d'Union Carlite, société de produits chimiques implantée dans trente-huit pays du monde.

Là, à Bhopal en Inde, la société américaine avait construit de gigantesques cuves contenant une molécule toxique, l'isocyanate de méthyle, qui devait servir à fabriquer à bas prix un pesticide pour sauver les récoltes des ravages occasionnés par les insectes.
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne sais pas trop comment parler de ce livre.

Première chose : les points négatifs

La narration tels un grand documentaire, où tout est décrits, les molécules toxiques, la construction de l'usine, les différentes recherches… m'ont un peu ennuyés.
Je n'aime pas trop ce genre de littérature, tels que des essais ça ne me donne pas assez de coeur à l'ouvrage. Pour ressentir plus de sentiments, de colère, j'ai été voir les différents reportages sur internet…

Deuxième chose : les points positifs

les photos, les descriptions des différentes victimes, je me suis beaucoup attachés à certains personnages tels que Soeur Felicity, Ganga Ram, ancien lépreux et Padmini et son mari Dilip… ce sont des personnes attachantes et si courageuse. Je suis très admirative de ses individus si modeste et pourtant enclins à tout donné, sans rien attendre en retour.


Conclusion :

Il ne me reste que du dégoût : L'inde étant un pays très pauvre, aucun dédommagement pour ses 30 000 morts. Une petite pincé de monnaie en compensation. La seule gagnante est l'argent et le pouvoir… Encore et encore !

Bonne lecture !
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Quel dommage de lire ce livre à la manière d'un roman d'aventures, aventures exotiques qui plus est. Car ce que raconte ce livre est la pire catastrophe industrielle de tous les temps, bien pire que Seveso, en 1976, et loin devant l'explosion de l'usine AZF à Toulouse, en 2001...
Voici comment les Nadar, modeste famille de Mudilapa, dans l'Inde profonde, leur fille Padmini , qui sera un des personnages récurrents du livre, vont se retrouver dans la tourmente du terrible nuage de Bhopal.
La famille Nadar peine à survivre, et voici qu'un précieux cadeau arrive : Indira Gandhi, désireuse de soulager la famine de son peuple, offre à ces petits paysans un lopin de terre, et , bien sûr ... une vache. Mais le sort s'acharne sur ces petits paysans. Le bétail meurt et les cultures sont ravagées par des insectes, ce qui annule tout espoir de récolte.
Les Nadar choisissent l'exil et parviennent dans la province de Madhya Pradesh, où ils s'installent dans un bidonville , espérant que le père de famille trouvera un emploi dans la construction d'une nouvelle ligne de chemin de fer, à Bhopal précisément, dans la belle cité de la Bégum dont les richesses contrastent avec la précarité de la plupart de ses habitants.
Mais la bonne fée, en l'occurrence la multinationale Union Carbide , veille : Bhopal est le lieu choisi pour fabriquer le pesticide miracle qui détruira les prédateurs des récoltes nécessaires à la survie d'un pays surpeuplé et affamé. Certes, certains ingénieurs sont sceptiques quant à l'implantation de l'usine : en cas de fuite de substances hautement toxiques, et si le vent dominant est de la partie, ce sont les habitants de l'Orya basti, où vivent les Nadar (et d'autres personnages hauts en couleurs, choisis par les auteurs), qui sont menacés.
Dans un premier temps, l'usine de Carbide connaît la prospérité, fournissant du travail à la main d'oeuvre locale, puis sa production est arrêtée, car la demande en pesticides diminue. Un semblant de maintenance est assuré, car les produits toxiques sont toujours présents dans les circuits et la menace de fuite est réelle, mais probablement sous-estimée, voire oubliée. C'est ainsi que, dans la nuit du 3 décembre 1984, par suite de négligences et d'un concours de circonstances funeste, un nuage de gaz toxique se répand sur le quartier de l'Orya basti et ses environs.
Les pathologies observées sont terribles : brûlures, étouffement, cécité, et pour la plupart de ces malheureux, la mort dans d'atroces souffrances.
Dominique Lapierre et Javier Moro nous font vivre , avec une documentation très précise et , me semble-t-il , une certaine impartialité, les prémices et le déroulement , puis les conséquences, difficiles à établir, puisque des victimes de Bhopal continuent , encore aujourd'hui, à mourir des suites de cette catastrophe, de ce dramatique épisode d'une ère industrielle qui a du mal à se positionner face aux exigences écologiques.
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À lire absolument, pour voir se dérouler sous nos yeux, scrupuleusement documentée par les auteurs, l'histoire annoncée de la catastrophe enclenchée par la somme de l'arrogance des scientifiques et des capitalistes, qui croyaient pouvoir maîtriser des molécules au pouvoir de destruction inouï.
Le Sevin, pesticide miracle, avait comme composante le MIC, Isocyanate de méthyle, un gaz instable qui devait être gardé à une température de 0 degré et en tout temps protégé de toute contamination, à défaut de quoi il pouvait s'emballer, expandre, faire exploser son réservoir et se répandre dans l'air en se transformant, notamment, en cyanure gazeux. Devinez la suite, lorsque la belle usine de Sevin bâtie par Union Carbide à Bhopal en Inde s'est avérée non rentable, toutes les mesures de sécurité furent abandonnées et l'inévitable arriva. Des dizaines de milliers d'Indiens de Bhopal moururent de manière atroce ou survécurent de manière atroce au nuage délétère de cyanure qui traversa leur ville une nuit de décembre 1984. Évidemment, les plus pauvres furent les plus nombreux à être exposés. Un fait qui me fascine, c'est que la Union Carbide avait le même procédé à son usine américaine en Virginie de l'ouest, et stockait des quantités encore bien plus grandes de MIC, sans que les habitants à proximité aient l'information que cette odeur de chou bouilli typique du MIC représentait un danger si grand.

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Au risque de choquer, je me risquerai à comparer Bhopal au 11 Septembre... OK, on ne peut pas comparer. Bien sûr, le terrorisme est une abomination. Et Bhopal n'est pas le fruit de fous de dieu... c'est le résultat du fous du capitalisme débridé, de la loi du profit immédiat, du risque négligé.

Dominique Lapierre a eu son heure de gloire avec la Cité de la Joie, dont on a tiré un film, très kleenex, avec Patrick Swayze au mieux de sa forme.

Ici, Dominique Lapierre prend son bâton de pèlerin et nous raconte l'histoire d'une catastrophe annoncée. Nous suivons une famille pauvre qui pense avoir trouvé l'eldorado en s'installant dans un bidonville à deux pas d'une fantastique usine de l'Union Carbide. Cette multinationale, leader en biochimie, va produire un insecticide qui est supposé régler tous les problèmes de l'Inde, géant démographique qui n'arrive pas à décoller sur le plan économique et enchaîne les famines.

Dominique Lapierre fait un récit froid et rationnel la plupart du temps. On ne peut pas lui en vouloir de nous tirer quelques larmes (de colère, principalement, dans mon cas). Il fait la part des choses et nous raconte pas à pas l'origine d'une des pires catastrophes industrielles, lorsque l'usine à l'arrêt va libérer un nuage mortel (d'acide cyanhydrique, si mes souvenirs sont bons).

Entre l'Union Carbide qui ne révélera jamais quel produit est fabriqué dans l'usine (ni sa formule chimique même au plus fort de l'intoxication) et les officiels indiens corrompus, on a aussi les ingénieurs incompétents, mal formés, les dirigeants qui ne sont pas à leur place, les décideurs publics ou privés qui ne mesurent pas l'ampleur du problème, les courageux qui se défilent, les inconscients qui sauveront des vies au péril de la leur...

Il faut lire ce livre. Il faut l'intégrer. le digérer. Et se dire que c'est encore possible. Songeons à l'écroulement de cette manufacture textile au Bengladesh (où des enfants travaillaient pour des firmes de haute couture européennes). le récit de Dominique Lapierre est celui de la folie des hommes, de l'inconscience, de la dilution des responsabilités, de la fuite en avant d'une industrie non contrôlée (ou plutôt où les contrôleurs sont aussi parties prenantes dans le processus, juges et parties...). Union Carbide a fait faillite suite à cette catastrophe (il y a une sorte de justice...). le récit étant écrit en 2001, Dominique Lapierre aurait pu ajouter bien des infos, car les séquelles sont encore bien là. Les malformations se transmettent. L'Inde est toujours corrompue. Les responsables de cette catastrophe ne seront jamais inquiétés. Les victimes jamais indemnisées. L'hôpital qui a fini par être construit pour soigner des survivants (victimes d'insuffisances respiratoires et d'autres maux) est situé à l'autre bout de Bhopal, et les moyens de transport ne permettent pas de s'y rendre à moindre coût.

Mentionnons que Dominique Lapierre et Javier Moro ont cédé une partie des droits d'auteur pour financer des actions humanitaires à Bhopal. Un grand monsieur, ce Dominique Lapierre.
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Cette lecture fût une découverte très intéressante sur un événement dramatique historique qui eut lieu en Inde à Bhopal dans la nuit du 2 au 3 décembre 1984.

Mais j'ai moins aimé que ce livre soit assez alourdie par la longue mise en place des différents protagonistes, ainsi que des décors : l'usine en construction, l'instauration de la vie quotidienne des uns et autres.


Cela était très intéressant d'apprendre la grandeur des ravages des insectes sur les monocultures des paysans. Et ce développement du " progrès " de la chimie pour créer des insecticides, dont on en paye encore les dégâts. Mais surtout, cette non-prise de conscience écologique encore d'actualité.

Le plus important, est cette histoire vraie écrite par Dominique Lapierre et  Javier Morro, pour nous éclairer sur ce terrible accident-massacre qu'on pourrait qualifier de terrorisme. D'une part, tous ces humains morts, blessés, traumatisés qui n'ont vécu aucune justice. Qui ont été pour les plus chanceux qu'un chiffre d'une statistique. Et deuxièmement la destruction de la nature et l'empoisonnement des sols, et eau par les rejets de produits hautement dangereux de l'usine de Carbide à Bhopal.

Tous ces irresponsables mis à des postes de  responsables qui n'assument pas les conséquences de leurs actes... ça ne changera jamais.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
"Tu baisses la tête, tu l'écraser, tu supportes tout, lui avait-on dit. Tu rengaines tes rancœurs contre l'usine qui empoisonne ton puits, l'usurier qui te saignes, les spéculateurs qui font monter le prix du riz, les gosses de tes voisins qui t'empêchent de dormir en crachant leurs poumons toute la nuit, les partis politiques qui te sucent et se foutent de toi, les patrons qui te refusent du boulot, l'astrologue qui te demande cent roupies pour te dire si ta fille va se marier. Tu acceptes la boue, la merde, la puanteur, la chaleur, les moustiques, les rats, la faim. Et puis, un jour, bang ! Tu trouves un prétexte et l'occasion t'est donnée de crier, de casser, de cogner. C'est plus fort que toi : tu fonces!"
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Il est exactement deux heures de l'après-midi à l'horloge de la place des Epices ce lundi 3 décembre quand s'élève dans le ciel de Bhopal la fumée du premier bûcher réduisant en cendres ceux auxquels la "belle usine" de Carbide avait promis d'apporter bonheur et prospérité. Soufflant maintenant du sud, la brise chasse les derniers effluves de gaz mortel pour les remplacer par une odeur encore plus horrible. L'odeur de la chair grillée.
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p.409.
Des prélèvements effectués par une équipe de Greenpeace en décembre 1999 autour des anciens ateliers révèlent la présence de taux de tétrachlorure de carbone six cent quatre-vingt-deux fois plus élevés que la dose maximale acceptable, et de taux de chloroforme et de trichloréthylène respectivement deux cent soixante et cinquante fois supérieurs à la dose tolérée.
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p.95-6.
La richesse de Bhopal avait été forgée tout d'abord par un Français puis par quatre souveraines novatrices, en dépit des burqas qui les dissimulaient à la vue des hommes. Général en chef des armées du nabab puis régent du pays, Balthazar Ier de Bourbon et, après lui, les bégums Sikandar, Shah Jahan, Sultan Jahan et Kudsia, avaient fait de leur royaume et de sa capitale un modèle admiré aussi bien par la puissance impériale britannique que par nombre de nations coloniales d'Afrique et d'Asie. Les quatre souveraines n'avaient pas seulement désenclavé leur État en finançant de leurs propres deniers la venue du chemin de fer. Elles avaient ouvert des routes et des marchés, construit des filatures, distribué de vastes territoires à leurs sujets sans terre, instauré un système postal sans équivalent en Asie, et installé l'eau courante dans la capitale. Soucieuses d'éduquer leur peuple, elles imposèrent l'instruction primaire gratuite pour tous et favorisèrent l'émancipation féminine en multipliant les écoles de filles.
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p.408.
Carbide n'ayant jamais révélé la composition exacte du nuage toxique, les autorités médicales n'ont pu à ce jour mettre au point un protocole de soins efficace. Tout traitement ne procure qu'un soulagement temporaire. L'injection abusive de stéroïdes, d'antibiotiques et d'anxiolytiques n'aboutit le plus souvent qu'à consolider les dégâts causés par les gaz. Bhopal possède aujourd'hui presque autant de lits d'hôpitaux qu'une ville de la taille de New York. Mais, faute de médecins qualifiés et de techniciens formés pour entretenir et réparer les équipements ultramodernes, les immenses établissements construits depuis la catastrophe sont largement inutilisés. Une enquête réalisée en juillet 2000 révèle qu'un quart des médicaments distribués par le tout récent Bhopal Memorial Hospital Trust construit par Carbide sont soit nocifs soit inefficaces, et que 7,6 pour cent sont à la fois nocifs et inefficaces.
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Videos de Dominique Lapierre (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Dominique Lapierre
L'émission complète : https://www.web-tv-culture.com/emission/alexandra-lapierre-belle-greene-52639.html
Fille du journaliste et romancier Dominique Lapierre à qui l'on doit notamment « Paris brûle-t-il » ou « La cité de la joie », Alexandra Lapierre a grandi au milieu des livres. Après ses études à la Sorbonne, elle file aux Etats-Unis où elle ambitionne de travailler dans le milieu du cinéma. Finalement, l'écriture la rattrape et son premier titre, « La lionne du boulevard », publié en 1984, préfigure ce qui fera son succès, raconter la grande Histoire à travers ses personnages et par une écriture romanesque.
Depuis, l'ambition d'Alexandra Lapierre est la même, elle s'empare d'un personnage oublié de l'Histoire dont le destin, pourtant, a un moment, a fait changer le monde. Par la qualité de son écriture et la pertinence de ses recherches, elle est devenue incontournable.
Certes, elle a parfois évoqué des personnages masculins. Mais on se souvient surtout d'Artemisia qui, au début du XVIIème siècle en Italie avait le don de la peinture. Hélas pour elle, étant femme, on attribua ses toiles à Caravage. Evoquons aussi Dona Isabel Berreto qui, un siècle plus tôt, sillonna les mers du monde étant la première et seule femme de la flotte espagnole. Avec ce livre, « Je te vois reine des quatre parties du monde », elle fut plusieurs fois primée.
Dans une époque plus récente, Alexandra Lapierre a rappelé les destins croisés de Nancy et Maud Cunard, mère et fille vivant de la fortune de la compagnie maritime éponyme et se livrèrent une rivalité à mort racontée dans « Avec toute ma colère »
Si je cite volontairement ces livres, c'est bien parce que les femmes oubliées de l'Histoire sont au coeur du travail d'Alexandra Lapierre. Elle en fait encore la preuve avec ce nouveau titre, « Belle Greene ».
Dans l'Amérique puritaine du début du XXème siècle, cette jeune femme dénote. Venue de nulle part, elle parvient à intégrer les milieux artistiques new-yorkais, devenant la bibliothécaire attitrée de la fameuse Morgan library, sanctuaire dans lequel le milliardaire JP Morgan entassent ses acquisitions faites en Europe entre tableaux des maitres de la Renaissance et livres anciens.
Ces deux êtres que tout oppose vont devenir inséparables et ayant la confiance totale de son big chef, la sémillante Belle va dépenser des millions de dollars pour constituer l'une des plus belles collections d'art privée encore visible aujourd'hui.
Mais l'autre facette de Belle Greene, c'est aussi le secret de sa naissance. Issue d'un métissage, la peau de Belle est pratiquement blanche et dans l'Amérique ségrégationniste, mentir sur ses origines sera le seul moyen de se construire un avenir. Jamais Belle da Costa Greene ne révèlera qu'elle est noire, sacrifiant au passage sa vie personnelle et amoureuse.
Le parcours de Belle Greene est passionnant et sous la plume romanesque d'Alexandra Lapierre, il devient une fabuleuse aventure dans laquelle le lecteur embarque avec jubilation. Ouvrez le livre d'Alexandra Lapierre, vous ne pourrez plus le lâcher avant la dernière page. Et quelle femme ! Quel destin !
« Belle Greene » d'Alexandra Lapierre est publié chez Flammarion.
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