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Editions Rencontre (01/01/1900)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Camille, fille de Monsieur et Madame des Arcis, est une très belle enfant. Cependant, elle est née sourde au grand désespoir de ses parents.
Alors que son père prend ses distances vis à vis d’elle et de sa mère. Cette dernière, malgré le chagrin, veut le bonheur de sa fille même si elle ne sait pas comment faire.
Sentant que son mari s’éloigne d’elle et pour faire connaître la beauté de sa fille, Madame de Arcis décide d’aller à un bal. A sa surprise s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Oh Pierre et Camille ! Quelle troublante histoire de reniement et d'exclusion! Dans cette nouvelle, Alfred de Musset donne la voix aux sans voix , autrement dit aux sourds muets du 19e siècle avant la découverte de moyen de communication qui leur a perms de se communiquer avec la société. Pierre et Camille, ce sont les attitudes scandaleuses d'une mère qui découvre, en grandissant, les signes de cette anomalie chez sin enfant, c'est cette rage de vouloir y remédier par divers remèdes mais sans succès. Pour le père, c'est une malédiction qu'il faut chercher à éradique, sur ce, il n'y a que la fuite, et pour la société c'est une poursuite malencontreuse du karma...
Une nouvelle très émouvante!
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Bon, passons sur le fait que le titre soit complètement trompeur, mettant en avant le personnage masculin qui n'apparaît que dans les trois dernières pages, avant la jeune fille, Camille...
L'idée est intéressante, présenter l'éveil de la conscience et de l'intelligence de Camille, jeune fille sourde-muette, qui, découvrant l'amour, ressent le besoin de communiquer et donc de s'exprimer. J'ai trouvé dommage que Musset ne développe pas sur les méthodes pédagogiques novatrices à l'origine de la création de la langue des signes. Camille n'est donc pas l'héroïne, car nous n'avons pas accès à ses pensées, puisqu'elle ressent sans s'exprimer. Elle n'est d'abord qu'un corps, une jolie enfant sans âme – puique l'intelligence semble être liée à la parole dans la conception de l'époque. Elle n'acquiert une personnalité qu'en aimant un homme.
En réalité, c'est plus le portrait d'une famille que trace Musset, de la rencontre du couple des parents, à leur première année de vie commune, au désespoir qui s'installe devant la différence de Camille, à leur rupture et à la fin tragique de leur relation. Tandis que le père s'enfonce dans ce qui n'est pas encore nommée une dépression, le personnage de l'oncle est présenté comme sympathique, honnête, bon vivant. Ce n'est pas un aristocrate, il ne se soucie pas de l'honneur de sa famille, mais du bien-être de sa nièce. Et c'est lui qui trouvera une solution, telle une marraine des contes.
Ce court texte est donc intéressant car il soulève plein de questions et d'émotions, mais il est aussi très daté dans ses conceptions genrées et validistes.
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Plus qu'un conte, il s'agit d'une nouvelle.
En se plaçant avant que l'école de l'abbé de l'Epée ne soit reconnu, il nous plonge dans le désespoir des parents d'avoir un enfant atteint d'un handicap et de ne pouvoir communiquer avec lui.
Je regrette cependant qu'il ne développe pas plus les sentiments de Camille et sa manière de communiquer.

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Malheureusement, à cette époque, où tant de préjugés furent détruits et remplacés, il en existait un impitoyable contre ces pauvres créatures, qu’on appelle sourds-muets. De nobles esprits, des savants distingués ou des hommes seulement poussés par un sentiment charitable, avaient, il est vrai, dés longtemps, protesté contre cette barbarie. Chose bizarre, c’est un moine espagnol qui, le premier, au seizième siècle, a deviné et essayé cette tâche, crue alors impossible, d’apprendre aux muets à parler sans parole. Son exemple avait été suivi en Italie, en Angleterre et en France, à différentes reprises. Bonnet, Wallis, Bulwer, Van Helmont, avaient mis au jour des ouvrages importants, mais l’intention chez eux avait été meilleur que l’effet ; un peu de bien avait été opéré çà et là, à l’insu du monde, presque au hasard, sans aucun fruit. Partout, même à Paris, au sein de la civilisation la plus avancée, les sourds-muets étaient regardés comme une espèce d’êtres à part, marqués du sceau de la colère céleste. Privés de la parole, on leur refusait la pensée. Le cloître pour ceux qui n’essaient riches, l’abandon pour les pauvres, tel était leur sort ; ils inspiraient plus d’horreur que de pitié.
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L’oncle Giraud, le maître maçon, ne trouvait pas grand mal à ce que sa petite nièce fût muette : — J’ai eu, disait-il, une femme si bavarde, que je regarde toute chose au monde, n’importe laquelle, comme préférable. Cette petite-là est sûre d’avance de ne jamais tenir de mauvais propos, ni d’en écouter, de ne pas impatienter toute une maison en chantant de vieux airs d’opéra, qui sont tous pareils ; elle ne sera pas querelleuse, elle ne dira pas d’injures aux servantes, comme ma femme n’y manquait jamais ; elle ne s’éveillera pas si son mari tousse, ou bien s’il se lève plus tôt qu’elle pour surveiller ses ouvriers ; elle ne rêvera pas tout haut, elle sera discrète ; elle y verra clair, les sourds ont de bons yeux ; elle pourra régler un mémoire, quand elle ne ferait que compter sur ses doigts, et payer, si elle a de l’argent, mais sans chicaner, comme les propriétaires à propos de la moindre bâtisse ; elle saura d’elle-même une chose très bonne qui ne s’apprend d’ordinaire que difficilement, c’est qu’il vaut mieux faire que dire ; si elle a le cœur à sa place, on le verra sans qu’elle ait besoin de se mettre du miel au bout de la langue. Elle ne rira pas en compagnie, c’est vrai ; mais elle n’entendra pas, à dîner, les rabat-joie qui font des périodes ; elle sera jolie, elle aura de l’esprit, elle ne fera pas de bruit ; elle ne sera pas obligée, comme un aveugle, d’avoir un caniche pour se promener. Ma foi, si j’étais jeune, je l’épouserais très bien quand elle sera grande, et aujourd’hui que je suis vieux et sans enfants, je la prendrais très bien chez nous comme ma fille, si par hasard elle vous ennuyait.
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Ainsi quelques lieues de distance, un peu de paresse ou la mort peuvent produire le même résultat.
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Vidéo de Alfred de Musset
*RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE* : « La confession d'un enfant du siècle », _in_ _Oeuvres de Alfred de Musset,_ ornées de dessins de M. Bida, Paris, Charpentier, 1867, p. 432.
#AlfredDeMusset #LaConfessionDUnEnfantDuSiècle #LittératureFrançaise
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