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3,44

sur 211 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Voilà un roman bien singulier que le dernier opus de Marie NDiaye.
Le narrateur nous raconte la cheffe, sa cheffe, dont il a été et est encore éperdument amoureux.
C'est une belle histoire d'amour et de cuisine, une histoire simple avec des sentiments forts.
C'est en tout cas un roman à la langue magnifique, aux longues phrases par lesquelles il faut se laisser porter.
Je reconnais toutefois que j'ai eu quelques difficultés à m'attacher au narrateur comme à la cheffe dans la première partie du roman qui donne une impression de froideur, d'où une note intermédiaire.
Mais la langue est si belle et la fin du roman si réussie que je le termine sur une impression très positive.
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Livre présenté à la GL, l'auteur m'avait interpellée et étrangement son personnage la "cheffe" me fait penser à elle. Comme en retrait d'un monde, appréciant que la simplicité, sublimant le divin avec un rien.

Ce roman est un peu déstabilisant par sa construction. Point de chapitres, des longues phrases, on perd parfois haleine mais jamais on ne se lasse de découvrir le trajet extraordinaire d'une jeune fille ordinaire. le destin lui a ouvert ses portes, elle a su s'immiscer, tracer sa route pour aller là elle le souhaitait au sommet de son art dans toute sa simplicité.
J'ai beaucoup aimé ce personnage autodidacte, courageux, ascète, bien dommage qu'une ombre soit venue troubler ce joli tableau.

La narration est également intéressante par cet homme qui nous livre l'histoire de la cheffe, éperdument en admiration pour cette femme talentueuse.

Un bel hommage à l'art culinaire loin des ronds de jambes et courbettes, et autres chichis des grands restaurants étoilés et des chefs qui se prennent pour des Dieux. Diantre, un peu de modestie ne vous étoufferait point. Lisez donc ce joli roman tout en finesse de Marie Ndiaye. J'ai adhéré totalement à l'esprit de la cheffe et au style de Ndiaye.
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Je sors très agréablement surprise de cette lecture. Il faut dire que mon premier rendez-vous avec Marie Ndiaye, par l'intermédiaire de son roman Goncour(t)isé, Trois femmes puissantes, ne m'avait pas particulièrement plu, trouvant le fond confus et la prose ennuyeuse. J'appréhendais donc de me plonger dans celui-ci.

Je trouve toujours que la plume de Marie Ndiaye n'est pas facile à suivre, des phrases à rallonge, digressives, on en perd le fil très vite si on ne fait pas attention. Cependant, on ne peut pas dire qu'elle n'a pas de style, ni de souffle ; elle sait écrire, indéniablement. Je comprends pourtant que ça puisse en rebuter plus d'un. Et ce qui m'avait fortement déplu dans le précédent opus, cette fois-ci, ne me demandez pas pourquoi, ça a opéré. Je me suis immergée dans son récit, laissant les mots m'emporter, me faisant happer par l'histoire sans chercher à refaire surface.

Le narrateur nous conte la vie de la Cheffe, oui, oui, La Cheffe, elle n'a pas de nom, ou si mais ce n'est pas le plus important car elle s'est toujours distinguée par sa profession de cuisinière, le reste n'étant que superflu. Cet homme, qui a travaillé pour elle, l'a aimée, profondément aimée, sans être payé de retour. Et, en un bloc de 276 pages, il nous raconte qui elle était, qui était Sa Cheffe. L'exercice est ardu – bravo à l'auteure – et je comprends tout à fait les lecteurs qui ont jeté l'éponge au vu de cette logorrhée de 276 pages sans possibilité de véritablement reprendre son souffle. Aucun chapitre, aucun répit ; des allers-retours entre passé, présent, un autre passé, une anecdote à venir, tout ça dans une même phrase de 32 lignes, il y a de quoi en perdre son latin. Ça passe ou ça casse. Chez moi, c'est passé mais il en a fallu de peu. Pour ceux qui se décideraient à lire ce roman, je donnerais ce conseil : ne réfléchissez pas et laissez-vous entraîner dans ce récit prolixe, la magie opérera peut-être.

Ce roman n'est pas un coup de coeur mais une très bonne surprise quand même. Et même si ce fut par moments difficile, que cela fait du bien de lire une plume aussi soignée.


Challenge multi-défi 2019
Challenge Trivial Reading IV
Challenge Jeu des sept familles
Challenge ABC 2019/2020
Challenge Monopoly
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Ce roman est mon premier contact avec l'oeuvre de Marie Ndiaye. le thème est un « récit biographique » dans lequel la carrière de « La Cheffe », cuisinière de grande renommée, est évoquée par un de ses collaborateurs qui l'a suivie sur une partie de sa carrière.
Ce collaborateur, qui est aussi le narrateur, essaie de percer le mystère de cette femme qui fuit les honneurs, qui est très secrète et ne montre qu'une figure lisse et sans expression à ceux qui veulent l'approcher.
Le récit commence à l'adolescence de la Cheffe, quand sa vocation se révèle presque par hasard. Ce passage tient une grande partie du roman, car c'est la clé pour toute la suite. C'est en réalité l'analyse de la naissance d'une vocation artistique. Car la cuisine est un art, bien sûr, mais ce qui est évoqué ici pourrait aussi bien s'appliquer, comme d'ailleurs c'est écrit en toutes lettres dans le livre, à la littérature, à la peinture, à la musique…
Le travail de création demande à l'artiste de s'isoler, au propre comme au figuré, ce qui a des conséquences parfois lourdes sur la vie sociale et affective. le cas de la Cheffe, qui consacre toute son énergie et son temps à son métier, peut faire penser par exemple au cas de Paul Gauguin abandonnant sa famille pour se consacrer à la peinture, ou à Glenn Gould vivant reclus après avoir renoncé à tout contact avec le public en concert.
La Cheffe semble donc supprimer de sa vie tout ce qui n'est pas son art, elle consent tout de même à élever sa fille, mais rencontre là un réel échec.
Sa vie n'est pourtant pas vide, car toute sa science et ses efforts continuels n'ont qu'un but, et ce but est altruiste : satisfaire ses clients en allant même au-delà de leurs attentes, en leur proposant des plats qu'ils ne connaissent pas, qu'ils ne peuvent donc pas réclamer, mais dont elle pense qu'ils leur apporteront quelque chose, une sorte de révélation. Cela commence avec le couple des Clapeau, les employeurs auprès desquels elle débute, puis avec les habitués de son restaurant, et cela tout au long de sa carrière, même quand elle sera « étoilée ».
J'ai retrouvé ici un thème voisin de celui d'un roman de Ito Ogawa, "Le restaurant de l'amour retrouvé" .
J'ai mis un peu de temps à lire ce livre, car le style de Marie Ndiaye demande un réel effort au lecteur : les phrases sont longues et très élaborées, souvent complexes, je m'y suis parfois repris à deux ou trois fois pour en saisir la construction et le sens. Je constate d'ailleurs qu'il ne figure pas au catalogue de l'Association des Donneurs de Voix, dont je fais partie, car enregistrer ces pages doit demander un effort tout particulier.
Mais ne serait-ce pas un parallèle avec la cuisine de haut niveau, où il faut procéder par petites bouchées que l'on mâche longuement pour révéler toutes les nuances subtiles de la recette ?
Il faudra que je voie, en lisant d'autres oeuvres de Marie Ndiaye, si ce style est particulier à « La Cheffe », ou si c'est sa marque de fabrique
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Dans le cadre de « Rentrée littéraire, et si on lisait tout ensemble », je n'avais pas choisi ce titre qui avait déjà un bon nombre de lecteurs à mon arrivée sur Babelio, mais il était bien en vue sur le présentoir de la bibliothèque que je fréquente et compte tenu de son petit format, je l'ai emprunté ; de plus, il faisait écho à une interview de l'auteure entendue à la radio et à mon goût pour les métaphores de l'écriture et de la création littéraire… le domaine de la cuisine et du traitement des ingrédients rejoint celui de l'écriture et du langage, les attentes gustatives des convives suggèrent les horizons d'attentes des lecteurs.

Ce roman est le portrait d'une femme « cheffe cuisinière » sous la forme du long récit oral et sans pause de son plus proche admirateur, à la fois amoureux, collaborateur professionnel, témoin et donc biographe. le vocabulaire est recherché, le style est soutenu dans une écriture harmonieuse et introspective. Les ressentis, les sentiments, les cheminements intérieurs sont disséqués d'une manière très poussée ; le narrateur parle de son héroïne de l'intérieur et démontre une connaissance de l'autre très aboutie dans un désir inassouvi de fusion des êtres, car la Cheffe semble toujours inaccessible, hors de portée.

Je dois avouer qu'en ce qui me concerne, la mayonnaise a pris (pour rester dans le registre culinaire !) ; sceptique au départ, j'ai fini par ne plus lâcher ce livre dans le désir de connaître le destin de cette femme hors du commun et de comprendre les mystères de sa vie dans ses nombreuses facettes et ses paradoxes : l'amour, la sexualité, la maternité, l'amitié, l'opiniâtreté, la volonté, la solitude, la création culinaire… La narration particulière pouvait certes dérouter au premier abord avec ses longues phrases parfois décousues et ses innombrables virgules, mais sa fluidité, ses mystères, les manières impersonnelles de désigner les personnages (« la Cheffe », « la fille ») m'ont séduite. Enfin, le dénouement dont je ne parlerai pas ici est inattendu et bien amené.

Je recommande ce roman.
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A l'image de la cuisine de la Cheffe, pas toujours flatteuse au goût au premier abord et qui demande donc des efforts aux clients de son restaurant, j'ai été assez déconcerté par ce roman. Je suis pourtant un habitué de la maison, mais là, j'ai trouvé la narration de la vie de la Cheffe par un tiers un poil compacte : il n'y a quasiment pas de respiration dans ce bloc de texte. Les rapports humains parents/enfants , l'impossibilité d'un amour partagé, les déterminismes de l'enfance sont au coeur de ce beau roman somptueusement écrit, mais évidemment, comme toujours chez Marie N'Diaye, rien n'est simple... Et c'est bien ce qui me plaît.
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Beaucoup de critiques que je partage livre hommage à la cuisine le thème est original .
De très jolies phrases pleine de douceur un style très apaisant
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Je suis partagée au sujet de ce livre de Marie Ndiaye. Ayant récemment lu Ladivine et Mon coeur à l'étroit, qui tous les deux m'avaient beaucoup plu, je ne retrouve pas dans La Cheffe, les touches de réalisme magique et l'étrangeté qu'elle y développait.
Les thématiques soulevées sont néanmoins assez proches de celles qu'on trouvait dans ces livres précédents mais le style en est assez différent, plus maniéré, plus pesant et classique.
La langue de Marie Ndiaye est somptueuse, magnifique, mais les phrases sont longues et la syntaxe complexe rend la lecture difficile.
Ici nous est racontée par l'un de ses cuisiniers qui lui voue un amour inconditionnel, la trajectoire professionnelle d'une jeune femme, partie de rien, sans aucun bagage, issue d'un milieu défavorisé, qui parvient à se hisser parmi les grands noms de la cuisine bordelaise, jusqu'à obtenir une étoile au guide Michelin.
Marie Ndiaye nous brosse le portrait d'un personnage féminin assez énigmatique, marqué comme toujours dans ses romans par la solitude, la honte et la culpabilité, et qui ne parvient pas à développer de relations ni avec les hommes, ni avec son enfant.
Il y a du sacrifice et de la transcendance dans la quête obstinée de cette Cheffe opiniâtre qui n'aime pas les louanges et ne recherche pas l'approbation d'autrui.
Marie Ndiaye, dans une interview, ne pense pas avoir réalisé ici un autoportrait et pourtant bien des parallèles peuvent être dressés entre la passion de la Cheffe pour la cuisine et la démarche de l'écrivain.

















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Un roman éprouvant qui décrit le parcours méthodique et froid d'une jeune fille modeste qui va devenir une grande cheffe. L'histoire raconté par son ancien commis de cuisine - qui lui voue un amour exclusif - relate toute l'existence douloureuse et passionnée de celle qui est jusqu'à la fin appelée la Cheffe. Issue d'une famille pauvre mais heureuse et indépendante, elle est placée à 16 ans comme aide cuisinière dans une famille bourgeoise. L'opportunit du départ de la cuisinière révèle son talent et son incroyable opiniâtreté. Cependant, le succès et la passion de son métier vont irrémédiablement l'isoler du monde.
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Une ode à l'épicurisme, à la Cuisine, la vraie. Pas celle qui en met plein la vue, mais celle qui transcende les produits, qui rend hommage au gout.

Un beau portrait de femme qui est entrée en cuisine comme on entre en religion : en se donnant totalement.

Des fumets odorants, des légumes ciselées délicatement, des viandes farcies, des desserts sobres, des poissons iodés s'échapperont des pages que vous allez lire.

Un plat d'excellence, c'est comme un triple salto en patin à glace : on a l'impression que c'est simple, alors que derrière se cachent des heures de travail acharné, de recherches méticuleuses, d'entrainement rigoureux.

Je me suis particulièrement attachée à ce roman, étant aussi littéraire que gastronome (école hôtelière à l'appui).

Alors faut-il le lire ? Oui. Vous pouvez le dévorer, mais prenez le temps de le savourer.
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