Je ne vais écrire que quelques maigres phrases concernant ce texte, car je n'ai pas réussi à y comprendre goutte. C'est un texte qui n'est pas si difficile à lire, parce que tout y est très compréhensible, dans un langage assez récent, mais en même temps il y a l'histoire d'un langage absolument criant de malaise, dans ce texte. Ici non le Roi d'Hugo, mais l'auteur s'amuse. Il s'invente un monde, avec près d'une centaine de personnages au sein de la même pièce, si bien qu'on ne pourrait vraiment les appeler « personnages » – plutôt des entités servant à donner des aphorismes et des conseils, des indications ou des énumérations. L'auteur s'amuse à néologismer son texte en y incorporant des termes inventés, sortant d'une imagination débordante, bien que maitrisée par la science des différents langages (afin de créer des mots avec des sens précis, et des formations concrètes). Il mêle ses néologismes aux mots existants pour créer une nouvelle réalité, libre, incorporant l'abstrait dans le concret, et pour colorer la mission, il s'accroche aux énumérations pour nous mettre en perdition. Sacré
Valère Novarina, on ne saurait plus où donner de la tête en lisant son oeuvre. La thèse intéressante à retenir est la macrologie de la mise en oeuvre de l'univers humain – et ses frontières – par le personnage/entité/esprit/monde qu'est l'écrituriste. Il y a toute une reprise biblique qui parle de la création littéraire, et c'était tout de même assez intéressant à lire. Mais je pense que ce qui a prôné pour moi, en tant que lecteur, c'est le manque de clarté, le manque de compréhension que j'ai tiré du texte. Je pense que cela aurait pu être très intéressant à voir en représentation, mais je ne sais pas si j'aurais été intéressé, là est la frontière. Ce texte m'a laissé dans un sentiment particulièrement désagréable : celui de lire quelque chose qui n'a pas de sens, ou alors qui en a un mais qui ne se laisse pas discerner correctement.
La nouveauté d'approche de Novarina pour ma part n'aura pas été chose aisée. Plutôt chose impossible. Impossible pour moi d'entrer dans son univers, dans l'univers qu'il a créé, dans l'univers qu'a créé l'écrituriste. Je suis resté totalement en dehors de cet ensemble nébuleux de néologismes, d'accumulations sans sens, et de création artistique sur le même champ qu'une cosmogonie. Obscur. {11}
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