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Mari, une jeune fille de 17 ans, devient la proie consentante d'un homme âgé qui fait d'elle un objet érotique, en l'attachant et en l'humiliant.

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Une fois n'est pas coutume Ogawa nous sort de ses microcosmes douillets, ils ne le sont pas tous, et féminins pour nous faire entrer dans le monde de la domination, de la soumission et du jeu de la perversion sexuelle. Mari, une jeune fille, doit choisir entre le cocon familial avec sa mère tyrannique, tenancière avare d'un petit hôtel, la femme de ménage voleuse, avec sa vie étriquée et son emploi insipide d'hôtesse d'accueil et l'aventure d'une île, plutôt îlot, agrémentée de sévices sexuels. Naturellement elle choisit un horizon nouveau et confier sa défloration à un inconnu et en plus un vieux. Quand on est jeune et qu'on aime...
Une atmosphère un peu surprenante et envoûtante car on ne s'y attend pas. D'une scène banale de la vie d'une jeune fille et d'un homme âgé que le hasard réunit, on passe presque sans transition à un acte qu'on pourrait qualifier au premier abord de viol mais qui s'avère, étrangement, être un plaisir consenti et partagé.
L'homme est maître du jeu, perversion du bondage, art ancestral pratiqué au Japon, art du fouettage, art de l'humiliation mais pratiques appréciées par la jeune femme. Elle a choisit sa soumission et, "en même temps", ne l'a pas fait, un peu comme le papillon est attiré irrémédiablement par la lumière.
Une véritable ambiguïté que nous propose Ogawa avec tact mais aussi avec une grande habileté descriptive car peu est épargné au lecteur. La jeune fille apprécie à se faire proie. Est-ce que se sont ses «délices passives»*? Est-ce une «situation spécifique de la femme» *?
Ce serait Gabriel Matzneff qui en serait l'auteur… Hum! Hum! Prendrait-on la chose aussi bien? Certes, certes mais c'est une femme qui écrit et qu'on ne peut soupçonnée de pratiquer la culture patriarcale du viol et de plus on est en 1993 et donc ... L'éventuel sévice(s) sexuel devient délice. voilà tout!
Ainsi donc Ogawa suggère que la femme, en toute connaissance de cause puisse se mettre dans des situations qui lui sont préjudiciables sans que l'homme en porte seul la responsabilité, encore que vu l'âge... mais on est au Japon et là-bas tout est différant...
Tout au long de cette narration Ogawa met en relief les goûts morbides De Mari: goûts pour les histoires de morts, fascination pour le vieux soupçonné d'avoir assassiné sa femme, goût pour la souffrance la sienne, celle de la souris moribonde prise au piège, ainsi que d'un autre coté la déchéance d'un vieux, seul, avec un travail peu apprécié un peu gâteux mais autoritaire, brutal et pervers.
Ogawa accentue tout cela avec une atmosphère lourde et poisseuse. Un été caniculaire, une chaleur à faire pourrir les yaourts, une mer couverte de poissons morts, la mort macabre de la femme du vieux, des clients de l'hôtel abominablement odieux sans parler de la mère et de la femme de ménage. Ce qui donne un récit sinistre et angoissant
Toutefois il me semble qu'Ogawa peine a assembler tout ça: les scènes paraissent un peu rapportées et mises là pour faire du remplissage morbide, les articulations artificielles et on ne sent pas la fluidité qu'ont en général ses autres livres. Celui-ci figure parmi ces premiers livres qui étaient des nouvelles donc courtes. Là on est plutôt dans le roman court mais étoffé ce qui expliquerait un rythme heurté qui se cherche.
de plus il manque une conviction: si on comprend Mari, son penchant pour le SM et la nouveauté du plaisir charnel de la contrainte consentie, il est plus difficile de le faire pour le vieux et surtout le neveu. D'ailleurs que vient-il faire là celui-ci presque un cheveux sur le miso, le personnage de trop?
Par contre on reconnaît déjà ses univers confinés: microcosme de l'hôtel, celui de l'île, nombre de personnages restreint, confidences de l' héroïne telles un journal et surtout l'atmosphère suffocante, fantasmagorique et déconcertante.
Une Ogawa en devenir mais qui surprend par le thème de son roman. Bien sincèrement c'est loin d'être le meilleur de ses livres.

* Simone de Beauvoir
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J'ai bien aimé le style, histoire prenante même si brève.
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Ayant déjà plusieurs livres de cette auteure, l'hôtel iris m'a fortement déroutée... on est loin de l'ambiance assez platonique des autres romans dans lesquels les personnages se côtoient poliment et s'apprivoisent peu à peu. Ici au contraire, on découvre une relation sado-maso entre une jeune fille de 17 ans, sous l'emprise d'une mère tyrannique et d'un vieux de 70 ans colérique et violent. Difficile de ne pas être dérangé par ce roman en 2020 dans l'ère de #metoo et de l'affaire Matzneff...

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De tous les romans d'Ogawa que j'ai lu c'est celui que j'ai le moins apprécié. , Je ne me choque pas facilement mais nous sommes là dans des eaux très glauques et la violence des hommes sur les femmes fût elle consentie ( apparemment dans le livre c'est le cas) , je ne la supporte pas. Je ne suis pas non plus excité par le bondage sexuel japonais (Shibari),ni par le SM en général. Donc l'histoire De Mari qui aide sa mère dans un hôtel miteux et qui établit ce type de relation avec un vieux monsieur élégant ce n'est pas ma tasse de thé ( Japon oblige) . Au demeurant le style de la romancière est toujours aussi efficace dans la nuance.
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« Tais-toi, putain. »

C'est par ces mots, prononcés par un vieil homme envers une prostituée lors d'une dispute au sein de l'hôtel Iris, que Mari, fille de la propriétaire, découvre un personnage qui fera basculer sa vie monotone vers l'exaltation d'une relation interdite.

Derrière le comptoir de la réception où elle travaille, elle ne peut détacher son regard de l'homme qui sort de l'hôtel sous les regards appuyés des clients curieux, accusé des pires déviances. L'ordre, qui a claqué comme un coup de fouet, résonne encore à ses oreilles et a provoqué chez elle une onde de passion qu'il lui faudra assouvir.

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Lu en 2017. C'était ma première lecture de l'auteure.
Si le sujet peut-être dérangeant à plus d'un titre (sado-masochisme, la grande différence d'âge entre les protagonistes, la sourde violence), j'avais découvert une plume intimiste et poétique, à la fois grave, ciselée, sensuelle et émouvante.
L'ambivalence des sentiments, une particulière résonance, à la limite du dégoût et de la fascination. La relation mère-fille, l'oppression, la soumission, l'obsession, l'abandon, le deuil, le traumatisme, la délivrance : quelle est la part d'inconscient, de désir, d'exutoire, de destruction, de "rémission", à travers ce jeu dangereux qu'est celui de l'exaltation du plaisir dans la souffrance ?!...
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Un regret tout d'abord : le Japon est totalement absent de cette oeuvre intemporelle. Ceci n'est, malheureusement, pas compensé par une idée pourtant originale : l'anonymat de tous les acteurs à l'unique exception de la principale intéressée.

Ceci dit, le style m'a plutôt séduit mais j'ai vraiment eu beaucoup de mal à m'imprégner de l'histoire. Cette liaison amoureuse plus ou moins sadomasochiste entre un vieil homme et une post-adolescente a quand même oublié l'essentiel : être crédible ; en tout cas à mes yeux ;-)
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C'est une lecture que j'ai interrompu quelques jours car j'étais dépassé par la violence de "l'intimité" qu'ont les deux personnages principaux. J'ai pensé que ce roman aurait fait scandale.

Le mot-clé "sado-masochisme" ne me semble pas pertinent au sens où le consentement de la jeune fille de 17 ans
n'est pas du tout éclairé. Il faut un consentement, c'est essentiel pour toute activité sexuelle et encore plus si on s'adonne à ces activités sexuelles limite où le vie ne tient qu'à un fil.

Ce roman ne traite pas de sado-masochisme, même si des "outils" utilisés s'y rapproche. C'est une relation de domination (excessive et dangereuse selon moi) une fois que les deux personnages sont isolés. J'ai lu dans ce roman ce qui est à mes yeux des scènes de torture sexuelle avec violence corporelle ainsi que d'humiliation extrême.

Cependant, la manière que c'est raconté ajoute au malaise puisqu'il n'y a pas vraiment de jugement moral.
Tant qu'on lit, on continue d'être témoin de cette histoire malsaine.

Le malaise s'ajoute aussi parce que que Mari, la protagoniste, semble être vraiment en amour avec le traducteur


Si vous êtes comme moi, très naïf, et que vous avez trouvé ce roman dans une vente de livres usagés en disant "Chouette, un livre japonais!" et que c'est le premier roman de cette autrice que vous lisez, ne vous sentez pas obligé.e de le terminer. Ça peut être un choc indésirable. Si vous connaissez quelqu'un qui l'a lu avant vous, c'est cool d'en parler avec cette personne. Dans mon cas, ça m'a donné l'énergie d'affronter la suite de ma lecture avec plus de recul.

Si vous poursuivez la lecture, je crois que la fin en vaut l'effort.
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Lecture malaisante.
Hotel Iris raconte l'histoire d'une femme, Mari, qui devient l'objet sexuel d'un homme.
Le contraste entre la violence des scènes de sexes et l'attitude plus douce du personnage du traducteur aux autres moments du récit, montre la subtilité de l'installation des relations abusives.
L'autrice ne prends pas position ouvertement sur l'attitude malsaine du traducteur, et c'est ce qui me pose le plus grand problème avec cette lecture.
Bref, je ne conseil pas ce livre, sauf si vous voulez être mal à l'aise pendant 236 pages.




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