Avant de commencer cette chronique, je voudrais remercier les éditions L'Age d'Homme ainsi que Babelio pour m'avoir envoyé ce livre dans le cadre de la dernière masse critique. J'avais sélectionné ce livre, comme c'est souvent mon habitude depuis quelque temps, sur sa simple couverture que je trouve particulièrement réussie et intrigante.
A la lecture de ce roman, j'ai souvent eu l'impression de lire le journal intime d'un écrivain à "succès", dans lequel les choses se suivent sans forcément avoir de lien les unes avec les autres. Une des autres sensations ressentie durant ma lecture est d'avoir entre les mains un livre éphémère, c'est-à-dire dont les pages s'effacent - au sens littéral du terme mais également de ma mémoire - une fois qu'elles ont été lues.
Au final, un roman qui ne restera pas gravé dans ma mémoire mais un bon divertissement qui se lit facilement et qui, parfois, fait sourire.
PS : dommage qu'il y ait autant de coquilles dans ce livre alors que c'en est la version définitive !
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J'ai eu l'impression que l'auteur, au cours des premiers chapitres, hésitait sur le chemin à prendre, un personnage émerge cependant, Mégère, la mère du conteur, qui apporte une fraîche note d'humour, sa vie pouvant se résumer à une suite de mariages fougueux, suivis par des décès subits la laissant à chaque fois un peu plus riche.
Mégère est à la recherche d'un prochain amant, et plus si affinités.
Le fils, notre compteur Michel Leiris 35 ans, écrivain adulé, est resté très attaché à l'image de son père, d'ailleurs il clame, "papa est sur Facebook", Mégère en est chagriné.
J'ai malgré tout suivi les facéties du chat, Pénélope, un nom tiré au hasard, qui ne respecte rien, pour se venger sans aucun doute des absences du maître des lieus. Absences géographiques diverses, Alger, Paris...
Destinations choisies en fonction des lectrices, devenues admiratrices, encore sous le charme de l'écrivain, et prêtes peut-être à oublier ses écarts.
L'Université de Darlingtown arrive enfin, à la demande de l'éditrice, et de Nancy Blum, page 212, avec son flot d'événements croustillants, de colloques d'interviews, où plane une Alison inséminée par le sperme d'un représentant de la communauté noire.
Au lieu d'être concentré sur les conférences pour lesquels il a été sollicité, il pose sa caméra, sur toutes les belles demoiselles présentes à ces colloques, d'aventures en impairs, le séjour tourne au fiasco, séjour qu'il finira auprès d'une jeune mineure, la propre fille de Nancy Blum.
Suivront, des slogans hostiles à l'écrivain, avec l'épisode grandiose de trois jeunes femmes portants des couronnes de fleurs aux seins nus, et montrant ces inscriptions : SEXTREMISM IS LOVE ET GO TO HELL ?
Le livre se situe donc, sur une dénonciation des certains comportements et une attaque en règle, me semble-t-il, de cette croyance des hommes, des écrivains et plus généralement des gens connus, pour la gente féminine, avec l'idée saugrenue quelles sont très souvent admiratrices et plus encore.
Malgré tout, si j'applaudis les intentions de l'auteur surtout dans le contexte actuel, le ton m'a semblé trop émoussé, sauf quelques scènes très réussies, on aurait pu imaginer un peu plus d'humour, de cocasserie, comme chaque apparition de Mégère, le personnage que j'ai adoré.
Je remercie Les éditions l'âge de l'homme, et masse critique, de m' avoir fait découvrir cet auteur, à la plume facile, alerte, limpide mais qui manque peut-être de mordant et de méchanceté.
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Une interview à la radio, c'est comme une heure chez le psy : on ne se rappelle pas ce qu'on a dit, sur quels chemins la journaliste vous a entraînés, ni quelles énormités vous avez proférées avec une assurance que vous ne vous connaissiez pas. Mais on se sent plus léger.
- A propos, et moi, que suis-je censé faire ?
- Je vous poserai une ou deux questions sur votre livre. Le titre, surtout. Car je n'ai pas eu le temps de le lire.
- Dommage !
- Mais par pitié, pas de phrases longues ! Cinq mots au maximum. Sujet - verbe - complément. Il faut aller à l'essentiel. Sinon on perd les téléspectatuers. Compris ?
- Tu découvres à la fin ce que tout le monde savait depuis le début !
- C'est-à-dire ?
- Les philosophes ne sont pas faits pour vivre ensemble.
- C'est vrai. Pourtant, certains s'entendent bien.
- C'est parce qu'ils ne se comprennent pas.
Salon du Livre de Genève - la rencontre entre Isabelle Aeschlimann et Jean-Michel Olivier dans le cadre du programme Parrains&Poulains