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EAN : 9782226467539
176 pages
Albin Michel (29/09/2021)
3.07/5   15 notes
Résumé :
"L'art contemporain est une langue à laquelle il faut être initié de la même manière qu'il faut l'être à toute oeuvre d'art quelle qu'elle soit, quel qu'en soit le siècle. On ne comprend pas plus facilement le portrait de Louis XIV par Hyacinthe Rigaud si l'on ignore la symbolique de l'époque que le bouquet de tulipes de Jeff Koons si l'on ne se sait rien de son combat LGBTQ+ dans notre temps.
Je voudrais effectuer le chemin qui va des premières traces d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Michel Onfray
Les raisons de l'art

Je suis un passionné d'art moderne, et je fus un passionné de Michel Onfray, à l'époque du « désir d'être un volcan » (1996) jusqu'à son livre sur Camus (2016). 20 ans de compagnonnage, mon livre sur Camus est même dédicacé…Depuis, il s'est un peu perdu, comme en témoigne son dernier ouvrage sur le Président Macron. Son idéologie a pris le pas sur sa pensée…

Mais bon, un ouvrage sur l'art fait par Michel Onfray doit quand même valoir son pesant de cacahuètes. Même si on sait, avant même d'ouvrir le livre qu'il ne parlera « que » d'art pictural, ne serait-ce que parce que Onfray déteste la musique, en fait, plus précisément, il est « a-musique », comme les chats…ce qui ne l'a pas empêché d'écrire dessus mais sur quoi n'a t il pas écrit ?

Pas grave, l'art pictural, c'est déjà très bien. Même si je suis démenti (provisoirement?) dès la page 6 où Onfray parle de Boulez…tient, tient…bon cela ne se réitérera pas ou si peu…

J'ouvre donc le livre, en ce 11 mars 2022 (il est 13h30) et j'espère qu'Onfray a su mettre de côté La Boetie et Proudhon pour nous parler d'art…déjà, le livre est dédié à Geneviève et Robert Combas. J'adore Combas ! Cela augure bien. A noter qu'au final aucune oeuvre de Combas dans le livre ce qui n'est pas très correct.

La citation de la page 4 sur l'art contemporain est entre guillemets. Elle n'est pas fausse, mais elle n'est pas sourcée…je n'aime pas ça…

Le postulat d'Onfray est assez discutable (mais en même temps c'est Onfray !). A la page 10, il indique que « les hommes préhistoriques (…) étaient des artistes du fait même de cette relation entretenue avec le Beau ». Il fait donc le lien entre l'Art et le Beau et indique que les détracteurs de l'art contemporain estiment que ce n'est pas de l'Art car cela ne reflèterait pas le Beau. C'est questionnant, car le Beau est de toute façon inhérent à une époque, il a ses repères qui varient selon les époques, les lieux, le contexte…si l'Art contemporain est critiqué, c'est moins à notre sens sur son approche du Beau que parce qu'il laisse accroire que « tout est Art », que n'importe qui peut être artiste et relativise la pensée et le mouvement artistique. On est rassuré à la page 14 où Onfray reconnaît que ce lien entre « Art et Beauté » n'est arrivé qu'a posteriori et non a priori. Son postulat évolue donc et il émet l'hypothèse que l'art reflète avant tout l'élan vital, le lien entre l'absence et la présence. Ce serait donc le rapport au temps qui guide l'art, plus que le rapport au Beau. Voilà qui est sans doute mieux même si c'est affirmé comme une « trouvaille » étonnante, alors que bon…c'est quand même la base de penser que l'Art est une façon pour l'homme de conjurer son côté mortel (Malraux).

Intéressant de noter comme le fait Onfray (page 23) que, s'agissant des statues grecques, « la peau, l'oeil, l'iris, la pupille, les cheveux, les ongles apparaissaient dans leur vérité chromatique »; je l'ignorais…ainsi les statuts des grecs étaient en couleur ! Étonnant.

Tout aussi intéressant d'opposer la statuaire grecque des Dieux à la statuaire romaine qui reflète avant tout la réalité des hommes, ce qu'Onfray appelle « le vérisme du temps figé » (magnifique et expression).

Du IVème siècle au XVème siècle, le postulat d'Onfray est que l'Art cherche avant tout à projeter les figures de Jésus et fige le temps en un avant/pendant/après. Sa démonstration, même si elle vient d'un athée qui aime « manger du curé » est assez convaincante.

Puis vient le temps de la Renaissance; Onfray s'attarde beaucoup dans ce chapitre sur les portraits de Simonetta Vespucchi (par Boticelli) puis le portrait de Louis XIV à l'âge de 63 ans par Hyacinthe Rigaud. C'est le moment de l'allégorie.

Un peu plus tard, toujours au XVIIIè, vient le temps de l'immanence, des tableaux de nature morte. le peintre symbole de cette époque est selon Onfray, Chardin que je connais mal.

Dans un chapitre sur la ressemblance, Onfray évoque les débuts de la photographie, avant, étonnement d'évoquer Turner et les impressionnistes, qui ne voulaient rien moins que de « ressembler » à l'objet peint, préférant jouer sur la lumière. Onfray le dit d'ailleurs, mais pourquoi dire cela dans un chapitre sur la « ressemblance » ? Au passage, pour celui qui veut connaître l'origine du mot « pompier » s'agissant de l'art, confer la page 63 !

Onfray consacre ensuite 20 pages à l'exposition organisée par les Nazis en 1937 sur l'art « dégénéré »; on sent la verve politique revenir par la fenêtre…passage trop long à et qui gâche tout ce qu'il aurait pu présenter sur la période la plus récente.

Puis dans le même chapitre, il parle d'arts premiers en indiquant que tous les artistes de l'époque étaient férus de l'art africain. Je reste dubitatif sur cette approche, qui semble exagérer la portée de l'art africain sur les mouvements picturaux du XXè siècle…concession au wokisme peut être ?

Onfray consacre ensuite plusieurs dizaines de page à l'art des Nazis et des Bolchéviques, mis dans le même bain. C'est un peu long, car est-ce vraiment de l'art ? Cela lui permet cependant de sortir de la peinture pour entrer dans le cinéma (Eisenstein) et dans la musique, où il évoque la seconde école de Vienne (Schoenberg, Webern, Berg) et le dodécaphonisme. Bien sûr, au fronton de ses exemples le fameux 4'33 de John CageOnfray ne juge pas d'ailleurs, même s'il évoque « l'impasse de ce morceau »…ce sera le seul moment où il parle de musique et on regrette qu'il n'y ait pas eu une véritable approche de la musique contemporaine : Debussy sans doute mais Satie très certainement !

Puis c'est le moment de l'abstraction, avec Kandisky, Picasso, Hans Hartung, Georges Mathieu. Pas sûr, contrairement à ce qu'affirme Onfray que ce mouvement se soit développé spécifiquement par rapport à la photographie, mais c'est une thèse comme une autre. Il aurait été intéressant d'avoir le point de vue de Soulages sur la question, puisque Onfray l'a rencontré et qu'il nous décrit assez inutilement sa magnifique maison. Mais on ne l'aura pas.

Page 124, Onfray affirme (et nous aussi) que Marcel Duchamp « invente l'art contemporain ». C'est tellement vrai ! Il invente aussi quelque part les imposteurs de l'art contemporain et le marketing…bon pour la chronologie on repassera, pourquoi Duchamp apparaît après les chapitres consacrés à l'art des dictatures (si on peut dire…) ? Onfray parle de « coup d'Etat esthétique », j'adore la formule.

A partir de la page 150, Michel Onfray tente une expérience risquée : il veut « distinguer l'oeuvre de qualité » et en définir les critères…très hardi ! Cela dit ces pages (150-151) sont bien écrites et très objectives. On se prend à rêver qu'Onfray parvienne à avoir une discours aussi nuancé, cherchant à distinguer le marché qui corrompt de l'art qui crée, dans les autres sphères de son « expertise ».

Pour Onfray, il y a deux critères : la forme plastique et la force du message. On peut critiquer cette approche qui met de côté la sensibilité de chacun, son propre parcours (le « regardeur » qu'évoquait Duchamp), bref sa subjectivité. Comme si une oeuvre devait forcément avoir une forme plastique. Et comme si une oeuvre devait forcément avoir un message. Rien n'est plus faux et c'est bien ce qui caractérise l'Art moderne. Les pages qui suivent sont cela dit brillantes, qui cherchent à distinguer les suiveurs de Duchamp de ceux qui trompent le monde en voulant le singer. Mais c'est oublier aussi (y compris chez Duchamp) la force de la communication dans une oeuvre d'art. C'est autant l'oeuvre que ce qu'on en dit et qui fait partie intégrante de l'oeuvre d'art…ainsi de Bansky par exemple (qu'Onfray ne cite pas, étonnement d'ailleurs par plus qu'il ne cite David Hockney).

En conclusion Onfray souhaite se justifier de sa légitimité à parler d'art contemporain et à ne pas aimer ceux qui professent une forme d'art « scatologique » (Kapoor, Jeff Koons), peut être en oubliant que l'on peut aussi ne pas avoir d'avis sur la question…car avoir un avis c'est intégrer cet art comme en étant un et donc renforcer la côte de ces « artistes »; en rejetant un certain nombre d'artistes, Onfray oublie sa propre phrase (page 175) : « l'artiste a fait son travail : il fait penser quiconque regarde une oeuvre produite par ses soins ». C'est sans doute là la plus belle définition de l'art pour qui accepte de ne pas juger trop vite, même s'il ne s'agit pas de tout aimer…

Onfray termine son livre par la phrase « bon sens ne saurait mentir »; à l'évidence la vraie expression est « bon sang ne saurait mentir ». On ne peut penser que l'ami Onfray se soit trompé, donc l'hypothèse est qu'il a fait un jeu de mots, donc de l'humour…incroyable, c'est la première fois de ma vie que je vois Onfray faire de l'humour.

Ah, au fait, à part 10 lignes, rien sur la musique. On vous avait prévenu…












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En quelque 170 pages, dont plus de la moitié consacrée à une iconographie bien choisie, le philosophe propose rien de moins que de parcourir 40 000 ans d'histoire de l'art avec, en fil rouge, le constat que l'art n'a pas pour objectif le Beau sauf pendant une période très courte. Selon lui, il « obéit à la puissance incoercible d'un élan vital ».
Pour étayer son hypothèse, il nous entraîne dans un parcours chronologique :
- Ainsi peut-on voir dans les grottes des dessins réalisés par nos ancêtres qui sont autant de messages signifiants « de nature (…) cosmogonique, métaphysique, sacré, religieux ».
- Avec leur statuaire pléthorique, les Grecs n'ont, avant notre ère, pas cherché à figurer le Beau mais à figer le temps dans l'éternité dans un mouvement de « nostalgie ».
- A contrario, les Romains s'attachent à saisir le temps réel.
- « Le Moyen Âge correspond au long temps chrétien » et donne « une chair esthétique » à Jésus. L'art chrétien, largement dominant, « propose une conception rectiligne du temps avec un passé, celui de l'Eden perdu (…), un présent, celui de la rédemption possible (…) et un futur, celui (…) du retour du Christ (…) qui sera celui du Jugement dernier ». Les morts iront alors soit au Paradis, soit en Enfer, le Purgatoire ayant été inventé au Moyen Âge.
Avec la Renaissance, grâce aux avancées scientifiques, le monde cesse en partie d'être pensé comme une création divine. Vient alors le temps de l'allégorie où « l'art figure le monde et cherche à saisir sa signification immanente sous des sens cachés ».
- Puis vient l'époque profane pendant laquelle la nature domine et ce sont les Pays-Bas, à l'inverse de l'Italie, qui excellent en la matière. C'est le temps de l'immanence où l'artiste contemple « la matière pour en faire sortir sa transcendance ».
- Suit, même si le déroulé n'est bien évidemment pas aussi linéaire, le temps de la ressemblance dont l'acmé est la photographie. La peinture ne pouvant rivaliser dans ce domaine, elle se distinguera en saisissant les effets de la lumière sur le réel. C'est le dessein des impressionnistes précédés par le génial Turner qui, dès 1840, « détruit la figure et peint la lumière » (cf. « Venise et la Salute »).
Si les pompiers continuent à peindre comme les photographes, les avant-gardes libèrent le sujet.
- le 20ème siècle sera marqué par « le temps idéologique » avec le nazisme et le communisme soviétique qui imposeront leurs codes esthétiques pour mieux célébrer les piliers que sont le travail, la famille et la patrie.
La Grande Guerre et son lot d'atrocités vont changer le regard des hommes sur l'histoire et l'art sera l'expression d'une forme de nihilisme. Parallèlement, des artistes (Matisse, Picasso, Vlaminck) vont s'intéresser à l'Afrique et, surtout, à ses sculptures qui sont « un réservoir de formes nouvelles qui incarnent autant d'énergies inédites pour détruire le monde vacillant ».
- Avec l'abstraction, dans un mouvement de célébration du geste artistique, le sujet est totalement supprimé et l'énergie devient oeuvre.
- Pourquoi ne pas supprimer la trace elle-même s'est peut-être demandé Marcel Duchamp, inventeur de l'art contemporain. « Duchamp efface tout » et revient au principe de Léonord de Vinci selon lequel la peinture est une « cosa mentale », une chose mentale. Son premier ready-made est le « Porte-bouteilles ». Il date de 1914 et « fonde la vérité esthétique de l'objet voulu par son créateur » (cf. aussi « Fontaine » de 1917 qui est un urinoir posé à l'envers). Tout peut devenir oeuvre d'art. Ainsi, Duchamp laissera de la poussière s 'accumuler sur une plaque de verre que Man Ray photographiera. Son nom : « Elevage de poussière » (1920) ! Dans les années 1960, Le Normand dira : « je crois que le tableau est autant fait par le regardeur que par l'artiste ».
Plus tard, « l'immatériel devient lui aussi un matériau pour l'art » qu'il s'agisse de la lumière, d'un son, d'un silence, du vent... le summum est atteint avec l'art conceptuel qui« parachève la disparition de l'oeuvre dans certaines... oeuvres qui n'existent pas autrement que dans l'intention de l'artiste. En 1968, à Coventry, Art and Language (…) estime que les conversations sur des oeuvres possibles constituent l'oeuvre en question sans qu'il soit besoin d'en laisser quelque autre trace que ce soit.... ». Michel Onfray ajoute : « cette voie conduisait à la mort de l'art » ou plutôt à la mort de la relation entre l'art et le grand public ». La marchandisation que nous connaissons n'empêche pas l'émergence d'oeuvres de qualité. Mais qu'est-ce qu'une oeuvre de qualité ? Aux côtés des célèbres tulipes offertes à la ville de Paris par Koons qui a masqué son intention tout à fait louable de soutenir les militants LGBTQ+ en figurant, entre autres, les couleurs de l'arc-en-ciel, symboles de leur fierté, en affirmant vouloir célébrer les victimes du terrorisme islamiste, il existe des artistes qui parviennent à équilibrer deux forces : la forme plastique et la force du message. Et de citer le Catalan Joan Fontcuberta qui « interroge l'articulation entre le réel et le virtuel, le vrai et le faux, le naturel et le culturel », des questions qui taraudent notre époque.
- Parallèlement à la tendance duchampienne se maintient une volonté de continuer à figurer le réel. C'est « le temps iconique ». Picasso en est le plus génial représentant.
Hormis la réfléxion sur le Beau qui a davantage préoccupé les exégètes que les artistes eux-mêmes car c'est avant tout le sens qui prévaut, le message d'Onfray est clair : il faut apprendre la langue de l'art en la contextualisant pour mieux appréhender celui-ci.
Nulle place à l'émotion pure qui peut saisir le regardeur néophyte que je suis qui ne maîtrise pas tous les codes. Cette réflexion entraîne la question suivante : peut-on apprécier une oeuvre d'art juste dans sa matérialité en faisant abstraction du message qu'elle porte ? On pourrait dire autrement : la connaissance de la langue de l'art est-elle une condition sine qua non pour goûter un tableau ou une sculpture ; le plaisir n'est-il pas essentiel ; l'art contemporain nécessite-t-il davantage de connaissances que ses devanciers ?
C'est finalement une vision très élitiste de l'art que nous propose paradoxalement celui qui a créé l'université populaire de Caen.
Mais avec lui, on peut regretter que l'art ne soit pas enseigné en France, creusant ainsi les discriminations culturelles.
Pour conclure, je trouve que Michel Onfray n'a fait, sauf pour l'art contemporain, que survoler son sujet. Je suis donc restée un peu sur ma faim.
Lien : http://papivore.net/document..
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Dans cet essai, Michel Onfray nous promets une initiation au langage de l'art contemporain. Je reste un peu sur ma faim (et c'est un euphémisme). 175 pages, énormément d'illustrations et très peu de texte. MO nous assène sa vision et ses théories sur l'art, mais celles-ci ne sont pas développées. Les analyses sont loin d'être fouillées. Pour les personnes qui s'intéressent un peu à l'art, rien ne sera nouveau, rien ne sera une découverte. Par contre, ce livre reste divertissant et se lit très rapidement.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
L'abstraction va alors célébrer, non pas tant la ou les couleurs que le geste : c'est ainsi que Georges Mathieu ou bien Hans Hartung, mais aussi Pierre Soulages, vont donner au geste une puissance jamais conférée en art.
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On voit alors comment et combien la lumière se trouve piégée dans les traces de sa peinture : des brosses, des pinceaux, des râteaux, des peignes, des écouvillons, je ne sais, lui permettent d'étaler le noir, ce fameux outre-noir, sur une surface plane qui ne le reste pas.
(Onfray au sujet de Pierre Soulages)
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L'art contemporain est une langue à laquelle il faut être initié de la même manière qu'il faut l'être à toute oeuvre d'art quelle qu'elle soit, quel qu'en soit le siècle.
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La meule est le support à lumière, elle existe à peine matériellement, elle n'a aucune consistance concrète, elle est pur jeu chromatique. Monet ne peint pas une meule de foin mais les effets de la lumière sur la meule de foin qui, disparaissaient dans les vibrations colorées, devient une forme pure pour accrocher, saisir et fixer des clartés,
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L'important est de comprendre qu'une peinture se présente comme une énigme dévoilée aux initiés.
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Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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