AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Sophie Benech (Traducteur)
EAN : 9782070785643
528 pages
Gallimard (30/10/2008)
3.93/5   22 notes
Résumé :

Ce nouveau livre de la grande romancière et nouvelliste russe Ludmila Oulitskaïa est consacré à un personnage hors du commun, le père Daniel Stein, né en Pologne en 1922 et mort en Israël en 1995. Son destin est exceptionnel à plus d'un titre : il échappe miraculeusement à la déportation en se faisant passer pour un Allemand, puis se convertit au catholicisme, avant de s'installer en Israël dans ... >Voir plus
Que lire après Daniel Stein, interprèteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« Je reconnais que ce que vous croyez n'a pas la moindre importance. Tout ce qui importe, c'est la façon dont vous vous comportez personnellement »

Une vision oecuménique qui aurait tant besoin d'être suivie...


Fiction et Histoire mêlées, Ludmila Oulitskaïa en fait un exercice d'écriture d'une grande originalité. On ne sait jamais quand l'auteur se base sur des faits réels ou quand son interprétation littéraire a foisonné. Car c'est bien d'un docu-fiction à tiroirs dont il d'agit, en s'appuyant sur des archives du KGB, un journal personnel, des correspondances et des articles de presse, réels ou inventés.

Le tout artistement mouliné pour une biographie romancée inspirée de celle de Daniel Stein (Oswald Rufeisen 1922-1998), juif de Galicie, pourchassé par les nazis, interprète pour la Gestapo, converti au catholicisme et devenant prêtre pour le reste de sa vie en Israël. Un destin insolite pour une vie d'aventure rocambolesque, entre Europe centrale et Terre Sainte, fourmillant de détails historiques, de sociétés, de lieux divers et de personnages secondaires.

C'est une critique virulente de tout fanatisme et xénophobie d'Etat ou religieux, par un chapelet noir de déshumanisés.

Mais c'est aussi un beau roman qui traite de tolérance, de l'amour de son prochain, du devoir de tout homme « juste », de notions de foi, de conscience et d'humanité.
Commenter  J’apprécie          210
Sous forme d'échanges de lettres, de documents et de témoignages, une plongée dans un pan du siècle passé. de la seconde guerre mondiale et les massacres d'habitant-e-s de ghettos, aux aléas des engagements et des conversions, des émigrations et des réponses improvisées ou construites, des croyances et des mythologies religieuses diverses et croisées. La capacité et l'incapacité à être, à se construire et à vivre. La fuite physique et mentale.

L'omniprésente de l'histoire juive et de la foi, particulièrement chrétienne, sous différentes formes, dont celle de Daniel, juif chrétien, moine et personnage central de ces histoires, ne doit pas cependant pas rebuter les mécréant-e-s. Il ne s'agit pas, à mes yeux, d'un hymne religieux mais de l'écriture des spiritualités confrontées aux réalités branlantes.

Outre, le plaisir de la lecture et des entremêlements, quelques fois incongrus, les réflexions sur la foi ou la construction des dogmes (j'invite à regarder de près l'invention de la trinité au quatrième siècle) s'articulent à la construction de personnages plaisants ou désagréables. Sans oublier, l'inscription dans une temporalité plausible, des migrations de certain-e-s en Israël, avec ces dimensions ambiguës ou contingentes, souvent oubliées.

L'auteure manie intensité de l'écriture, chatoiement des dialogues et sens très développé de l'humour. Elle nous offre des visions des mondes russes, polonais, biélorusses, juifs, catholiques ou orthodoxes, des multiples arrangements avec soi-même, rarement présentés aussi intimement. de ces personnages, dont le simple et immense Daniel, de ces passés surgissent un tableau émouvant mais, néanmoins, très inquiétant des registres de pensées et d'actions. Vers la fin de l'ouvrage, l'auteure, me semble-t-il, glisse d'une vision affectueuse à un questionnement plus angoissé d'un présent dominé par l'irruption de la violence.

Reste, un élément que je ne veux pas oublier. Les mots Palestine et palestinien n'apparaissent qu'à la fin de l'ouvrage. Ce silence est forcément lourd de signification. le creux en fiction entre alors en résonance avec le déni »sioniste » qui rejaillit sur l'universalité potentielle des recherches de ce roman.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Toute sa vie, il a trimballé un monceau de questions non résolues, jamais formulées, et extrêmement inconfortables pour tout le monde.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Ludmila Oulitskaïa (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ludmila Oulitskaïa
Eurasieexpress Réflexion à haute voix : "La Lecture est un exploit", aux Journées du Livre russe à la Mairie du Vème arrondissement de Paris le 9 février 2020. Cette réflexion constitue une partie du prochain livre d'Oulitskaia, à paraître cette année.
autres livres classés : littérature russeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (51) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *}