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André Gabastou (Traducteur)
EAN : 9782889070718
224 pages
Editions Zoé (06/10/2022)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Trafalgar : aux oreilles des Français, le nom sonne amèrement. C'est aussi le cas pour les Espagnols. Du moins si l'on parle de la bataille de 1805. Car Trafalgar c'est également le premier des Épisodes nationaux (Episodios nacionales), la plus vaste construction romanesque des lettres espagnoles, jamais traduite en français jusqu'à présent.
Gabriel de Araceli vit sous la protection d'un vieil officier de la marine. La raison aurait voulu que son grand âge le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La bataille de Trafalgar n'en finit pas de nous livrer ses trésors littéraires et après « Le Chevalier de Sainte-Hermine », inédit d'Alexandre Dumas, publié en 2005 (136 ans après sa publication en feuilleton), André Gabastou traduit le roman de Benito Pérez Galdós écrit à Madrid en 1873.

Nous voici embarqués aux coté de Gabriel de Araceli, apprenti dans la famille Gutierrez de Cisniega. Don Alonso, 70 ans, officier de marie retraité, refait le monde et ses batailles avec Marcial, son vieil ami unijambiste. Nos deux anciens combattants subissent le joug de Dona Francisca et lorsque l'armada de Nelson apparait au large des cotes espagnoles, Alonso fuit le domicile conjugal avec Marcel et Gabriel et le trio rejoint le Santa Trinidad (130 canons) au coeur de la flotte franco-espagnole.

Chacun connait la victoire anglaise et la mort du vice amiral Horatio Nelson (21 octobre 1805), mais qui sait que la météo dégradée au soir de la bataille permet aux espagnols d'initier une guérilla victorieuse et de reprendre plusieurs de leurs navires le 23 ?

Passionnant et instructif ce roman historique est le premier d'une série de 46 « Episodes nationaux » qui racontent l'histoire de l'Espagne de 1805 à 1874 et sont aux espagnols ce que sont pour nous français les « Romans nationaux » d'Erckmann-Chatrian. Comparaison d'autant plus juste que les auteurs sont inspirés des mêmes idéaux démocratiques et républicains.

Ce Trafalgar se compare donc au Waterloo qui conclut le cycle d'Erckmann-Chatrian en nous livrant le tableau d'une bataille funeste qui met un terme à l'ambition coloniale espagnole et au projet napoléonien d'un débarquement en Grande-Bretagne.

PS : ma critique de Waterloo :
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Benito Pérez Galdós est considéré comme un grand écrivain en Espagne mais qui reste méconnu en France, notamment sa grande saga de 46 volumes : Episiodos nacionales dont Trafalgar est le premier volume.
Trafalgar, nous raconte cette bataille navale perdue par l'escadre Franco-espagnole en 1805 face aux anglais à travers les yeux du jeune Gabriel qui accompagne son vieux maître, officier de marine à la retraite, pour assister à ce combat à bord du Santa Trinidad.
Ce roman historique est passionnant et d'une grande qualité littéraire. L'auteur nous tient en haleine tout le long du livre et décrit parfaitement et avec un grand réalisme, les atrocités de la guerre et les sentiments de patriotisme, de courage et d'honneur qui surgissent dans une situation extraordinaire et cruelle qu'est la guerre.
Roman espagnol, les français ne sont pas décrit sous leur meilleurs jours.
Seul volume , traduit et publié pour l'instant en France, j'espère que la suite de la saga sera rapidement publiée afin de suivre la suite des aventures de Gabriel dans cette période troublée de l'histoire d'Espagne.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mais, malgré ces désastres, notre alliée, l’orgueilleuse France, ne paya pas aussi cher que l'Espagne les conséquences de cette guerre. Si elle perdait le meilleur de sa marine, sur terre, elle obtenait pendant ces mêmes jours des triomphes éclatants. Napoléon avait transporté en peu de temps la Grande Armée des rives de la Manche en Europe centrale et mettait en exécution son colossal plan de campagne contre l'Autriche. Le 20 octobre, la veille de Trafalgar, Napoléon assistait au camp d'Ulm au défilé des troupes autrichiennes dont les généraux lui remettaient leur épée et, deux mois plus tard, le 2 décembre de la même année, il gagnait dans les champs d'Austerlitz la plus brillante action de son règne.

Ces triomphes atténuèrent en France la perte de Trafalgar; le même Napoléon demanda aux journaux de ne pas parler de l'affaire et, quand il se rendit compte de la victoire de ses implacables ennemis les Anglais, il se contenta de hausser les épaules et de dire : «Je ne peux pas être partout. »
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Allant chercher de l'eau pour mon maître, j'assistai à l’acte d'amener le pavillon qui flottait encore sur le coutelas, l'un des rares restes d'armature qui étaient encore debout avec le mat de misaine. Ce morceau de tissu, déjà troué en mille endroits, signe de notre honneur, qui rassemblait dans ses plis tous les combattants, descendit du mat pour ne plus jamais y remonter.

L'idée d'un orgueil vaincu, d'un esprit ayant fourni des efforts qui succombe devant des forces supérieures, ne peut trouver d'image plus parfaite pour se représenter aux yeux humains que celle de cette oriflamme qui s'abat et disparaît comme un soleil qui se couche. Celui de cet après-midi très triste, touchant le terme de sa carrière au moment de notre reddition, éclaira notre drapeau avec son dernier rayon.

Le feu cessa et les Anglais pénétrèrent dans le bateau vaincu.
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Marcial, comme je le dis, transformait les noms en verbes et ceux-ci en noms sans consulter l'Académie.

Aussi appliquait-il le vocabulaire de la navigation à tous les actes de la vie, assimilant le navire à l'homme, en vertu d'une analogie forcée entre les parties de celui-là et les membres de celui-ci.

Par exemple, parlant de la perte de son œil, il disait qu'il avait fermé la coupée et, pour exprimer la fracture de son bras, il disait qu'il s'était retrouvé sans le bossoir de bâbord. Pour lui, le cœur, siège du courage et de l'héroïsme, était la soute à poudre comme l'estomac la soute à biscuit.
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Je sus que nous étions perdus dans le visage de mon maître, dans la sublime colère de Uriarte, dans les jurons des marins amis de Marcial et l’idée de la défaite m'angoissa.

La ligne de l'escadre combinée était brisée en divers points et à l'ordre imparfait avec lequel elle s'était formée après le virage en rond succéda le plus terrible désordre. Nous étions enveloppés par l'ennemi dont l'artillerie lançait une épouvantable pluie de balles et de mitraille sur notre navire de même que sur le Bucentaure. L’Agustîn, le Héros et le Leandro se battaient loin de nous, avec une certaine aisance, tandis que le Trinidad comme le navire amiral, sans pouvoir disposer de leurs mouvements, pris dans une terrible escarmouche par le génie du grand Nelson, luttaient héroïquement, non plus en cherchant une victoire impossible mais mus par le désir de périr honorablement.
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Combattu ainsi, sans pouvoir se permettre de faire les mêmes dégâts, l'équipage, cette âme du vaisseau, se sentait périr, agonisant avec un courage désespéré, et le navire lui-même, ce corps glorieux, tremblait sous le coup des balles. Moi, je le sentais frémir dans la terrible lutte : ses membrures grinçaient, ses baux éclataient, ses épontilles grinçaient comme des membres tordus par la douleur, et le pont trépidait sous mes pieds en palpitant bruyamment, comme si l'indignation et les souffrances de l'équipage se transmettaient à la totalité de l'immense corps du vaisseau. Pendant ce temps, l'eau pénétrait par les mille trous et crevasses de la coque criblée de balles et commençait à inonder la soute.
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