Du pèlerin, je prendrais bien le bâton pour m'en mettre un p'tit coup sur la tête (pas trop fort quand même) histoire de me remettre les idées en place. Je me suis perdu sur ce chemin initiatique et quand je dis perdu, c'est peu dire.
Les contes, fables et autres paraboles n'ont jamais été d'un attrait irrésistible pour moi mais
Pessoa… quand même, je ne pouvais pas ne pas essayer.
L'histoire d'un contemplatif dont la vie va être bouleversée par la rencontre d'un homme en noir qui lui dira juste : « Ne fixe pas la route ; suis la jusqu'au bout » (vous avez deux heures), ça peut être plutôt pas mal.
Malheureusement pour le « basique » que je suis, dès que le récit a commencé a flirter avec le mystique, j'ai été largué. L'intérêt est tombé.
Pour me rassurer (je suis pas plus traumatisé que ça, je vais bien^^) je peux trouver quelques excuses plus ou moins valables comme le fait que ce récit n'est pas complet. Ce sont des notes qui ont été remises en ordre et assemblées, qui représentent à peu près le tiers de ce qu'aurait dû être ce conte.
En fin de livre il y a un résumé fait par
Pessoa qui raconte l'histoire en entier. Résumé salutaire en ce qui me concerne, qui m'a éclairé même si j'avais saisi deux trois trucs quand même sur le sens.
L'écriture aussi m'a perdu parfois, avec une impression de tourner en rond. Juste une impression car en fait avec un peu d'attention on retombe vite sur ses pieds. Je dirais juste que ça manque de fluidité pour moi. Un peu un des reproches que je fais au « Livre de l'intranquillité » où ça passe très bien malgré tout car les réflexions sont plus courtes.
Autre chose qui me chiffonne, c'est ce besoin qu'ont certains éditeurs de publier des bouts de textes d'auteurs disparus, d'en faire des évènements, d'en faire des inédits, de dénaturer probablement ce qu'en aurait fait l'auteur, de faire… du fric…
En résumé, je n'ai pas adhéré au pèlerin mais ça ne m'empêchera pas de continuer à lire
Pessoa car jusque là, que ce soit
le livre de l'intranquillité,
Bureau de tabac,
le banquier anarchiste ou
Ode maritime, j'avais toujours pris mon pied.