AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,08

sur 382 notes
Prix des Imaginales l'année dernière, coup de coeur cette année… on n'arrête plus Stefan Platteau ! Curieuse comme je suis, il fallait que je tente la lecture de ce fameux Manesh qui semble remporter tous les suffrages…
Eh bien moi aussi je suis tombée sous le charme ! Un beau voyage inspiré des mythologies celtiques et hindoues, servi par une plume poétique et travaillée… les tomes 0 et 2 sont d'ores et déjà dans ma bibliothèque et il me tarde de me replonger dans l'univers mystique et brumeux créé par le belge.

Manesh est construit sous la forme d'un récit à deux voix. Premier point de vue : celui, au présent, nous contant les aventures d'un groupe de guerriers dérivant sur un fleuve, allant vers le Nord, à la recherche d'un oracle. Alors qu'ils naviguent, les hommes repèrent un pauvre malheureux flottant sur un bout de bois au milieu de nulle part, seul au monde. Mal en point, le jeune homme est repêché et soigné à bord, malgré la méfiance des guerriers. Entre deux accès de fièvre, Manesh – parce que c'est son nom – dévoile petit à petit son identité en revenant sur ses souvenirs… et il remonte loin ! C'est le deuxième récit, enchâssé dans le premier et cette fois le conteur utilise les temps du passé.
Evidemment, les deux histoires se rejoignent finalement mais je ne vous explique pas comment, ce serait vous gâcher la surprise… mieux vaut vous plonger petit à petit dans ces récits et vous imprégner de l'atmosphère qui se dégage de l'un comme de l'autre.

J'ai vraiment été sensible aux ambiances créées par Stefan Platteau. J'imaginais ce fleuve, comme une bande d'eau serpentant entre deux morceaux de terre couverts de forêts mystérieuses… de la brume, un silence pesant seulement troublé par le clapotis de l'eau et la respiration des hommes inquiets sur les bateaux et puis soudain, retentissant à la fois si proches et si éloignées, des sortes de cornes de brume à glacer le sang. Je m'y croyais. VRAIMENT. J'ai encore en tête quelques scènes bien présentes et donc bien marquantes, notamment celles se déroulant sur la mystérieuse île anciennement habitée… et évidemment celles, finales, au fond de la grotte ! Quelle angoisse !

Stefan Platteau a un réel talent de conteur, les images apparaissent sous nos yeux, des sons arrivent dans nos oreilles, l'humidité de l'eau n'est jamais bien loin… Ce premier tome, bien qu'un peu contemplatif, offre une immersion complète. Alors oui, certains y trouveront quelques longueurs, mais moi c'est justement ce côté foisonnant de détails et donc permettant une immersion totale, qui me plaît. Rassurez-vous, si les descriptions sont de la partie, je ne les ai jamais trouvées trop lourdes, bien au contraire ! Les seules petites longueurs que j'ai pu relever arrivent au moment de la poursuite du Semeur de feu, j'ai peut-être ressenti un peu de lassitude face à ces chapitres qui semblent ne pas avoir de fin (disons qu'on sent une petite répétition qui aurait peut-être mérité d'être un tout petit peu allégée)… mais c'est bien le seul moment où j'ai pu constater une baisse de rythme dans ma lecture. Tout le reste m'a absolument enchantée et entraînée dans une course folle !

Difficile de vous parler davantage de l'intrigue sans vous révéler quelques informations clefs… j'ai même l'impression d'en avoir déjà trop dit. Sachez seulement que dans cet univers à tendance nordique, vous trouverez quelques habitants assez étranges : des divinités sous forme de géants arpentant sans cesse les forêts (et ils ne sont pas forcément très sympathiques), des « demi-dieux » à la recherche de leur identité et même une sorte de petit peuple invisible (et là encore, il vaut mieux s'en tenir éloigné)…
C'est le genre de contexte, d'atmosphère mythique/magique/mystique qui me parle énormément et dans lequel je me retrouve beaucoup. Alors forcément, je m'y sens comme chez moi et j'apprécie. Ce premier tome ne donne que quelques éléments contextuels alors j'ai hâte de me plonger dans les tomes suivants (ou spin-off avec Dévoreur) pour en apprendre un peu plus et m'en imprégner davantage.

Stefan Platteau l'a rappelé, il n'y a pas vraiment de héros dans ses Sentiers des Astres, plutôt des personnages qui prennent tour à tour le pas sur les autres au fil des tomes. Ici, le sous-titre l'indique parfaitement, c'est Manesh qui est mis en avant, mais les autres personnages, bien qu'un peu en retrait, ne manquent pas non plus d'intérêt. le barde – celui qui est à l'origine du récit au présent, sur le fleuve – est lui aussi une figure attrayante. Et finalement, je me rends compte après avoir parcouru toutes ces pages, qu'on ne sait finalement pas grand chose de lui… pas plus que sur le personnage de la Courtisane, qui habite pourtant la grande majorité des lignes mais qui reste très mystérieuse… raison de plus de lire le tome suivant (Shakti) qui lui est consacré !

L'auteur parvient par un sacré tour de force à nous tisser tout un contexte mythico-politico-fantasy et à mettre en scène quelques personnages… tout en restant dans le mystère, dans une sorte de brouillard ambiant… et ça fonctionne super bien !
Plus ou moins protégé sur le bateau, remontant le fleuve, le lecteur perçoit les dangers que contient la forêt qui l'entoure et qui semble aussi profonde qu'insondable… Manesh est un premier tome envoûtant à bien des égards et je ne peux que vous conseiller de vous perdre dans les deux récits qui le composent !
Lien : http://bazardelalitterature...
Commenter  J’apprécie          121
Un roman encensé par les critiques, à très juste titre à mon avis. J'ai particulièrement apprécié la construction et le style, mais la qualité de l'univers créer mérite également un hommage appuyé.

L'auteur en effet, sans se lancer dans une architecture improbable, arrive à tenir quatre intrigues entremêlées, sans ennuyer ni donner une impression de complexité.

Le roman commence avec le récit d'un barde, embarqué dans une expédition aux buts mystérieux sur un grand fleuve qui s'enfonce dans les territoires inconnus du nord. Histoire d'exploration, histoire d'un groupe d'hommes qui parfois doute... car le barde lui-même, l'un des plus informé du groupe ne connait pas tous les secrets de leur quête.

Ces explorateurs sauvent du fleuve un mourant, descendant le fleuve attaché sur un tronc. Et commence alors l'histoire de Manesh, rejeton d'une créature magique adopté par un petit seigneur local.

Au cours de ces deux récits, le lecteur voit se peindre à petites touches l'histoire d'un univers autrefois habité par des peuples de mystérieux géants, dont quelques rares survivants parcourent encore le monde.

Et enfin, dans la dernière partie du roman, les motifs de l'expédition s'expliquent peu à peu par une intrigue politico-magique. Et le tout, fort équilibré et convainquant se termine par un coup de théâtre qui donne envie de se précipiter sur la suite.

L'écriture est magnifique : lente, comme le fleuve qui parcours l'intrigue, scintillante d'un vocabulaire précis et presque recherché, à déguster par petites touches.

Et bien entendu, belle écriture et intrigue réussie donnent un univers d'une épaisseur notable : l'auteur y intègre des éléments de plusieurs mythologies, indienne et finnoise me semble-t-il, d'une tonalité à la fois familière et exotique, du plus bel effet.

Un début de trilogie que je recommande avec enthousiasme.
Commenter  J’apprécie          120
Il est difficile de définir mon sentiment à l'égard de Manesh, arrivée au terme de ma lecture. Parce que oui, je me suis complètement laissée emportée au fil du texte et des mots, mais il y a en même temps comme un sentiment de longueur.
Manesh, c'est en réalité une multitude d'histoires imbriquées dans l'histoire principale. Lorsque le roman commence, nous ne savons rien de l'univers ni des personnages. Les seules informations livrées par l'auteur concernent un groupe de soldats qui remontent en bateau un fleuve pour chercher quelque chose qui pourrait servir dans le cadre d'une guerre. En chemin, ils repêchent un homme blessé qui dérive dans le fleuve. A partir de là, l'auteur nous livre au compte-goutte des informations sur l'univers de ces personnages et leurs objectifs, à travers l'histoire de cet homme repêché dans le fleuve, mais aussi à travers le voyage de ces soldats qui remontent un fleuve.
Et me voilà qui me laisse, moi aussi, porter par le fleuve des mots à travers les pages de ce livre. Parce qu'il faut le dire, le texte est magnifique, empli de mots compliqués, mais en même temps extrêmement poétique. On a presque l'impression de lire un texte ancien, et c'est très agréable même si parfois un peu laborieux. A tel point qu'on ne se rend pas tout de suite compte qu'en fait, il ne se passe pas grand-chose dans ce livre au final. En tout cas, pas avant d'approcher de la fin. Et c'est ça qui laisse un peu perplexe, parce que même si l'histoire est appréciable, elle est tout de même un peu longue à lire pour peu d'action.
Jusqu'à cette phrase magique qui s'adresse au naufragé, mais que l'on peut aussi adresser à l'auteur :

" Espèce de vicieux petit conteur de vents, tu nous as bien couillonnés ! ... voilà depuis la brune que tu nous enberlues dans tes méandres de récit, en t'arrangeant pour laisser croire que tu nous mèneras à bon port... comment t'as réussi ce tour-là, je m'en étonne encore ! ... on aurait dû protester au moins quinze fois ! T'envoyer nos écuelles à la face, te houspiller de mie molle et de vin ! L'aube arrive, et nous n'avons toujours pas parlé des vraies questions ! Nous t'avons laissé divaguer tout ton saoul, au point que maintenant te voilà Moine ! Alors que c'est tout crevant sur le fleuve que nous te voulons narré ! "

Ce n'est donc que sur les 100 dernières pages que le cours de l'histoire quitte les méandres des souvenirs pour reprendre un cours rectiligne, mais un même temps plus tumultueux. Et c'est avec déception que j'atteins enfin les derniers mots, parce que finalement je me suis attachée à ces personnages sans le savoir, et il va maintenant falloir attendre pour connaitre la suite de leurs péripéties.
Commenter  J’apprécie          110
Un voyage onirique durant lequel se chuchotent des légendes des temps anciens.
Quand les histoires du Barde et du Bâtard s'entremêlent et que les Géants et les "Nandous" sillonnent les sombres forêts du Vyranthyr, le lecteur dévore les pages de ces récits époustouflants.

Un vent de mythologie presque nordique, de dieux tribaux et cruels tandis que la compagnie du Capitaine Rana s'enfonce toujours plus loin dans ces lieux reculés et oubliés des Hommes en quête du Roi-Diseur

Un vrai coup de coeur, un petit bijou de fantasy qui a su me plonger dans des heures de lecture effrénée.


Commenter  J’apprécie          100
En attendant la suite que j'espère acquérir a Épinal, j'ai relu ce roman de Stefan Platteau que j'avais acheté lors des Imaginales 2015 ou il avait reçu le Prix : Imaginales - Roman francophone.
C'est encore une fois un récit fait a un Barde et scribe du nom de Fintan Calathynn qui remonte un fleuve a bord de deux gabarres.
Leur Quête? trouver le Roi-diseur, l'oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile.
Aider en cela par une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie.
je n'en raconterai pas plus mais sachez que j'attend la suite avec impatience depuis trois ans, donc Stefan Platteau si vous lisez cet avis donnez nous une date pour la suite
Commenter  J’apprécie          101
Wow. Voilà un livre qui ne m'a pas laissée indifférente. Que ce soit pour la finesse de l'écriture, cette prose poétique et fluide, l'originalité de l'univers et de l'intrigue, la richesse de la mythologie... j'ai complètement adoré. J'ai aimé les personnages, même si j'aurais aimé en connaître certains davantage, comme l'énigmatique capitaine Rana. Quelques longueurs à déclarer de temps en temps, mais rien de bien méchant. À quand la suite ?

Les moutons électriques, véritables découvreurs de talents, nous offre une pépite, une de plus.
Commenter  J’apprécie          105
2023 est l'année où je me suis reconnectée aux littératures de l'imaginaire et notamment la fantasy.
Je me suis lancée dans cette saga francophone qui a reçu d'excellentes critiques à sa sortie.
Dans le premier tome du Sentier des astres nous rencontrons Manesh, un homme mystérieux qui est repêché dans les eaux du fleuve, à demi inconscient.
Les hommes d'équipage du capitaine Rana se donnent pour mission de le soigner et surtout d'en apprendre plus sur lui, d'où vient-il? Est-il un ennemi ? Pourquoi est-il blessé ?
Le roman va se dérouler essentiellement sur le bateau qui navigue sur le fleuve. En même temps qu'on serpente sur ses méandres, on remonte le fil de son histoire. La narration envoûtante nous entraîne dans des paysages luxuriants, on entend l'eau s'écouler et les oiseaux chanter. Des populations étranges peuplent les rives et parfois des créatures sombres et effrayantes font leur apparition.
Manesh reste tout du long un personnage mystérieux, un bâtard, un être mi-soleil. Même si l'action se fait rare je suis impatiente de lire la suite tant je suis charmée par cet univers, inspiré de civilisations celtes, qui m'a personnellement envoûté de la même manière que lorsque je lis un Tolkien.
Une vraie pépite à découvrir !
Commenter  J’apprécie          90
De retour d'un week-end chargé et de mes vacances, j'ai enfin pris le temps de mettre au propre mes notes (gribouillis) prises lors de la rencontre avec l'écrivain Stefan Platteau, auteur de Manesh. :) (Et de finir le roman :), ça peut paraître accessoire, mais c'est super utile. )

Ce n'est dons pas à proprement parlé une critique, mais un mélange critique/interview. :)

Manesh est le 1er tome de la Trilogie, Les sentiers des Astres, paru aux éditions des Moutons Électriques.

Manesh en quelques mots :

Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l'oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui, parmi eux, connaît vraiment le dessein du capitaine ? Même le Barde, son homme de confiance, n'a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive au fil de l'eau, à des milles et des milles de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l'expédition de l'anéantissement pur et simple ?
Qu'est ce qu'une gabarre?

Comme on passe un bon moment à son bord, la minute culturelle s'impose! Si si! Vous verrez c'est pas pénible! :) )

La gabare ou gabarre est un type de bateau traditionnel destiné au transport de marchandise (ou d'hommes en armes dans notre cas). Deux types de navires sont désignés par ce mot : les gabarres fluviales et les gabarres maritimes.

Dans notre cas, nous remontons le fleuve avec… *roulement de tambour*… non pas une, mais deux gabarres fluviales.

Le déroulement du voyage, au fil des pages :

L'histoire alterne entre la quête mystérieuse du Capitaine Rana et de ses compagnons et la quête de Manesh, ce jeune homme inconnu (et salement amoché) qui croise la route de nos compères.
Bien qu'originaires de la même région, rien n'est sûr entre eux. Alliés ou ennemis? Amont ou aval du fleuve? Dans quelle direction trouveront-ils le salut et les réponses à leurs questions?

De nombreux dangers guettent, et ces derniers ne sont pas toujours des moindres… Surtout lorsque les dieux s'en mêlent. Perdu dans ses souvenirs Manesh nous livre son périple, tandis que l'équipage des gabarres se bat pour retrouver un monde de paix.

Comme vous l'avez compris, le récit s'enroule (ou se déroule) autour de Manesh, rescapé d'un monde inconnu et dangereux.

Clé de cette intrigue en huis-clos, Manesh sera-t-il le sauveur tant espéré?

Sur ces entre-faits, je vous laisse le soin de découvrir l'univers de Stefan Platteau. (Et sa plume sans pareil) Et vous livre les quelques révélations faites lors de sa rencontre à la Librairie L'Esprit Livre (69003), le 17 Mai 2014. :)

Avant... Quelques citations (Pour le goût :) )

« Ils se remettent tous les deux sur leurs pieds. Blaireau et héron face à face. Peuplier flexible et saule épais. le saule agite sa ramure, puis dévore d'un seul coup la distance qui le sépare du peuplier. de ses grandes branches épaisses, il le fouette pour le briser en deux, le cogne de son bulbe noueux. Mais le peuplier s'est plié bien à temps; il a déjà glissé loin de lui. En un clin d'oeil, les arbres sont redevenus deux garçons aux bras souples, qui bataillent et se disputent l'amour d'un père. »

« Leur lumière douce et feutrée chatoie sur le monde de Manesh comme une offrande des dieux, une bénédiction des Astres-rois; minuscules éclats de grâce qui caressent de leur vol le bois jeune, se glissent entre les jointures et explorent de leur lueur les moindres recoins du logis. le garçon sourit malgré lui. Il ne se sent pas du tout fatigué. »

A la rencontre de Stefan Platteau :

Ivan : Première question… Qu'avez-vous ressenti en lisant les hommages de Jean-Philippe Jaworski et Justine Niogret?

Stefan Platteau : ça fait vraiment très plaisir! Être lu, surtout par des auteurs que j'aime et que j'admire, c'est le top!

Ivan : Quel fil conducteur as-tu choisi pour ne pas te mélanger entre les différentes croyances?

Stefan : Tout simplement en posant, une époque, une région du monde, puis en la déclinant. Comme « Gagner la Guerre » de Philippe Jaworski. Ensuite, j'ai mélangé les croyances védique, celtique, finnoise (Peuplades, us et coutumes…)… Il faut garder une homogénéité entre le celtique et le védique, pour que cela reste harmonieux et ne pas perdre le sens.

Ivan : Qu'est ce qui unit tous les personnages?

Stefan : Pour ceux qui sont sur les bateaux, ils sont de la même région, mais ils n'ont pas tous les mêmes statuts sociaux (noble, barde, couleuvriniers, gens de la plèbe…). Ils sont liés par les astres, les rites. Pour Manesh, c'est un peu différent, il est face à une dualité, homme vs déité, soleil, lune ( Luari vs Souranès). Mais ils se battent tous pour l'Héritage.
On a un « roman chorale », entre le récit de Manesh et l'épopée pour sauver (ou pas) le royaume. Il y a une mise en abîme des différents récits (Le jeu des poupées russes ;) ).

Ivan : Comment les dieux fonctionnent ils? Dieux créateurs? Dieux tutélaires?

Stefan : Je me suis basé sur les Dieux du Vintou (Le Mahâbâhratah) et le Kalevala pour le côté finnois, ainsi que l'Ancien Testament. Mais l'histoire passe d'abord par des gens humbles avant d'aborder les Dieux.
L'influence des astres (Brahmanisme) est vraiment très importante. Cela pèse sur la pensée et les actions des hommes. Les astres sont plus ou moins favorables.Les vivants ont en eux, les astres, soient bénéfiques, soient néfastes.Dans le monde antique, les astres étaient omniprésents.

Les hommes sont responsables de leurs actes et de leurs conséquences.

Pour écrire Manesh, je me suis basé sur le concept de « Fantasy réaliste« . Je ne fais pas de différence entre la magie et la (les) religion(s). On reste dans la négociation avec le divin. J'oppose le récit d'aventure au récit contés (Le Barde sait faire vibrer l'âme humaine et l'accompagner dans les sphères supérieures).

Remarques diverses de Stefan

Mini spoil :
Tome 1 : Manesh
Tome 2 : Basé sur La Courtisane
Tome 3 : ? (suspense)

La dualité entre magie et réalisme crée l'atmosphère du roman. « On danse à la limite des deux. » (Poirier lunaire, prolifération intempestive de lièvres et de crapauds…)

Stefan ajoute, « On sera toujours à projeter des hommes de notre époque dans la fantasy, comme les Robins des Bois hollywoodiens, type Erol Flynn avec sa super coupe tendance ». (J'avoue que cette déclaration m'a beaucoup plu! :) )

Lecteur : Quelles sont tes inspirations?

Stefan : J'ai plusieurs sources, entre autres les études historiques, Jean-Philippe Jaworski, même si c'est assez tardif, puisque c'était après les 3/4 de la rédaction de Manesh. Il y a aussi l'univers de Tolkien, de GG Martin (Le Trône de Fer), Hugo Pratt (Balade de la Mer Salée) et beaucoup d'influences mythologiques (hindoue, l'Odyssée, l'Illiade…). Pour la structure, l'Hypérion m'a pas mal inspiré. Enfin, il y a aussi Umberto Ecco en maître à penser – sa vision, mentalité d'une époque.

« Je suis allé rechercher la poésie orale. »

« Il faut aller là où Tolkien est allé piocher des idées, et non dans Tolkien lui-même pour écrire une fantasy à soi. »

Sur ces bonnes paroles, la rencontre s'est achevée et a été suivie par une séance de dédicace (accompagné de vin blanc. Ben oui… Faut pas se laisser aller! Que diable! :) )
Stefan Platteau est une personne très gentille et abordable. J'ai hâte de lire la suite, même si je l'ai détesté en finissant la dernière page.
Commenter  J’apprécie          96
Je n'aurais jamais cru qu'on puisse raconter avec une telle constance, pages après pages, et elles sont nombreuses, une histoire avec poésie. Chaque paragraphe ou presque est narré d'une plume qui vous fait voyager, rêver, relire une nouvelle fois la phrase pour en ressentir une nouvelle fois l'émotion. Pour moi l'auteur est le barde, son histoire, le dit de Stefan.
Cette poésie des mots aussi belle soit elle, est exigeante. J'ai plus de mal à lire en ce moment donc j'ai lu à petits pas, la lecture n'étant pas compatible avec l'esprit qui divague. J'ai aussi trouvé, comme les habitants de la grande gabarre que l'histoire n'avançait que trop peu. On n'est pas allé très loin avec nos navigateurs et l'histoire de Manesh aurait mérité je pense de se terminer olus vite. Surtout les dernières deux cent pages où l'issue semble être déjà dessinée, je reprenais avec peine ma lecture, redoutant le moment où il faudrait sans doute se séparer de certains personnages. le lecteur s'attache et trouve cruel de lambiner avant d'être fixé sur leur sort, quand pour certains celui-ci semble, après toute ces pages irréfléchi et incompréhensible. L'auteur le dit si bien dans cet épilogue cynique : "Entre l'enfant des fées et nous, une sorte de pacte aurait pu naître : provisoire, peut-être, mais sincère, comme le sont tous ceux qui sont perdus ensemble sur le seuil d'un monde terrifiant."
Lenteur, langueur, beauté, cruauté et magie.
Ça fait beaucoup pour un seul livre et pourtant il est beaucoup plus que cela.

Lisez les sentiers des astres ai-je lu, et vous cesserez de me parler de Tolkien. Je ne suis pas d'accord. Lisez ce livre et c'est un voyage d'aventures et de mots merveilleux mais Tolkien et ses références de contes et cultures apparaissent partout. Dans la quête, ici incertaine, nébuleuse et pas forcément juste, des personnages pour sauver leur monde, des peuplades anciennes sur le déclin, aux germes de géants ou peuples elfes. Les racines sont les mêmes, le conteur est différent.

J'ai découvert, suivant un conseil, Stefan Platteau avec les nouvelles du dévoreur et du roi cornu, l'une étant une prequel des sentiers des astres. Je n'avais pas aimé la première trop lente, ni la seconde que j'avais trouvé mieux écrite mais peu originale. Lisez ce barde-plume, mais je vous recommande de commencer par Manesh sans prendre des détours inutiles qui risquent de vous perdre et retarder le moment où vous ouvrirez ce livre.
Commenter  J’apprécie          82
Très bonne lecture, je continuerai la série avec grand plaisir.

Ceux qui cherchent un condensé d'action peuvent passer leur chemin. Ceux qui apprécient les récits qui prennent leur temps, au style particulier, devraient trouver leur bonheur, en particulier ceux qui ont aimé le Seigneur des Anneaux.

La plume de Stefan Platteau est très belle, très poétique. Je m'attendais à quelque chose de beau, de doux, mais j'ai été surprise malgré tout.Ce n'est pas un livre que l'on dévore pour savoir la suite à tout prix en faisant des nuits blanches, mais un récit qu'il faut prendre le temps de découvrir, de préférence au calme, et dont il faut profiter. Bien souvent, je me suis surprise moi-même à relire plusieurs fois des phrases qui me marquaient.

Si le style est très « doux » (c'est le seul mot qui me vient à l'esprit à l'instant), le récit ne l'est pas forcément. Ce n'est pas une histoire tendre que nous raconte Stefan Platteau, mais plusieurs quêtes intriquées les unes dans les autres, souvent violentes. J'aime beaucoup cet aspect de « récits dans le récit dans le livre » que j'avais déjà pu découvrir dans le Nom du Vent, et je trouve ce concept plus poussé dans Manesh : mine de rien, ce n'est pas un récit mais plusieurs qui sont racontés au barbe Fintan Calathynn, certains par bribes, alors que lui-même retranscrit tout cela et ajoute parfois ses propres commentaires.

De plus, tant l'histoire du Bâtard que celle de l'équipage sont prenantes : on a vraiment envie de savoir ce qui est arrivé à X, pourquoi Y est ici, ce qui va arriver à Z…. Aussi, si pendant le récit j'ai eu l'impression qu'il y avait une distanciation entre le Bâtard et moi pendant la lecture, à la fin j'ai compris pourquoi, et malgré tout, je me suis rendue compte que mon petit coeur palpitait pour lui : comme quoi je me suis attachée à ce personnage sans m'en apercevoir. D'ailleurs, ce « Bâtard », je trouve qu'il est comme le récit : poétique.

Enfin, je n'oublie pas la mythologie : très poussée, elle m'a mis des étoiles dans les yeux, j'ai vraiment adoré en découvrir plus sur les êtres fée, les "dieux" leur histoire.

En bref, je suis conquise. La fin se termine sur un suspens certain, j'ai hâte de suivre cette fois la Courtisane et de savoir ce qui va arriver à l'équipage.

Petit bémol tout de même : j'ai eu beaucoup beaucoup de mal à me mettre à tête les différents événements historiques (les Vintous sont-ils bien les ancêtres de la Théocratie ?) et à me représenter la géographie (le Freyanth est au nord, d'accord, mais où est le Septentrion par rapport au Freyanth, à la forêt du Vyanthryr et au fleuve du Framar ? Où sont les Royaumes de Chimère, ces fameuses colonies délaissées, par rapport à l'Héritage et au fleuve de l'Angmuir ? Où se trouve le duché de Narrakhin dans l'Héritage ? Et le domaine de Marmach ?). Je pense avoir assimilé les grandes lignes, mais je ne suis pas sure que pouvoir citer les lieux clé (ça manque cruellement d'une carte ! mais je suis une grande fan de cartes, je suis trop tatillon là-dessus).
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1131) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2507 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}