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EAN : 9782864249030
160 pages
Editions Métailié (10/10/2013)
3.36/5   7 notes
Résumé :
Au fond de son lit, à côté de cet homme qui dort comme une pierre, dans la chambre sans fenêtre, María retarde le réveil qui va la ramener dans la vie quotidienne difficile de la banlieue populaire de Buenos Aires où elle vit, sous le même toit que sa belle-mère, avec un mari coléreux et des enfants séduits par le monde extérieur dangereux. María est la mère du Gabriel de L’Origine de la tristesse, dépossédée de sa vie, occupée à garder la tête hors de l’eau pour pr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Elle ne dort plus. Elle est dans cet état intermédiaire entre sommeil et veille. Encore cinq minutes Maria est le monologue intérieur d'une femme dans la soixantaine et des poussières qui fait défiler sa vie, qu'elle n'a pas vu passer et qui lui a apporté bien plus de peines et de tourments que de joies. Elle est mariée à "cet homme", elle l'appelle ainsi car, si elle l'a aimé, il y a bien longtemps qu'il n'est plus qu'une sorte d'étranger à ses yeux. Elle a eu quatre enfants pourtant, avec lui, elle ne l'a jamais trompée, même en pensée. Maria va de 5 minutes en 5 minutes repousser le moment de se réveiller pour de bon et de se lever enfin. Mais elle n'a pas encore ce courage. Son fils le mieux aimé, Gabriel, occupe la majeure partie de ses pensées. Il déteste son père pour la vie que sa mère a subi. Il est tombé dans la drogue et s'en est sorti (peut-être). La lecture du roman de Pablo Ramos (la troisième partie d'une trilogie) est éprouvante et le plus souvent pesante. le livre est triste, quasi désespéré, heureusement éclairé par quelques personnages solaires mais qui ne sont que des seconds rôles tant la douleur d'une existence sacrifiée domine. Ce récit d'une vie aliénante et frustrante ressemble parfois à un cauchemar. On en ressort le moral au plus bas avec parfois l'envie de l'abandonner en route mais il faut aller jusqu'au bout. Qui sait si, au réveil, Maria ne trouvera pas la force nécessaire pour s'offrir une vie plus heureuse ?
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Encore cinq minutes, voilà ce que nous dis inlassablement Maria, cinquante ans, à la fin de chaque partie de son monologue. Encore cinq minutes à rester là, à réfléchir et se souvenir au fond de son lit, au coeur de la nuit. Réfléchir à sa vie, à ses regrets, à ses plaies ouvertes. Encore cinq minutes allongé près de « cet homme », c'est ainsi qu'elle appelle son mari, mari qu'elle a fini par détesté de tout son coeur. Mari qui fût son seul amour, son seul amant. Elle nous parle de sa vie, de ses quatre enfants dont Gabriel, son préféré, qui sombra dans la drogue. Elle nous parle de son père qu'elle a tant aimé et qui lui manque aujourd'hui terriblement. Elle nous parle de Pablo, ce petit ange de 12 ans qu'elle a rencontré à l'hôpital alors qu'elle y soignait un de ses fils. le souvenir de Pablo « la prendra à la gorge et à l'estomac ». Il résulte de ce roman une grande part de souffrance, de regret. Il y a aussi dans ce texte une envie de rébellion face à la fatalité et aux gens toxiques (sa belle-mère et son mari en tête). Un hymne aux gens sensibles
Ce livre, c'est comme si l'on était assis sur un banc, avec une inconnue, qui décide de nous raconter sa (triste) vie, pour à la fin se lever et nous dire au revoir. Très touchant. Un hymne aux gens sensibles.
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Entre veille et sommeil, quelques minutes de la vie d'une femme …

- Une belle découverte de cet auteur argentin : Pablo Ramos, qui nous offre, non pas cinq minutes, mais quelques heures d'une lecture passionnante et dépaysante, dans l'Argentine d'aujourd'hui.

- une introspection émouvante dans la vie de Maria, qui a passé la cinquantaine, qui a élevé 4 enfants, et qui vit désormais avec "cet homme", ainsi qu'elle nomme son mari pendant tout le récit et pour qui ses sentiments oscillent de l'amour à la haine.

- une réflexion authentique sur ce qui fait la valeur d'une vie, avec ses petites étincelles de bonheur (son fils Gabriel, la relation avec son père adoré, les représentations de cirque avec les cousins) ; mais aussi ses douleurs (un enfant drogué, un mari violent, une belle-mère envahissante) et ses désespoirs …
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« Encore cinq minutes monsieur le bourreau » pour parodier la Comtesse du Barry. Oui, encore cinq minutes avant que Maria ne se lève… Plusieurs, beaucoup de fois 5 minutes dans ce long soliloque. Entre sommeil et veille, les vieux souvenirs refont surface.
Pourtant, son histoire avait bien commencée entourée par une famille aimante, une famille castillane qui a fui la dictature franquiste. Puis elle s'est mariée avec le negro, d'origine italienne. L'amour était beau jusqu'au jour où leurs deux caractères emportés, jaloux, excessifs prennent le dessus, surtout lorsqu'il s'agit de cette poufiasse de Tumbeta. Cela s'est terminé par une paire de claques du Negro devant tout le monde. Bien sûr, avant il y eut des disputes terribles, peut-être un jeu pour eux, mais pas pour les enfants. Depuis, le seul mot de «mari» ne peut franchir sa gorge, il est devenu « cet homme », qu'elle subit plus qu'elle ne l'accompagne.
Gabriel le tant aimé a reçu de plein fouet les relations houleuses de ses parents et hait son père pour ce qu'il a fait endurer à sa mère. Depuis, il fait des allers-retours entre la drogue et les cures. Alejandro, son autre fils, se retrouve seul avec un fils et est revenu à la case maman. Maman qui n'en peut plus, qui aimerait tant retrouver un peu de soleil dans sa vie.

Ce livre est très touchant. Je l'ai reçu comme une confession que Maria a faite à l'illustre inconnue que je suis. Peu de soleil, quelques moments de joie, beaucoup de privations, beaucoup de « mouchoirs dessus » les désillusions. Oui, c'est un livre triste car Maria n'est que frustration, désillusion, douleur. Heureusement, les souvenirs du père mettent un peu de chaleur dans sa vie, heureusement que son amie Teresa, la prostituée, sont là.
Allez, Maria, il faut vous lever, affronter le corps qui est allongé à vos côtés. Allez, Maria, qui sait…
Je remercie sincèrement Jérôme pour ce beau cadeau. Un livre humain, prenant, pesant que j'ai lu jusqu'à la fin avec, de temps à autres, la gorge nouée.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Je suis retournée à la maison, j’ai couché les petits deux heures avant que cet homme n’arrive, cela m’a donné le temps de prendre un bain, de laver mes mamelons, d’enlever le lait pour qu’il ne sorte pas tout seul. Je me sentais horrible, une vache laitière, moche, horrible, J’ai mis une robe avec des fleurs vertes, je me suis coiffée, j’ai mis du parfum. J’ai préparé un poulet au sel avec une salade russe et des abricots à la crème. J’ai mis la nappe, le vin, et j’ai attendu cet homme, comme toujours, bien habillée et avec beaucoup de patience. Quand il est arrivé, la première chose qu’il m’a demandée est si nous allions fêter quelque chose.
- Nous allons fêter ta gifle de la semaine dernière, la première et la dernière gifle de ta vie. Nous allons fêter ça ou alors je te balance tout à la figure, je porte plainte et je te mets à la porte.
Il m’a regardée, un peu pâle, il s’est assis et s’est servi un verre de vin, l’a levé et m’a dit de poster un toast pour fêter. (p 124).
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« Même si j’ai le don de prophétie et que je parle la langue des hommes et des anges et connais tous les mystères et toute la science et possède une fois capable de déplacer des montagnes, si je n’ai pas d’amour, je ne suis rien. » De tems en temps, je répète ces paroles de saint Paul plusieurs fois. Si je n’ai pas d’amour, je ne suis rien. Après, il dit que l’amour, le véritable amour, ne se termine jamais. (p. 156).
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"J'aurais voulu être une fée luciole pour cet homme et nos enfants. Je n'ai été qu'une lueur intermittente") (p.13)
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Elle m'a reçue avec gentillesse et j'ai aussitôt eu la sensation qu'au moins j'avais affaire à une personne bien élevée. Ce n'est pas peu de chose, j'ai toujours dit à mes enfants qu'être bien élevé inspire le respect et ouvre le cœur des autres.
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