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EAN : 9782246580317
191 pages
Grasset (01/01/1999)
3.27/5   15 notes
Résumé :

Versailles, le plus grand palais du monde. Un homme sans titres règne sur le potager du Roi. Jean Baptiste de la Quintinie qu'on appelle aussi Monsieur le jardinier" sarcle, bêche, greffe, se bat contre les insectes et les intempéries. Il nourrit tout le château, royaume des perruques, des rires et des trahisons.Cet homme est un mystère pour la Cour. Qui est-il ? D'où vient-il ? Admiré par Louis XIV, estimé par les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Comme dans « La ménagerie de Versailles », Frederic Richaud nous présente deux mondes : d'un côté, la complexité de la fin du règne de Louis XIV : les guerres continuelles pour montrer qui est le plus fort, laissant pourrir les humbles dont on oubliera les noms, sur les champs de bataille, La Brinvilliers, puis la Voisin, empoisonneuses touchant au plus près le souverain( dont la belle Athenais de Montespan, elle qui prie avec extase aux côtés de Mademoiselle de Fontanges, permettant au roi de posséder d'un seul regard ses deux maitresses , Athenais, donc, écartée dans une prison secrète, tellement cela aurait fait mauvais genre de dévoiler ses messes noires) les courtisans, avec leur petitesse, leurs ragots, leurs calomnies, la comète de Halley, signifiant pour beaucoup la fin du monde ou la fin de Louis, les difficultés innombrables d'achalander Versailles en petits pois, en asperges et en fraises à toutes les époques de l'année, l'échec de la machine à eau de Marly.

de l'autre, Monsieur de la Quintinie, le jardinier épris de ses arbres, ayant appris à connaître en détail la pousse, les graines, la taille, les arbres fruitiers en espaliers, le bouturage, le marcottage, les greffes, les serres pour les figuiers, pendant l'hiver le paillage, les tentes pour protéger du gel, la réparation des outils, le fumier protecteur, le tout pour développer chez ses végétaux des capacités de résistance hors norme aux intempéries, avec une attention sans relâche, attisée par les défis posés par le roi, toujours plus d'invités, toujours plus de repas…. et toujours la même indifférence des courtisans devant ces fruits et ces légumes perdus dans une abondance de nourriture ( pendant ce temps les paysans meurent de faim littéralement)
Frederic Richaud campe un La Quintinie pas dupe, ignorant les cajoleries royales puisqu'il sait qu'elles sont intéressées, et surtout conscient de la terrible situation des paysans, les défendant publiquement ( risquant sa vie en le faisant, Louis XIV n'avait pas l'habitude de rire ) lors d'une punition de voleurs de pommes et cependant pas rebelle, tellement l'amour qu'il ressent au contact du végétal qu'il apprend à connaître et dont il sort le meilleur parti , l'occupe inconditionnellement.

Leçon de jardinage, de réflexion sur le pouvoir « Il admirait et s'effrayait à la fois qu'un homme eût pu asservir et museler autour de sa seule personne un si grand nombre d'hommes et de femmes », sur le temps ponctué pour les plantes et les fruits en saisons différentes, allant du gel à la sécheresse, et pour les hommes « cette apparente longueur , la durée de leurs empires et de leurs systèmes, qui tournoyaient eux aussi autour d'une étoile lointaine et qui s'embrasseraient bientôt avant de plonger dans une nuit immense et sans âge ».

Rappel fort discret, car l'histoire est juste évoquée, de ces temps navrants de la fin du XVII siècle. : « Comment fait le peuple, après ce qu'il a subi et subira encore, pour continuer de vénérer cet homme que seule la démesure anime ? »
Et lui, le jardinier, se pose aussi la question : torturer les arbres comme le fait le Nôtre ?le maitriser comme le veut le Roi ou aider le monde de la nature à accoucher de lui- même ?
Enfin, ceci parlera à tous, lors de la comète de Halley, il y eut des suicides, des violences, des meurtres. « Comment comprendre que des hommes se donnent la mort parce qu'ils ont justement peur de la mort ? »
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Quel joli petit livre plein de vitamines qui nous explique comment Jean-Baptiste de la Quintinie -de son vrai nom et pas une invention du romancier - a transformé un marécage dans le domaine du château de Versailles en construction en un potager. Monsieur le Jardinier, comme on l'appelait à l'époque a eu fort à faire d'abord pour assécher le marais et ensuite à y faire pousser quantité de fruits et légumes. Il semblerait que le jardinier du roi privilégiait déjà les circuits courts. de plus, il a du lutter contre les insectes et autres dévoreurs de plantes au moyen de produits tout à fait naturels. Bref un récit tout ce qu'il y a de plus écologique avec un brin de caprice royal. (lu en 2016)
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Très bon ouvrage sur le sujet du potager de Louis XIV, et de la Quintinie.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il observait la vaine agitation de ces hommes et de ces femmes qui n’avaient jamais pensé qu’ils mourraient un jour et qui avaient tout simplement oublié de vivre.
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La Quintinie (après l’hiver interminable de1796) s’inquiétait de ces conditions catastrophiques, non pas pour lui même et son jardin, mais pour les paysans qui voyaient, jour après jour, leurs réserves diminuer et leurs craintes augmenter : la famine avait jeté sur les routes des hordes de miséreux qui dévastaient les maigres plantations des manouvriers, tuaient les bêtes et parfois même les hommes.
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Il combinait ses semis pour que pour que les plantes se renforcent mutuellement; les tomates se mariaient avec parfaitement avec les laitues ou les choux, le persil avec les carottes, les carottes avec les choux-fleurs. Sa lutte, il la menait aussi contre les limaces ou les escargots que rebutaient le thym et la sauge, les fourmis qu'éloignaient le sureau ou la capucine, les mouches à miel que contrariaient les fleurs de poires comices, les souris et les campagnols que repoussaient l'euphorbe, le mélilot ou l'oignon.
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La perspective de ses jardins habillés de statues s’éloignait vers le couchant, témoignait de la rigueur du Souverain, de sa soif intarissable de contraindre le monde suivant la ligne maitrisée de ses désirs.
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Vidéo de Frédéric Richaud
SECONDE PARTIE TABLE RONDE Samedi 22 janvier 2022 14h30 - 17h30 Librairie A. Pedone - 13, rue Soufflot - Paris Ve
Les chefs-d'oeuvre de la littérature sont si divers qu'il paraît impossible d'en donner une définition générale pertinente. Outre l'intérêt durable qu'ils suscitent, la plupart partagent cependant au moins deux caractéristiques : leur lecture demande un effort et ils transforment la vie du lecteur. On n'est plus le même après avoir lu Proust, Musil ou Joyce. Arrêtés par l'effort à fournir, beaucoup passent à côté du plaisir qu'apporte cette expérience. Peut-on la faciliter en contractant ou en transposant l'oeuvre ? le sujet fait débat. Chaque fois qu'un grand classique est porté sur la scène ou à l'écran, on entend des voix s'insurger contre l'inévitable simplification de l'ouvrage. Et lorsque les mêmes chefs-d'oeuvre font l'objet d'une bande dessinée ou d'une édition abrégée, d'aucuns vont jusqu'à crier au sacrilège ! À l'occasion de la parution de la substantifique moëlle de l'Homme sans qualités – une version contractée par François de Combret du chef-d'oeuvre de Musil – et de Proust pour tous – une transposition par Laurence Grenier en 500 pages des sept tomes d'À la recherche du temps perdu –, les Éditions du Palio organisent une table ronde autour de la question : « Comment faciliter l'accès aux chefs-d'oeuvre de la littérature ? » * Introduction : « Pourquoi faciliter l'accès aux chefs-d'oeuvre de la littérature ? » Luc Fraisse, professeur de littérature française à l'université de Strasbourg Première partie : « Contracter un chef-d'oeuvre littéraire : est-ce le trahir ou le soutenir ? » Autour des auteurs de la substantifique moëlle de l'Homme sans qualités et de Proust pour tous, les intervenants s'interrogeront sur les bonnes pratiques à respecter quand on entreprend de simplifier ou traduire un chef-d'oeuvre de la littérature pour, selon l'expression de François de Combret, « mettre en appétit de lecture ». François de Combret, Laurence Grenier Marine Molins, professeure agrégée de lettres modernes, co-autrice de « Translatio : traduire et adapter les Anciens » (Garnier, 2013) Didier de Calan, ancien directeur de la pédagogie aux éditions Nathan Animation : Jean-Jacques Salomon, Éditions du Palio
Seconde partie : « Transposer un chef-d'oeuvre littéraire : est-ce le réduire ou le promouvoir ? » À partir d'expériences de transposition d'oeuvres littéraires à l'écran, sur la scène, en bande dessinée, etc., on se demandera comment conserver l'esprit d'un chef d'oeuvre quand on le déplace hors du champ littéraire. Valentine Varela, actrice et réalisatrice Frédéric Richaud, romancier et scénariste de bande dessinée Anne Armagnac et Bernard Dollet, membres de la Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Triolet Hélène Waysbord, autrice de « La chambre de Léonie » (Le Vistemboir, 2021) Animation : Céline Mas, co-fondatrice de Love for Livres
Conclusion Hélène Waysbord *
Table ronde organisée en partenariat avec la librairie A. Pedone, l'Association des amis d'écrivains, organisatrice du Salon international des amis d'écrivains, et Love for Livres, initiative pour la promotion de la lecture par les émotions
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