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sur 350 notes
Alea jacta est
Simon Axler, un des plus grands acteurs de son temps, sait qu'il est fini.
Il n'arrive plus à jouer, la magie a disparu, son charisme est en berne.
Victoria, sa femme, stoïque un temps n'en peut plus, elle n'arrive plus à l'aider sans sombrer elle-même ; elle le quitte.
Simon demande à être interner dans un hôpital psychiatrique, il y restera seulement 26 jours.
Aucun des moyens mis en place, pendant son séjour, pour le sortir de son marasme ne lui donne la clef du pourquoi.
La cause de ce rabaissement reste mystérieuse.
Tout son vécu, toute son expérience ne servent à rien, il ne se représente plus sur scène, il n'a plus ce petit quelque chose qui lui servait de moteur.
La vision qu'il a de lui est déformée comme s'il était dans une attraction de foire, ce tunnel qui déforme l'image à l'infini.
« En conséquence de quoi, même si depuis trente ans Axler avait élu domicile à deux heures de New-York, au milieu des arbres et des champs — c'est là qu'il vivait quand il n'était pas en tournée quelque part dans le monde —, il n'avait plus personne avec qui bavarder, prendre un repas, et encore moins partager un lit. Et à nouveau, la tentation du suicide lui venait, aussi fréquemment qu'avant son hospitalisation, il y avait maintenant un an. Tous les matins, quand il se réveillait face à ce vide, il se disait qu'il ne pouvait pas affronter une journée de plus, dépouillé de ses capacités, seul, sans travail, et en proie à une douleur permanente. »
Le génie de Philip Roth est de nous faire une narration en 3 actes, le premier montre la dégringolade, le deuxième un regain de vie, Simon rencontre Pegeen, la fille de ses amis de longue date, qui avait fait son coming out, elle s'est déclarée lesbienne, mais a de gros problèmes avec sa compagne et devient la maîtresse de Simon. Il joue les pygmalions avec beaucoup de bienveillance et d'amour. Oui, mais…
Et c'est dans ce deuxième acte que l'auteur nous fait un pas chassé littéraire, cette suite de pas précédent le grand saut. C'est brillant.
Comme au théâtre Philip Roth nous entraîne dans un jeu de rôle ou de dupes, nous parlant du désir (la vie chevillée au corps) et de la vieillesse.
Cette méditation sur la vieillesse, la mort et la sexualité est récurrente dans ses romans, mais elle n'a jamais le même visage, ni la même intonation. C'est éblouissant de lucidité et d'humour caustique.
Un grand livre, et comme toujours ce plaisir inépuisable de lire et relire cet écrivain exceptionnel.
©Chantal Lafon


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Le cauchemar américain.
Disparu en mai 2018 et auréolé de nombreux prix littéraires nationaux et internationaux, le romancier Philip Roth manquait à ma connaissance des lettres américaines contemporaines. En 2011, il publiait son trentième livre : le Rabaissement. Cet ouvrage m'étant récemment tombé sous la main dans ma médiathèque préférée, je me suis décidé à combler cette lacune. J'avoue avoir été amèrement déçu ! Pourtant, le livre se lit facilement grâce à de nombreux dialogues qui donnent un caractère enlevé et dynamique à l'intrigue. Ce me semble être, avec sa briéveté, l'une des rares qualités de cet ouvrage. En effet, Simon Axler, le personnage principal, ayant dépassé la soixantaine, passe par trois phases de tensions psychologiques dont chacune correspond à un chapitre : une phase dépressive, puis une phase euphorique, enfin une phase dépressive. Il s'y entrecroise des réflexions sur la vieillesse et le suicide, entrecoupées de scènes exposant sa sexualité avec une ex-lesbienne : Racoleur ? Scandaleux ? En tout cas, pas de la littérature exigeante ! Au mieux, on pourrait y déceler une réflexion sur la perte des repères, des références, des valeurs dans les milieux très aisés (universitaires, artistes) de la côte est des USA. Tous ces personnages qui se retrouvent autour de Simon et Simon lui-même semblent à la fois très intégrés dans la société et terriblement seuls. A l'extrême rigueur, on pourrait y voir une condamnation de l'individualisme forcené et du désir effréné de trouver le bonheur et la jouissance, quitte à écraser ceux qui partagent un bout de chemin avec vous … Mais je doute que Philip Roth soit un grand moraliste ! Quand l'éditeur parle de la « maestria » de Roth, la lecture du Rabaissement me laisse très dubitatif. Ce n'est certainement le bon livre pour aborder l'oeuvre de Roth.




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C'est un petit opus de 121 pages, léger dans le fond et la forme, léger au sens de manque de consistance, j'ai eu du mal à m'intéresser à cet acteur vieillissant, qui a perdu son talent, fait une grave dépression et, contre toute attente est finalement réanimé par Pegeen, fille d'amis de jeunesse , à l'orientation sexuelle incertaine.
P.ROTH m'avait habituée à un propos plus dense, à des questionnements existentiels habilement introduits dans une narration fluide, parfois haletante.
En lisant ce livre,je me suis dit qu'il fallait toute la notoriété de ROTH pour qu'un éditeur accepte de publier un récit aussi mince! je me suis dit aussi qu'il était comme son héros, qu'il avait perdu son talent.
Et pourtant! Quel auteur remarquable quand par exemple il écrit la tache.

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Du Roth. de l'ingénieux Roth. Doué de raison et d'intelligence sobre.
Il cherche du sens à l'existence, décortique la vieillesse, sublime le passé, justifie la mort.
L'univers est sombre. le questionnement sonne le glas.
Cet auteur à l'écriture si clairvoyante, si agile, fait partie de ceux que j'admire profondément, respectueusement. Je ne me lasse jamais de dévorer ses oeuvres.
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Simon Axler personnage principal de ce roman (le trentième) de Philip Roth est un homme « fini », acteur prestigieux, il se retrouve du jour au lendemain dans l'incapacité de jouer, tout s'écroule. le physique, le psychique, les relations amicales et sentimentales tout va à la dérive et l'on retrouve le thème préféré de Philip Roth : la vie n'est pas un long fleuve tranquille ou alors il faut qu'il soit assez profond pour s'y jeter… Mais … ce n'est pas le moment : une jeune fille apparaît à l'horizon, Pegeen, ce n'est pas une inconnue : la fille d'un couple d'amis que Simon a vu naître. Elle a maintenant 40 ans, belle, nonobstant son homosexualité, il est intrigué, surpris, et son désir de vouloir transformer sa vie et la sienne, l'emmènera à connaître des moments de bonheur intense : dans la transformation qu'il souhaite opérer chez Pegeen, dans sa relation sexuelle avec elle, enfin l'horizon se dégage.
Mais c'est sans compter sur l'esprit un tant soit peu machiavélique de Roth …. Simon tombe encore plus bas et l'avenir se rétrécit à vue d'oeil… Je ne vous raconterai pas la suite.

Mais comment fait-il pour que malgré la noirceur, la désespérance de ses personnages, leurs défauts, leurs vices, Comment se fait-il que Philip Roth arrive encore et encore à nous subjuguer ? Un style extraordinaire, fulgurant, une façon de traduire le temps présent, dans le moment présent avec tout ce qui ressort de vivant dans tout ce qui entoure ses personnages, de donner l'impression que c'est ainsi que la vie se déroule et l'instant d'après, la magie des mots, la finesse du trait, malgré tout cela, nous basculons vers le sordide, vers le néant : la beauté des sentiments délivrée de toute morale, n'est qu'un le fantôme de la dépravation, au mépris de la vie et de l'homme… On entrevoit le bonheur à travers les rayons du soleil et le soleil devient noir….
Des pages 67 à 71, l'auteur nous présente un dialogue entre Pegeen et sa mère qui va justifier sa relation avec Simon. Pas de tiret marquant le dialogue, mais une suite de « je lui ai dit », elle a répondu…. Et vous restez en haleine, parce que tel que présenté, le dialogue prend toute sa véracité et sa « présence »…
Il semble que le talent de Philip Roth, soit tellement prégnant, qu'il peut se permettre tout et n'importe quoi, il arrive presque à nous persuader, paradoxalement, que la vie finalement vaut la peine d'être vécue.
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Il avait perdu sa magie voilà les premiers mots de ce récit qui finalement n'en a aucune. Ce livre explore les doutes et désarroi d'un comédien dans la soixantaine. Incapable de jouer, paniqué à l'idée de monter sur scène après un séjour en hôpital psychiatrique il rencontre une lesbienne elle aussi en pleine crise existentielle car plaquée par sa copine qui veut devenir un homme. Il se croit investi d'une nouvelle mission faire découvrir le plaisir …il accepte tout mais là encore la réussite ne sera pas au r.d.v. Livre d'une totale noirceur, d'une totale désespérance mais qui se lit facilement car écrit dans un style très fluide A relever le côté fastidieux quand il fait référence au problème de différence d'âge, à l'influence des parents. GB
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Un nouvel auteur que l'on découvre, c'est une sacrée aventure. Je vous assure que je n'exagère pas. Je le vis vraiment comme cela (mais je tiens à vous rassurer sur ma santé mentale, je sais remettre les choses à leur place et dans leur contexte.
Il faut se plonger dans son écriture qui en théorie est unique, personnelle.
Il faut pouvoir se couler dans le moule de l'univers qu'il a crée pour ses lecteurs, mais sans doute avant tout pour lui-même.
Il faut accrocher au récit qui nous est fait avec les éléments qui le compose.
Il faut... Beaucoup de choses, mais ces obligations sont plus un plaisir que de réelles contraintes.
Philip Roth était donc pour moi un nouvel auteur à parcourir. J'ai débuté avec son dernier roman, "le rabaissement", petit par la taille, mais qui promettait beaucoup (voir le pitch). Je me suis pliée de bonne grâce aux exigences de la découverte.

Le personnage de Simon Axler, principal héros de ce récit, ne m'a pas emballé cependant.
Pas franchement sympathique, mais non plus antipathique. Non, il m'a laissé globalement de marbre. Je n'ai pas été réceptive à ses malheurs, ni même à ses bonheurs.
J'ai lu l'ouvrage sans m'impliquer émotionnellement donc c'est assez frustrant pour ma part.

Le pessimisme de Simon Axler est presque insupportable. Ce serait presque un début d'émotion là, mais bien vite cela retombe, hélas.
Certains penseront qu'il est au contraire très lucide, mais je trouve que non, il se bouche les horizons par peur, par crainte et par lâcheté parfois.
Vivre se fait souvent dans la douleur, pas dans un pseudo confort qui étouffe tout, enfin, c'est ainsi que je vois les choses...

Mais je ne peux pas dire que les autres personnages m'aient vraiment plu également.
Pegee, Louise ou encore Tracy m'ont semblé assez folles. Je sais bien que la réalité dépasse de loin la fiction le plus souvent, que des protagonistes fantasques, on en croise tous les jours, mais non, le courant n'est pas passé.

Le récit se lit bien, mais je suis restée simple spectatrice de ce naufrage annoncé. Je n'ai pas pu m'investir plus que cela.
Rien à voir avec le style de Philip Roth qui est agréable bien qu'un peu torturé (comme ses personnages).

Voilà donc une découverte littéraire qui me laisse un peu sur ma faim.
Ce ne fut pas une expérience déplaisante du tout, cependant j'en ressors un peu désappointée.
J'espère que mon prochain roman de Philip Roth ne me fera pas le même effet. J'essaierai d'en attendre peut-être moins également.

Lien : http://espace-temps-libre.bl..
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Simon Axler, septuagénaire, ne se sent plus capable de monter sur scène après avoir pourtant été un grand acteur à succès. Faute de surmonter le deuil de sa carrière, il se réfugie dans une maison loin de tout.
Tombée dans une profonde dépression, il pense retrouver un peu d'espoir auprès d'une femme, de 25 ans de moins que lui, mais la séparation va se révéler terrible pour l'acteur.
Habituellement, je suis une inconditionnelle de Philip Roth mais je dois dire que pour une fois je n'ai pas accroché du tout. Je ne me suis pas sentie proche du personnage ou de ses questionnements. Même si je reste admirative devant les qualités littéraires de Roth, je ne pense pas que ce court roman m'aura marqué plus que ça.
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L'édition Folio 2009 que j'ai lue s'ouvre sur le démentiel palmarès des prix littéraires nationaux et étrangers octroyés à Roth. J'y ai lu qu'il avait aussi reçu, entre autres distinctions honorifiques, la Légion d'honneur et qu'il était même déjà publié dans La Pléiade ! Ne lui manquait en somme que le Nobel…

J'étais consterné, car mes trois premières lectures de cet écrivain avaient été plus que fastidieuses : Portnoy m'était immédiatement tombé des mains et j'avais dû me forcer à terminer Patrimoine et Un Homme. Mon avis était que les livres de Roth sont prodigieusement ennuyeux à force de… platitude. À mes yeux, rien dans son écriture, ni dans le fond ni dans la forme, ne méritait mieux qu'un intérêt (très) indulgent et poli, et son incroyable succès, tout comme l'admiration dithyrambique qu'il pouvait susciter (François Busnel : « Trente-et-un livres dont vingt-huit chefs d'oeuvre ! »), me restaient inexplicables : ses livres n'apportaient aucune plus-value artistique à leur sujet, ils étaient de stériles procès-verbaux d'une réalité banale copiée-collée, de l'humain ils ne révélaient rien de plus que ce que la vie nous montre déjà. En forçant à peine le trait, plutôt que de lire Roth, mieux valait bavarder cinq minutes, de temps à autres, avec ses voisins, bien plus susceptibles, eux, de surprendre ou d'émouvoir… En parallèle, je lisais la biographie de l'auteur par Blake Bailey (900 pages !) et j'y découvrais un Roth à l'image de ses livres, même s'il « avait tout lu » (commentaire de Saul Bellow) : sans mystère, quelconque (très… Américain moyen ?). Mais on me disait que je n'avais pas lu ses meilleurs livres.

Si j'ai voulu lire le Rabaissement, c'est parce que j'en avais vu une adaptation cinématographique avec le formidable Al Pacino dans le rôle de Simon Axler, le personnage principal. le film m'a beaucoup plu et amusé, j'ai donc eu envie de lire le livre - non sans penser (chat échaudé…) que cette envie je la devais sans doute, pour l'essentiel, à Pacino.

Alors, cet avant-dernier livre de Roth (si je ne me trompe) ?... le thème est vaudevillesque, une farce tragi-comique : Simon Axler, un acteur de théâtre célèbre perd soudain et sans explication son talent, et du coup son travail, le jour où il ne joue plus d'instinct parce qu'il réalise qu'il est en train de jouer. À l'inverse, dans son quotidien il a constamment le sentiment d'être occupé à jouer un rôle auquel il ne comprend rien. Un sujet riche d'une multitude d'exploitations possibles et qui permet à Roth de questionner les arts dramatiques, le succès, la santé mentale et la folie, la vérité, le suicide, l'identité, le genre et l'orientation sexuelles, l'amour et le désir, etc.

C'est en lisant le Rabaissement, et parce que j'avais d'abord vu le film, que je pense être parvenu à mettre le doigt sur ce qui, pour moi, ne va pas chez Roth. Si le film m'a plu mais pas le livre (une fois de plus), cela signifie que Pacino, par son jeu, par son interprétation, apporte quelque chose qui manque cruellement dans le livre et qui donne envie de s'intéresser à Simon Axler. Or, pour interpréter il faut imaginer… C'est précisément là que, selon moi, le bât blesse chez Roth: il n'a pas d'imagination. Lui manque donc l'organe qui donne une vie et une profondeur aux êtres et aux choses. Roth écrit comme un greffier, il consigne le réel, se contente de le répéter et c'est au lecteur (cet autre acteur) d'enfiler les costumes vides pour faire tout le travail et qu'apparaisse enfin l'oeuvre.

Roth voulait écrire et être célèbre: mission accomplie! Mais la littérature y trouve-t-elle son compte?

End of the story !


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Mes lectures antérieures de Philippe ROTH m'avaient donné envie d'ouvrir un ouvrage de plus signé de sa main. En toute confiance... Déception!
Suis-je passé à côté de ce roman? Possible. Encore faudrait-il, pour pouvoir être 'à côté' que ce roman existe... Or, il m'a semblé vide. Vide de plein, de densité, de profondeur sur le sujet traité, la fin de vie, la vieillesse. Ce thème, il tourne autour à travers le personnage d'un acteur ayant connu une carrière au sommet et qui termine sa vie en vivant l'impuissance de jeu, métaphore de l'impuissance à vivre. Mais l'idée est trop faiblement construite, exploitée, développée. Cet acteur, ce Simon Axler est un homme creux, sans consistance si ce n'est celle de son sexe qu'il voudrait encore avoir à la mesure de ses rêves, de ses fantasmes et qui, finalement, n'aura pour dimension que l'énormité de la destruction de l'Amour qu'il cherche à recréer avec une partenaire tellement autre, jeune, lesbienne que cela ne peut que plus durement le ramener à l'échec et à la mort.

Sa mort, pour lui grande dernière scène, sera-t-il capable de la jouer à l'instar de sa réputation?

Je n'ai pas, ou si peu, vibré à la lecture de ce roman. Il sera vite oublié. Heureusement, je garde en souvenir d'autres romans de Philippe ROTH comme 'Némésis' ou 'Un homme'. Je lirai donc encore cet auteur... mais avec une vigilance accrue.
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