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sur 350 notes
Grandeur et décadence d'un acteur qui, l'âge aidant, perd peu à peu sa confiance, avec une grande lucidité, il se sent de moins en moins crédible pour interpréter les rôles qu'on lui confie encore. Il ne s'agit plus de bien jouer comme autrefois mais « de s'en tirer le moins mal possible ».

Au même moment, sa femme s'envole pour la Californie pour être plus près de son fils. Autant dire qu'ils se séparent.
Il n'interprètera plus le moindre rôle sinon le sien propre et avec de grandes difficultés, alors il s'isole, fait quelques passages en psychiatrie, refuse toute aide extérieure, pense à en finir. Victime du syndrome de l'imposteur, il n'a « plus personne avec qui bavarder, prendre un repas, et encore moins partager un lit ».

Alors lorsqu'une jeune femme s'intéresse à lui, est-ce le signe d'une renaissance, d'une cure de jouvence, le moment de retrouver l'audace de ses jeunes années pour un dernier tour de piste ou faut-il au contraire se montrer prudent et ne pas se bercer d'illusions ? Cette histoire pourrait mal finir, c'est écrit d'avance.
Un sujet récurrent chez Philip Roth comme dans exit le fantôme, on y aborde le vieillissement, le désir, la séduction, la fin inéluctable. Je place définitivement Philip Roth dans mon panthéon des auteurs américains, près de Fante, Auster, Irving, Steinbeck ou Bukowski.

Elle n'en sort plus de ta mémoire
Ni la nuit, ni le jour
Elle danse derrière les brouillards
Et toi, tu cherches et tu cours
Mais y a pas d'amour sans histoires
Et tu rêves, tu rêves...

C'est écrit – Francis Cabrel.

Challenge Multi-Défis 2024.
Challenge Riquiqui 2024.

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Comme toujours la plume de Philip Roth est tellement majestueuse qu'une fois qu'on s'y plonge, on passe un réel moment de délectation ! Et le rabaissement ne déroge pas à la règle. Comment vivre une vie de déclin après avoir connu de grande gloire dont on a l'impression que le monde est sur le point d'effacer...
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Ma riche bibliothèque comporte presque toute l'oeuvre de Philip Roth. Pourtant, le rabaissement est seulement le 3ème roman que je lis de lui, après Un homme et La bête qui meurt, seul critiqué à ce jour. Autant dire que pour l'instant, je m'en tiens à sa dernière période, les cinq, six romans, courts, qui marquent la vieillesse de l'écrivain.

Simon Axler est un immense acteur de la scène théâtrale classique new-yorkaise, il a joué dans les plus grandes pièces du répertoire. Mais un jour, il se sent vide, fini, incapable de jouer, sans compter que sa colonne vertébrale le fait souffrir. Il va tellement mal qu'il est quitté par sa femme et se fait interner en hôpital psychiatrique durant quelques mois, où il rencontre une femme fluette, Sybil van Buren, avec laquelle il sympathise. Elle a flanché psychologiquement en surprenant son mari à tripoter leur petite fille. Elle s'est juré de le tuer, ou le faire tuer, proposant même à Simon de le faire. Plus tard, Simon apprendra par les journaux qu'elle a finalement bien assassiné son mari.

En sortant, il entame une relation avec Pegeen, la fille d'un couple d'amis de longue date également acteurs de théâtre, de moindre renommée que lui. Il l'a connue enfant, elle a 40 ans, il en a vingt-cinq de plus. Lesbienne, elle a été plaquée par son amie qui a préféré devenir un beau moustachu. Son orientation sexuelle n'a déjà pas été facile à accepter pour ses parents, elle tait d'abord sa relation avec leur vieil ami…mais la femme de Simon vend la mèche. Pegeen va choisir l'explication avec ses parents, et en rend compte à Simon dans des termes probablement édulcorés.

Simon fait bonne figure, mais ne peut s'empêcher de penser que Pegeen, dont il se targue d'avoir changé la sexualité, est bien trop proche de ses parents, qu'ils doivent lui avoir fait part de leur réprobation à ce qu'elle sorte avec Simon. Ils doivent éprouver un mélange de jalousie envers celui qui leur était supérieur et de méchant dédain envers ce vieux croulant au mental fragile qu'il est devenu…

Simon s'attache, leur sexualité a l'air bien rôdée, lorsqu'ils prennent plaisir à ce qu'elle le chevauche, lui perclus de douleurs dorsales ayant du mal à faire autrement. Mais un jour, ils vont croiser dans un bar Tracy, et Simon incite Pegeen à s'embarquer dans un trio sexuel…

Dans cette ambiance, Simon rêve d'un nouveau départ, un enfant avec Pegeen…C'est l'euphorie dans sa tête, il est près à assumer le risque d'un enfant à cet âge…mais il va tomber de très haut quelques jours plus tard, et convoquera le souvenir de cette femme fluette et pourtant si déterminée, Sybil, pour trouver la force en lui d'accomplir ce qui doit l'être.

Le rabaissement est sans doute moins riche en réflexions sur la vie, la vieillesse et les coups du sort que La bête qui meurt, il manque parfois d'un peu de hauteur de vue. En outre, l'environnement de la relation Simon-Pegeen est trop corsé : la séduction de la fille du couple d'amis, 25 ans de moins que lui, alors qu'elle était lesbienne, elle-même qui s'est vu larguée par sa copine qui devient transgenre, fallait-il aller chercher tout cela ?!
Pourtant, on ne peut s'empêcher d'admirer Roth pour sa manière de s'immerger dans les tourments psychologiques de ses personnages masculins qui souffrent de perdre peu à peu, et irrémédiablement, ce qui mène les hommes depuis la nuit des temps, leur virilité sexuelle.

Le corps s'abîme, et le mental en souffre, surtout quand l'ego s'en mêle. Car ses personnages masculins centraux sont toujours des hommes de la bonne société, artistique, du monde des affaires, etc…Pour eux, hommes de pouvoir, pouvoir de séduction, c'est encore plus dur à vivre. C'est toute la complexité des relations entre gens de la bourgeoisie, les non-dits, les comportements parasités par le jeu social, les logiques de classe, qui sont à l'oeuvre.

Roth s'incarne dans son personnage masculin, qui a 66 ans au terme du roman…comme lui. Cela sent le vécu, en direct, et c'est pour cela que ça sonne tellement vrai…Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable, avait dit un certain Romain Gary.

Dès lors, le vieil homme se raccroche parfois comme il peut à la vie, dans un accès d'enthousiasme factice et irréfléchi, il croit qu'il pourra jouer l'éternel retour…il peut crier, amer, à l'injustice, au complot, c'est peine perdue : on ne l'attend plus, les femmes, les autres, le public…sauf la mort, toujours vainqueur à la fin.
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Dans ce roman « Le rabaissement », Philip Roth nous raconte l'histoire d'un acteur célèbre qui, à l'âge de soixante ans passés, pense que sa carrière est terminée : il n'est plus à l'aise sur scène, son jeu d'acteur ne fonctionne plus. Sa femme l'a quitté, son agent est impuissant à lui faire entendre raison. Il sombre petit à petit dans une dépression qu'il réussira à surmonter jusqu'où ? C'est tout l'objet de ce roman qui nous plonge dans un univers qui nous ressemble, que nous pouvons parfaitement assimiler à notre propre condition, que nous pouvons transposer sur nous-mêmes. A travers ce personnage principal, l'auteur montre la descente aux enfers d'un homme qui a toujours été dans la lumière des projecteurs et dans la réussite de son art d'acteur ; même si l'espoir reste de mise, beaucoup de désillusions, de déceptions surgissent et sont autant d'obstacles à sa reconstruction. Roman qui dit la vérité sur le vieillissement qui coïncide souvent avec l'absence de reconnaissance sociale, la fin d'une aventure, une remise en questions.
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Alea jacta est
Simon Axler, un des plus grands acteurs de son temps, sait qu'il est fini.
Il n'arrive plus à jouer, la magie a disparu, son charisme est en berne.
Victoria, sa femme, stoïque un temps n'en peut plus, elle n'arrive plus à l'aider sans sombrer elle-même ; elle le quitte.
Simon demande à être interner dans un hôpital psychiatrique, il y restera seulement 26 jours.
Aucun des moyens mis en place, pendant son séjour, pour le sortir de son marasme ne lui donne la clef du pourquoi.
La cause de ce rabaissement reste mystérieuse.
Tout son vécu, toute son expérience ne servent à rien, il ne se représente plus sur scène, il n'a plus ce petit quelque chose qui lui servait de moteur.
La vision qu'il a de lui est déformée comme s'il était dans une attraction de foire, ce tunnel qui déforme l'image à l'infini.
« En conséquence de quoi, même si depuis trente ans Axler avait élu domicile à deux heures de New-York, au milieu des arbres et des champs — c'est là qu'il vivait quand il n'était pas en tournée quelque part dans le monde —, il n'avait plus personne avec qui bavarder, prendre un repas, et encore moins partager un lit. Et à nouveau, la tentation du suicide lui venait, aussi fréquemment qu'avant son hospitalisation, il y avait maintenant un an. Tous les matins, quand il se réveillait face à ce vide, il se disait qu'il ne pouvait pas affronter une journée de plus, dépouillé de ses capacités, seul, sans travail, et en proie à une douleur permanente. »
Le génie de Philip Roth est de nous faire une narration en 3 actes, le premier montre la dégringolade, le deuxième un regain de vie, Simon rencontre Pegeen, la fille de ses amis de longue date, qui avait fait son coming out, elle s'est déclarée lesbienne, mais a de gros problèmes avec sa compagne et devient la maîtresse de Simon. Il joue les pygmalions avec beaucoup de bienveillance et d'amour. Oui, mais…
Et c'est dans ce deuxième acte que l'auteur nous fait un pas chassé littéraire, cette suite de pas précédent le grand saut. C'est brillant.
Comme au théâtre Philip Roth nous entraîne dans un jeu de rôle ou de dupes, nous parlant du désir (la vie chevillée au corps) et de la vieillesse.
Cette méditation sur la vieillesse, la mort et la sexualité est récurrente dans ses romans, mais elle n'a jamais le même visage, ni la même intonation. C'est éblouissant de lucidité et d'humour caustique.
Un grand livre, et comme toujours ce plaisir inépuisable de lire et relire cet écrivain exceptionnel.
©Chantal Lafon


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Après avoir lu et apprécié La tâche, j'ai retrouvé de points communs dans ce très court roman : un homme vieillissant qui sort avec une femme plus jeune que lui… Je pensais lire un roman sur un acteur qui se met à douter de son talent et donc de lui-même, il n'en a été question que dans le premier chapitre, rapidement évacué par l'arrivée de la jeune femme, dont on ne sait pas ce qu'elle trouve à son aîné de 20 ans et c'est là le vrai sujet : les autres acceptent-ils qu'un homme vieillissant sorte avec une femme qui a l'âge d'être sa fille ? Pas passionné par le regard et le jugement des autres, je n'ai pas été plus intéressé par la lecture. Même l'écriture m'a parue moins poussée que d'habitude chez Philip Roth, d'où l'impression d'avoir lu une sorte d'ébauche fournie à l'éditeur pour le faire patienter
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le rabaissement »est le 3ème opus après « Un homme » et « Indignation du « Cycle Némésis », cette série de courts romans.
Ce roman en 3 chapitres, on pourrait dire en 3 actes, raconte, un peu à la façon d'une pièce de théâtre, la 65 eme année d'un très grand et célèbre comédien Simon Axler.Il réalise qu'il a perdu son talent, qu'il est incapable de jouer. Il sent qu'il n'est plus rien. Pour se reconstruire ,il fait un séjour en hôpital psychiatrique pendant lequel il fait une rencontre marquante, et notamment on comprend comment un choc psychologique dans notre existence vient nous percuter, nous abimer et nous prédisposer à des pulsions de mort. (Suicide ou meurtre).
Durant son séjour en hôpital psychiatrique Il remonte à la surface pour tenter d'échapper au suicide mais à nouveau une main va l'enfoncer au fond. C'est ainsi que je comprends le titre le Rabaissement.
Le personnage est attachant. Grâce à l' écriture intelligente et sensible de Philipp Roth, on ressent la misère éprouvée par Axler, le besoin d'être aidé et secouru car il se sent en danger de mort. En conséquence de quoi probablement, il éprouvent des pulsions érotiques
Rappelons que ce roman fait partie du cycle Némésis, cette déesse grecque qui personnifie la vengeance contre les hommes, cherchant à échapper à leur destin.
elle châtie ceux qui vivent un excès de bonheur ou d'orgueil chez les mortels ( la mise aux nues et l'hybris du comédien) Elle est aussi la déesse de la pudeur … dans le roman il est question d'inceste et aussi de lubricité.

Surtout revenir en arrière après avoir lu un livre. p41-42 On trouve des passages qui, a posteriori, sont éclairants. Pauvre Axler!
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Simon Axler fut l'un des plus grands acteurs de sa génération, mais à soixante ans passés, il a perdu son talent, sa magie, sa confiance en lui, son estime de soi et son public. Quand il monte sur scène, il se sent incapable de jouer et n'en dort plus la nuit. Obsédé par le suicide, il décide de se faire interner dans un hôpital psychiatrique, ce qui renforce encore son impression d'échec et d'humiliation. de plus, son épouse en profite pour le quitter. A sa sortie de l'hôpital, son agent ne réussit pas à le convaincre de remonter sur les planches. Mais voici que Pegeen, une jeune femme de vingt-cinq ans sa cadette apparait dans sa vie. Elle est lesbienne, pourrait être sa fille, il devient son Pygmalion et la transforme. Elle lui inspire une passion érotique dévorante. Avec elle reviennent le désir, l'estime de soi, l'envie de reprendre sa carrière et même, pourquoi pas, celle d'avoir un enfant. Simon se nourrit d'illusions et se rêve une vie où tout va recommencer comme avant avec à ses côtés cette jeune femme qui a autant besoin de lui que lui d'elle, enfin le croit-il, car Pegeen aime les femmes et surtout elle reste sous l'emprise d'un père très possessif.
Ce roman est un drame qui se joue en trois actes. Il parle de la vieillesse, de la mort et de la sexualité qui seule est capable de rendre à un être vieillissant un semblant de vigueur.
C'est un roman fort, intense, surprenant et audacieux.
Ce fut pour moi une belle découverte de la plume de Philip Roth que je ne connaissais pas.
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L'édition Folio 2009 que j'ai lue s'ouvre sur le démentiel palmarès des prix littéraires nationaux et étrangers octroyés à Roth. J'y ai lu qu'il avait aussi reçu, entre autres distinctions honorifiques, la Légion d'honneur et qu'il était même déjà publié dans La Pléiade ! Ne lui manquait en somme que le Nobel…

J'étais consterné, car mes trois premières lectures de cet écrivain avaient été plus que fastidieuses : Portnoy m'était immédiatement tombé des mains et j'avais dû me forcer à terminer Patrimoine et Un Homme. Mon avis était que les livres de Roth sont prodigieusement ennuyeux à force de… platitude. À mes yeux, rien dans son écriture, ni dans le fond ni dans la forme, ne méritait mieux qu'un intérêt (très) indulgent et poli, et son incroyable succès, tout comme l'admiration dithyrambique qu'il pouvait susciter (François Busnel : « Trente-et-un livres dont vingt-huit chefs d'oeuvre ! »), me restaient inexplicables : ses livres n'apportaient aucune plus-value artistique à leur sujet, ils étaient de stériles procès-verbaux d'une réalité banale copiée-collée, de l'humain ils ne révélaient rien de plus que ce que la vie nous montre déjà. En forçant à peine le trait, plutôt que de lire Roth, mieux valait bavarder cinq minutes, de temps à autres, avec ses voisins, bien plus susceptibles, eux, de surprendre ou d'émouvoir… En parallèle, je lisais la biographie de l'auteur par Blake Bailey (900 pages !) et j'y découvrais un Roth à l'image de ses livres, même s'il « avait tout lu » (commentaire de Saul Bellow) : sans mystère, quelconque (très… Américain moyen ?). Mais on me disait que je n'avais pas lu ses meilleurs livres.

Si j'ai voulu lire le Rabaissement, c'est parce que j'en avais vu une adaptation cinématographique avec le formidable Al Pacino dans le rôle de Simon Axler, le personnage principal. le film m'a beaucoup plu et amusé, j'ai donc eu envie de lire le livre - non sans penser (chat échaudé…) que cette envie je la devais sans doute, pour l'essentiel, à Pacino.

Alors, cet avant-dernier livre de Roth (si je ne me trompe) ?... le thème est vaudevillesque, une farce tragi-comique : Simon Axler, un acteur de théâtre célèbre perd soudain et sans explication son talent, et du coup son travail, le jour où il ne joue plus d'instinct parce qu'il réalise qu'il est en train de jouer. À l'inverse, dans son quotidien il a constamment le sentiment d'être occupé à jouer un rôle auquel il ne comprend rien. Un sujet riche d'une multitude d'exploitations possibles et qui permet à Roth de questionner les arts dramatiques, le succès, la santé mentale et la folie, la vérité, le suicide, l'identité, le genre et l'orientation sexuelles, l'amour et le désir, etc.

C'est en lisant le Rabaissement, et parce que j'avais d'abord vu le film, que je pense être parvenu à mettre le doigt sur ce qui, pour moi, ne va pas chez Roth. Si le film m'a plu mais pas le livre (une fois de plus), cela signifie que Pacino, par son jeu, par son interprétation, apporte quelque chose qui manque cruellement dans le livre et qui donne envie de s'intéresser à Simon Axler. Or, pour interpréter il faut imaginer… C'est précisément là que, selon moi, le bât blesse chez Roth: il n'a pas d'imagination. Lui manque donc l'organe qui donne une vie et une profondeur aux êtres et aux choses. Roth écrit comme un greffier, il consigne le réel, se contente de le répéter et c'est au lecteur (cet autre acteur) d'enfiler les costumes vides pour faire tout le travail et qu'apparaisse enfin l'oeuvre.

Roth voulait écrire et être célèbre: mission accomplie! Mais la littérature y trouve-t-elle son compte?

End of the story !


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« Il avait perdu sa magie. L'élan n'était plus là. » Voici les premiers mots ce roman …. On pourrait presque penser que l'auteur parle de lui tant son opus manque de vie, tant on reste spectateur, en retrait, pas concerné par ce qui se passe, soupirant parfois devant tant de « nombrilisme ». le personnage principal en est exaspérant … « Je sais que je suis bon . » … Il le dit lui-même ; seul son égo remplit sa vie …
J'ai lu d'autres livres où des hommes sont mal, se posent des questions (entre autres le très bon « trente sixième dessous » de Pierre Daninos) mais là, il manque beaucoup d'ingrédients au récit de Philip Roth pour accrocher le lecteur car c'est là le principal problème.
Rien ne nous tient. Ce brave homme qui « fait des efforts pour écouter les autres » ne nous donne pas envie de le lire ….
Je me suis posée la question de savoir pourquoi ?
Était-ce le thème ? La construction du récit ? L'écriture ?
J'ai « ma » réponse car on est bien d'accord, tout ceci reste mon avis et seulement mon avis….
Le thème était intéressant, un homme qui a perdu la flamme qui le tient, le maintient, le fait vibrer devant, pour et par le public ….. Comment allait-il évoluer, s'en sortir, vivre, survivre, dépasser cet état de fait, accepter ses faiblesses, rebondir ou faire d'autres choix …
La construction, classique, de chapitres en chapitres ; assez linéaire, ne posait pas problème ….
Restait l'écriture … Ah, l'écriture …. le pouvoir, la force des mots, ceux qui vous parlent au coeur, ceux qui pèsent, angoissent, qui vous prennent aux tripes, ceux qui vous font rêver, qui allument des étoiles dans vos yeux, ceux qui vibrent ….
Tout est dit (si j'étais courageuse, je relirais ce livre pour compter le nombre de fois où il y a le verbe dire….) …. Pour moi il est là, le problème. Une écriture, ici (Roth a fait bien mieux), sans sel, sans relief, sans humour, sans émotion, sans sensation … Des dialogues creux, insipides …. Rien qui vous attire, qui vous retient …. Dommage …..

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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