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sur 351 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Simon Axler, 65 ans, était l'un des plus grands comédiens.

Acte I : Dispersés dans l'air léger
Etait, car aujourd'hui il a perdu de son assurance, il monte sur les planches la boule au ventre. D'un seul coup, il sombre dans la dépression, et sa vie entière bascule : sa femme le quitte, son public qui avait d'abord de la compassion finit par le lâcher, son agent tente de lui proposer un rôle mais qu'il ne se sent pas capable d'accepter.
Un cercle vicieux s'abat sur lui.

Acte II : La transformation
Après un séjour en hôpital psychiatrique, il se met au vert pour se soigner.
Il se rapproche de Pegeen, la fille d'un couple d'amis avec laquelle il va entretenir une relation assez spéciale.

Acte III : le dernier acte
Cette relation est quitte ou double : soit elle va le remettre sur pieds et lui faire reprendre goût à la vie, soit elle va l'achever.


Ce court roman en trois chapitres est comme une pièce de théâtre sur Simon.
Si le monde est un théâtre, la vie de Simon Axler est loin d'être un long fleuve tranquille.
Philip Roth a su décrire ce moment où tout bascule, cette situation qui peut arriver à n'importe qui, peu importe son âge, sa situation financière ou professionnelle. Il suffit d'un évènement pour provoquer un effet papillon et faire basculer tous les autres aspects de notre vie dans le bon ou dans le mauvais sens.
Je découvre Philip Roth avec ce livre et c'est une belle surprise.

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Ma riche bibliothèque comporte presque toute l'oeuvre de Philip Roth. Pourtant, le rabaissement est seulement le 3ème roman que je lis de lui, après Un homme et La bête qui meurt, seul critiqué à ce jour. Autant dire que pour l'instant, je m'en tiens à sa dernière période, les cinq, six romans, courts, qui marquent la vieillesse de l'écrivain.

Simon Axler est un immense acteur de la scène théâtrale classique new-yorkaise, il a joué dans les plus grandes pièces du répertoire. Mais un jour, il se sent vide, fini, incapable de jouer, sans compter que sa colonne vertébrale le fait souffrir. Il va tellement mal qu'il est quitté par sa femme et se fait interner en hôpital psychiatrique durant quelques mois, où il rencontre une femme fluette, Sybil van Buren, avec laquelle il sympathise. Elle a flanché psychologiquement en surprenant son mari à tripoter leur petite fille. Elle s'est juré de le tuer, ou le faire tuer, proposant même à Simon de le faire. Plus tard, Simon apprendra par les journaux qu'elle a finalement bien assassiné son mari.

En sortant, il entame une relation avec Pegeen, la fille d'un couple d'amis de longue date également acteurs de théâtre, de moindre renommée que lui. Il l'a connue enfant, elle a 40 ans, il en a vingt-cinq de plus. Lesbienne, elle a été plaquée par son amie qui a préféré devenir un beau moustachu. Son orientation sexuelle n'a déjà pas été facile à accepter pour ses parents, elle tait d'abord sa relation avec leur vieil ami…mais la femme de Simon vend la mèche. Pegeen va choisir l'explication avec ses parents, et en rend compte à Simon dans des termes probablement édulcorés.

Simon fait bonne figure, mais ne peut s'empêcher de penser que Pegeen, dont il se targue d'avoir changé la sexualité, est bien trop proche de ses parents, qu'ils doivent lui avoir fait part de leur réprobation à ce qu'elle sorte avec Simon. Ils doivent éprouver un mélange de jalousie envers celui qui leur était supérieur et de méchant dédain envers ce vieux croulant au mental fragile qu'il est devenu…

Simon s'attache, leur sexualité a l'air bien rôdée, lorsqu'ils prennent plaisir à ce qu'elle le chevauche, lui perclus de douleurs dorsales ayant du mal à faire autrement. Mais un jour, ils vont croiser dans un bar Tracy, et Simon incite Pegeen à s'embarquer dans un trio sexuel…

Dans cette ambiance, Simon rêve d'un nouveau départ, un enfant avec Pegeen…C'est l'euphorie dans sa tête, il est près à assumer le risque d'un enfant à cet âge…mais il va tomber de très haut quelques jours plus tard, et convoquera le souvenir de cette femme fluette et pourtant si déterminée, Sybil, pour trouver la force en lui d'accomplir ce qui doit l'être.

Le rabaissement est sans doute moins riche en réflexions sur la vie, la vieillesse et les coups du sort que La bête qui meurt, il manque parfois d'un peu de hauteur de vue. En outre, l'environnement de la relation Simon-Pegeen est trop corsé : la séduction de la fille du couple d'amis, 25 ans de moins que lui, alors qu'elle était lesbienne, elle-même qui s'est vu larguée par sa copine qui devient transgenre, fallait-il aller chercher tout cela ?!
Pourtant, on ne peut s'empêcher d'admirer Roth pour sa manière de s'immerger dans les tourments psychologiques de ses personnages masculins qui souffrent de perdre peu à peu, et irrémédiablement, ce qui mène les hommes depuis la nuit des temps, leur virilité sexuelle.

Le corps s'abîme, et le mental en souffre, surtout quand l'ego s'en mêle. Car ses personnages masculins centraux sont toujours des hommes de la bonne société, artistique, du monde des affaires, etc…Pour eux, hommes de pouvoir, pouvoir de séduction, c'est encore plus dur à vivre. C'est toute la complexité des relations entre gens de la bourgeoisie, les non-dits, les comportements parasités par le jeu social, les logiques de classe, qui sont à l'oeuvre.

Roth s'incarne dans son personnage masculin, qui a 66 ans au terme du roman…comme lui. Cela sent le vécu, en direct, et c'est pour cela que ça sonne tellement vrai…Au-delà de cette limite, votre ticket n'est plus valable, avait dit un certain Romain Gary.

Dès lors, le vieil homme se raccroche parfois comme il peut à la vie, dans un accès d'enthousiasme factice et irréfléchi, il croit qu'il pourra jouer l'éternel retour…il peut crier, amer, à l'injustice, au complot, c'est peine perdue : on ne l'attend plus, les femmes, les autres, le public…sauf la mort, toujours vainqueur à la fin.
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Dans ce roman « Le rabaissement », Philip Roth nous raconte l'histoire d'un acteur célèbre qui, à l'âge de soixante ans passés, pense que sa carrière est terminée : il n'est plus à l'aise sur scène, son jeu d'acteur ne fonctionne plus. Sa femme l'a quitté, son agent est impuissant à lui faire entendre raison. Il sombre petit à petit dans une dépression qu'il réussira à surmonter jusqu'où ? C'est tout l'objet de ce roman qui nous plonge dans un univers qui nous ressemble, que nous pouvons parfaitement assimiler à notre propre condition, que nous pouvons transposer sur nous-mêmes. A travers ce personnage principal, l'auteur montre la descente aux enfers d'un homme qui a toujours été dans la lumière des projecteurs et dans la réussite de son art d'acteur ; même si l'espoir reste de mise, beaucoup de désillusions, de déceptions surgissent et sont autant d'obstacles à sa reconstruction. Roman qui dit la vérité sur le vieillissement qui coïncide souvent avec l'absence de reconnaissance sociale, la fin d'une aventure, une remise en questions.
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le rabaissement »est le 3ème opus après « Un homme » et « Indignation du « Cycle Némésis », cette série de courts romans.
Ce roman en 3 chapitres, on pourrait dire en 3 actes, raconte, un peu à la façon d'une pièce de théâtre, la 65 eme année d'un très grand et célèbre comédien Simon Axler.Il réalise qu'il a perdu son talent, qu'il est incapable de jouer. Il sent qu'il n'est plus rien. Pour se reconstruire ,il fait un séjour en hôpital psychiatrique pendant lequel il fait une rencontre marquante, et notamment on comprend comment un choc psychologique dans notre existence vient nous percuter, nous abimer et nous prédisposer à des pulsions de mort. (Suicide ou meurtre).
Durant son séjour en hôpital psychiatrique Il remonte à la surface pour tenter d'échapper au suicide mais à nouveau une main va l'enfoncer au fond. C'est ainsi que je comprends le titre le Rabaissement.
Le personnage est attachant. Grâce à l' écriture intelligente et sensible de Philipp Roth, on ressent la misère éprouvée par Axler, le besoin d'être aidé et secouru car il se sent en danger de mort. En conséquence de quoi probablement, il éprouvent des pulsions érotiques
Rappelons que ce roman fait partie du cycle Némésis, cette déesse grecque qui personnifie la vengeance contre les hommes, cherchant à échapper à leur destin.
elle châtie ceux qui vivent un excès de bonheur ou d'orgueil chez les mortels ( la mise aux nues et l'hybris du comédien) Elle est aussi la déesse de la pudeur … dans le roman il est question d'inceste et aussi de lubricité.

Surtout revenir en arrière après avoir lu un livre. p41-42 On trouve des passages qui, a posteriori, sont éclairants. Pauvre Axler!
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LE RABAISSEMENT de PHILIP ROTH

Un acteur célèbre à la soixantaine passée subitement ne réussit plus à jouer. Roth explore la vieillesse la sexualité ( la seule peut être à même de le sortir de sa situation) la mort. Vision sans concession de l'homme face à sa déchéance. Brillant Exercice et Roth comme tant d'autres écrivains avant lui mais plus brillamment fait l'inventaire de ce qui ne fonctionne plus.
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"Le rabaissement", est le livre, avec lequel je découvre Philip Roth. C'est un texte qui dépeint, de manière crue et réaliste, la chute d'un homme. le texte est créateur de questionnements intéressants-tels que, par exemple, l'origine du talent d'un artiste. La psychologie des personnages, est plutôt fine ; ils ont tous une histoire solide et une personnalité complexe. Leur point commun, est d'être dominés par leurs pulsions.
Les premières pages du texte, sont particulièrement réussies ; je trouve qu'elles introduisent avec maestria, ce roman, en évoquant, dès le début, les difficultés de notre héros, introduisant son personnage, à la perfection. Elles donnent très envie de découvrir la suite et créent tout de suite des questionnements.
A mon sens, le roman est donc, dans l'ensemble, une assez belle réussite, un roman que j'ai eu de l'intérêt à découvrir, un assez bon roman.
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L'écriture de Roth est précise et agréable : au service d'une histoire de déclin d'un acteur célèbre, cela donne un récit poignant , direct, fort dans lequel il n'est pas forcément compliqué de se retrouver ( pour ceux pour qui les années commencent à s'accumuler!) ....belle réflexion sur le suicide.
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"La vieillesse est un naufrage", Simon Axler, sexagénaire, acteur interprète exceptionnel des héros shakespeariens et tchekhoviens sait qu'il est fini. Il se sent incapable de remonter sur scène, conscient qu'il s'agit là d'une rupture définitive, bien plus profonde qu'une dépression passagère, qu'une période de doute telle qu'il en a connu dans le passé.
Non, cette fois il est mort, socialement, professionnellement, émotionnellement.
Contre toute attente, il rencontre Pegee, de vingt-cinq ans sa cadette, fille d'un couple de ses amis, lesbienne quittée par sa compagne et s'installe en couple malgré les risques qu'il pressent. Une relation érotique s'installe mais Simon, lucide, sait, sent que cette relation pourrait l'entraîner dans des abîmes encore plus profonds.
Roman sur le sexe, la vieillesse, la mort, vus d'un angle masculin, une sorte de tragédie grecque dont on connaît dès le départ la fin funeste, un humour désespéré, un personnage complexe gonflé d'orgueil et traversé de doutes.
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Pas facile de trouver des ouvrages de Roth à la médiathèque. Depuis son décès en mai dernier, il faut croire que ses livres s'arrachent. J'ai pris le dernier qui restait car ça faisait un bout de temps que je m'étais mis en tête de le lire mais je ne comptais pas commencer par celui-ci. Tant pis.

Tout de suite le verbe de Roth est accrocheur, il décrit très facilement l'homme dans sa complexité. c'est assez déconcertant, la plume est souple mais puissante, il sait capter l'attention et maintenir le lecteur dans le courant de ses mots.
Il nous conte l'histoire d'Axler, un acteur de soixante cinq ans en perte de vitesse, qui se voit déposséder en un rien de temps de son talent par on ne sait quel sortilège et qui va s'enfoncer dans une profonde déprime. Puis il croise le chemin de Pegee, la fille d'amis de longue date. Elle est jeune, elle est lesbienne... au début de leur rencontre.
Cette femme l'entraine dans la folie amoureuse, avec le sentiment permanent que ce bonheur ne pourra pas perdurer il se bat pour préserver leur relation et vit avec elle en quelques mois ce qui pourrait lui sembler une vie entière. Cette jeune femme excentrique et passionnée sera tour à tour son remède et son poison.
L'espoir désespéré, l'amour passionnel, l'illusion du bonheur, tout cela peut se jouer sur le dernier acte d'une vie déjà trop remplie.
Capté par l'écriture de Roth, je sais dors et déjà que ce ne sera pas le dernier de ses livres que j'aurai entre les mains.
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Célèbre comédien, Simon Axler, 65 ans, ne parvient plus à jouer depuis qu'il a perdu confiance en lui, incapable de se souvenir de ses textes ; il sombre dans la dépression au point de songer au suicide. Son incapacité soudaine à jouer un rôle est évoquée dès la première ligne par Philip Roth : « Il avait perdu sa magie". Sa magie, c'est-à-dire son inspiration, son talent, sa présence, sa capacité de jouer juste… Axler, n'arrive plus à croire en ses rôles, en lui-même, en la vie qui s'en va. Ne plus pouvoir jouer, c'est pour lui ne plus pouvoir vivre, aussi tombe-t-il dans la dépression. Le public l'oublie et son épouse le quitte. Livré à lui-même, il sombre rapidement et seul l'asile psychiatrique où il décide de se faire interner plusieurs semaines lui évite le suicide.

Ce séjour en hôpital et un divorce plus tard, voici Simon Axler retiré seul à la campagne, jusqu'au jour où débarque Pegeen, bien plus jeune que lui, fille d'un couple de ses amis, et qui cherche elle aussi à se reconstruire. L'arrivée de Pegeen réveille Axler et le ramène à la vie en lui apportant comme cadeau la lumière qui s'était éteinte. Celle-ci va lui inspirer une passion érotique et l'entrainer dans une expérience humaine nouvelle pour lui. La création artistique est révolue pour Axler, mais celui-ci se tourne vers une autre forme de création en transformant Pegeen. Toutefois, très vite leur relation va semer le chaos et le départ de Pegeen va précipiter la fin de Axler qui n'a plus rien pour se raccrocher à la vie.

Comme toujours le style de Roth, qui cherche à nous emmener au bout du chemin, est bien construit, plaisant et clair. Philip Roth décrit les conséquences de la marche du temps et les tourments dus au vieillissement. On retrouve les thèmes qui lui sont chers et qui semblent devenir ses préoccupations majeures : la solitude, le regard implacable sur nos illusions, le sexe, la difficulté liée à nos passions, la vieillesse, la mort. Cette fois, cependant, ses personnages ne suscitent ni empathie ni véritable émotion chez le lecteur.

Tout comme son héros, Philip Roth semble avoir un peu perdu de sa magie mais comme l'a écrit Shakespeare : La vie n'est qu'un théâtre et chacun y joue son rôle.
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