Il peut sembler paradoxal de mettre 4 étoiles à un livre que j'ai eu tant de mal à terminer, dont j'ai accéléré la lecture en ne lisant qu'une ligne sur deux, en sautant un paragraphe par ci, une page par là, non pas par délectation, mais pour en finir, enfin, de ces interminables phrases -comme celle-ci-, de ce monologue à 400 mots/minute (certes emprunt d'auto-dérision corrosive, de tendresse cruelle, de références culturelles bien senties et autres caractéristiques qui font de ce livre -et de son style- une oeuvre magistralement non datée, même 50 ans après), de ce vidage de sac en forme de règlement de compte contre la communauté juive américaine, et enfin - mais surtout- de ce nombrilisme "shlongien" qui a réussi à me faire croire, une fois ou deux, que moi-même j'avais un pénis tellement le ressenti étais vivace (et non, j'ai vérifié, je suis bien pourvue d'une touffe et d'une paire de seins que je suis sure Alex Portnoy aurait adoré tripoter).
Rien à dire, c'est magistralement écrit, et pourtant ce livre m'a gonflé, comme un gars prétentieux qui s'écoute parler, aussi brillantes soient les choses qu'il a à dire et la façon dont il les dit. J'ai également commencé
La Tâche, du même auteur, j'ai décroché après 200 pages. Les digressions perpétuelles, le rythme effréné des mots et la longueur des phrases... tout me fatigue. Il me fallait absolument découvrir
Philip Roth, c'est fait, et je l'adore, mais il m'épuise.