AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Christophe Claro (Traducteur)
EAN : 9782266163200
588 pages
Pocket (15/02/2007)
3.99/5   110 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur
Los Angeles, 1991. Maximilien Ophuls, ex-ambassadeur des Etats-Unis en Inde, devenu chef de la lutte antiterroriste en Amérique, est égorgé devant le domicile de sa fille illégitime India. Il a été tué par un mystérieux Cachemiri, Shalimar le clown, son chauffeur. Tout semble indiquer un acte politique, mais il s'agit d'un crime passionnel d'une nature très spéciale... Voici l'histoire d'un amour qui connaît une fin tragique : celle ... >Voir plus
Que lire après Shalimar le clownVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,99

sur 110 notes
5
4 avis
4
5 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis
Je découvre avec délice Salman Rushdie et son réalisme magique.
Dans un récit inclassable l'auteur talentueux mêle légendes, fables anciennes et histoire d'amour dans une langue pleine de modernité. La guerre du Cachemire en fond de toile lui permet d'émettre ses opinions sur la situation du monde dans les années 60.

C'est une brillantissime dissection d'un monde globalisé au bord des troubles politiques, moraux et religieux. L'ensemble est parsemé d'humour noir, toujours un peu provocant et à la fois grave et narrativement audacieux.

Ce roman choral dense est composé avec intelligence, même s'il raconte une histoire d'amour tragique et de vengeance, il se veut poétique, volontiers surréaliste, s'appuyant sur le désenchantement d'un monde disparu.

L'écriture de Salman Rushdie est l'un de ces envoûtements d'une humanité absolue,
qui repousse la naïveté et élargit toujours notre vision des choses.


Commenter  J’apprécie          660
Avec ce roman, Salman Rushdie nous plonge dans un tourbillon extrêmement maîtrisé de personnages, d'aventures et d'intrigues. En enracinant son récit dans les contes, les légendes et les somptueux paysages du Cachemire, cette région âprement disputée entre le Pakistan et l'Inde depuis 70 ans, l'auteur nous parle d'amour et de haine, de terrorisme et de résistance, d'incroyables beautés et d'horreurs ignobles, d'aventures cocasses et d'événements tragiques... Si l'histoire s'étale sur toute la seconde moitié du vingtième siècle, la trame reste très serrée autour d'un quatuor de personnages : on apprend (des conflits géopolitiques peu médiatisés), on comprend (les ramifications du terrorisme international), bref on a l'impression de devenir intelligent tout en voulant découvrir les ressorts romanesques de cette belle et tragique histoire d'amour aux épices indiennes, aux accents californiens mais avec une petite touche gustative française...
Commenter  J’apprécie          100
Fermer le livre pour la dernière fois c'est l'impression d'avoir fait un très long voyage, aux multiples destinations, aux multiples époques, aux multiples couleurs. La France sous l'Occupation, tragique fin des parents de Max Ophus "le héros de la Résistance"; le Cachemire depuis la génération des grands-parents de Shalimar et Boonyi jusqu'au massacre, terre de traditions festives et colorées, de paix entre bouddhistes et musulmans bientôt anéantie. Les USA de nos jours où Shalimar tente de mener son implacable vengeance, sous les feux des médias.
Terrorisme, islamisme et fanatisme, guerre et occupation, amour mêlé de haine, traditions et beauté du Cachemire, les récits se suivent dans des parties bien distinctes "India", "Boonyi", Max", Shalimar le clown" et en dernier "Kashmira" où tous les personnages se mêlent intimement.
Riche, dense, un peu comme un dessin au hénné sur une main qui fleurit et grandit en tous sens mais dont le résultat est parfaitement maîtrisé. Par contraste avec une fin qui perd en baroque, tendue et brutale comme un coup.
Il y a eu des pages qui m'ont semblé rébarbatives sur des attentats, des enjeux politiques, avec un peu trop d'explications, un peu trop de noms que je ne retenais pas et qui me perdaient. Au final, ces pages me touchent, je les met sur le compte de la sincérité de l'écrivain, son envie de ne pas oublier, de nommer, de rendre hommage comme le rappelle l'entête que je remarque maintenant "En souvenir affectueux de mes grands-parents cachemiriens".
Il évite les situations attendues, les poncifs; même le général des forces armées indiennes a eu son lot de souffrances (à l'image du personnage nazi dans "la mort est mon métier" de Robert Merle): faible et introverti, il n'a que la brutalité comme repère. Shalimar qui commence à nous émerveiller par ses talents d'acrobate, la force de son amour a lui aussi ses failles.
Un hommage à la beauté saccagée, aux grandeurs et failles des hommes.
Commenter  J’apprécie          50
A noter : j'ai lu le roman en anglais

Shalimar le clown est un roman écrit par Salman Rushdie dans les années 2000, avec quatre personnages principaux et une intrigue située dans trois différents continents. Comme plupart des romans de Rushdie, il y a l'histoire d'une famille avec la politique des lieux concernés en arrière-plan.

A venir dans l'intrigue, un ancien diplomate d'Etats-Unis est tué par son chauffeur. L'histoire ensuite remonte dans le temps, au Cachemire, et met en scène une jeune fille rurale hindou, Boonyi, qui est amoureuse d'Abdullah Noman, un musulman cachemiri qui fait des numéros de funambule dans le village. Malgré leurs différences religieuses, les anciens du village sont favorables à leur mariage, ce qui permettrait également d'affirmer qu'ils sont Cachemiris avant leurs identités religieuses.

Dans l'autre côté, il y a un homme ambitieux à Strasbourg – Maximilian Ophuls. Son tact et ses talents de séducteur font de lui un atout précieux pour la résistance française contre le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, il part aux États-Unis et est affecté en Inde en tant qu'ambassadeur. C'est là que commence l'histoire d'amour de Max avec le Cachemire.

L'histoire a quatre personnages principaux et chacun d'entre eux a un segment qui porte son nom. Les quatre sont Max, India (la fille de Max), Boonyi et le personnage principal, Shalimar le Clown. Cette histoire se déplace à travers les époques et, comme les autres romans de Rushdie, elle comporte de nombreux personnages complexes, dont certains sont basés en Occident et ont des liens avec l'Asie du Sud. L'auteur joue souvent sur le fait que les gens ont des identités multiples et agissent en conséquence - par exemple, Max - un Français d'une région qui a souvent basculé entre la France et l'Allemagne, avec une femme britannique, et qui deviendra plus tard un diplomate américain.

Le changement politique et la radicalisation qui ont eu lieu au Cachemire ont été bien mis en évidence par l'auteur - où une culture qui encourageait les mariages interreligieux et participait à des événements sociaux ensemble, indépendamment de la religion, a été entraînée dans la violence et finalement vers la catastrophe. L'effet du conflit sur les civils est bien mis en évidence, qu'il s'agisse des atrocités commises par les extrémistes musulmans ou par l'armée indienne.

Un personnage tout aussi intéressant était le personnage titre - Shalimar le clown, qui se contentait de rester dans le village et qui était tombé amoureux de Boonyi, qui avait de plus grandes ambitions et ne voulait pas être « coincé » au même endroit et cherchait une occasion de partir. Cependant, le segment avec Shalimar et Boonyi était un peu long - avec trop de personnages introduits et au-delà d'un certain point, il devenait difficile de les suivre, surtout si l'on considère qu'ils étaient importants dans les phases suivantes.

L'auteur étant lui-même athée, il n'a pas hésité à faire ressortir les absurdités de la religion, avec un peu d'humour noir lorsqu'un groupe de femmes musulmanes apaise une foule extrémiste en utilisant les limites religieuses des hommes.

Sans gâcher votre plaisir, je dirais que je n'ai pas été satisfaite de la fin du livre. Ce n'était pas particulièrement mauvais, mais compte tenu de la façon dont l'histoire se déroulait, ce n'était pas tout à fait ce que j'attendais.

D'un point de vue personnel, cette histoire m'a beaucoup touchée, étant donné que j'ai vécu la majeure partie de ma vie en Inde et une grande partie en France (ma résidence actuelle), et que tous les personnages principaux sont originaires de ces endroits, et que j'ai vraiment apprécié la description de la ville de Strasbourg, autant que ma visite de la ville. Donc, si vous pouviez vous identifier aux thèmes sous-jacents, vous pourriez l'apprécier davantage, mais quoi qu'il en soit, c'est une excellente lecture.

En conclusion, on pourrait classer cette histoire dans la catégorie des clichés sur l'amour, l'ambition, la jalousie et la vengeance, mais ce qui la rend spéciale, c'est la narration et les thèmes subtils qui se cachent en arrière-plan. Si vous avez apprécié d'autres oeuvres de Rushdie, ce livre sera également une lecture agréable - je ne le placerais pas tout à fait au niveau des Enfants de minuit ou des Versets sataniques, mais un cran en dessous et sur cette note, j'attribuerais à ce livre une note de 3,5 sur cinq.
Lien : https://lastute.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          00
Un des meilleurs livres que j'ai pu lire en 2012. En plus avec les événements de ces dernières semaines, cela crée une résonance toute particulière.

Une histoire dans L Histoire ou comment décrire le déchirement du Cachemire à travers 4 récits de vie entrelacées. Une écriture puissante qui m'a émue, un style à la fois exotique mais aussi très évocateur.

Shalimar : l'ado, homme, qui fut un clown, un amant, un mari, un fils, un meurtrier.

Boonyi: L'ado, la femme qui fut amante, traitresse, trahie, mère, fille, fantôme....

Max: qui fut fils, résistant, mari, diplomate, traitre, père

Hindi qui fut la fille et qui part à la découverte de cette histoire à la mort de son père

J'ai aimé découvrir le Cachemire, ses villages et ses personnages, ses rituels, ses traditions.

Quelques lourdeurs... Une fin improbable peut être de trop mais sinon un livre à lire.

En ce qui me concerne j'ai beaucoup aimé car ce livre m'a permit de mieux comprendre certaines choses. le rôle de la religion, l'ambiguïté des US tout cela se retrouve dans ce roman qui m'a donné envie de lire d'autres livres de Salman Rushdie que je ne connaissais que de nom. Je lirai sans doute les enfants de Minuit bientôt.

C'est ce que j'aime dans les romans. Ils vous font voyager, découvrir de nouveaux univers tout en vous apprenant.
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
incipit :
A vingt-quatre ans, la fille de l'ambassadeur dormait mal pendant les nuits chaudes et sans surprise. Elle se réveillait souvent et, même quand elle finissait par trouver le sommeil, son corps ne connaissait guère de repos, il s'agittait violemment dans tous les sens comme s'il cherchait à se libérer de terribles et invisibles menottes. Elle poussait parfois des cris apeurés dans une langue qu'elle ignorait. C'est ce que lui avaient confié, gênés, certains hommes. Ils étaient peu nombreux à avoir eu le droit d'être là pendant qu'elle dormait. Les détails étaient donc vagues, faute de recoupements suffisants ; toutefois, un indice émergeait. Selon un témoin, elle émettait des sons gutturaux ponctués de mouvements de glotte comme si elle parlait l'arabe. L'arabe des Mille et une nuits, songeait-elle, la langue rêvée de Shéhérazade.
Commenter  J’apprécie          140
La vie nous est donnée mais nous devons accepter son mystère et nous devons nous réjouir de ce que peuvent saisir l’œil, la mémoire l’esprit. Tel était son credo. J’ai moi-même consacré ma vie à des activités financières, à me salir les mains avec de l’argent, et ce n’est que maintenant qu’il est parti que je puis rester dans son jardin et l’écouter parler.
Commenter  J’apprécie          190
Endurci par la bataille, il n'avait pas besoin de se demander à quoi pouvait ressembler le meurtre. A un coin de rue devant un parking, quelque part en Afrique du Nord, un agent du FIS avait donné quelques dinars à un vendeur de cigarette pour qu'il lui laisse son plateau et s'absente pendant une heure. Shahalimar le clown était rasé de près et portait des vêtements occidentaux (....) Le jeune Zahir avait traduit ce que disait le barbu. L'homme qu'il allait tuer était un impie, un écrivain blasphémant Dieu, qui parlait français et avait vendu son âme à l'Occident.
Commenter  J’apprécie          10
Il ne chercha pas d'assistance médicale car un diagnostic psychiatrique, même bénin, aurait certainement suffi à lui valoir le retrait de ses responsabilités. Il voulait rentrer chez lui en héros, pas en barjot. Car alors il n'y aurait pas de filles de rêve. Et la mémoire n'était pas la folie n'est-ce pas, même quand les souvenirs du passé s'entassaient à tel point que vous aviez peur que les dossiers d'hier se voient dans le blanc de vos yeux. La mémoire était un don. Elle était positive. C'était une ressource professionnelle.
Commenter  J’apprécie          00
Fin août - c'était un vendredi- ,le mollah d'acier monta dans son inquiétante chaire et fit sa propre déclaration de guerre.
"Il y a l'ennemi du dehors, déclara-t-il de sa voix froide et rouillée, et puis il y a l'ennemi qui se cache parmi nous."
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Salman Rushdie (85) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Salman Rushdie
« Il était essentiel que j'écrive ce livre : une manière d'accueillir ce qui est arrivé, et de répondre à la violence par l'art. »
Pour la première fois, Salman Rushdie s'exprime sans concession sur l'attaque au couteau dont il a été victime le 12 août 2022 aux États-Unis, plus de trente ans après la fatwa prononcée contre lui. le romancier lève le voile sur la longue et douloureuse traversée pour se reconstruire après un acte d'une telle violence ; jusqu'au miracle d'une seconde chance.
Pour accompagner la parution de ce livre inédit, Salman Rushdie a accordé à La Nouvelle Revue Française un entretien exclusif. Nous vous invitons à le découvrir dans son intégralité en librairie ou en version numérique sur notre site.
Découvrez l'entretien https://www.lanrf.fr/products/il-etait-une-fois-entretien
+ Lire la suite
autres livres classés : indeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (258) Voir plus



Quiz Voir plus

Le textile en s'amusant

Savez-vous quelle est la plus ancienne fibre textile dérivée du pétrole ? Indice : cette matière a rapidement pris sa place dans l'histoire du vêtement féminin.

le nylon
le feutre
le ramie

10 questions
149 lecteurs ont répondu
Thèmes : textile , Textiles et tissus , industrie , plantations de coton , culture générale , vêtements , habillement , détente , maillot de bain , laine , humour , Chanvre , confection , Fibres textiles , laine , grande-bretagne , histoire , indeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..