AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782745907585
120 pages
Milan (16/10/2002)
3.06/5   8 notes
Résumé :
Ayant vu en Socrate un aristocrate de l'esprit, la démocratie antique le condamna à boire la ciguë. Aujourd'hui, c'est à moi, professeur de philosophie, de trinquer. L'âme empoisonnée, profitant d'une mise hors service psychiatrique, j'ai fait le point. Pourquoi m'étais-je orienté vers la philosophie ? Pourquoi avais-je eu le désir de l'enseigner ? Pourquoi m'était-il devenu impossible de le faire ? Autant de questions que je me suis posées entre hébétude et lucidit... >Voir plus
Que lire après Pensées d'un philosophe sous ProzacVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est le premier essai que j'ai lu de Frédéric Schiffter. Il se trouve que cet écrivain a également été mon professeur de philo, et j'aurais beaucoup de commentaires élogieux à faire sur ces cours, mais là n'est pas le propos!

En lisant ce livre assez personnel, puisqu'il y parle de son enfance, de la perte de son père à l'origine peut-être du regard cynique qu'il pose sur la vie, son mépris pour les gens qui affichent leur bonheur, bref en le lisant donc, j'ai été touchée par la pudique émotion qui se cache derrière ses propos faussement désinvoltes et ironiques.

J'ai toujours gardé en tête cette phrase qu'il avait adressé, un jour, face à nos questions sur la mort, à une classe de lycéens: "on devrait chaque matin être heureux d'être encore en vie, rien n'explique pourquoi notre coeur continue à battre au lieu de s'arrêter."
Commenter  J’apprécie          50

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
J'ai toujours trouvé discutable l'affirmation d'Aristote selon laquelle "tous les hommes ont, par nature, le désir de savoir". Prétendre que tous les hommes ressentent l'ignorance comme un manque auquel il leur faut mettre un terme, et cela, parce qu'elle provoquerait en eux une gêne ou une douleur, ne correspond à aucune réalité, car tout montre au contraire, que l'ignorance peut les combler.
Commenter  J’apprécie          50
A mesure que je tentais d'y voir un peu clair dans ma confusion médicamenteuse, ce n'était pas tant la vanité de mon métier qui me devenait évidente - vanité au sens où, dévalorisée par le lycée, la philosophie ne valait plus la peine d'être enseignée - que l'absurdité à vouloir enseigner un savoir, dès lors qu'il ne répondait chez les élèves eux-mêmes à aucun désir authentique d'y goûter.
Commenter  J’apprécie          50
Mais je tiendrais aussi pour moi que le refus de lire de la part du lycéen moyen ne serait pas revendiqué avec une telle impudence, si ses parents, sous prétexte d'être accaparés par le négoce, ne lui donnaient pas l'exemple de leur complète négligence littéraire - négligence montrant à l'évidence deux choses : l'une que le negotium vise en premier lieu la négation de la lecture comme loisir suprême, sens même du verbe neg-ligere ; et l'autre, pour continuer à étaler mon maigre latin, que, de ne pas parler à son enfant avec le souci des mots, celui-ci restera en effet un infans, soit un humanoïde englué dans son babil juvénile et condamné à ne pas pouvoir lire au-dedans du monde.
Commenter  J’apprécie          20
Chaque soir, quand mon fils dort, je m'attarde au spectacle de cette vie si fragile et, en l'embrassant, je me dis que c'est peut-être la dernière fois.
Commenter  J’apprécie          40
D'où il appert clairement que l'illettrisme n'est pas un effet accidentel et marginal qui se produirait dans le néo-lycée suite à je ne sais quel dysfonctionnement, mais qu'il est bel et bien le but essentiel que lui fixe la société du négoce.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Frédéric Schiffter (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Schiffter
« Les gens sérieux friands de spéculations philosophiques jugent les aphoristes navrants parce qu'ils y voient des flemmards. Ils n'ont pas tort. La flemme est le ressort de ces penseurs primesautiers qui, fatigués à l'avance de se lancer dans des démonstrations, privilégient un style lapidaire et se reposent sur l'esprit de finesse de leurs lecteurs. Qu'on ne compte pas sur eux pour faire le travail tout seuls. […] Je ne connais pas personnellement Blaise Lesire, alias le Marquis de l'Orée, mais je crois pouvoir affirmer sans grand risque de me tromper que c'est dans son lit qu'il couche sur le papier ses « inscriptions » pendant qu'une amazone somnole à ses côtés, ou bien étendu sur l'herbe pendant que ses amies les chèvres, mutines disciples de Montaigne, laissent leurs pensées aller à sauts et à gambades. Il n'y a qu'un fervent praticien de l'écriture en état d'attention flottante pour réveiller son lecteur en le régalant de remarques lucides. […] » (Frédéric Schiffter)
« Ce devrait être un livre d'où surgiraient des ruisseaux, de la fumée, des calvaires, des musiques de foire, des caravanes pliantes, toutes sortes de lumières et d'horreurs. Ce devrait être un livre plein de vertiges, de femmes nues, de fausses ingénues, de trucs foireux et de ravissantes jeunes tueuses. Ce devrait être un livre que l'on pourrait ouvrir à n'importe quelle page, pour le reprendre ensuite des années plus tard. Ce devrait être un livre paresseux comme un miroir, les odeurs en plus. Ce devrait être la fin de l'homme, espérant le commencement de l'humanité sans jamais y croire vraiment. » (157, Marquis de l'Orée)
« La vieillesse m'apporte un seul et unique avantage : les voix qui me harcelaient en parlant haut et fort se sont peu à peu éloignées. Quant à celle qui persiste, la plus entêtée, je garde espoir de l'anéantir en la couchant sur quelques pages. En refermant rapidement cet opuscule navrant, j'espère atteindre ce plaisir inexprimable d'enfin réussir à écraser l'ennemi. » (1304, Marquis de l'Orée)
0:00 - 125. 0:10 - 174. 0:21 - 208. 0:34 - 209. 0:48 - 347. 0:59 - 386. 1:22 - 421. 1:36 - 610. 1:53 - 627. 2:35 - 958. 2:49 - 1022. 3:03 - 1114. 3:12 - 1124. 3:25 - 1152. 3:40 - 1267. 3:53 - 1286. 4:09 - 1389. 4:20 - 1405. 4:38 - 1501. 4:49 - 1670. 5:03 - 1702. 5:14 - 1858. 5:33 - Générique
Référence bibliographique : Blaise Lesire, Opuscule Navrant, Édition numérisée par l'auteur.
Bande sonore originale : Mini Vandals - Vespers on the Shore Vespers on the Shore by Mini Vandals is licensed under a CC-BY attribution license.
Site : https://www.youtube.com/channel/UCTdSDPjB1kle7puRKAuHP_g/videos
#BlaiseLesire #OpusculeNavrant #Aphorismes
+ Lire la suite
>Histoire, géographie, sciences auxiliaires de l'histoire>Biographie générale et généalogie>Philosophes et psychologues : biographies (91)
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (23) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
440 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}