AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Rose Labourie (Traducteur)
EAN : 9782072917912
153 pages
Gallimard (06/07/2023)
3.62/5   8 notes
Résumé :

Véritable mosaïque littéraire composée de quarante-huit fragments, Café et cigarettes propose des réflexions sur le monde qui nous entoure et sur notre façon de l'habiter. Au fil des rencontres, de Munich à Paris, en passant par Rio, Ferdinand von Schirach nous offre un commentaire du réel, à la fois dépouillé et intime. Pour la première fois, il se met en scène, évoquant son enfance et le sombre passé familial. Privé et commun se rejoignent alors dans l'ent... >Voir plus
Que lire après Café et cigarettesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Schirach (Ferdinand von) – "Kaffee und Zigaretten" – btb-verlag, 2020 (ISBN 978-3-442-71974-7) – copyright 2019 – format 19x13cm, 190p.

De cet auteur, j'ai lu un certain nombre de publications littéraires, relevant de l'imagination : "Crimes" (recueil de onze nouvelles – cf recension), "Der Fall Collini" (roman – cf recension), les deux recueils de nouvelles réunies sous les titres "Schuld" et "Carl Tohrberg" (cf recensions) et enfin "Tabu" (cf recension).

Ce volume intitulé "Kaffee und Zigaretten" réuni 48 textes qui sont plutôt des chroniques d'actualité, dans lesquelles l'auteur expose ses opinions sur divers sujets dits "de société". L'écriture reste claire et concise, le ton est souvent fort convenu, aligné sur la bien-pensance en cours dans l'Allemagne d'aujourd'hui.

Il en va ainsi par exemple de la chronique numéro quatre (pp. 20-27), dans laquelle l'auteur – lui-même avocat pénaliste – évoque la "carrière" de trois de ses confrères, issus de la même génération des années soixante-huitardes.
Tous trois ont ensuite connus des carrières fort différentes.
Otto Schily (né en 1932), proche de l'extrême-gauche dans sa jeunesse, membre fondateur des Grünen en 1980, fut l'avocat de Gudrun Ensslin (RAF), avant de devenir ministre de l'intérieur d'octobre 1998 à octobre 2005 dans le gouvernement SPD-Grünen de Gerhard Schröder.
Hans-Christian Ströbele (né en 1939), associé au cabinet d'avocat de Mahler, défenseur de Baader (RAF), devint député écologiste et fit une carrière d'élu "vert" restant sur des positions d'extrême-gauche, devenant l'un de ces personnages copieusement médiatisés.
Horst Mahler (né en 1936) fut l'un des fondateurs de la bande Baader-Meinhof (la sinistre RAF), ce qui lui valut quatorze années d'incarcération, à l'issue desquelles il adhéra à un groupuscule néonazi, ce qui lui valut de nouvelles incarcérations.
L'auteur distingue les destinées en fonction de la posture que chacun de ces personnages adoptait par rapport à l'idée de "droit" ; malheureusement, il ne fait qu'esquisser un sujet sur lequel le lecteur est en droit (!!) d'attendre beaucoup plus de la part d'un pénaliste aussi réputé.

La neuvième chronique prétend aborder tout à la fois la peine de mort et le devoir de tout juge d'appliquer les lois voulues par une majorité de citoyens, deux problèmes d'une grande complexité, réglés ici, en deux pages à peine, d'une rare indigence, et d'un conformisme navrant.

Deux éléments font que les publications de Ferdinand von Schirach continueront malgré tout à m'intéresser.

On le sait (il effleure d'ailleurs de nouveau le sujet dans la dix-huitième chronique – p. 74), il n'est autre que le petit-fils de Baldur von Schirach, l'un des hauts dignitaires nazis, responsable entre autre de la Hitler-Jugend (jeunesse hitlérienne), l'un des personnages directement en contact avec Hitler, l'un des promoteurs les plus ardents de la Shoah, de la guerre etc, qui mourut tranquillement dans son lit en 1974.
Comment fait-on pour vivre avec un tel aïeul, une telle lignée ? L'auteur ne fait que tourner autour de ce sujet depuis son roman "der Fall Collini", sans vraiment y consacrer une réflexion approfondie, en se réfugiant bien au contraire dans ces lieux communs caractérisant la bien-pensance allemande standardisée qu'il étale ici avec complaisance.

Deuxio : à travers ses romans, ses nouvelles ainsi que les chroniques publiées dans ce recueil, le lecteur comprend que cette famille – qui fut aux avant-postes du nazisme –, s'en est finalement fort bien sorti !
La fortune familiale ne fut qu'écornée. Les enfants (tel Richard von Schirach) et petits enfants ont bénéficié d'une bonne scolarité, d'un cadre de vie luxueux, de telle sorte que les petits-enfants font de toutes belles carrières : Ferdinand von Schirach est donc devenu un avocat pénaliste réputé publiant des écrits à succès, Ariadne von Schirach publie des essais traitant de très haute et profonde philosophie de l'art contemporain, Benedict Wells (pseudonyme) s'est également lancé dans la littérature. Tous trois représentent bien évidemment à la perfection les diverses tendances de la bien pensance excellemment formulée...
Voilà une famille qui sait s'adapter à l'air du temps... Ce serait-là un sujet fort intéressant à creuser...

Cas similaire : voir Géraldine Schwarz, "Les amnésiques" (cf recension du 20 septembre 2018)

Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
LeMonde
07 août 2023
Fort bien traduit, ce livre laisse songeur, non parce qu’il déçoit mais parce qu’il invite agréablement à la plus stimulante des réflexions.
Lire la critique sur le site : LeMonde

Video de Ferdinand von Schirach (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ferdinand von Schirach
Crimes de Ferdinand von Schirach Marque-Page 29-03-2011
autres livres classés : chroniquesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3206 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}