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3,91

sur 4309 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Et un classique de plus!
Ce livre a attendu des années dans ma pal, j'avais un peu peur de le lire au vu des opinions contradictoires mais je ne le regrette pas. Je ne me suis pas du tout ennuyée, et je n'ai pas du tout trouvé le texte daté. Bien sûr il ne faut pas oublier le contexte, il a été écrit au tout début du XIXème siècle par une jeune fille, à une époque où les femmes avaient d'autres devoirs que celui d'écrire ce que bon leur semble, d'autant plus de la littérature fantastique qui n'en était qu'à ses débuts. J'aime bien le style épistolaire donc le début ne m'a pas dérangé, et on est vite pris dans l'histoire même si on en connaît déjà les grandes lignes.

J'ai toujours ressenti de l'empathie envers la créature de Frankenstein, abandonnée et livrée à elle-même dans un monde cruel. Il est difficile de lui reprocher sa violence et son rejet des hommes quand on voit avec quelle force il a été rejeté par tous y compris son créateur, simplement parce qu'il est moche.
Si je ressentais aussi de la peine pour le docteur Frankenstein face à ce qui lui arrive, j'ai fini par ne plus avoir pitié de lui, il passe son temps à pleurer sur son sort et à maudire ce qu'il a fait sans jamais essayer d'améliorer la situation. Son attitude est extrêmement lâche envers tous, il veut passer pour un héros avec une conscience mais pour moi il n'a été qu'un enfant pourri-gâté dont les caprices se sont retournées contre lui, au détriment des autres malheureusement. Égoïste et prétentieux, il n'a pensé qu'à la gloire.

Symboliquement parlant, cette histoire peut certainement être interprétée de beaucoup de façons, surtout en prenant en compte le contexte de sa rédaction: les dangers de la science, le regard des autres, le pouvoir trop grand de ce qui ont assez d'argent pour faire tout mais surtout n'importe quoi, une allégorie de la religion chrétienne?
Une lecture qui m'a beaucoup plu et qui n'a pas été considérée comme un classique jusqu'à nos jours pour rien. Merci à ptitmousse pour cette pioche.

Club de lecture Pioche dans ma pal
Challenge XIXème 2018
Challenge multi-défis 2018
Challenge 50 objets 2018-2019
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Il ne faut pas lire ce livre avec l'idée que l'on se fait aujourd'hui d'un roman fantastique, mais plutôt comme un conte dans lequel se mêlent étroitement la symbolique et l'autobiographie, les sentiments amoureux et l'irruption de la mort, sur une toile de fond de dénuement après une chute sociale.
Pas de description de la création du monstre, point de combats ni de poursuites, ni vraiment de suspens, mais une véritable émotion se dégage de ce roman.
Le créateur voit s'abattre sur lui le malheur, la punition d'avoir transgressé les codes de la vie humaine, dans un decor alpin toujours décrit comme magnifique.
On n'est pas très loin de Faust ou du jeune Werther. le style et les sentiments datent un peu (Il existe peut être une autre traduction que celle de Joe Ceurvost) mais c'est un peu le cas de toute la littérature du 19e siècle.
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Pour moi comme pour beaucoup, Frankenstein c'est le visage de Boris Karloff, quoique je pense n'avoir jamais vu le film en entier. Mais il serait dommage quel que soit le nombre et la qualité des adaptations cinématographiques de passer à côté du livre. Pour une jeune fille de dix neuf ans, c'est remarquable. Même si sans doute Percy Shelley y a un peu mis la main. Il y a bien quelques invraisemblances, comme le fait que la créature apprenne si facilement à s'exprimer mais on adhère à cette histoire de chimiste devenu créateur d'une vie.
Il y a un certain mystère d'ailleurs autour de cette creation, dans mon esprit il s'agissait de “collage“ de morceaux de personnes mortes. Mais rien n'est clairement dit dans le livre sinon qu'il a acquis un tel niveau en chimie qu'il peut réaliser cette “oeuvre”.
Il m'a un peu fait penser au film simetierre d'après le livre de Stephen King dans lequel les morts enterrés dans un cimetière indien reviennent à la vie mais agressifs. L'idée que si l'on transgresse les lois de la vie, le corps privé d'âme ne pense qu'à se venger est un peu présente dans les deux histoires.
Pourtant dans Frankenstein, la créature nourrit tout d'abord des besoins d'affection. Et ce n'est que le rejet des humains qui le pousse à se venger. Finalement c'est la frustration qui le pousse au mal. Plus humain donc qu'il n'y paraît.


Challenge XIXe siècle
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Même si la qualité d'écriture fait débat, ce roman reste unique par les thèmes qu'il traite : l'inconséquence d'un homme et de ses passions, qui malgré ses nobles intentions, pave la voie de son propre enfer ; la création de la vie la responsabilité de son créateur envers elle – j'y vois un parallèle évident avec la parentalité ; l'asociabilité, la laideur, la marginalisation et leurs conséquences, la solitude, le désespoir ; la justice et la vengeance.
Les deux personnages principaux sont moralement nuancés au point de créer le débat sur la question "Qui est le gentil/le méchant ?". Si ce n'est pas là une réussite, je ne sais plus ce que c'est.

L'écriture est typiquement romantique, et si certains y voient une marque d'obsolescence, je trouve que cela lui donne un charme. La lecture n'est pas difficile et il y a peu de longueurs, excepté pendant le voyage de Victor entre la Suisse et l'Écosse ; les descriptions de paysages et d'humeurs qui l'accompagnent sont lourdes et superflues, et le voyage en lui-même gagnerait à être résumé par une ellipse ; il en résulte que la bonne vingtaine de pages en trop ralentit le rythme sur une proportion non-négligeable d'un livre assez court.
J'ai noté aussi que certains dialogues se répètent en se paraphrasant ; la plupart portent malgré tout la plus grosse part de l'excitation et de l'intelligence de ce roman, mais je comprends pourquoi certains lecteurs peuvent être ennuyés.

Quoi qu'il en soit, c'est un roman important pour la littérature, car il marque le début du gothique victorien et peut même être considéré comme l'ancêtre de la science-fiction, tout en traitant des thèmes importants humainement et qui lui donnent sa profondeur.
Pour réponde à la question de savoir qui est le héros ou l'anti-héros, la fin tragique nous rappelle avec émotion qu'il est inutile de chercher qui a eu plus tort ou moins raison que l'autre ; Victor et sa créature se ressemblent par leur faillibilité.
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Tout le monde connaît le mythe de Frankenstein, surtout à travers le cinéma. Pour moi, c'est d'abord le souvenir du vieux film en noir et blanc dans lequel Boris Karloff incarnait le monstre créé par la folie d'un scientifique ; déjà, je ressentais une profonde pitié pour la détresse de la créature.
Quel plaisir de se plonger une nouvelle fois dans ce livre ! Personnellement, je l'ai lu assez tardivement, il y a quelques années seulement. Je le redécouvre avec plaisir en livre audio, l'occasion de remettre la main sur d'anciennes notes de lecture.
Aujourd'hui encore, ce livre est toujours difficile à classifier car traversé par plusieurs esthétiques. Personnellement, je le perçois et le reçois comme une oeuvre trans-générique.

Il ne faut pas perdre de vue que ce roman, publié en 1818, est l'oeuvre d'une toute jeune femme, à peine âgée de 19 ans. Son écriture a commencé au cours d'une sorte de jeu entre amis : il s'agissait juste d'imaginer un conte terrifiant... Ce livre est souvent vu d'ailleurs comme relevant de l'horreur mais il faut se méfier, ici, des adaptations cinématographiques qui le cantonnent à cet univers.
Mary Shelley revisite le mythe prométhéen en démontrant comment l'humanité, capable de s'engendrer elle-même, d'être sa propre genèse, viole les lois de la nature par soif de connaissances. Dans la mythologie, Prométhée vole le feu de la forge d'Héphaïstos et l'offre aux humains ; il devient ainsi le symbole d'une idée de démesure et d'excès puisque le feu devient la principale source d'énergie et d'activation à l'origine de toutes les découvertes futures… La notion de divin se délite dans les savoir-faire scientifiques.

Le roman est construit comme un roman épistolaire, mais un peu à sens unique puisque Mary Shelley donne surtout à lire les lettres d'un seul personnage, l'explorateur Robert Walton, qui raconte dans ses lettres à sa soeur son voyage vers le pôle nord et sa rencontre avec Frankenstein. le récit du savant fou est enchâssé dans cette correspondance, retranscrit dans une lettre, et contient lui-même la confession de la créature à son créateur dans un échafaudage de niveaux narratifs gigognes. Les accents lyriques et romantiques donnent à l'ensemble un côté suranné que, personnellement, je trouve assez savoureux.

Dès sa parution, ce roman est considéré comme relevant du genre gothique, noir et philosophique à la fois, ambiance de récits terrifiants et exaltés très à la mode en Angleterre à la fin du XVIIIème siècle…
On peut le voir aussi comme un roman d'anticipation car l'auteure y développe le thème de la découverte scientifique, de l'extrapolation au-delà du raisonnable de découvertes existantes ; il relève aussi de la science-fiction avec la possibilité de création d'un homme nouveau, premier d'une race de montres qui risque de remplacer l'humain tel que nous le connaissons.
Selon moi, c'est surtout un bel exemple de littérature fantastique car même si le récit de la créature est au centre, l'écriture est structurée en chiasmes autour des contrastes et des similitudes entre le monstre et l'humain. J'ai relevé aussi l'importance de la nuit et de la lune, le motif de la poursuite et l'emprise du surnaturel... En effet, les déplacements de la créature ne peuvent pas s'inscrire dans la réalité des moyens de transport du XVIIIème siècle.
Il peut aussi se lire comme un roman d'apprentissage avec la confusion entre le créateur, autodidacte, et sa créature, dotée de parole ; je pense ici au bon sauvage comme chez Rousseau, perverti par la société.
J'y vois encore une satire sociale, un mélodrame familial…
Enfin, une lecture picturale me semble aussi possible dans un rapport à l'art. Victor Frankenstein voulait faire quelque chose de beau, même si c'est complètement raté. On retrouve ici l'attitude arrogante de l'artiste et le danger de jouer à Dieu puisque la créature devient laide quand elle prend vie et est en contact avec la société. Mary Shelley en exaltant le beau naturel des paysages invite peut-être à se contenter de la beauté naturelle...

J'ai redécouvert ce livre en format audio, lu par François Hatt ; ce dernier a su donner une vraie dimension romantique à ce roman en s'appropriant les tonalités lyriques du texte.
Un livre à lire et à relire, à mettre en avant par rapport aux différentes adaptations cinématographiques qui se cantonnent à certains aspects seulement de l'oeuvre originale.
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Une histoire très largement connue grâce au cinéma. le livre est assez différent que ce que j'imaginais. La place faîte à la psychologie des personnages est presque prépondérante. Les états d'âmes du créateur et de la créature y sont disséqués.
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Qui ne connait pas le fameux Frankenstein, monstre à la force surhumaine assoiffé de violence, vu au cinéma ?
Découvrir le roman est très intéressant : d'abord, parce que Frankenstein, c'est le nom du créateur, et non de la créature. Ensuite parce que le roman n'est pas une succession de meurtres et de scènes violentes,comme on pourrait le penser. Ce n'est pas un roman d'action. Et je ne l'ai pas non plus lu comme un roman de science fiction.
Certes, donner la vie à une créature donne ce côté fantastique au roman, mais ce serait dommage de le cantonner à cela.

Victor Frankenstein est un jeune étudiant enthousiaste. Il est exalté et passionné, ce qui en fait pour moi un personnage plutôt romantique.
C'est aussi un roman qui pose la question de la science et de ses dangers, qui s'interroge sur l'éthique. Les thèmes de la vengeance et de la rédemption sont également bien présents. Les personnages réfléchissent beaucoup sur eux-mêmes. Malgré son désir de vengeance, la créature est douée de sentiments et de réflexion.

Frankenstein est un roman assez atypique, que j'ai beaucoup aimé découvrir.
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N'ayant découvert le roman que très tard et n'ayant comme références que diverses adaptations cinématographiques, la découverte du roman de Mary Shelley est pour moi une grande surprise. Surtout quand on connaît les conditions où le roman a été écrit.
Le roman a été écrit sur fond de concours d'écriture entre amis où l'été de cette année là était assez mauvais.
Par un simple concours d'écriture entre amis, ce roman est devenu un classique en son genre. Il se lit très facilement et nous tient en haleine du début à la fin.
Très bonne lecture que j'ai personnellement beaucoup apprécié.
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Enfin ! J'ai lu ce grand classique de la littérature anglaise et de la science-fiction ! Je ne m'attendais pas du tout à cela.

J'ai été charmée par la plume de l'auteur que j'ai trouvé très belle et prenante. J'ai aimé qu'elle mélange les genres, la narration est constituée de plusieurs lettres et d'un témoignage à la première personne. On est tout de suite plongé dans le récit et on ne peut le lâcher car l'intrigue est rythmée par de petits instants de tension.

J'ai beaucoup aimé les grands thèmes de cette histoire. Jusqu'où peut-on aller pour la science ? Et doit-on respecter une éthique de la science. Le fait qu'un être denué de charme et d'humanité revienne à la vie en n'aspirant qu'à cela et fait tout pour l'obtenir quitte à aggraver son état. Au final, il en devient que plus humain en haïssant son créateur de l'avoir fait renaître dans ces conditions. Qui est le criminel ? Celui qui a créé un être dénué d'âme sans prendre un seul instant en considération le fait qu'il pourrait ne pas vouloir être dans cet état. Ou celui qui a été conditionné par son créateur à ne pouvoir vivre parmi les humains et donc a en devenir fou de tristesse au point d'en devenir haineux et de commettre l'irréparable à plusieurs reprises
Lien : https://labullederealita.wor..
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Belle découverte de septembre dans le cadre du club de lecture, n'étant pas adepte de science fiction je l'avais mis de côté depuis des années. Je trouve que ce roman est très contemporain par son écriture, je ne me suis pas ennuyée, l'histoire reste plus datée quoique quand on peut lire dans le dernier roman de Haddad qu'il est question de greffe d'un corps, c'est pas toute à fait la même chose, c'est vrai aussi. Ce jeune étudiant qui décide de créer un homme et une fois le travail accompli le rejette et le laisse errer dans la nature, il ne sait pas parler, il est tellement laid qu'il fait peur à tout le monde, il est seul et la vengeance ne tarde pas. C'est un roman sur la réflexion du comportement humain face aux différences, le bien le mal, des thèmes souvent traités en littérature mais qui reste hélas d'actualité.
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