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sur 4310 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Victor Frankenstein, jeune savant suisse passionné et ambitieux, parvient après des mois de recherche à créer un être vivant. Effrayé par la Créature, hideuse et repoussante, il s'enfuit et l'abandonne. Mais celle-ci va vite se rappeler à son bon souvenir en s'attaquant aux personnes les plus chères de son entourage.
Edité en 1818, « Frankenstein ou le Promethée moderne » remporte dès sa sortie un vif succès. Parfois qualifié de « premier roman de science-fiction » et considéré également comme un des grands classiques du gothique, le livre de Mary Shelley , s'il est légèrement daté, se lit néanmoins toujours avec plaisir et intérêt.
Ecrit sous forme de roman épistolaire , genre très populaire à l'époque, le style très simple (certains critiques de l'époque l'ont même qualifié de « primaire », ce qui est quand même très exagéré !) surprend de prime abord mais l'on s'y fait vite tant l'action est menée tambour battant. Mais le plus étonnant est le personnage de la Créature, bien plus subtil que dans les multiples adaptations cinématographiques. Sensible, sachant raisonner, parler et s'exprimer parfaitement, cet être « monstrueux » est finalement le personnage le plus émouvant du roman. Créé mais aussitôt abandonné par son créateur, il subit, dès son entrée dans la vie un rejet indescriptible et s'il tue, c'est certes pour se venger et le faire souffrir mais surtout pour tenter de communiquer avec lui. Mais celui ci préfère fuir ses responsabilités et se lamenter sur son sort ! le monstre n'est donc pas forcément celui qu'on pense.
Au final même si à mon humble avis « Frankenstein » n'est pas un chef d'oeuvre incontournable (comme par exemple le « Dracula » de Bram Stoker), il est indéniablement un classique et une borne dans la histoire du fantastique.
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A quelques jours de la sortie d'une énième adaptation cinématrographique, je découvre enfin ce mythe littéraire dans sa forme originelle.

Deuxième relecture -ou presque- puisque ma première tentative il y a des années de cela, s'était soldée par un échec. Je n'avais pas du tout accroché ni à l'histoire ni à la plume. Aujourd'hui, c'est totalement l'inverse qui s'est produit. J'ai vraiment apprécié le style de Mary Shelley, la plume du XIXème sait toujours autant me surprendre et me captiver. Il m'aura d'ailleurs fallu une seule journée pour le lire, tellement j'étais absorbée par le récit de ces sombres remords et de cette culpabilité dévorante.

Je comprends enfin les tourments dont ce fameux docteur Frankestein et sa créature furent les malheureuses victimes. Car ce livre met en scène les tourments de deux êtres le créateur, qui vit éperdument dans les regrets et la terreur, et la créature qui souffre de sa solitude et torturée par son désir de vengeance.
Si le petit et le grand écran ont alimenté notre imagination sur la possible physionomie du monstre, il rêvet ici un caractère qui ne laisse aucune place au doute. Cette créature hideuse en apparence provoque et exacerbe tous les sentiments propres au genre humain. Mais il ne fait pas seulement que les provoquer, doté d'une intelligence et d'une capacité de réflexion, il va aussi expérimenter les ressentis et surtout, la souffrance.
Ce qui donne ce caractère si ambigu et si dérangeant à la créature de Frankestein c'est son caractère finalement très humain. Il réfléchit, il pense, il va même jusqu'à s'éduquer tout seul. Sa soif de connaissances intarissable et sa candeur initiale en font un personnage touchant, du moins, au début. Capable du meilleur comme du pire, il n'est finalement que le reflet même de la nature humaine. Il représente pour Victor son double maléfique, une ombre qui va le suivre et le tourmenter et qui va même jusqu'à lui voler son propre nom. Et oui, car tout le monde ou presque confond la créature et son géniteur.

Les narrateurs se succèdent pour nous présenter les circonstances dramatiques de cette histoire -de l'idée qui germe dans l'esprit du docteur- jusqu'aux conséquences désastreuses qui suivent la venue au monde de cet aberration de la nature. le souci de postérité est un des thèmes récurrents de ce récit. Victor Frankestein va lui-même se confier à Robert Walton, qui lui-même se confiera à sa soeur, et de là découle la découverte de cette épopée tragique et fantastique par le lecteur.
Mary Shelley imagine l'ambition d'un homme qui ne voyait que la réussite, et qui voit finalement son oeuvre, se transformer en déception, et pire voir sa vie entière devenir un cauchemar.
On peut reprocher à Mary Shelley de trop nombreuses répétitions et un pathos exagéré, pourtant, si son histoire est devenue un mythe ce n'est pas dû au hasard. Elle marque les esprits en puisant dans une croyance antique -celle de la résurrection- et joue sur une tonalité fantastique très en vogue à son époque. Elle s'affranchit des clichés des romans gothiques habituels et nous épargne l'éternel manoir hanté, ou le château lugubre et préfère nous entrainer dans toute l'immensité de la nature et nous fait voyager à travers l'Europe et jusqu'aux contrées glacées de l'Arctique. Mais on constate que son oeuvre à l'heure actuelle, n'a rien de démodée et continue d'inspirer et de faire frémir lecteurs, cinéphiles et téléspectateurs. Bien que le roman n'a pas pour but de nous faire peur, c'est pourtant bien souvent l'approche d'Halloween qui motive sa lecture ou relecture.

Souvent décriée et critiquée pour son manque de nouveauté et pour ses motivations (l'amusement en étant la cause principale) il ne faut pas oublier que Mary Shelley était très jeune au moment de l'écriture de ce roman. Je découvre et j'admire à la fois l'imagination débordante de cette romancière débutante dont le nom fut tant de fois effacé au profit du monstre. Oubliez tout ce que vous savez ou ce que vous avez vu sur le soit-disant mythe, rien ne vaut le roman originel.


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Frankenstein de Mary Shelly

Une couverture à rebours des clichés habituels, avec une nouvelle traduction par Elisabeth Vonargurg. Rédigé lors d'un jeu lancé entre des esprits brillants, on ne peut qu'être impressionné par cette oeuvre d'une jeune femme de 18 ans en 1816. Je m'y suis plongée avec délectation et me suis définitivement rangée du côté de l'immonde créature !

Comme beaucoup le savent, il s'agit du récit d'un jeune homme, Frankenstein, mu par un enthousiasme débordant et dont l'ambition finira selon ses propres termes par un naufrage.
Divulgachons : cela tourne mal, mais ce n'est pas une simple histoire de fantômes élaborée avec habileté. L'auteur aborde la question de la discrimination, de l'asservissement des hommes par leurs semblables, et des ambitions démesurées menées sans réflexion.
« Heureux pour qui le monde se réduit à sa ville natale et n'aspire pas à plus de grandeur que ne le permet sa nature »

Les 3 récits imbriqués permettent d'accéder au point de vue de la créature, de son créateur et d'un tiers recueillant le récit de ce dernier. On éprouve de la compassion pour la créature, innommée, à l'égard duquel tous, y compris son créateur, ne ressentent que de la répulsion et cela uniquement à cause de son aspect physique.

Il y a un rapport ambigu avec la nature, souvent décrite et admirée, mais que l'on cherche à maîtriser. Comme celui de Frankenstein avec sa créature qu'il rejette et ne considère pas comme un être humain tout en le reconnaissant comme étant doué de raison et doté du libre arbitre. La place du maître et de l'esclave change d'ailleurs tout au long du récit.
La volonté de puissance de Frankenstein sera sanctionnée de façon implacable mais elle met aussi en lumière le jugement biaisé porté sur ceux que l'on juge comme étant digne ou pas de vivre parmi nous. le roman nous invite à rester humble devant la nature et à réfléchir à la portée de nos actes, voire nous met en garde sur l'acquisition de la connaissance.
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Mon expérience de lecture

J'ai été profondément touchée par cette histoire. Je ne savais pas que c'était un roman épistolaire, moi qui adore ce genre. À mon avis, cette forme crée un lien très intime avec l'instance lectrice. À cet égard, j'ai aimé suivre l'histoire de Victor Frankenstein, jeune savant. Je ne savais pas que Frankenstein n'était pas le prénom du monstre, mais le nom de famille de son créateur. Alors, j'ai été surprise par cet élément. Victor Frankenstein développe très tôt un intérêt pour les sciences. Après ses études, il décide de créer un être à partir de morceaux de corps humain. Pour ce faire, il fouille les cimetières pour trouver de la chair morte. Puis, il donne la vie à un être très grand doté d'une force physique incroyable. Mais, l'aspect physique de cet être s'avère horrible, terrifiant et Victor l'abandonne à son sort. Laissé à lui-même, le monstre apprend le langage et il décide de se venger de son créateur car il a été abandonné.

En parallèle, le lecteur suit l'histoire de la famille suisse Frankenstein et il est témoin de ses drames.

J'ai vraiment adoré ce livre. Tout d'abord, j'ai ressenti de la pitié pour le monstre et sa quête d'identité. Il ne sait pas qui il est, ce qu'il représente, ce qu'il souhaite. Comme il le remarque : « Moi excepté, le monde se reposait ou se réjouissait. Comme le plus maudit des démons, je portais en moi un enfer. » (p. 153) À de nombreux endroits dans le récit, le monstre est associé à un démon encore plus répugnant que ceux se retrouvant dans l'enfer de Dante. le monstre réalise rapidement que les êtres humains vivent en famille et en couple. À cet égard, il se rend compte qu'il est seul. Cette solitude l'amène à commettre un crime. Il désire une compagne pour partager sa vie et pour ne plus être seul. Ainsi, il retrouve Victor et l'oblige à créer un modèle féminin pour partager avec elle les sentiments d'affection l'habitant. Victor confronté aux menaces du monstre n'a d'autre choix que de consentir à la demande de ce dernier. Il s'exile de sa famille et il découvre que de donner vie à un autre monstre serait un acte de pur égoïsme; il détruit donc son travail. Pauvre monstre!

Ensuite, j'ai apprécié la belle histoire d'amour présentée dans le récit. Victor et Elizabeth s'aiment profondément depuis l'enfance et ils vont s'aimer jusque dans la mort. Dès le début du récit, Victor mentionne :

«Aucun mot, aucune expression ne peuvent décrire l'amitié qu'elle me portait, elle était plus que ma soeur, puisque jusqu'à sa mort elle devait être uniquement mienne. » (p. 36) Et un peu plus loin, il soulève ceci : «Elle était comme l'esprit vivant de l'amour qui adoucit et qui attire.» (p. 39)

Leur histoire est marquée par le sacré et le profane, par Éros et Thanatos.

Mais encore, le thème principal de récit est la vengeance. En fait, elle devient le lien entre Victor et son monstre. le montre veut se venger de Victor et Victor désire se venger du monstre. C'est peut-être le lien sacré entre eux, ce dernier les entraîne dans des zones profanes.

«L'être que j'avais déchaîné parmi les hommes, ce démon doué de la volonté de détruire et de la puissance de réaliser ses projets horribles, telle la mort qu'il venait de donner, je le considérais comme mon propre vampire, mon propre fantôme sorti de la tombe, et contraint de détruire tous ceux qui m'étaient chers. » (p. 83)

Dans l'extrait et partout dans ce livre, le lecteur retrouve des éléments fantastiques : lune, brouillard, fantômes, esprits, démon, rêve, irréel, ténèbres, vampire, ruines, etc. Cette intrusion du surnaturel dans le réel me plaît beaucoup. Elle soulève l'ambiguïté, le doute.

Mary Shelley m'apparaît certainement comme une sacrée femme! Elle a créé un livre passionnant, intelligent, jouant dans les sphères les plus obscurs de l'inconscient. J'ai adoré lire Frankenstein ou le Prométhée moderne. D'ailleurs, Prométhée n'est-il pas celui qui avait volé le feu sacré à Dieu afin de le donner aux hommes, devenant ainsi l'initiateur de la connaissance? Nous pouvons dire que Victor défie Dieu en donnant la vie à l'humanité à partir de la mort. Mais bon… je me trompe peut-être.

Avez-vous déjà lu Frankenstein ou le Prométhée moderne de Marie Shelley?
https://madamelit.ca/2021/10/25/madame-lit-frankenstein-ou-le-promethee-moderne-de-marie-shelley/
Lien : https://madamelit.ca/2021/10..
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« Frankenstein ou le Prométhée moderne » est un ouvrage magnifique combinant une langue d'une suprême élégance et récit poignant d'un duel mortel entre créateur démiurge dépassé par son oeuvre et créature monstrueuse condamnée par dépit à agir pour faire le mal.

Chef-d'oeuvre intemporel ayant inspiré une quantité indénombrable de films, livres ou musiques, le roman de Mary Shelley recèle aujourd'hui toujours la même puissante attraction gothique peut également se lire comme un roman d'aventures superbement rythmé !

A savourer sans modération !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Fascinant que cette oeuvre écrite en 1816 par une toute jeune fille de 18 ans au début du XIXème siècle.
Le Dr Frankenstein crée une créature à partir de cadavres. Sa créature lui échappe rapidement. Monstrueuse, elle est rejetée par la société des hommes alors qu'elle cherchait l'affection des hommes, la créature devient un meurtrier cherchant vengeance en tuant les proches de son créateur.
Roman profondément rousseauiste : la société pervertit l'homme né bon, de nombreux passages poétiques célèbrent la nature. Thème du transhumanisme, de l'exclusion.
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Lire un classique de temps en temps est indispensable pour moi. Je ne connaissais que le film de James Whale et j'avoue avoir été surprise car le roman de Mary Shelley est très différent.
Pour un roman d'horreur « Frankenstein ou le Prométhée moderne » ne fait pas du tout peur. Par contre, il mène à la réflexion et interroge sur le mystère de la naissance et la responsabilité qui peut en découler. Car le thème central est bien l'angoisse éprouvée par Victor Frankenstein face à son oeuvre, la création d'un être vivant monstrueux.

Victor Frankenstein est le narrateur. Il raconte son enfance, l'amour de ses parents et son goût pour les sciences. Ses études vont le mener à faire des expériences en biologie et il réussit à créer un être vivant de toute pièce, en assemblant des restes de cadavres. Il va cependant avoir très peur de sa création ayant fait naître un être qui ressemble physiquement à un monstre. Il va s'en rendre malade d'autant plus que le meurtre de son petit frère le rend soupçonneux. L'ayant rejeté, il va retrouver la créature dans la montagne au cours d'un séjour à Chamonix où il va avoir l'occasion de le laisser raconter ce qui lui est arrivé depuis que Frankenstein l'a fait naître. Un autre récit va commencer, celui que le docteur Frankenstein appelle le monstre.
Alors qu'il vit dans un corps d'adulte, il est comme un nouveau-né ne connaissant rien de ce qu'il y a sur la terre. Il découvrira la nature, les oiseaux, la forêt et le feu et devra s'isoler dans la montagne par crainte d'être chassé comme une bête sauvage. Un jour pourtant il se cachera dans une cabane près d'une chaumière isolée où vivent des gens exilés. Il les aidera dans l'ombre et découvrira le langage à force de les observer et de les écouter.
Alors que sa nature est bonne, il est repoussé une fois de plus. Il va vouer une haine à toute l'espèce humaine à partir de ce moment. Et lorsque Victor Frankenstein refusera de lui accorder une compagne à sa mesure, la vengeance sera la seule raison de vivre.

Contrairement à toute attente, cette histoire est un mélodrame où Mary Shelley a su créer une tension psychologique (même si aujourd'hui il y a des passages qui font un peu rire). Mais on y voit également en filigrane une réflexion sur la tolérance et l'acceptation sociale des êtres différents (rappelons que le roman a été publié en 1818).
J'ai lu que ce livre a été écrit un peu par hasard, par jeu. Un jour, chez Lord Byron, le mauvais temps oblige les invités a trouvé une occupation. Lord Byron propose alors un concours d'écriture avec pour thème le fantastique. Frankenstein a été écrit à cette occasion alors que Mary Shelley n'avais que dix-neuf ans. Impressionnant.


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Oeuvre novatrice en son temps, à la postérité artistique florissante et quasi inégalée, tentant de s'affranchir des poncifs et des facilités du gothique, roman romantique, précurseur du récit de science fiction, tout le monde croit connaitre peu ou prou son histoire, à travers les adaptations cinématographiques qui en furent tirées, même s'il est fort à parier que l'oeuvre originale en laisserait plus d'un sur sa faim, perplexe. Rappelons en une phrase : pour avoir voulu s'ériger en démiurge, un scientifique voit sa vie ravagée par la vengeance de l'être monstrueux qu'il a crée et qui s'est juré de causer sa perte.

Ceci étant posé, le récit, non exempt de longueurs, d'incongruités, et d'un caractère emphatique, est assez sommairement composé. L'ensemble, peu crédible, laisse une impression de grotesque. Pour le lire, il faut le replacer dans son contexte historique, en gardant à l'esprit l'âge précoce de son auteure et en considérant l'aspect novateur qu'il eu à sa parution.
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Un classique du genre, que j'ai déjà pris plaisir à relire plusieurs fois et qui a inspiré beaucoup d'autres auteurs par la suite. Indémodable, les questions et réflexions que ce roman soulèvent sont toujours plus d'actualité. L'écriture, légèrement désuette, est pleine de charme du passé, tout en traitant d'un sujet intemporel.
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Un soir de juin 1816, il fait un temps effroyable sur les bords du Lac Léman, et Lord Byron voit là le moment opportun pour lancer un défi littéraire à ses invités : « Chacun de nous va écrire une histoire de spectres. » En répondant à cette invitation, Mary Shelley est loin de se douter qu'elle va donner naissance à l'une des créatures littéraires qui va fasciner ses lecteurs pendant des siècles. Un mythe de la littérature fantastique va naître ce soir-là.

En donnant vie à cette créature, Mary Shelley ne peut imaginer que son récit trouvera écho des siècles plus tard dans les questionnements éthiques de notre médecine et notre science moderne. Son roman touche tout autant à des problématiques philosophiques sur la nature humaine qu'à un des fantasmes les plus noirs de la science: celui de la création et de la maîtrise de la vie. Un conte fantastique au style gothique qui nous interroge par delà les siècles.
Lien : https://juneandcie.wordpress..
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