Frankenstein ou Le Prométhée moderne

J'ai enfin découvert ce classique de la littérature. J'en avais une idée complètement faussée, en raison des nombreuses adaptations qui ont pris beaucoup de libertés par rapport à l'oeuvre originale.

Ici nous suivons donc principalement Victor Frankenstein, qui va donner vie à une créature au physique ingrat, et dont l'intégration parmi les humains sera difficile, voire impossible. Mais on est loin de l'image du benêt que j'en avais. Si on fait abstraction de son physique hors norme, cette créature sans nom a tout d'un humain par son intelligence et sa sensibilité. J'ai même réussi à m'y attacher et à ressentir une grande empathie à son égard (je l'avoue, ça n'a pas duré).

C'est un récit majoritairement contemplatif et il ne faut pas s'attendre à beaucoup d'actions, mais c'est captivant et fascinant à la fois.
C'est une histoire de vengeance, de rejet, du fait de devenir tel que les autres nous perçoivent et nous traitent.

Comme de nombreux classiques, le langage est désuet mais personnellement j'adore ça.
Je reproche toutefois quelques longueurs au début du roman, où s'enchaînent plusieurs lettres dont on ne comprend pas tellement l'intérêt (on le comprendra au fil de l'histoire).
C'est vers le chapitre 6 que je suis réellement entrée dans l'histoire (et ça valait vraiment le coup d'attendre quelques pages).

En tant que passionné de littérature gothique, il fallait que je goûte au roman intemporel de la grande Mary Shelley, j'ai nommé, Frankenstein!

Tout d'abord, il faut rappeler que Frankenstein, contrairement à ce que la pop culture a pu nous faire croire, n'est pas la créature monstrueuse, mais le scientifique qui l'a créée, Victor Frankenstein! Autre idée reçue que je souhaite relever est l'idée que le monstre est une créature idiote et stupide ne sachant pousser que des gémissants, cela est faux mes ami.es!

En réalité, le roman nous offre une créature douée d'une sensibilité extrêmement touchante qui nous fait même nous demander qui est le véritable monstre de cette histoire.

C'est particulièrement cette question qui m'a fait adoré ce roman culte. Qui de Victor Frankenstein, ou la créature, est le véritable monstre ?

Est-ce celui qui, par une soif démesuré de savoir, a voulu dépasser les dieux eux-mêmes, a créé une forme de vie et qui par la suite l'a lâchement abandonnée ? Ou alors est-ce cette même forme de vie qui, condamnée à la solitude à cause de son corps affreux donné par son maître, a commis l'irréparable, c'est-à-dire, le meurtre de plusieurs personnes ?

Tout cela porte à débat et cela ne me rend que plus amoureux de cette oeuvre. Je vous laisse méditer à votre tour là-dessus...

Merci d'avoir lu !

Un superbe classique que j'ai vraiment pris plaisir à découvrir. J'ai été entraînée dès les premières pages dans cette histoire tragique à la morale lourde de sens. J'ai souffert, aimé et eu soif de vengeance au côté du monstre créé par Frankenstein.

Depuis sa publication, ce roman gothique a bouleversé des millions de vies le temps de 300 pages, et maintenant il a également bouleversé la mienne. Mary Shelley questionne ici le fondement même de l'humanité. Jusqu'où l'humain est-il capable d'aller ? Frankenstein n'est-il pas le vrai monstre dans l'histoire ? Un être insensible et assez ironiquement totalement inhumain.
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Juillet 1814, Mary Wollstonecraft s'enfuit dans les Alpes avec son amant marié, Percy Bysshe Shelley. Sur le bord du lac Léman, ils se lient d'amitié avec le déjà célèbre Lord Byron. le couple est présenté au Lord par la demi-soeur de Mary, Claire, qui est sa maîtresse. Ils passent beaucoup de temps ensemble au point que les propriétaires de l'hôtel en face de la villa "Diodati" où ils passent leur séjour ont installé un télescope pour permettre à sa clientèle de pouvoir espionner ce sulfureux voisinage.

Cet été là, la météo (perturbée par l'éruption du volcan Tambora en Indonésie en 1813) n'est pas clémente. Un soir d'orage terrible, Lord Byron lance l'idée d'une compétition littéraire.

C'est lors de cette soirée passée à la prospérité que vont naître deux "monstres" légendaires de la littérature, "Le vampire" de Polidori et le monstre sans nom mais que l'on appelle communément "Frankenstein" du nom de son créateur.

C'est une oeuvre et une lecture complexe car il n'est pas aisé de s'éloigner de l'influence de l'imaginaire collectif pour rencontrer l'oeuvre. Et c'est une rencontre assez surprenante.

L'étonnante construction du récit, des récits cadres dans le récit cadre avec des événements souvent annoncés à l'avance comme pour rappeler que l'on n'échappe pas à un destin funeste.

Le "monstre" ne naît pas du divin mais de la science expérimentale poussée à son paroxysme, le Prométhée est bien moderne. le créature n'est pas la bête sanguinaire que l'on pense, c'est un être sensible qui a besoin d'amour et d'affection. Ce n'est que la solitude, la douleur du rejet de son créateur qui le pousse à commettre le mal. Quant au bon docteur Frankenstein, sa ruine ne vient que de sa propre ambition.

La nature a une place majeure dans le récit et on sent que le voyage dans les Alpes et au bord du Léman a influencé le romantisme du récit. Les paysages sont essentiels de part les émotions qu'ils suscitent, ils sont le miroir des états d'âme des personnages. Si Chamonix est choisi comme voyage d'introspection pour le docteur c'est qu'il a été tout aussi marquant pour le couple Shelley. Quant à la rencontre avec le monstre, elle ne pouvait se faire ailleurs que dans le danger des crevaces de la "Mer de Glace".

J'ai eu un véritable coup de coeur pour ce livre, ce fut une véritable balade littéraire dans un tableau impressionniste. Je n'ai qu'une seule envie, aller plus loin pour mieux comprendre Mary Shelley et son oeuvre. J'ai déjà lu le pli de l'Orma sur Mary Shelley et j'ai commandé un autre livre "Frankenstein et la mer de glace". Comme la vie est bien faite, je pars en vacances au pied du Mont-Blanc, je vais regarder ces paysages autrement...
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Des limites que la science ferait mieux de ne pas franchir, et des conséquences tragiques de cette transgression ; la menace dans l'ombre du mal-être humain et de ses effets terribles, cristallisée dans la relation tragique entre Frankenstein et sa Créature ; mais aussi l'ambiguïté des sentiments que cette dernière peut nous susciter, entre aversion et compassion. Tout ceci – et plus encore, tant la richesse de ce livre est grande – articulé dans une fine et sublime tragédie.


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Un très beau roman, je m'attendais pas a sa en le lisant.. j'ai beaucoup aimé la psychologie du créateur de Frankenstein, il y a une vrais poésie qui se dégage de ce roman et je pense qu'on en retire tous quelque chose de personnelle a la fin..
Un classique a lire au moins une fois dans sa vie :) (il est court en plus)!)

Ce livre classique du fantastique que je n'avais toujours pas lu ! Comme je suis heureuse d'avoir pris le temps de le découvrir !
Il faut savoir que l'autrice était en voyage avec des amis lorsqu'une nuit ils décident d'écrire chacun une histoire d'horreur. Mary Shelley imagine alors ce phénomène qui traversa les âges et donna un véritable élan dans l'univers du genre.
Elle ne se contente pas d'écrire une simple histoire effrayante. le texte, hormis le contenu littéraire incroyable, invite le lecteur à une réflexion éthique et sociologique.
Le mal que l'on crée de nos préjugés, la solitude et la différence. Autant de sujets abordés et parfaitement intégrés à la fiction.
La partie de la création de la "créature" de frankenstein représente en fait le début du livre. Il s'ensuit ensuite une traque à travers la Suisse, la France, l'Angleterre,... le descriptif des décors est également incroyable, nous plongeant dans une ambiance macabre et mélancolique.

Il fallait que je le lise un jour, c'est chose faite.
Je ne trouve pas cette histoire effrayante, ni terrifiante au premier degré. Mais quelle histoire ! Ce livre fait référence à tellement de sujet de la vie. C'est très philosophique et tellement « beau ». Avec un peu de recul, je prend cette histoire comme une illustration des choix de vie auxquels on peut être confronté, et les conséquences qui en résultent.
J'ai adoré, un must have comme le célèbre Dracula :)

Il est intéressant de redécouvrir un mythe que nous connaissons tous mais qui a largement été déformé, récupéré et adapté par des générations de créativité. Nous avons là un livre romantique et poétique qui fait certes peur mais ne correspond pas, ou peu, à l'image qu'on se fait généralement du "vrai" Frankenstein. Et pourtant, il n'en est pas moins toujours moderne même si le style d'écriture fait très XIXe (et que c'est bon !). Pour ma part, lu en quelques jours avec frissons et délectation.

On a énormément épilogué sur le roman de Mary Shelley et sur tous les films qui en ont été inspirés. Plus qu'un ouvrage littéraire, Frankenstein s'est hissé au niveau d'un mythe contemporain, loin de la fable philosophique qu'il était censé être au départ. Il s'agit aussi d'un des rares ouvrages fantastiques attribué à une femme. Et pas n'importe laquelle ! Mary Shelley, née Goodwin, a été la seconde épouse du célèbre poète britannique Percy Shelley. Douée d'un esprit vif, elle a toujours été tenue en estime par sir Francis Byron, un autre grand nom des lettres anglaises, qui la considérait comme une écrivaine de talent. Au cours de sa carrière, elle a accumulé des textes fort variés, parus pour l'essentiel dans des revues et oubliés de nos jours. Sa prolixité lui a naturellement valu une reconnaissance de son vivant. Outre « Frankenstein » et « le dernier homme », elle s'est attachée à dresser une biographie de Pétrarque et de Machiavel, sans omettre une autobiographie bien utile pour affiner la connaissance de son oeuvre et celle de son mari. Si le public le confond souvent avec sa créature, le baron Victor Frankenstein était le prototype de l'expérimentateur damné. Pas un fou ! Un idéaliste qui avait choisi de mettre la science au service de la vie. Plutôt les sciences, car il procédait de la chimie, de l'électricité et de la chirurgie. le Frankenstein du roman n'a rien à voir avec certaines interprétations que les réalisateurs de films lui ont parfois prêtées. Il n'agissait pas par démence ou poussé par un quelconque vice. Il cherchait simplement à faire progresser la médecine en mettant ses capacités au service de la race humaine. Son objectif ? Créer la vie en laboratoire, défier la mort et engendrer un être vivant à partir de lambeaux pourrissants. Aujourd'hui, on le sait, des médecins sont parvenus à un résultat encourageant en activant des cellules dans des éprouvettes et les essais décrits par Mary Shelley ne relèvent plus de la fantaisie pure ou de l'horreur gratuite. Sous-titré : « le Prométhée moderne », ce manuscrit fait figure de parabole. Quiconque essaie de s'identifier à Dieu subit un châtiment implacable. Dans la mythologie grecque, le protagoniste a vu son foie lacéré et dévoré chaque jour par un rapace, avant qu'il ne soit reconstitué pour être à nouveau mangé le lendemain. Frankenstein réussit son expérience au détriment de toute prudence élémentaire. Sa créature lui échappe, vient lui réclamer des comptes sur ses origines, sa raison d'exister et son avenir, l'entraîne dans une poursuite tourbillonnante à travers le monde et finit par le détruire avant de disparaître à son tour.