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3,91

sur 4314 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Que dire de ce classique de la littérature anglaise qui n'a pas était maintes fois critiqués, décortiqué, analysés,
Étant grand fan des livres du XIX e siècle, j'aime avant tout leur écriture, cette tournure de phrase, cette atmosphère qui s'en dégage et qui me permet a travers la lecture de vivre quelques heures dans cette époque là,

C'est l'histoire de Victor Frankenstein, scientifique de son état qui comme bien des humains a soif de savoir et de connaissance et veut laisser une trace dans l'histoire, Mais dans sa quête a la postérité, tel Icare il finit par se brûler les ailes,

Au delà de l'histoire plus ou moins connu du «monstre» de Frankenstein se pose la question de l'humanité, Qu'est-ce qui fait de nous des hommes ? Notre empathie, l'amour envers autrui, nos proches, en somme les sentiments que l'on partage envers nos semblables,

Dans sa quête de victoire, de la vie sur la mort, Victor Frankenstein ne se souci peu de sa créature, Seul lui importe le résultat de la création de la vie, Des lors il ne voit que l'abomination de ce qu'il a créer, mais ce qu'il a créer n'est autre que le reflet de son âme,
Abandonnant sa créature par rejet, il laisse seul sa création a sa propre découverte du monde qui l'entoure, cherchant tant bien que mal sa place parmi les hommes,
Hélas la créature va de déception en déception, lui qui appris au coté des humains l'amour, l'empathie, se bercera d'illusion quand a sa future rencontre avec ses pairs,
Rejeter, haï une nouvelle fois, sa haine envers les humains grandira et créera un monstre,

Comment être aimer par les humains si physiquement il est si différent qu'eux ? Comment aimer les humains alors que leurs ressentiment envers lui est si diamétralement oppose a ce qu'il a put voir
d' eux ?


Ici je vois un monstre bien plus humains intérieurement que son créateur, ou les personnes qu'il croisera dans sa découverte du monde, Chaque geste a ses conséquence, le monstre n'a de monstre que l'image qu'il renvoie dans notre subconscient, Cette image-ci est intemporelle, la peur de l'autre qui naît de la différence ,
Mais la différence aussi effrayante qu'elle puisse être, ne rend elle pas ce monde aussi beau que tous les paysages de la terre,


" Nos différences devraient nous aider au lieu de nous opposer. Pour ma part, là comme partout, je ne crois qu'aux différences, non à l'uniformité. Et, d'abord, parce que les premières sont les racines sans lesquelles l'arbre de liberté, la sève de la création et de la civilisation se dessèchent. "
Albert Camus


C'est ce que je retiens le plus dans ce livre, c'est cette propension a nous montrer l'être humain dans ce qu'il a de plus vil en lui, Ce qui fait de nous des humains n'est pas notre race, mais notre faculté d'aimer son prochain,
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Un classique de la littérature aussi mystérieux qu'intrigant, l'oeuvre originale n'est pas tellement une histoire d'horreur, mais un roman qui traite de questions humaines.
Nous suivons le point de vue de Victor Frankenstein, mais aussi celui de sa créature qui, finalement, n'est pas cette chose malfaisante qu'on a tendance à imaginer quand on pense à ce roman.
Dans une ambiance contemplative, l'auteur remet en question ce qu'est la monstruosité et montre comment nous ne naissons pas monstre. On le devient seulement en réaction à des expériences de vie.
Bien que je ne crois pas que la créature a pris la bonne décision en devenant ce que les autres voyaient en elle, son parcours passant de la tendresse à la violence est compréhensible.

D'un oeil plus interprétatif, j'ai la sensation que la créature est en vérité une métaphore de l'intériorité torturée du créateur. Et au fur et à mesure que je lisais, j'ai vraiment eu la sensation que le meurtrier, c'était le protagoniste et que le monstre n'était qu'une extériorisation de lui-même... Bien entendu, cela n'est qu'une théorie !
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La terrible descente aux enfers de Victor Frankenstein et de sa créature serait-elle la porte d'entrée permettant de me réconcilier avec les classiques de la littérature ? Après cette lecture, je serai tentée de dire oui ! Mary Shelley a réussi à m'emmener au coeur de son récit, des turpitudes de son héros ; j'ai assisté à la déchéance de Frankenstein et à la destruction de tout ce qui lui était cher comme si j'avais été moi aussi présente sur ce bateau, au chevet d'un homme qui a cru pouvoir s'arroger le droit d'insuffler la vie à un être créé de toutes pièces, au prix d'expériences qui ne sont qu'évoquées mais qui suffisent à donner la chair de poule. Mais Mary Shelley révèle son génie en nous proposant l'autre point de vue, celui de la créature, qui n'a pas demandé à être créée, mais qui doit tenter de vivre avec ce fardeau, rejetée par tous, en quête de ses origines, en proie aux tourments. L'affrontement avec son créateur devient dès lors inévitable, et on le suit le coeur battant, en se demandant quelle sera la prochaine étape vers la destruction de l'un, qui passe inévitablement par la destruction de l'autre, comme si créateur et créature n'étaient au final que deux figures interposables, aussi pathétiques et cruelles l'une que l'autre.
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"Comme le monstre, ce roman est sublime et terrifiant." .
Frankenstein nait d'une "compétition littéraire" entre amis. Un soir d'été 1816, sur les bords du Lac Léman, Mary Shelley et plusieurs amis se lancent le défi d'écrire "une histoire de spectres". Chacun s'attelle à sa tâche, Mary Shelley en sortira ce chef d'oeuvre qui bouleversera la littérature anglaise et bien au delà.
Un nouveau genre est nait : la science fiction.

Le roman s'ouvre sur une série de récits en abyme. On découvre dans un premier temps la correspondance entre Robert Walton, explorateur en mission sur la banquise polaire, et sa soeur. Il lui raconte l'histoire incroyable de Victor Frankenstein, repêché in-extremis sur la banquise. Ce qui constitue le second temps du récit. le troisième temps est totalement dédié à la créature, qui elle même, raconte sa version de l'histoire.
Au départ, Victor est un jeune homme fasciné par la science, qui décide de créer, à partir de plusieurs êtres, un être parfait. Après une période d'hystérie et de folie totale, il est là. C'est l'abomination. Victor ne le supporte pas et fuit, abandonnant sa créature à elle-même.
La force du roman, qui pour moi est totalement opposée aux différentes versions qu'il y a pu avoir de Frankenstein, c'est l'apprentissage et la détermination de cette créature. Un réel roman de formation. Autant le personnage de Victor apparait égoïste, larmoyant, lâche. Autant celui de la créature est magnifique. Un être doté de sentiments, disposant d'une bonne éloquence acquise grâce à des heures d'observations et de lectures, n'ayant qu'une aspérité, être l'égale des hommes qu'il observe. Malheureusement, sa laideur et sa différence ne lui permettront pas de s'intégrer.
Mary Shelley nous questionne sur la vie et la responsabilité scientifique. Elle y dévoile une complexité des sentiments qui est impressionnante.

C'est un roman précurseur, écrit à 20 ans et qui 200 ans plus tard résonne encore comme un message universel.
Avant de courir voir le biopic sur sa vie au cinéma, lisez cette magnifique oeuvre !
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Ce livre est tout bonnement formidable ! J'étais captivé lors de ma lecture. Publié en 1818, Frankenstein ou le Prométhée Moderne est considéré comme le véritable premier roman de science-fiction. Ce livre a parfaitement convenu à mes attentes, je l'ai vraiment adoré ! Cet ouvrage est cependant très psychologique, l'histoire se base sur les sentiments qui animent Victor Frankenstein et la bête monstrueuse qu'il a créé. En tout cas si vous aimez les histoire de monstres et que vous souhaiter connaitre la véritable histoire de cette bête connu de tous, ce livre est fait pour vous !
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LIVRE GENIAL !!!

Outre le fait qu'il inaugure des réflexions qui vont parcourir toute la science-fiction jusqu'à aujourd'hui (rapports entre l'homme et une science qui risque de le dépasser), Frankenstein possède quelques chapitres qui sont une véritable pépite littéraire :
Les chapitres 11 à 16, en donnant la parole au monstre, sont une innovation qui ouvre la voie à toute une partie de la littérature moderne. D'un point de vue narratif, c'est une merveille : la créature raconte elle-même ses impressions à son premier réveil, alors qu'elle ne maîtrisait pas encore le langage. Voici comment elle décrit sa découverte du rôle des paupières : "A strange multiplicity of sensations seized me, and I saw, felt, heard and smelt at the same time; and it was, indeed, a long time before I learned to distinguish between the operations of my various senses. By degrees, I remember, a stronger light pressed upon my nerves, so that I was obliged to shut my eyes. Darkness then came over me, and troubled me; but hardly had I felt this, when, by opening my eyes, as I now suppose, the light poured in upon me again"
C'était, à ma connaissance, la première fois que l'on donnait la parole au monstre, et non aux hommes chargés de l'anéantir. le mot technique pour caractériser ce procédé est OSTRANENIE (ou SINGULARISATION), mot russe employé par Chklovski et introduit en France par Todorov (en 1966, dans Théorie de la littérature, au Seuil), et dont la définition pourrait être : "Processus qui permet à la littérature de donner vie et sens aux événements en amenant le lecteur à les considérer sous un angle différent de sa perception habituelle". Pour un auteur comme Tolstoï par exemple, le but de l'art est de lutter contre l'automatisation de nos rapports avec le réel.

Un peu d'histoire littéraire :
La littérature classique cherchait à donner des modèles, à promulguer des lois communes, valables pour tous. Elle avait un but de généralisation, de création de types universels (Voir Les Caractères).
Au contraire, avec la révolution française et l'accession de l'individu à L Histoire (dont l'exemple le plus frappant est Napoléon), la littérature va aller vers le singulier, l'unique. L'artiste n'est plus branché sur l'universel, mais est maintenant considéré comme porteur d'un destin et d'une oeuvre dont l'unicité fait la valeur.
Dans ce processus, la poésie romantique joue un grand rôle, en faisant du poète un être possédant un regard unique sur le monde. le subjectif prend le pas sur l'objectif. Plus de discours impersonnel et normatif, mais les cris de l'âme.
Dans l'univers du roman, on présente volontier des personnages exceptionnels qui nous donnent un regard différent sur le monde. L'un des procédés les plus intéressants dans cette recherche d'un discours subjectif et unique, et j'en reviens à Frankenstein, est l'utilisation d'un narrateur intérieur : on voit le monde par les yeux d'un être caractérisé par sa singularité (de l'enfant à l'animal, du monstre à l'ange).
Et lorsque la narration est à la première personne, que le personnage singulier prend lui-même la parole, on aboutit à une vision totalement subjective.

Le procédé est aujourd'hui largement exploité, dans la science-fiction (on donne par exemple la parole à l'extra-terrestre, au mutant...) comme dans la littérature générale.

Quand il est couplé à l'utilisation du monologue intérieur, il peut aboutir à des chef-d'oeuvres (voir de W. Faulkner, le bruit et la fureur et Tandis que j'agonise). Davantage encore lorsque l'auteur ménage un doute sur l'identité du narrateur : à lire absolument, si ce genre de choses vous intéresse : le Chasseur d'Eric Vuillard, sorti il y a une dizaine d'années.

Merci.
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Roman fantastique ? Si on veut, pour le décor. Mais c'est surtout un drame.
Mary Shelley aurait eu l'idée de Frankenstein dans un cauchemar, après une absorption d'opium – ce que le film Gothic, de Ken Russel, exploitera de manière très libre.
Frankenstein – nom du docteur, que l'imaginaire collectif a confondu avec sa créature, les liant ainsi pour l'éternité tandis qu'ils s'étaient affrontés ici-bas – dépasse pourtant le cadre strict de l'horreur en littérature, dont il est certes un texte fondateur : il pose surtout la question de l'être. Qui existe et qui n'existe pas en tant que tel ? Idée reprise plus tard dans l'Eve future de Villiers de L'Isle-Adam, et encore plus tard dans Blade Runner – ou, pour les puristes : Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? – de Philip K. Dick.
L'homme créant la vie, c'est l'homme-Dieu, et à partir de cadavres, c'est le Christ ressuscitant Lazare. Frankenstein peut aussi être lu comme un roman mystique qui s'achève dans le blanc immaculé du Nord, prélude à l'au-delà.
Mais à vouloir approcher l'oeuvre de Dieu, comme jadis Icare, on se brûle les ailes. le titan Prométhée – pour faire référence au sous-titre du livre – fut enchaîné à son rocher pour avoir dérobé aux dieux le savoir divin. Victor Frankenstein s'enchaîne au malheur, que le destin lui inflige pour s'être cru Dieu.
La créature veut, de son côté, s'élever au rang d'homme, en miroir de son créateur ayant transgressé sa condition originelle. le créateur rejette sa créature, tel un mauvais père, et le drame de ce désormais mythe se déroule inexorablement. Car la créature est douée de sentiments, donc capable de se venger.
Qui mieux qu'une donneuse de vie – une femme – pouvait écrire un tel texte ? Mary Shelley, avec cet amour impossible entre le « père » et son « enfant », nous offre l'une des plus magnifiques histoires romantiques…une histoire cruelle et triste à la fois comme celle des hommes.
Hélas – et pour satisfaire les bas instincts des consommateurs d'effets spéciaux informes ! –, le mythe de Frankenstein a été très malmené. le lire est donc un retour aux sources où, je ne crois pas trop m'avancer, l'on s'abreuve avec une délectation amère.
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Jamais je n'aurais eu l'idée d'entreprendre ce romain si un très cher ami à moi ne me l'avait pas chaudement recommandé. On pourrait dire qu'il s'agit d'un classique intemporel, et pourtant comme l'histoire originale a été altérée de milles façons différentes jusqu'à ce qu'elle soit totalement oubliée. Qui pourrait affirmer ne pas connaître le mythe qu'est Frankenstein ? Et pourtant, je pense que peu de personnes pourraient se targuer d'en connaître la réelle intrigue.

Loin des histoires d'horreur à la Stephen King, j'ai tout de même été happée par l'atmosphère sombre, presque suffocante de cette oeuvre, qui pour mon plus grand plaisir se déroule dans ma ville adorée, ma très chère Genève natale ! Pas une seule fois ce monstre presque légendaire n'est nommé dans ce roman, mais la terreur qu'il inspire est bien présente et laisse derrière ses pages un sentiment de malaise marqué.
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Une bâtisse imposante me fait face, sur un ciel éclairé et printanier, lors d'une promenade au bord du lac. Cette maison, connue de tous les Genevois, est la villa Diodati, plus connue comme étant la demeure de quelques jours de Mary Shelley. le soleil transperce de ses rayons un lac paisible, où une bise tiède berce une barque de pêcheurs

J'ai donc été comme beaucoup étourdi en lisant la véritable histoire de ce monstre. Nous ne connaissons pas les conditions exactes de la genèse de cette atrocité ; pas de courant électrique déferlant de Zeus ni de noire potion de Paracelse qui ont aidé à sa naissante mort

Et dire qu'on fait mention de Chêne, qui est le quartier où j'ai grandi et étudié ! de plus, la statue du monstre nous surveille toutes les nuits sur la plaine de Plainpalais, où il a commis un de ses méfaits d'étrangleur

Frankenstein est donc un nom maudit, répandant la terreur, mais pas par celui qu'on croit. Finalement, qui est le Monstre ?
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Un classique de l'épouvante écrit par Mary Shelley à la fin du XIXeme. Faut le lire, encore et encore. On connaît l'histoire mais il est important de lire l'oeuvre en entier de comprendre, les interactions humaines à l'oeuvre, la psychologie qui en découle. Je le prends comme un plaidoyer sur la tolérance, une ode à l'altérité. Il faut comprendre l'autre et le monde (du moins essayer) pour éviter les conflits et les drames. C'est sans doute une réduction un peu simpliste de l'ouvrage mais c'est aussi une façon de voir plus loin que le monstre.

Niveau écriture, c'est très agréable. le texte est découpé en 3 parties, la première pose les éléments, la seconde est l'histoire dans l'histoire (le meilleur) et la dernière c'est la chute.
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