Chine, dans les années 1970. le narrateur et son ami Luo, deux jeunes hommes appartenant à la classe moyenne chinoise, sont envoyés dans un petit village perdu au milieu des montagnes et des vallées. Issus de familles dites en opposition au régime de Mao, ils y vivent leur "rééducation", qu'ils espèrent d'une durée de deux ans. Leur vie austère n'est faite que de travail aux champs, et le seul loisir ou plaisir intellectuel qui leur soit accordé est de jouer du violon. Plus de chants autres que patriotiques, plus de livres sinon ceux de la propagande mise en place. Jusqu'au jour où ils réussissent à voler, une valise pleine de livres d'auteurs occidentaux,
De Balzac à
Gogol en passant par Dickens... Ils liront en cachette, et Luo excellent conteur, séduira le fille du tailleur de la province en lui relatant ces
histoires interdites. La jeune fille d'un rare beauté mais sans éducation, va apprendre par ses livres, la finesse et la délicatesse, mais aussi les désirs et les ambitions des jeunes femmes modernes.
Extrait:
"Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. A l'intérieur, ds pils de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique; les grands écrivains occidentaux us accueillirent à bras ouvert: à leur tête se tenait notre vieil ami
Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de
Victor Hugo,
Stendhal, Dumas,
Flaubert,
Baudelaire,
Romain Rolland, Rousseau,
Tolstoï,
Gogol,
Dostoïevski, et quelques Anglais : Dickens,
Kipling,
Emily Brontë...
Quel éblouissement!
Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara :
- Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde. "
Cela faisait un moment déjà que je souhaitais lire ce roman, ayant plusieurs fois le livre en main dans les librairie. La couverture m'a toujours attirée, je la trouve poétique. le titre également.
J'ai été un peu déçue par l'histoire, peut-être m'étais-je imaginé totalement autre chose. Plutôt un récit du genre de
Terre des oublis de
Duong Thu Huong. Je n'y ai pas trouvé toute la poésie que j'attends toujours des récits asiatiques.
L'histoire est originale et les personnages sont pleins d'humour et attachants. L'intérêt des jeunes hommes pour les livres et la littérature occidentale m'a touché car je peux m'identifier.. mais l'histoire n'a pas réussit à me transporter comme je l'espérait. C'est une jolie fable moderne, et la fin fait un joli pied de nez au dénouement auquel on pourrait s'attendre. J'y ai vu comme une morale, que
Prévert n'aurait pas reniée!
Une jolie histoire, agréable à lire, mais qui ne me laissera sans doute pas un souvenir impérissable.
Lien :
http://les-petitescapucines...