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EAN : 9782207249338
352 pages
Denoël (26/05/1999)
3.44/5   16 notes
Résumé :
Chacun a ses compagnons secrets. Mais il n'est pas donné à tout le monde de se découvrir des affinités avec un homme de Néanderthal, une planète guettée par un cataclysme, un musicien
célèbre arraché au passé, un champion du bidouillage informatique, un double, des dinosaures télépathes, ou une entité électronique prise de bougeotte.II faut pour cela se risquer
dans les dédales du temps et de l'espace, ou franchir le seuil qui sépare les mondes parallè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Compagnons secrets est un recueil de nouvelles inégales publiées entre 1982 et 1988. Ce n'est pas ce que Silverberg a écrit de meilleur mais je ne serai quoi qu'il en soit pas aussi critique que Richard Comballot (cfr revue Fiction n° 412 de 1990).

Il a écrit : « (...) il n'y a rien de pire que ces textes inaboutis, aux idées pourtant intéressantes, pondus par des écrivains de renom que l'on presse pendant des décennies, que l'on berce d'illusions quant à leur prétendu génie et qui finissent, déboussolés (nul n'ignore la crise vécue par Silverberg, il y a quelques années), par ne plus savoir où ils en sont. »

Heureusement, poursuit-il qu'il reste des auteurs de talent comme « Barberi, Jouanne, Kilworth, Jeter, Dunyach, Canal... » dont je n'ai jamais entendu parler. Finalement, ce n'est que son avis.

« La maison en os » raconte l'histoire d'un homme perdu aux temps préhistoriques. Cela ne vaut pas, il faut le reconnaître, ‘Les déportés du Cambrien' publié 20 plus tôt.

« En attendant le cataclysme » est une histoire de fin du monde sur une autre planète. Je n'ai pas trop accroché non plus.

« Gianni » raconte comment Giovanni Battista Draghi dit Pergolesi  (1710-1736) est ramené en 2008 pour lui donner une sorte de seconde chance. Une nouvelle intéressante pour la mélomane que je suis. Quel serait l'avis des grands compositeurs sur la musique moderne ? Qui aurais-je choisi de ramener ? Probablement Bach pour le confier aux bons soins de mon ophtalmologue. Je me demande s'il apprécierait autant que moi d'écouter Yo-Yo Ma interpréter ses Six suites pour violoncelle seul?

Pour la petite histoire, cette nouvelle (ainsi que ‘Le rémissionnaire') a été initialement publiée dans la revue « Playboy Science Fiction ». Les plus grands auteurs ont publiés leurs histoires dans cette revue. J'ai trouvé un article qui vous en parlera mieux que moi si cela vous intéresse : https://bit.ly/3E4DYVw

« La substitution » est une nouvelle dédiée à Philip K. Dick. Un homme en vacances au Mexique est échangé avec un autre lui d'une réalité parallèle. Histoire sympa mais pas très originale, je pense avoir déjà lu plusieurs histoires similaires.

« Le rémissionnaire » raconte l'histoire d'un pirate informatique spécialisé dans l'obtention de ‘rémissions' pour les humains soumis à un régime extraterrestre oppressif.

« L'amant de Jennifer » raconte l'histoire de Finch. C'est un représentant de commerce marié et heureux. Quand il soupçonne sa femme d'avoir un amant il décide de revenir à l'improviste régulièrement pour les surprendre. Mais qui sera le plus surpris ?

« Notre-Dame des Sauropodes » a été écrite en 1980 soit 10 ans avant le Jurassic Park de Michael Crichton. Il y a comme qui dirait un air de déjà vu... Bienvenue sur Dino Island !

« La compagne secrète » a reçu le prix Locus 1988 du roman court. Cette novella fera l'objet d'un billet séparé car elle nécessite la lecture en parallèle d'un texte de Joseph Conrad qui se trouve à la bibliothèque. J'irai l'emprunter demain. Et ce billet est déjà bien assez long !





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Le compagnon secret (The Secret Sharer, 1987) se trouve dans deux recueils en français : ‘Compagnons secrets' et ‘Voile vers Byzance : nouvelles au fil du temps 1981-1987'. Cette novella a reçu le prix Locus en 1988 (a terminé 2e pour le Hugo et a seulement été nominé pour le Nebula). Il a également reçu le SF Chronicle la même année (prix décerné par les lecteurs du magazine).

« Je ne cache pas mon admiration pour l'oeuvre de Joseph Conrad. (Ou pour Conrad lui-même, ce petit homme dur et têtu qui, bien que l'anglais ne soit que sa troisième langue, après le polonais et le français, a réussi non seulement à passer le difficile examen oral de qualification pour devenir capitaine dans la marine marchande britannique, mais aussi, une dizaine d'années plus tard, à se transformer en l'une des plus grandes figures de la littérature du XXe siècle). »

En 1969, Robert Silverberg a déjà rendu hommage à Joseph Conrad avec son roman ‘Les profondeurs de la terre'. C'est d'ailleurs après avoir lu ce roman que j'ai lu le célèbre « Au coeur des ténèbres » et que je me suis intéressée à l'oeuvre de Conrad.

« La compagne secrète » est une réécriture d'une nouvelle de Joseph Conrad, elle porte d'ailleurs le même nom en anglais.

L'histoire de Conrad est transposée dans un futur lointain. Nous faisons la connaissance d'Adam un jeune capitaine qui effectue sa première mission, son premier voyage interstellaire. Ils transportent des corps en animation suspendue, certains sont occupés et d'autres pas. Parallèlement ils transportent des âmes stockées dans des matrices (ou modèles électroniques désincarnés d'un esprit) qui une fois arrivées à destinations seront insérées dans les corps disponibles (vides).

Une matrice s'évade et tente d'occuper un corps qui n'est pas libre… ce qui cause sa mort. Elle va donc trouver refuge auprès du capitaine qui va la cacher à l'intérieur de son esprit. Une communion hors du commun qui va marquer Adam pour très longtemps.

La fin est identique à la nouvelle de Conrad,

Un très bon moment de lecture.



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Silverberg est un des géants de la science-fiction, ce qui a pour avantage et inconvénient d'amener des éditeurs à collecter et à publier tous ses écrits, son simple nom étant vendeur. Il est peu douteux que ce recueil de nouvelles fasse partie de cette tendance. Pour autant, faut-il renoncer à le lire ?
*
Différentes nouvelles donc :
- "La maison en os" relate l'histoire d'un homme "moderne" projeté au milieu d'une tribu de sauvages de la préhistoire. Aujourd'hui cette histoire, profondément humaniste, pourrait nous sembler moins originale qu'à l'époque, pourtant elle conserve un grand charme et une réflexion...intemporelle. J'ai beaucoup aimé.
- "En attendant le cataclysme" s'attache aux 15 derniers jours de la vie d'un homme resté sur une planète avant l'arrivée d'un tremblement de terre qui le tuera. Tout l'intérêt tient à l'évolution du regard du "héros" sur sa vie, sur l'évolution au fil des siècles du monde que les humains ont colonisé, sur les extraterrestres encore présents. Sujet inhabituel et traité de façon originale là encore.
- "Gianni", c'est Giovanni Battista Draghi, grand musicien mort trop jeune qui est ramené à la vie pour pouvoir créer la grande oeuvre qui l'attendait. Réflexion sur la fatalité, par l'auteur de l'homme stochastique, à laquelle j'ai moyennement adhéré mais qui a ses mérites.
- "La substitution" est un hommage à Dick. Un homme en vacances au Mexique se retrouve dans un monde, parallèle mais proche du sien, où ceux et celles qui l'entourent le prennent pour un autre. Quels vont être ses choix ? le sujet est assez classique en SF, sans doute mieux traité par Dick, mais, pour autant, les personnages sont attachants et la nouvelle se lit, il me semble, de façon plaisante.
- "Le rémissionnaire" est l'occasion de présenter une autre facette de Silverberg. Un pirate informatique, dans un monde oppressif dominé par des extraterrestres, se trouve confronté à un adversaire inattendu comme à son passé. Les pages d'affrontements informatiques peuvent sembler faibles, comparées par exemple, à Hypérion, mais il faut se souvenir que cette nouvelle date des années 80. C'était vraiment novateur. Reste qu'est juste ébauché un monde complexe et intéressant, au profit d'une focalisation sur l'évolution des sentiments du héros. Cela peut plaire ou pas.
- "L'amant de Jennifer" raconte l'histoire de Jennifer qui a un amant (Je me surpasse !). Non, plus exactement cette nouvelle s'intéresse à l'évolution psychologique du mari de Jennifer, comme à celle de ses deux enfants, face à l'arrivée d'un amant venu du futur puis à la disparition de la mère/épouse. Là encore la SF est plus prétexte à une analyse "intime" qu'à un récit centré sur un univers autre que le nôtre. Sans prétendre à une profondeur psychologique inouïe c'est agréable à lire et plutôt inspiré.
- "Notre Dame des Sauropodes" (1980) s'intéresse aux aventures d'une jeune femme qu'un sabotage amène à faire naufrage sur un monde artificiel où a été recréé un pan du crétacé avant sa disparition par une météorite. Bienvenue chez les dinosaures ! Mais non, ce n'est pas (le mièvre) Jurassic Parc avec 10 ans d'avance ! Ou alors seulement pour quelques paragraphes au début... Tout le récit est construit autour d'une idée à la fois follement originale et quelque peu loufoque... que je vous laisse découvrir. L'enfant en moi a positivement adoré !
- "la compagne secrète", prix Locus 1988 du roman court me semble un récit... trop long. Nous sommes dans un vaisseau spatial où des âmes sont mises en attente avant l'arrivée sur une nouvelle planète et l'une d'entre elles, qui n'en peut plus de cette situation, va se réfugier dans la tête du capitaine du vaisseau (qui est aussi le plus jeune et le moins qualifié de l'équipage). Étude psychologique là encore plus que roman d'action mais je me suis un peu ennuyé. Sujet traité de nombreuses fois ailleurs, moindre originalité. Cette novella reste plaisante mais qu'elle ait été primée m'étonne quelque peu.
(Ordre de préférence personnel ici : "Notre Dame des Sauropodes" et "La maison en os" sur la première marche, médaille de bronze pour "En attendant le cataclysme" tant le sujet est original et abordé avec justesse).
*
Globalement ce recueil a sa cohérence. Les récits semblent avoir été avant tout sélectionnés dans l'immense production de l'auteur parce qu'ils se centrent sur l'évolution interne/psychologique du personnage principal. Les mondes qui les entourent, pourtant souvent très créatifs, sont avant tout une occasion permettant au récit, et au héros, d'avancer. Pour autant ce "décor" ne semble jamais plat ou artificiel et c'est un des talents majeurs de Silverberg, ici comme ailleurs, que de savoir mettre en place des mondes fascinants et d'avoir 10 idées par page là où tant d'auteurs actuels de "sagas" en ont plutôt une par trilogie. Ces nouvelles sont donc à la fois l'occasion de voyager et de rêver dans des univers improbables et une mise en abyme nous amenant à nous interroger sur diverses réalités de nos vies (l'infidélité, ce qui fait notre humanité, la fatalité, la trahison, l'amitié, le sens d'une vie...), sans que jamais ces réflexions ne deviennent par ailleurs pesantes ou moralisatrices.
*
Si Silverberg a, sans conteste, écrit des romans plus marquants, je conseille sans grande réserve ce recueil. Il est inégal mais va, à mes yeux, du "plutôt bon" au "remarquablement original voire inoubliable" et est toujours plaisant à découvrir. Que demander de plus pour une lecture somme toute courte ?!
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Je ne suis pas une adepte des nouvelles, ça ne pouvait donc pas être un coup de coeur. Mais une fois de temps en temps, ça change un peu. Et à part la dernière qui, je trouve, traîne en longueur, elles ne sont pas désagréables à lire. On y trouve tous les ingrédients de la Science-Fiction : le voyage dans le temps, une vision de notre monde dans un avenir très éloigné, la colonisation de nouvelles planètes, etc. Une lecture que je qualifierais de "lecture de passage", c'est-à-dire un bon moment, mais qui ne laissera certainement pas beaucoup de traces.
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babelio_id:Silverberg-Compagnons-secrets/262691
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il y a des moments où je ne peux pas m’empêcher de me sentir abandonné par mon propre temps. Je sais que c’est irrationnel. Ce doit être seulement par accident que je suis échoué ici. Mais il y a des moments où je pense que les gens là-haut, en 2013, ont simplement haussé les épaules et oublié mon existence quand les choses ont mal tourné, et ça me fait prodigieusement chier jusqu’à ce que je reprenne le dessus. Je suis un dur à cuire de profession. Mais je me trouve à 20.000 ans de chez moi et il y a des moments où ça fait plus mal que ne peux le supporter.

(La maison en os)
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S'il en est ainsi - si, comme le disait Melissa, le karma règne en maître - vaut-il la peine de renouveler l'expérience? D'aller dans l'hier des hiers chercher quelque autre génie mort trop tôt. Poe, Rimbaud, Caravage ou Keats, pour lui donner la deuxième chance que nous espérions donner à Gianni? Et le voir suivre de nouveau son destin, sombrer une deuxième fois? Mozart, comme Sam le suggérait naguère? Benvenuto Cellini? Notre filet est large et profond. Tout le passé nous appartient. Mais si nous ramenons quelqu'un d'autre, et qu'il suive délibérément et en toute insouciance la même vieille pente fatale, qu'aurons-nous accompli, quel intérêt pour nous comme pour lui?

(Gianni)
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Nous nous imaginons que nos pauvres réalisations constituent le fin du fin en matière de civilisation, que les ordinateurs, les vaisseaux spatiaux et les saucisses grillées sont des miracles qui nous placent au pinacle de l'évolution. Mais j'ai à présent une autre vision des choses. L'humanité à accompli de merveilleux exploits, certes. Mais nous n'aurions même pas eu droit à l'existence, si la plus grande de toutes les races s'était vu accorder la possibilité d'aller jusqu'au bout de son destin.

(Notre-Dame des Sauropodes)
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Le chatoiement musical qui signalait la présence de l'intelligence a rapetissé et disparu. Je pouvais l'imaginer en train de ricaner tout en faisant ses rondes, fantôme voltigeur, dans les circuits neuraux du vaisseau. Logiciel hautain, rayonnant de mépris pour son maître putatif. Pauvre capitaine, pensait Henry Henry 49. Pauvre petite nullité de capitaine. Un passager éternue, et le voilà prêt à faire condamner toutes les cloisons.
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Rien que des bêtes, dites-vous? Comment pouvez-vous en être sûr? Nous ne connaissons qu'un fragment de ce que fut réellement le mésozoïque, qu'une tranche, rien que des bouts d'os, littéralement. Le passage de cent millions d'années peut effacer toutes traces de civilisation. Supposons qu'ils aient eu un langage, une poésie, une mythologie, une philosophie? Des rêves et des aspirations? Qu'ils aient connu l'amour? Non, dites-vous, ce n'étaient que des grosses bêtes, lourdaudes et stupides, qui vivaient aveuglément des vies bestiales.

(Notre-Dame des Sauropodes)
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Ancienne colonie, la planète Belzagor a été rendue à ses deux espèces intelligentes. Des scientifiques décident d'assister à leur rituel secret, la cérémonie de la renaissance... Dessin : Laura Zuccheri Oeuvre originale : Robert Silverberg Scénario : Philippe Thirault
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