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G. Jean-Aubry (Traducteur)Sylvère Monod (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070305391
176 pages
Gallimard (10/03/2005)
3.77/5   33 notes
Résumé :
En pleine nuit, dans le golfe de Siam, un jeune capitaine recueille à son bord un meurtrier qui vient de s'échapper du navire sur lequel il était détenu. Il le cache dans sa cabine, ment à son équipage et va jusqu'à détourner son navire pour aider son " compagnon secret " à s'enfuir... Court chef-d'œuvre, ce récit explore les étrangers liens qui se sont noués entre les deux hommes, cette complicité qui va jusqu'à l'identification, au dédoublement.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
À nouveau, la lecture d'un livre de Robert Silverberg m'amène à en lire un autre de Joseph Conrad. Sa novella « La compagne secrète » (1987) est une réécriture de cette nouvelle, un hommage à un auteur qu'il admirait beaucoup.

Le compagnon secret est une nouvelle qui fait partie du recueil intitulé « Entre terre et mer » et a été écrite en 1912.

Un capitaine recueille sur son navire le second d'un autre navire (le Sephora). Leggatt a tué un membre de son équipage et s'est enfui. le capitaine va le cacher dans sa cabine et l'aider à échapper à ses poursuivants.

Excellente nouvelle, j'apprécie énormément l'écriture de Conrad. Je pense que je ne vais pas m'arrêter ici.



Challenge XXe siècle
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Un peu déçue par ce texte, certainement parce qu'il s'agit là d'une nouvelle et que cette histoire aurait mérité un plus long développement... Je suis un peu gênée aussi par ce que le narrateur considère comme son "double". Je sens un malaise, ce malaise émane du narrateur et non pas du naufragé qu'il héberge secrètement dans sa cabine. le capitaine, narrateur des événements, se sent étranger au navire, tout comme le naufragé, il me semble survoler les événements plutôt qu'en être un acteur... Il découvre le bateau et aussi l'équipage... L'étude psychologique ne me semble pas assez fouillée, je reste sur ma faim.
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Aussi traduit sous le titre « L'hôte secret » (que je lui préfère personnellement) et sous-titré « Un épisode de la côte », « le compagnon secret » fut écrit en 1909. CONRAD utilise les ingrédients suivants : gothique, inquiétude, scènes possiblement empreintes d'un souffle fantastique, surnaturel, mais de manière des plus novatrices.

Un navire à l'arrêt dans le golfe de Siam. le narrateur, 27 ans, le commande depuis 15 jours. Aussi, il ne connaît ni le bateau ni son équipage, lorsqu'il s'aperçoit, le soir venu, que l'échelle d'accès n'est pas remontée. Tentant de la tirer à lui, il sent le poids d'un homme accroché à celle-ci. Est-il mort, agonisant ou bien vivant ?

« Mais je distinguai tout de suite quelque chose d'allongé et de pâle qui flottait contre l'échelle. Avant même que j'eusse pu former une conjecture, un léger éclair phosphorescent qui sembla émaner soudain du corps nu d'un homme passa sur l'eau endormie, comme se joue, fugitif et silencieux, un éclair d'été dans un ciel nocturne. La révélation d'une paire de pieds, de longues jambes, d'un large dos livide, immergé jusqu'au cou dans une lueur verdâtre, cadavérique, me coupa la respiration. Une main, à fleur d'eau, demeurait accrochée au dernier barreau de l'échelle. Je le voyais complet, moins la tête. Un cadavre décapité ! ».

L'homme est bien vivant, entier, et monte à bord du bateau. Il s'appelle Leggatt et a tué quelqu'un. Très vite ce Leggatt, affublé du pyjama du narrateur, fait office de double. « Il me semblait, dans la nuit, me trouver en face de ma propre image reflétée dans les profondeurs d'un sombre et immense miroir ». Leggatt est entraîné dans la cabine du capitaine-narrateur, un face à face s'amorce, avant celui entre le narrateur et le capitaine du Sephora, le bateau sur lequel Leggatt a tué un homme, et qu'il recherche…

Le thème du double avait déjà été fort développé dans le roman « le double » de DOSTOÏEVSKI en 1846. Ici CONRAD l'endosse d'un costume effrayant, gothique, venteux, moite et poisseux, à lire en noir et blanc. Fascinant.

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Un capitaine nouvellement nommé. Des officiers jaloux et soupçonneux. Un homme nu agrippé au bas de l'échelle et recueilli en pleine nuit. L'affrontement des hommes dans le jeu de la dissimulation et les dérapages de la raison. Un zeste de fantastique, comme dans "La ligne d'ombre". Mais une histoire à suspense haletant. Et toujours cette écriture somptueuse ! Encore un chef-d'oeuvre ! La traduction d'Odette Lamolle est parfaite et les commentaires de Sylvère Monod lumineux.
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Dans le golfe du Siam, un jeune capitaine pas encore bien aguerri ne se sent pas à l'aise avec son équipage qu'il ne connaît pas vraiment. Une nuit il découvre accroché à l'échelle du bateau un homme fugitif, meurtrier s'étant échappé d'un autre bateau mouillant pas très loin. Il le fait grimper à bord et le cache. le court roman raconte comment il peut le dissimuler aux yeux de tous, chuchotant principalement ensemble. L'autre homme, une marin aussi, à peine moins âgé, lui ressemble étrangement et le capitaine est fasciné sans doute par cet autre lui-même. le tout se déroule dans une ambiance prenante, propice au mystère, qui ne sera pas éclairci totalement.

C'est ma première rencontre avec Joseph Conrad, où éclate une écriture prenante et une belle connaissance de la navigation, ce qui est normal!
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le patron de la Séphora avait des favoris roux qui entouraient son visage d'une ligne clairsemée, et le genre de teint qui correspond à cette couleur ; et aussi, cette nuance particulière de bleu brouillé dans les yeux. Ce n'était pas exactement un personnage de grande allure ; ses épaules étaient hautes, sa stature plutôt moyenne - une jambe légèrement plus arquée que l'autre. Il me serra la main en regardant vaguement autour de lui. Il me sembla qu'il se caractérisait surtout par une ténacité sans entrain. Je me comportai avec une politesse qui parut le déconcerter. Peut-être était-il timide. Il s'adressa à moi en marmonnant comme s'il avait honte de ce qu'il disait ; me donna son nom (quelque chose du genre d'Archbold - mais après tant d'années, je n'en suis plus très sûr), le nom de son navire, et quelques autres détails de ce genre, à la manière d'un criminel qui avoue à contrecoeur et d'un ton larmoyant.
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Sur ma droite s'alignaient des rangées de pieux de pêche qui ressemblaient à un mystérieux système de palissades de bambou à demi submergées, division incompréhensible du domaine des poissons tropicaux, d'aspect délabré, comme abandonné à jamais par quelque tribu de pêcheurs nomades qui serait partie à l'autre bout de l'océan ; car, aussi loin que portait le regard, il n'y avait pas un signe d'habitation humaine. Sur ma gauche, un groupe d'îlots arides, suggérant des murs de pierres, des tours et des forts en ruine, plongeait ses fondations dans une mer bleue qui elle-même paraissait solide, tant elle était calme et immobile à mes pieds ; même la traînée de lumière du soleil couchant brillait d'un éclat uni, sans ce scintillement frémissant qui indique une imperceptible ondulation. Et lorsque je tournai la tête pour jeter un dernier regard au remorqueur qui venait de nous laisser au mouillage au-delà de la barre, je vis que la ligne droite et plate du rivage rejoignait la mer stable, bord à bord, avec une parfaite et indécelable continuité, pour ne former qu'une unique surface mi-brune, mi-bleue sous le dôme immense du ciel.
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Les vergues de misaine pivotèrent dans un grand bruit, au milieu des cris réjouis. Et alors les terribles favoris se firent entendre et donnèrent des ordres variés. Déjà le navire avançait. Et j'étais seul avec lui. Rien ! personne au monde ne pourrait maintenant s'interposer entre nous et jeter une ombre sur le chemin de la connaissance silencieuse et de l'affection muette, la communion parfaite d'un marin avec son premier commandement.
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Et j'éprouvais une joie soudaine en pensant à la grande sécurité de la vie en mer, comparée à l'agitation sur terre, et comme j'avais eu raison de choisir cette existence sans tentations, ne présentant aucun problème inquiétant, investie d'une beauté morale élémentaire par la simplicité absolue de son appel et l'unicité de son but.
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Un navire de croisière qui s'échoue. le commandant qui prend la fuite. Une trentaine de passagers qui perd la vie. Ca c'est passé il y a quelques années, vous vous en souvenez. Pour un marin, déserter le bord c'est le déshonneur suprême. Et pour un romancier, c'est l'occasion de sonder les abysses de l'âme humaine.
« Lord Jim » de Joseph Conrad, un classique à lire chez Folio.
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