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Bernard Sigaud (Traducteur)
EAN : 9782290317983
573 pages
J'ai lu (31/03/2002)
3.53/5   58 notes
Résumé :
Sans même daigner faire la guerre, ou vouloir seulement communiquer, les extraterrestres ont asservi l'humanité pour régner en despotes sur notre planète. Lentement, les terriens vaincus se sont fait une raison, et personne ne songe désormais plus a tenter quoi que ce soit contre les nouveaux maîtres du monde.
Personne, sauf le colonel carmichael. Militaire a la retraite, il vit a l'écart dans son ranch de Santa Barbara, a la tête d'une famille hétéroclite ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une invasion extraterrestre menace la terre. Mais un groupe de résistant fait face.

J'ai eu un mal fou à entrer dans le roman, les 80 premiers pages m'ont semblées interminables. Et juste au moment ou j'aurais pu enfin rentrer dans l'histoire, l'auteur fait mourir le seul personnage pour qui j'avais un peu d'intérêt. du coup la suite à été tout aussi laborieuse que le début.

Je n'ai eu aucune autre affinité avec les personnages. le déroulement de l'histoire ne m'en a pas laissé l'occasion.
Pourtant, la résistance et les combats pour la liberté sont des sujets qui me parlent en général. Mais ici, je n'ai pas du tout été emballée.

L'écriture de Silverberg est agréable et aisée. Mais c'est sans doute l'approche et la distance qu'il a mis en place qui ont fait que son roman m'a paru fade, lent et long.
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Le grand silence est un texte bien écris qui pourra surprendre les amateurs de récits d'invasion extraterrestre de notre planète .

En effet Silverberg n'est pas vraiment un foudre de guerre , donc nous n'avons pas ici un « pitch « à la sauce nationaliste triomphante .

Les extraterrestres de ce roman sont incontestablement un clin d'oeil aux Pulps pour ce qui est des apparences et de certains de leurs moyens d'action , mais pour le reste , ils sont tellement étrangers qu'il sera quasiment impossible de comprendre leurs réelles motivations du début à la fin de ce long texte .
Le canevas est plus celui de la guerre des mondes , mais la fin diverge et de plus la terre est véritablement occupée .
L'humanité tisse des liens avec les envahisseurs , passifs ou actifs . Ils sont intéressants à suivre car ils reposent sur l'observation et souvent aussi sur l'irrationnel et les phantasmes .

Ce roman vient nous parler de cette longue occupation de cinquante années pendant lesquelles l'humanité s'adapte à la situation alors que la civilisation s'effondre durablement et que la résistance s'incarne principalement dans une famille suivie sur plusieurs générations .
Il semble d'ailleurs que la confrontation armée avec cette menace existentielle ne soit pas la solution viable et profitable pour cette branche principale et dominante de la résistance , de même que la collaboration d'ailleurs .

Dans ce texte nous lisons des pages consacrées aux topos du genre : l'arrivée , le contact , l'effondrement civilisationel ...
Mais pas véritablement de guerre au sens classique de ce genre de textes , de ce point de vue , le grand silence est donc absolument atypique.

Dans ce roman , les thématiques fondamentales se lisent en creux . La finalité de ce texte n'est pas évidente à percevoir clairement et donc , par exemple , les extraterrestres sont un mystère intégral du début à la fin , de même que leurs véritables motivations .

Cependant , n'exagérons rien , c'est un récit d'invasion assez gratifiant et l'auteur ne passe absolument pas à côté de sa thématique générale .
A la lecture de ce texte le monde sombre effectivement dans un véritable chaos ..
La thématique collaborationniste volontaire est abordée frontalement évidement , mais l'auteur en introduit une autre qui est clin d'oeil aux Pulps et qui ferra sourire volontairement et effrontément le lecteur . Avec le temps un culte des extraterrestres naitra et l'auteur règlera à cette occasion , deux ou trois comptes avec la superstition .

Ce contexte permettra à cet auteur au style accompli , d'explorer la nature humaine dans les situations de crises et d'effondrement des valeurs et des repères . C'est le sujet de ce livre et personnellement , je ne lui ferait pas le reproche de ne pas avoir mis l'accent sur les chasseurs F16 et sur les chars d'assaut !

L'objectif principal de la résistance serra de conserver et maintenir ce qui est l'essence de la civilisation humaine ainsi que de préserver l'intégrité même de l'espèce .
En effet on oublie trop souvent et trop naïvement , que la préservation de la liberté passe souvent par la discrétion et le silence plus que par les actions d'éclat et souvent et même toujours , pour rester libre comme pour reconquérir la liberté , il faut posséder une âme libre , une âme pleine d'un soi-même authentique , et rien n'est moins évident et facile en situation d'oppression frontale et de chaos institutionnel .

C'est le sujet de ce roman, et non celui d'un ballet de champs de bataille acharné , d'où son titre , à mon humble avis : le grand silence .
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Une formidable histoire d'êtres humains intelligents et rebelles. de personnages profonds et tourmentés.
Bon sang de bonsoir, qu'est-ce que j'apprécie Silverberg pour ces magnifiques personnages ! Silverberg aime à nous décrire des cheminements d'évolution, en général à l'échelle d'une vie, mais ici c'est à l'échelle de plusieurs générations qu'on a ce parcours.

Alors oui, si vous attendez de la baston, du gros boum, des missiles et des bombes qui tapent sur les ETs, bah passez votre chemin. Ici, la résistance est surtout intérieure, comme le dit Finitysend, une histoire personnelle, familiale, en fait.

Avec des personnages tous plus humains les uns que les autres, avec forces et failles, bassesses et grandeurs, révoltes (y compris contre la famille) et retours du fils prodigue, une superbe histoire de dynastie "résistante". Bien écrite, bien maîtrisée.

Si les "Entités" font effectivement très "pulp", et qu'à aucun moment je n'ai réussi à les imaginer "belles" (comme l'insaisissable Khalid les voit), les humains de l'histoire sont juste passionnants à suivre.

Et j'ai tout particulièrement aimé la fin, et ses "leçons". Que l'être humain préfère la facilité d'être mené à la baguette comme un troupeau de moutons bons à tondre à l'autonomie et tout ce qui s'ensuit, on en a la preuve tous les jours. Qu'il y aura toujours des gens qui servent avec diligence, efficacité et bonheur les puissants afin d'asservir un peu plus leurs propres collègues, on le sait, les "collabos" ça a toujours existé. Et qu'il y aura toujours des résistants qui caressent l'idée de liberté, même si ce n'est que dans leur coeur, on le sait aussi. Avec les Entités, c'est juste plus visible et évident que quand tout ça se passe "entre nous".

C'est une jolie leçon bien racontée que nous avons là, et que j'ai lu très vite, finalement. Un coup de coeur, en ce qui me concerne... qui m'a fait penser au comics "the walking dead", en moins gore et moins violent. Ce qui est intéressant, ce ne sont pas les ETs ou les zombies au final dans ces bouquins, mais les humains et leurs relations.
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Voilà un roman qui m'a passionné d'emblée mais qui m'a posé quelques difficultés dans ma lecture aux premiers chapitres.


Qu'on ne s'y trompe pas, le récit humaniste de Silverberg est grandiose car en refusant toute scène de grandeur trop déplacée qui risquerait de virer dans le patriotisme foudroyant ou quelque notion de bellicisme envers les "méchants envahisseurs" de style Independance Day, il réussit à octroyer un humanisme fascinant à ses personnages, étant souvent à leurs côtés, qu'on soit dans leurs pensées avec eux ou dans une vue plus externe.

De plus, l'auteur a le bon goût de laisser un voile de mystère à l'imagination du lecteur (les extraterrestres sont décrits mais d'une certaine manière, partiellement et si l'on s'en fait une idée, c'est physiquement puisque leurs actes restent plus ou moins incompréhensibles, sur un autre stade de pensée auxquels les humains ne comprennent pas grand chose).



Non, quand je parle de difficulté, c'est plus dans la structure du livre qui, à chaque chapitre va opérer un saut temporel, du jour même de l'arrivée de ces intrus que l'on va vite appeler "les entités" en sautant à chaque fois 2 ans, 3 ans, voire 10 ans avec de nouveaux personnages qui apparaissent constamment, enfants ou encore bébés au chapitre d'avant, plus mûrs au chapitre que l'on lit, tandis que des adultes, plus âgés vont progressivement s'effacer par la vieillesse, la maladie ou les accidents divers. Sans compter que chaque chapitre est généralement long (le premier fait 114 pages, le second 92...) donc pour ma part, l'acclimatation m'a demandé un peu de temps.

Mais bon signe toutefois, cette "barrière temporelle" imposée par la construction du récit et ses chapitres aussi importants et formant chacun des mini-livres à eux seuls m'a permis de faire des pauses de quelques jours (j'avais commencé le livre en juin avant de partir au Québec, j'ai donc mis plus de temps qu'habituellement à le lire !), délaissant le livre pour y revenir sans problème peu de temps après, signe rare que l'intrigue, même si elle nécessite de s'accrocher un peu, se suit sans problème, mieux, "mûrit" en vous.



C'est un roman beau et terrifiant qui marque durablement même après que l'on ait terminé sa lecture. Il n'enregistre pas moins que la chute de la civilisation humaine et la terrible résignation de l'humanité qui doit finir par s'accommoder de la présence d'un ennemi quasiment invincible dont la puissance n'a d'égale que son étrange et abstraite beauté.
Silverberg montre bien qu'au fil des générations et même si l'humanité survit tant bien que mal, le langage évolue face à la nouvelle génération tandis que privée de nombreux moyens technologiques (pour montrer leur mécontentement face à une attaque humaine, les entités n'ont qu'à couper d'un coup toute l'électricité au niveau mondial. Un peu comme les attaques magnétiques qui se déclenchaient peu avant l'invasion des tripodes de la Guerre des mondes de Spielberg, privant les humains de moyens de transports en bon état... Une pichenette pour les entités, un retour à l'âge de pierre pour l'humanité dans un premier temps, puis au XIXème siècle, et encore. Plus tard l'électricité sera remise, les représailles seront bien plus douloureuses encore et différente...), une bonne partie de la culture disparaît ou ne se transmet pas dans le temps. Et comme en temps de guerre, il y a des collaborateurs, des traîtres, des Judas, ce qu'on appelle ici des Quisling ou des Borgmann.


Si rebellion il y a, elle doit alors prendre son temps à travers le monde mais ne peut tenter d'action frontale face à un ennemi insaisissable du début à la fin dont on ne sait rien. L'histoire se concentre sur le ranch de la famille Carmichael et les générations successives mais à plusieurs moments, selon la nécessité de l'histoire, on sera transporté en d'autres endroits du monde (Prague pour Borgmann, Angleterre pour Khalid d'origine pakistanaise), le tout faisant toutefois que tous les personnages sont, d'une certaine manière, tous liés entre eux. le fait même d'avoir plusieurs générations et donc plusieurs personnages fait que l'on ne s'attache pas à un en particulier, ou alors si on s'y attache, on comprend très vite, que le hasard, ce terrible hasard comme dans la vie réelle, peut nous le retirer à tout instant. Silverberg a trouvé donc là une manière d'opérer une résignation forcée, une sorte de détachement du lecteur qui, tout en participant à sa manière à ce "grand silence", ne l'empêcheront pourtant pas d'être frappé par la justesse des situations éprouvées.



Car en s'attachant à des petites vies de côté, loin des grands faits d'armes, l'oeuvre n'en devient que plus universelle, bordée d'une certaine sagesse qui me laisse à penser que l'on pourra revenir plusieurs années plus tard à ce livre pour y retrouver à nouveau quelque chose de riche et vivant, ce qui finit par vous laisser mettre le livre dans vos oeuvres de chevet quand vous comprenez que finalement vous avez en quelque sorte comme vécu avec elle et qu'en grandissant ou évoluant aussi vous-même, vous y retrouverez là aussi un peu de votre personne avec le temps.
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Après une lecture complète des 574 pages, contraint et forcé, pour lui trouver ne serait-ce qu'un début d'intérêt quelque part, force est de constater le vide quasi complet de ce texte qui endort les passions du lecteur et le plonge dans une totale indifférence pour les héros de cette histoire qui s'étale très mollement dans le temps. Enfin, ce n'est que mon impression. Si on a du goût pour ce qui se dessine en creux dans l'absence et le néant, ou pour les chroniques familiales alors il ne faut pas hésiter à le lire.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Cette Cindy, disait-elle, était la seule du groupe à ne pas avoir peur des extraterrestres. Lorsque l'un d'entre eux était entré dans la salle, elle s'était approché de lui, l'avait salué comme une vieille connaissance et lui avait dit que lui et tous ceux de son espèce étaient bienvenus sur Terre, qu'elle était heureuse qu'ils soient là.
- Et les extraterrestres lui ont-ils répondu d'une façon ou d'une autre ? demanda Buckley.
Margaret Gabrielson n'avait rien remarqué. Pendant que Cindy parlait, l'autre restait là sans bouger à trois mètres au dessus d'elle, à la regarder de haut comme on regarde un chat ou un chien, sans montrer la moindre réaction ni le moindre signe de compréhension. Mais quand l'extraterrestre avait quitté la salle, Cindy avait raconté à tout le monde qu'il lui avait parlé, mais mentalement, par télépathe, quoi.
- Et qu'est ce qu'il lui a dit ? demanda Buckley.
Silence. Hésitation. [...]
C'est alors que la réponse jaillit d'un trait : "que les extraterrestres voulaient nous informer qu'ils n'avaient aucune intention de faire du mal à notre planète, qu'il étaient ici... en mission diplomatique, quoi, qu'ils faisaient une espèce de grande ONU des planètes et qu'ils étaient venus pour nous inviter à en faire partie. Et puis qu'ils allaient rester quelques semaines seulement et qu'ensuite la plupart retourneraient sur leur planète d'origine, sauf quelques-uns qui resteraient ici comme ambassadeurs, quoi, pour nous enseigner une nouvelle et meilleure approche de la vie.
- Oh oh, murmura Joshua Leonards. Rien de très rassurant. Les missionnaires ont "toujours" une nouvelle et meilleure approche de la vie à enseigner aux indigènes. Et on sait ce qu'il se passe ensuite.
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Le Colonel n'aimait pas la guerre et était très peu impatient d'y prendre part, et pas seulement parce qu'il avait pris sa retraite des forces armées depuis près de douze ans. Il n'avait jamais enjolivé la guerre. C'était une sale affaire, stupide et cruelle, qui ne signifiait d'ordinaire rien de plus que l'échec d'une démarche rationnelle.
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Anse avait été troublé par l'amoralité de son cadet depuis qu'il s'était trouvé assez grand pour saisir la vraie nature de Ronnie. Car, songea Anse, il n'était pas immoral comme le Colonel le croyait, mais bel et bien amoral. Le genre d'homme qui fait ce qui lui plaît sans s'attarder une milliseconde à envisager les questions du bien et du mal, de la culpabilité ou de la honte. Il fallait redoubler de prudence quand on avait affaire à un individu de cette espèce.
Mais Anse était tout aussi intimidé par la vive intelligence de son frère - et ce, depuis toujours. L'esprit de Ronnie fonctionnait plus vite que le sien et le transportait en des lieux insolites auxquels Anse n'aurait jamais accès.
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Carmichael était peut-être la seule personne à l'ouest des Rocheuses à ne pas savoir ce qui se passait. Ce qui se passait ? La fin du monde, plus ou moins.
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- Lorsque l'Entité est arrivée sur la route dans son véhicule, il n'y avait rien dans mon esprit qui puisse lui donner l'alerte. Je ne ressentais auncune haine envers elle, aucune inimitié. Je ne laissais rien de tel entrer dans mon esprit. Je trouvais les Entités très belles, et j'aime ce qui est beau. Je savourais l'amour que j'éprouvais pour celle-ci, pour sa beauté, à l'instant même où j'ai pris mon fusil et lui ai tiré dessus. Si Elle avait regardé dans mon esprit quand je me suis approché, Elle n'y aurait vu que mon amour.
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Ancienne colonie, la planète Belzagor a été rendue à ses deux espèces intelligentes. Des scientifiques décident d'assister à leur rituel secret, la cérémonie de la renaissance... Dessin : Laura Zuccheri Oeuvre originale : Robert Silverberg Scénario : Philippe Thirault
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