Avec 46 livres de
Georges Simenon à mon compteur de livres lus, il serait peut-être grand temps que je consacre une critique à mon compatriote, sûrement le plus lu depuis longtemps et probablement tenant du titre pour encore de longues années à venir. Battre un record de plus de 500 millions de livres vendus est assurément tout sauf une sinécure. Un polar de lui était pour moi le passe-temps idéal pour un voyage en train de 2 à 3 heures, après une journée de labeur.
Un conteur-né qui avec son légendaire commissaire
Maigret et ses nombreuses affaires amoureuses, dont le compteur des conquêtes féminines dépassé allègrement les dix mille, pouvait difficilement s'attendre à une reconnaissance de la part de l'académie Nobel. C'est au réalisateur de cinéma italien
Federico Fellini, qui l'interviewait un jour, que
Georges Simenon affirma qu'il avait partagé la couche de 10.000 femmes.
Sur ses histoires de femmes, je mentionne 2 ouvrages. de
Jean-Marc Loubier '
Georges Simenon,
Joséphine Baker : l'amour sauvage'. Il est vrai que la vie de
Joséphine Baker, née Freda McDonald en 1906 à Saint-Louis aux États-Unis, et toujours célèbre pour son 'evergreen' "J'ai deux amours". L'un est Paris, cela on le sait, si le deuxième est notre Georges n'est pas dit dans la chanson ( j'ai vérifié !). Cette métisse afro-americaine et amérindienne, souvent représentée dans son fameux costume-bananes, est devenue française et résistante pendant la guerre et a obtenu pour son courage la Croix de guerre avec palmes.
L'autre ouvrage, '
Un oiseau pour le chat' de
Denyse Simenon, née Ouimet, sa seconde épouse d'origine canadienne avec qui il a vécu 15 ans et qui lui a donné 3 enfants, est logiquement moins enthousiaste pour les exploits sexuels de l'écrivain. Si sa frustration et colère sont légitimes, il convient, toutefois, de prendre ses récriminations et accusations avec une bonne dose de sel.
L'embarras avec
Simenon c'est de faire un choix entre ses nombreux livres. Faut-il opter pour une oeuvre autobiographique, un roman ou un
Maigret ? Finalement, n'ayant pas trop confiance dans ses écrits autobiographiques et bien que fasciné par le succès mondial de son illustre héros, c'est sur un de ses romans, plus spécifiquement : '
En cas de malheur' que ma préférence s'est arrêtée. Peut-être à cause de l'éblouissante
Brigitte Bardot, qui, à côté d'un grand Jean Gabin, a dominé la version cinématographique par Claude Autant-Lara de 1958, ou même tout bêtement l'affiche mémorable de ce film dans mon subconscient ? Je n'ai pas noté au juste quand j'ai lu ce livre de 1956, puisque je l'ai lu en cachette à l'abri de mes parents, qui n'auraient pas trop apprécié la fascination de leur galopin pour le sex-symbol de ces jours lointains. Mais la trame de l'histoire est gravée dans ma mémoire !
De quoi s'agit-il ? Un avocat, passé la cinquantaine, reçoit un jour la visite d'une ravissante nouvelle cliente (alerte jaune), en tombe amoureux et commence une liaison (alerte rouge) avec cette jeune beauté. Je vous parle d'un temps avant l'adoption de lois visant à punir l'harcèlement sexuel au travail et, en plus cette séduisante cliente est tapineuse à ses heures. Non que j'approuve la démarche de l'avocat, comme bon catholique et respectueux de la gent féminine, je désapprouve formellement ! Un certain nombre de facteurs compliquent outrageusement cette relation prohibée : l'avocat est marié (une convaincante
Edwige Feuillère joue le rôle de sa femme dans le film), la cliente est non seulement responsable du crime dont elle est accusée, en plus, elle commence une affaire avec un jeunot de son âge, bien que ce soit l'avocat qui lui ait évité un passage en prison. Pour savoir comment cet imbroglio se termine, il faudra soit lire le bouquin, soit visionner le film.
Un ouvrage qui n'appartient pas à la littérature avec un grand 'L', mais dont l'intrigue vous assure un moment d'évasion bienvenue.
J'ignore si j'ai réussi à rendre hommage à notre éminent auteur comme il le mérite, par contre je ne crois pas que BB, protectrice des animaux et aimant les setters comme moi, serait offusquée par ma critique, si, toutefois, elle n'a pas oublié d'adhérer à Babelio.