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EAN : 9782070259663
534 pages
Gallimard (18/11/1964)
3.67/5   24 notes
Résumé :
«On avait photographié le cadavre sur toutes ses faces. On avait publié ses photos dans les journaux, ainsi que son signalement minutieux. Personne ne l’avait vu. Personne ne le connaissait. C’était à croire qu’il était tombé du ciel pour mourir, d’un coup de couteau en plein cœur, dans ce paisible potager.»
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une fois la lecture de ce recueil de nouvelles finie, je me suis dit qu'evidemment , un auteur tellement prolifique pouvait encore et toujours me surprendre. C'est different des Maigret, et tres loin des romans noirs. Comme c'est court, il n'y a pas de descriptions importantes des endroits physiques, et les sensations ambientales ne sont pas tres approfondies. Nous avons droit ici a des enquetes policieres vite resolues, a consommer debout sur le zinc, sans trop s'attarder a bavarder avec d'autres convives.


Mais c'est charmant: une lecture a classer dans la rubrique petits plaisirs. Simenon met en scene un jeune medecin de campagne qui arrive a resoudre par un raisonnement tres particulier une affaire ou la police patauge. Enivre de son success, il cherche a s'immiscer dans d'autres enquetes, dans d'autres enigmes, et bientot acquiert une notoriete a l'echelle de toute la France. Si la premiere nouvelle du recueil se passe a Marsilly, petite agglomeration proche de la Rochelle ou exerce notre toubib, les autres l'envoient tres vite a Royan (assez pres de chez lui), a Nevers (en plein centre de l'hexagone), a Boulogne (le grand nord!), a Cannes(chaud le sud, chaud!), etc. pour finir en apotheose a Paris, entre Montmartre et les Grands Magasins, en compagnie du commissaire Lucas (oui, Lucas, celui qui a fait ses classes chez Maigret, promu ici commissaire. Simenon multiplie les clins-d'oeil: dans une autre nouvelle il fait apparaitre un autre des fameux aides de Maigret, Torrence, devenu avec le temps inspecteur).


Le personnage du petit docteur est sympathique: vaniteux, craneur avec les enqueteurs officiels, timide avec les femmes, gentiment rude avec des patients qui l'occupent pour des broutilles. Et toujours, ou pas habille pour l'occasion ou tout simplement mal habille. C'est qu'il n'en a pas le temps, a sauter sans arret sur Ferblantine, pour de nouvelles aventures. Ferblantine, sa petaradante 5CV (les cowboys donnent bien un nom a leur monture! J'ai regarde des photos dans Wikipedia: c'est une petite merveille populaire. Un pied de nez de Citroen a Bugatti). Et c'est miracle qu'il ne l'aie pas encore abimee, a boire comme il le fait! Parce que comme il s'est mis en tete que que quelques verres l'aident a reflechir, ses enquetes se passent de bar en bar. Bref, un personnage sympathique a souhait.


Les vacances sont passees? Pas grave, avec ce recueil on sera toujours en vacances.
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Jean Dollent, alias le Petit Docteur, va vivre treize aventures, treize enquêtes, en ingurgitant, comme s'il fallait fêter ses succès par procuration et anticipation, moult boissons, le rendant plus ou moins dépendant au cours de ses enquêtes :
Boire ! Toujours boire ! A cet instant il se demanda si les policiers officiels avaient un budget spécial pour la boisson, tant il constatait que la tâche de détective entraîne d'obligations dé gustatives.
Assurément l'antithèse du célèbre commissaire Maigret. Médecin de campagne aux allures de gringalet, il est âgé de trente ans et pourtant nombreux sont ceux qui le confondent avec un étudiant.
Un coeur d'artichaut craquant devant toute les jolies jeunes femmes qu'il croise au gré de ses pérégrinations et un individu complexe à la double personnalité. Sobre médecin dans sa campagne reculée, ce dernier se transforme en véritable soiffard quand il se retrouve face à une énigme policière à résoudre, arguant que tous les breuvages sont bons pour doper ses facultés de raisonnement ! Fin limier, est surtout un redoutable enquêteur qui malgré son air de ne pas y toucher ridiculise policiers et magistrats par sa formidable efficacité à résoudre d'épineuses enquêtes à vitesse grand V. A l'aide de sa fidèle et adorée Ferblantine, une vieille guimbarde qu'il soigne comme un cheval au pedigree royal, le petit Docteur parcourt inlassablement les routes de France, du nord au sud, afin d'alimenter sa marotte des énigmes policières...
Ses enquêtes, de véritables petites récréations estivales et souvent humanistes.
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« le Petit Docteur » est un recueil de treize nouvelles écrites en mai 1938. Ce chiffre 13 pourrait bien être une sorte de leitmotiv pour l'écrivain. En effet, souvenons-nous de ses précédents recueils « Les treize coupables », « Les treize énigmes » et « Les treize mystères », tous de 1932, ou encore « Rue aux trois poussins » écrit pourtant bien plus tard (1963), renfermant chacun treize nouvelles. Celles du présent ouvrage, mettant toutes en scène ce Petit Docteur, par ailleurs plutôt longues, furent tout d'abord publiées indépendamment les unes des autres, entre 1939 et 1941, puis regroupées pour la première fois en un seul volume en 1943.

La date de création de ce personnage n'est peut-être pas anodine. En 1938, c'en est alors fini des formats romans pour les enquêtes de Maigret, dont le dix-neuvième et dernier volume, sobrement titré « Maigret », a été publié en 1934. le commissaire à la pipe n'a pourtant pas totalement tiré sa révérence et continue de survivre, hantant toujours SIMENON, mais uniquement par le biais de nouvelles, à l'époque publiées dans des magazines policiers, une petite vingtaine paraissant entre 1936 et 1939. Il est fort possible que SIMENON cherche, par cette nouvelle création d'enquêteur, à faire indirectement revivre « son » Maigret sur une courte période. Cette thèse s'avère par ailleurs fort intéressante à suivre…

« le Petit Docteur » est un médecin de 30 ans, petit et maigre (donc l'opposé de Maigret, comme pour le différencier physiquement et ne pas provoquer d'amalgame, et pourtant…), passionné par les enquêtes policières. N'oublions pas que Maigret a dû interrompre ses études de médecine à la mort de son père. Ce qui les rapproche est aussi le fait que Maigret vient de la campagne, alors que ce Petit Docteur, crèche depuis deux ans dans une petite ville du côté de la Rochelle, Marsilly (c'est à La Rochelle que SIMENON rédige ces nouvelles). Mais contrairement à Maigret, le Petit Docteur est assez effacé, n'écrase pas le décor de sa simple présence, n'est pas omniprésent.

Les premières enquêtes du Petit Docteur se déroulent près de chez lui, dans la campagne charentaise. En effet, presque par accident, il a résolu sur son temps libre une affaire embrouillée, a pris goût au mystère, et devient même, malgré lui et grâce à son flair, un détective amateur de confiance pour les victimes ou les autorités policières. Peu à peu, il lui est offert de participer pour de plus grosses enquêtes, dans des villes plus grandes, plus éloignées de son domicile, il se rend même à Paris pour des enquêtes… au quai des orfèvres avec Lucas et Torrence, les propres « lieutenants » de Maigret ! Attention, il n'est jamais précisé que ces deux personnages sont les mêmes que ceux officiant aux côtés du commissaire bourru. Pourtant il est évident que le clin d'oeil est très appuyé et loin d'être involontaire. Lucas est d'ailleurs ici commissaire (rappelez-vous qu'en 1934, Maigret était censé prendre sa retraite, il est probable que SIMENON ait alors tenté de le remplacer dans son coeur par Lucas, malgré les nouvelles enquêtes de Maigret évoquées plus haut).

Le commissaire Lucas va réapparaître dans plusieurs des investigations du Petit Docteur. Si les deux hommes ne s'apprécient guère, c'est que Lucas reproche au Petit Docteur de piétiner les plates-bandes de la police, tandis que le médecin s'enorgueillit de pouvoir démêler les affaires sans l'aide de professionnels. Ce qui lui jouera un mauvais tour, puisqu'une enquête se terminera par une mauvaise interprétation du Docteur, taclé par Lucas qui découvrira le véritable coupable. Cependant, lors de l'ultime nouvelle, les deux protagonistes se rapprochent, comme s'il était déjà temps pour le Petit Docteur de céder sa place à Maigret.

SIMENON joue sur la corde raide avec son héros. En effet, plus les enquêtes du Petit Docteur avancent, plus il semble vivre au coeur d'un monde à la Maigret, comme s'il devenait lui-même Maigret, comme si somme toute Maigret manquait tellement à SIMENON que ce dernier se devait de le faire réapparaître sous de nouveaux traits, déshabillant en partie son pauvre Petit Docteur. Certaines situations sont troublantes, le Petit Docteur se met à penser, à agir comme Maigret. Mieux : l'avant-dernière nouvelle se situe du côté d'Orléans (or Maigret a récemment pris sa retraite avec sa femme non loin d'Orléans) et la toute dernière se déroule à Paris en compagnie du commissaire Lucas.

Si Maigret n'est jamais nommé dans ces pages, son ombre hante toutefois une partie des enquêtes, et le célèbre commissaire se dessine (involontairement ? Rien n'est moins sûr) en filigrane, de plus en plus obsédant : « Faites votre enquête… Je ne connais pas vos méthodes… On prétend que vous n'en avez pas », une phrase souvent entendue par Maigret. Ici elle est prononcée au tout début de la dernière nouvelle. Fallait-il urgemment saborder un Petit Docteur commençant à devenir envahissant et à faire de l'ombre à son maître ? Simple supposition, mais piste à explorer. Pour finir sur ce chapitre, comme Maigret le Petit Docteur raffole de bistrots pour trouver l'inspiration, et semble même bien plus porté sur la chopine que son aîné, n'hésitant pas à se saouler promptement en pleine enquête, « À croire que c'était une fatalité. Chaque fois que le Petit Docteur commençait une enquête, il était forcé de boire, pour une raison ou pour une autre ». Et le fait est qu'il possède une sacrée descente.

Ce même Petit Docteur aurait été l'une des références principales pour la création de la série télévisée « Columbo ». Ce n'est pas si simple, et l'on touche ici un point sensible par mon attachement sans limites au lieutenant italo-californien. Des articles allant dans le sens de « l'emprunt » de l'identité du Petit Docteur par Columbo sont allés droit dans le mur. En effet, dans ces billets, il FALLAIT coûte que coûte que Columbo soit inspiré par le Petit Docteur, alors il fut écrit que ce dernier roulait en 403 comme Columbo, ce qui est faux puisqu'il est propriétaire d'une 5 CV (il fut même rajouté qu'en tout cas il s'agissait d'une Peugeot, or la 5 CV était une Citroën). En revanche il est exact que l'un et l'autre des bolides fonctionnent par intermittence (même si ce détail n'est pas mentionné dans lesdits articles). À noter que le Petit Docteur a décidé de donner un petit nom à son auto : Ferblantine. Il fut écrit encore que le Petit Docteur évoque souvent sa femme, alors que non seulement nous savons dès le début de ses aventures qu'il est célibataire, mais tout au long du recueil, il n'est jamais question d'une femme dans sa vie.

J'ai lu aussi que comme dans Columbo on connaît l'assassin dès le début de l'enquête, ce qui une fois encore est une pure invention. Il existe bien des similitudes, mais il faut cependant chercher ailleurs : l'insignifiance d'un homme qui sur le terrain ne paie pas de mine mais peut s'avérer irritant par ses questions abruptes et insistantes. de plus, par ses enquêtes, le Petit Docteur évolue au sein de la grande bourgeoisie, comme le fera Columbo plus tard. Pour finir, voici le point le plus important, fondé celui-ci, de ce rapprochement historique, il est de première bourre puisque dévoilé par le propre fils de SIMENON : comme pour beaucoup de ses oeuvres, SIMENON avait refusé de vendre les droits du « Petit Docteur » aux futurs créateurs de Columbo, ils ont donc décidé d'avoir recours à un personnage imaginé par eux mais piquant au passage quelques éléments au héros de SIMENON. Donc oui, Columbo fut en partie créé grâce à ce Petit Docteur, même si les raisons invoquées sont parfois fallacieuses.

Petit aparté : pour les fans de Columbo, sachez que la création de son personnage, en plus du Petit Docteur, lorgne notamment sur l'extraordinaire juge Prophyri (ou Porphyre selon les traductions) du « Crime et châtiment » de DOSTOÏEVSKI (ce qui saute effectivement aux yeux), tout comme sur l'ancien commissaire Alfred Fichet (incarné par Charles VANEL) du célèbre chef d'oeuvre d'Henri-Georges CLOUZOT « Les diaboliques », réalisé en 1955, sans oublier le Père Brown, une création en série de l'anglais G.K. CHESTERTON, enquêtes écrites entre 1910 et 1936.

Mais revenons au présent ouvrage : SIMENON fut parfois peu scrupuleux sur les « coquilles » de ses nouvelles. Si le Petit Docteur est dans un premier temps présenté comme répondant au nom de Jacques Dollent, quelques lignes plus loin il devient Jean, pour le rester jusqu'à la fin. Alors que son patronyme, Dollent, sera déformé à plusieurs reprises au cours des enquêtes. Il est à noter également certaines invraisemblances dans les scénarios, certaines « coïncidences » et autres raccourcis légers, sans doute par une volonté d'écrire vite ainsi qu'une mauvaise relecture. Néanmoins, les enquêtes n'en restent pas moins solides et très bien ficelées, avec des chutes assez soignées, malgré quelques réflexions racistes ou misogynes dont SIMENON a toujours eu beaucoup de mal à se séparer.

Quasi chaque début de chapitre donne lieu à une ou deux petites phrases en italique augurant ce qui va suivre, elles sont similaires à celles présentes dans plusieurs ouvrages de Gaston LEROUX, le créateur de Rouletabille. Si « le Petit Docteur » semble négligeable dans l'oeuvre foisonnante de SIMENON, il en est pourtant à mon sens un chaînon majeur, pas seulement parce qu'il a influencé la naissance de Columbo d'une manière ou d'une autre, ni parce que le plan reprend les recettes chères à LEROUX et POE (les pièces closes par exemple), mais bien parce qu'il survient à une période où Maigret est officiellement en retraite, et qu'il pourrait bien l'éclipser en se prenant de plus en plus pour lui. Il n'est pas impossible que la reprise des romans de Maigret à partir de 1944 ait été pensée en partie pour trucider le Petit Docteur qui avait tant pris de place en 1938 dans les propres murs de son aîné, y compris au quai des orfèvres. SIMENON ne parviendra jamais à se séparer de Maigret, sa dernière enquête est menée en 1972, date de la retraite romancière chez un SIMENON qui ne se consacrera désormais qu'à ses mémoires, même s'il écrira (en 1976 de mémoire) une touchante lettre à « son ami » Maigret, dans laquelle il s'excuse de l'avoir abandonné.

Terminons cette analyse par deux constats : « le Petit Docteur », fort de plus de 300 pages, est l'un des ouvrages les plus longs de SIMENON. Enfin, et c'est peut-être l'originalité du présent volume, les enquêtes sont empreintes de petites pointes d'humour, alors que SIMENON en manquait cruellement et que toute son oeuvre en semble dépourvue. Elles sont certes discrètes et peu nombreuses, mais ce Petit Docteur aura réussi à dérider l'écrivain, à lui permettre de dérouler ses intrigues par des atmosphères moins plombées et surtout moins poisseuses, loin de l'oeuvre générale du belge. SIMENON semble avoir pris un réel plaisir à inventer ce personnage, à s'amuser avec lui, et à avoir paradoxalement peut-être pris à la légère sa lente métamorphose « maigretienne ». Par le simple fait du climat différent de tout ce que SIMENON a pu écrire, « le Petit Docteur » est unique dans son oeuvre, et il n'est pas à sous-estimer.

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Le petit docteur est un recueil de nouvelles de Georges Simenon, paru en 1943. Il y raconte les aventures de Jean Dollent, docteur de son état, à Marsilly, non loin de la Rochelle. Les aventures un peu rocambolesques de ce trentenaire amateur d'enquêtes policières nous mène depuis la campagne charentaise jusque Paris, Bruxelles...
Ce sont des nouvelles courtes qui ne reposent pas vraiment sur les intrigues mais bien plus sur les portraits des personnages, développés en quelques mots succints mais si efficacement... Simenon quoi.
J'ai apprécié ces treize aventures, teintées de beaucoup d'humour et...d'alcool (car notre petit docteur est persuadé que sa perspicacité se développe au fur et à mesure de sa consommation de porto, de whisky, de calvados et de fine), un peu moins les relents de racisme colonialiste inhérent à l'époque...
Un charmant divertissement.
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Je voue un culte au « Maigret » de Simenon. J'ai l'intégrale des romans et des nouvelles en version papier mais aussi sur ma liseuse. Il ne se passe pas un mois sans que j'en lise un. Depuis le temps que dure cet amour (20 ans), je connais tous les "Maigret" par coeur mais je ne m'en lasse jamais. Je suis fascinée par le personnage de Maigret, et bien sûr par la plume de Georges Simenon qui en deux mots vous plante un décor un vous dresse un portrait aussi saisissants (voire plus) qu'une photo ou qu'un film. On est « dedans ».
Ceci dit, et pour une raison que je ne m'explique pas, je n'arrive pas à passer à ses romans « durs ». Je pense que j'ai peur que ce ne soit trop noir et pessimiste, alors que souvent l'humanité de Maigret apporte une note plus « optimiste ».
Du coup, pour essayer autre chose, je me suis tournée vers ce « petit docteur », dont j'ai lu en plus qu'il avait inspiré le personnage de Columbo (de trèèèèèèèèèèèès loin ceci).
Ces nouvelles – toutes écrites en 1938 – nous narre les aventures policières de Jean Dollent, petit médecin de campagne, qui se pique de résoudre des énigmes. Il a pour point commun avec Maigret de se mettre dans « la peau de … » pour comprendre le mécanisme du crime, et de lever très souvent le coude…Et pas pour boire de quart-vichy !
Pour le reste, c'est un anti Maigret tant du point de vue physique (il est très petit et mince) que moral (il est plutôt du genre agité et vif-argent).
Simenon n'étant pas Agatha Christie, les intrigues policières et leurs résolutions sont très simplistes – voire carrément improbables. Jacques Dollent n'étant pas Jules Maigret, on est loin des ambiances et des portraits que Simenon a l'habitude de planter. On sent que ces nouvelles sont une sorte d'amusement, écrit entre deux portes (connaissant la puissance et la rapidité d'écriture de Georges Simenon, on se dit que ça devait être genre 20 mn avant qu'il ne doive rendre sa copie à son éditeur).
Et pourtant j'ai beaucoup aimé cette lecture, d'une part parce que tout un pan d'une France qui n'existe plus nous revient (je jette un coup d'oeil à mon smartphone en pensant qu'en 1938, tout le monde n'avait pas le téléphone et que quand c'était le cas, et bien…on n'était pas relié entre midi et deux ! Par contre certaines considérations misogynes ou franchement racistes et coloniales, passent très mal… ), ensuite parce que Simenon est plus léger et facétieux que d'habitude, enfin parce que le clin d'oeil à « Lucas » et « Torrence » m'a beaucoup fait rire !
Bref, amoureux de Simenon, suivez le petit docteur et sa « ferblantine ». Un seul regret : qu'il n'y ait que treize nouvelles !
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
De la pluie et encore de la pluie, en grosses hachures, en grosses gouttes glacées, en seaux, en tonneaux, de la pluie dévalant sans fin d’un ciel bas et noir, comme si le monde devait à nouveau périr du déluge.
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Elle s’est installée sur sa couchette et j’ai tout de suite remarqué qu’elle manquait de modestie…
— Qu’entendez-vous par modestie ?
— Qu’elle manquait de pudeur, si vous préférez… Elle aurait fort bien pu s’étendre sans me montrer ses jambes comme elle le faisait, et, outré, je me suis tourné vers la cloison…
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amais peut-être il n’avait vu une femme aussi femme qu’elle, au point qu’elle en était un peu surannée. Elle évoquait les boudoirs tendus de soie passée, les bergères à fleurs, les métiers à tapisserie et toute une féminité parfumée et douillette qu’il est rare de rencontrer aujourd’hui.
La trentaine ? Probablement. Un joli visage aux lignes un peu floues, à la peau très pâle, cette peau « de lis et de roses » qu’on vantait tant autrefois. De très petits pieds, finement chaussés. Une robe de soie noire sous son manteau de fourrure, qu’elle tenait serré autour d’elle.
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Il y a de ces jours où on dirait que le ciel est lavé, pur à jamais, et ces jours-là l’air est léger, Paris sourit comme une jeune fille, les couleurs éclatent, tout est beau, tout est bon.
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C’était comme quand, en rêve, on se croit poursuivi et qu’on a les jambes qui mollissent au point qu’on ne peut plus mettre un pied devant l’autre…
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"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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