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3,85

sur 423 notes
Mélange de personnages hétéroclites prisonniers d'un car en difficulté. Les esprits s'échauffent et chacun va un peu au bout de lui même compte tenu des circonstances. Chacun révèle ses failles à son insu. Les masques tombent et derrière le personnage que chacun joue apparaissent les pulsions et les aspirations secrètes.
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Excellent roman psychologique de John Steinbeck, prix Nobel de littérature 1962.

Différentes personnes se retrouvent coincées dans un relais/station-service suite à une panne d'autocar. C'est l'occasion pour l'auteur de nous les présenter un à un, en insistant particulièrement sur le côté antipathique de chacun, et de nous dévoiler les désirs cachés qui les habitent. Une jeune femme très attirante les rejoint, les hommes sont attirés vers elle comme des mouches et essaient de la conquérir. Cette première partie (les deux-tiers) du livre est assez captivante. On a l'impression d'étudier des rats de laboratoire. Qu'est ce que l'auteur va faire de ses personnages ?

C'est dans le dernier tiers du livre que se déroule le "naufrage" dont parle le titre. En effet le car a repris la route mais s'est embourbé en pleine montagne sans espoir de repartir. Les passagers, livrés à eux-mêmes, le chauffeur les ayant abandonné pour chercher du secours, montrent leurs vrais visages et le drame est évité de justesse.

J'aime beaucoup ce genre de roman psychologique qui se déroule en huis-clos avec plusieurs personnages bien campés.
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Quel plaisir de lire un livre de Steinbeck !

Au détour d'un simple voyage en car, Steinbeck peint des personnages qu'il étoffe peu à peu de couleurs et de formes. Tous plus différents les uns que les autres, on s'amuse à les voir se côtoyer, se découvrir au fil des discussions, des évènements. Avec une franchise et une sensibilité accrues qui lui sont propres, Steinbeck nous offre ici de rafraichissants éclats de vie. On rit de moments parfois cocasses, on compatit avec les personnages, on est surtout touché par leurs conditions de vies d'un comique parfois dramatique. Chacun a droit à son développement, à la révélation de son passé, à la description de ses rêves et de ses espoirs enfouis. C'est toute leur humanité qui se révèle et c'est ce qui les rend si attachants. Ils paraissent si vrais qu'ils semblent évoluer tout seuls, comme si Steinbeck lui-même les avait découvert en les écrivant. C'est l'impression que j'ai eue et elle est très agréable. L'écriture est ainsi fluide, maniée avec une parfaite simplicité. le texte est si vivant que l'on se croirait parfois dans un film.

Quelques mots lui suffisent notamment pour mettre en place un environnement estival, avec délicatesse et charme, menant à une ambiance douce et en même temps propice à l'agacement. de fait, au fur et à mesure, le côtoiement n'est plus possible, chacun s'énerve, se bouscule, dit tout haut ce qu'il pensait jusque là tout bas. Les complications s'enchaînent : le bus tombe en panne, s'arrête, Camille dévoile des tentations cachées chez certains, de la jalousie chez d'autres, la réalité du couple Pritchard est mise à nu, etc. Chaque situation, chaque dialogue complexifie les personnages, les humanise. La fin, plus chaotique dans sa construction, est le reflet de sentiments, d'individualités qui se croisent et se décroisent.

C'est avec regret que j'ai laissé ces voyageurs partir pour se séparer et mener de nouveau leurs vies d'avant. Steinbeck leur aura au moins donné l'occasion de se libérer et de se révéler, aux autres et à nous-mêmes, le temps de quelques heures seulement. C'est toute la condition humaine, dans ses ambiguïtés et dans sa richesse, qui nous est ainsi décrite, dans un moment enchanteur que je vous invite grandement à découvrir.
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Un autocar et des hommes
J'ai beaucoup aimé ce roman de Steinbeck paru en 1947 et qui évoque immédiatement le cinéma hollywoodien de l'époque. C'est vrai que cet épisode d'autocar coincé en pleine cambrousse nous présente tout une série d'archétypes, mais leurs portaits sont très vivants et l'on suit les péripéties de tout ce petit monde avec un grand intérêt. Je recommande donc ce roman un peu moins connu que Des souris et des hommes ou les Raisins de la colère mais qui a aussi beaucoup à dire sur la société américaine de cette époque, et sans doute pas seulement...
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Je suis consterné. C'est donc ça Steinbeck ?, et bien quelle déception. Non vraiment, au bout de 70 pages de supplice, j'abandonne. Pour moi, aucun intérêt, le vide sidéral. Il ne faut pas se forcer quand même ?
Si l'on aime l'écriture américaine, on passera un moment 100 fois plus agréable avec Famille modèle de Puchner.

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Ce roman est un film. Immédiatement le lecteur est propulsé dans le décor, un décor qui ressemble fort à la couverture de l'édition Folio.
Ça commence à un carrefour à soixante-deux kilomètres au sud de San Ysidro, en Californie dans une station service qui fait aussi bar et station de bus.
Suite à une panne, une dizaine de passagers a été obligé de passer la nuit dans cet établissement tenu par Juan Chicoy et son épouse Alice.
Âgé d'une cinquantaine d'années, Juan est bel homme et c'est lui qui conduit le vieux bus à quatre cylindres jusqu'à San Juan de la Cruz. Alice dirige le restaurant et devient de plus en plus nerveuse à mesure qu'elle vieillit, anxieuse que son mari la quitte un jour.
Au matin le bus et ses passagers repartent mais la météo va compliquer le voyage.

Le talent de Steinbeck saute aux yeux dès les premières pages de cette chronique d'un bus parcourant les routes secondaires de Californie, transportant les perdus et les solitaires, les bons et les gourmands, les stupides et les intrigants, les beaux et les méchants, loin de leurs rêves brisés et, éventuellement, vers la promesse de l'avenir.
En 260 pages l'auteur décortique chaque personnage. Chaque ligne de dialogue, chaque pensée et chaque action est représentative des troubles émotionnels et des angoisses sociales de ce groupe, de leurs besoins et de leurs rêves, tous bouillonnant alors qu'ils sont forcés d'interagir dans une situation inhabituelle.

Il ne se passe pas grand chose dans cette peinture caustique (mais tout de même très tendre) de la société américaine d'après guerre, et pourtant… c'est encore une fois magistral. Vous ai-je déjà dit que j'aimais Steinbeck ?

Traduit par Marcel Duhamel et Renée Vavasseur
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Au bord de la grande autoroute de Californie, la station essence restaurant d'Alice et Juan Chicoy s'éveille. Ce dernier effectue les derniers essais de son bus dont il a réparé la panne avec l'aide du « boutonneux », son apprenti. Les passagers qu'ils ont hébergés prennent leur petit déjeuner. Mr et Mme Pritchard doivent se rendre au Mexique en compagnie de leur fille Mildred pour leurs vacances. Un représentant en nouveautés et autres farces et attrapes les accompagne. Un soixantenaire grincheux, van Hunt, met en garde Juan sur la vétusté du pont qu'ils doivent traverser lors de leur voyage. Norma, la serveuse d'Alice, rend son tablier et décide de partir à Hollywood où elle aura toutes les chances de croiser son idole, Clark Gable. Au dernier moment, une jeune femme d'une rare beauté se joint à l'hétéroclite équipage. Cette assemblage de gens qui n'avait que peu de chance de se croiser autrement que dans cet autocar va vivre une aventure qu'ils n'auraient jamais imaginée…
Tout l'intérêt du roman de John Steinbeck réside dans ses personnages, leur caractère, leurs défauts, leurs imperfections. Il révèle les faiblesses de chacun en confrontant les uns aux autres donnant lieu à des scènes de la vie courante pleines de relief, de verve. Il sonde admirablement bien l'âme humaine. Il démonte les mécanismes qui animent les gens et met le doigt sur ce qui dérange, l'anima des uns, l'animus des autres, passés au shaker pour un résultat qui irrite mais qui n'est qu'une évidence. Ils sont des personnages de roman mais ils sont nous, une façon de l'auteur de se moquer de ses contemporains, de dénoncer une Amérique qui se dit puritaine mais dont la perfection n'est en fait qu'une illusion car l'erreur est le propre de l'homme. A la fin ce sont toutes ces faiblesses qui font le charme de cet oeuvre, qui font qu'elle est émouvante.
Traduction de Renée Vavasseur et Marcel Duhamel.
Editions Gallimard, Folio, 371 pages.
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Les naufragés de l'autocar ne m'a pas autant marquée que d'autres chefs-d'oeuvre de John Steinbeck qui font partie de mes romans favoris, comme A l'est d'Eden et Des souris et des hommes, mais le talent de l'auteur pour y dresser les portraits de ses personnages et pour y décrire les scènes auxquelles ils prennent part est époustouflant. Rien que le vol d'une mouche est du grand art ! Non, jamais je n'aurais cru être happée par le duel entre une femme et la mouche qui a osé pénétrer dans son restaurant. Et pourtant... La façon que Steinbeck a de jouer avec tous les petits détails qui, assemblés, forment une image complète, vivante et réaliste, a de quoi subjuguer. Peu d'auteurs sauraient rendre prenant un roman où l'action est assez peu présente, qui déploie surtout une succession de tableaux et où les personnages pensent plus qu'ils ne parlent ou n'agissent. John Steinbeck sait très bien le faire, c'est même un maître en la matière.
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Une fois encore je me suis laissée séduire par l'écriture de John Steinbeck. Inconditionnelle je suis, inconditionnelle je reste.
Californie, comme c'est étrange. Une petite station-service sur la grande autoroute nord-sud, des voyageurs y ont passé la nuit, le bus de Juan Chicoy qui doit les conduire à San Juan est tombé en panne. Mais ce matin ils vont pouvoir partir ... Qui sont donc ces passagers? Une famille aisée égarée les Pritchard, le père homme d'affaires, la mère Bernice et leur fille Mildred, un voyageur de commerce, Ernest Horton, un vétéran, un vieux grincheux van Brunt anti-tout par principe et définition. Ajoutez-y une belle blonde Camille Oak , Norma la fille de salle, Kit alias le Boutonneux l'apprenti-mécanicien sans oublier Alice, la femme de Juan, Jalouse, la seule qui reste garder la station-service. En route le voyage commence, la météo est menaçante.... Steinbeck radiographie un à un tous les passagers... Asseyez-vous et écoutez les, laissez les vous surprendre, vous séduire, vous agacer, vous attendrir bref laissez la vie couler à flots.
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Dans les naufragés de l 'autocar , chacun cache un pan de sa personnalité qu''il croit réel, authentique et veut le dévoiler à quelqu'un de sublimé . Ils veulent changer de vie et révéler leur vrai moi . Malgré les événements qui les ralentissent dans leur objectif sociétal premier les naufragés dans l immobilisme comprennent que cela ne pourra pas changer , qu'ils resteront malgré la mise en route à leur place sans dévoiler leur véritable personnalité convoitée ou réelle qui se taira en sourdine embourbée . ( renvoi à une citation du livre du même auteur au dieu inconnu" il est possible aussi les choses qui ne changent pas soient les seules à passer ")
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