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3,85

sur 423 notes
L'autocar est arrêté. Steinbeck nous stoppe pendant quelques heures, dans le psychisme de ces personnages, utilisant sa plume pour souffler sur les désirs innommables qui peuplent les pensées de ces naufragés de l'autocar.

Cette panne forcée va déstabiliser le fil conducteur de leur vie, les obligeant à cohabiter ensemble malgré les nombreuses différences qui les séparent.

L'auteur nous décrit des vies intérieures riches de remous et d'aspiration. de sa manière singulière, Steinbeck nous fait observer ce groupe hétérogène d'un oeil narquois et rieur.

Ici, très peu d'action dans ce roman, mais les descriptions vives et détaillées ne nous laissent aucunement au bord de la route.
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C'est un peu Bagdad café, un café perdu au bord d'une longue route californienne. Dans ce café, Juan Chicoy, le proprio et sa femme Alice. Etre l'un sur l'autre H24 tue forcément leur couple. Alice pique parfois des crises, et Juan de grosses colères qui lui font peur. Il y aussi Norma, une jeune fille qui ne fait que passer comme toutes celles qui l'ont précédée et qui la suivront sûrement, Norma qui fantasme sur Clark Gable en secret et rêve de partir pour Hollywood. Et enfin Kit, alias le Boutonneux, qui seconde Juan au garage.
Car il y a un garage, et à l'intérieur un bus qui ce jour-là, pas de bol, est en panne. Pas de bol car justement quelques passagers en partance pour San Juan viennent de débarquer au café et qu'il va falloir les loger en attendant.
Tout ce petit monde va cohabiter pendant 24h, d'abord dans le café puis dans le bus que Juan et le Boutonneux parviennent à réparer. 24 heures pour faire leur portrait à chacun, jusqu'à leurs pensées les plus secrètes, leurs failles intérieures, 24 heures où chacun se trouve à un point de rupture.
Dans le regard de Steinbeck, il y a toujours une étincelle de générosité, de bienveillance que l'on retrouve ici, même si j'ai trouvé ses portraits plus féroces que d'habitude, et personne n'en sort indemne, même si finalement, on parvient à leur pardonner leurs travers, puisque ils sont tellement humains.
C'est loin d'être le meilleur roman de Steinbeck, je me suis même un peu ennuyée, pour tout dire, avant d'y reprendre goût vers la fin!


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Réussir à passionner le lecteur sans aucun coup de feu, sans aucune scène d'horreur, sans serial killer ou flic à moitié fou, voilà la prouesse de ce court roman qui nous emmène aux confins de la Californie.
Il faut dire qu'il ne nous propose non pas un mais des voyages car au delà du périple en autocar perturbé par les ennuis techniques et les problèmes météorologiques et logistiques, l'auteur nous plonge dans l'intimité de chacun des protagonistes de son histoire.
Le trajet en autocar n'est en effet qu'une façade derrière laquelle Steinbeck nous offre, avec un humour assez sombre, une galerie de portraits dans laquelle tout n'est que faux semblants, les apparences cachant les réels caractères de personnages qui ont tous leur jardin secret.
Le résumé de la quatrième de couverture ne rend d'ailleurs pas du tout hommage à ce roman, en s'attardant uniquement sur les pulsions sexuelles des protagonistes qui ne sont pourtant pas aussi présents que cela dans le livre.
C'est vivant, ça fourmille de portraits caustiques, de dialogues cassants et de critiques de la société, bref, c'est du Steinbeck et c'est très bon !
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J'ai beaucoup aimé lire ce livre!
Et pourtant, je m'y suis repris à deux fois.

La première fois s'est mal passée, je n'était pas dans l'histoire, alors je sautais des passages et je m'ennuyais et du coup je ne comprenais rien !
J'ai abandonné.

Puis, une fois que j'ai lu " Des Souris et des Hommes" qui m'avait emballé mais vraiment, je me suis rendu compte que... Oh mais c'est le même auteur que "Les Naufragés de l'Autocar" et alors je me suis dit que c'était bête de ne pas lire ce livre qui pourrait me plaire.

Bref, j'arrête de vous raconter ma vie, le livre j'ai bien aimé, peut-être un peu long sur certains passages, il y a le personne qui ne prend jamais ses responsabilité et qui énerve le chauffeur, que je n'ai pas aimé.

Bref, c'est court mais lisez le si vous ne l'avait lu !
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De ce grand romancier américain, l'histoire a essentiellement retenu deux romans : "Des souris et des hommes" et "Les raisins de la colère". "Les Naufragés de l'autocar", oeuvre moins célèbre, parue en 1949 après les deux autres, est pourtant bien intéressante à découvrir ou redécouvrir.

Juan Chicoy est tenancier d'un restaurant sur les bords d'une route de Californie, dans un paysage grandiose que Steinbeck sait si bien nous faire aimer, grâce à ses descriptions minutieusement ciselées. Il est aussi chauffeur de car, et chargé d'acheminer au Mexique des voyageurs, aux origines et personnalités diverses. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu.

Au fil des pages, Steinbeck s'attache, avec une admirable méticulosité, à affiner petit à petit le caractère de chacun des protagonistes. Ce voyage, qui devait être un épisode banal de la vie ordinaire, devient, sous la plume du romancier, une comédie humaine aussi satirique que sarcastique. Et l'auteur prend un évident plaisir à pousser chacun de ses personnages dans ses derniers retranchements.

Habile dosage d'humour et de méchanceté, ce récit savamment construit ne cesse de surprendre le lecteur au fur et à mesure que l'histoire avance.
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Voilà un roman qui se lit avec pas mal de légèreté. Et pourtant. Tour à tour, l'auteur passe de personnage en personnage pour décrypter ce qui leur passe par la tête et découvrir leurs failles. Steinbeck fait ainsi se rencontrer ces gens moyens, loin du stéréotype du winner, pour mieux cerner qui ils sont vraiment et faire le portrait de l'Amérique son époque - le livre a été édité en 1949). C'est un roman qui se lit avec de la légèreté, certes, mais qui est bien plus profond qu'il n'y paraît.
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Ici Steinbeck se distingue comme une sorte d'héritier De Maupassant avec la fameuse nouvelle « boule de suif ».
Un huis clos qui se déporte à plusieurs endroits.
C'est vraiment très bien. L'écriture est celle de tous les jours et on suit leurs conversations avec intérêt en passant d'un groupe à un autre pour les connaître et les comprendre. Car évidemment chacun se livre et les personnages les plus endurcis révèlent une toute autre image d'eux-mêmes.
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LES NAUFRAGÉS DE L' AUTOCAR de JOHN STEINBECK
Quand un voyage en autocar se trouve stoppé sur incident mécanique, la donne change irrémédiablement. Juan le chauffeur y voit une ouverture pour tout quitter. le Boutonneux, son assistant le voit venir et son oeil lorgne du côté de Camille, une blonde comme on en voit peu dans le secteur. Et puis il y a Mildred dont les hormones s'agitent, et puis, et puis beaucoup d'autres pour lesquels cette panne va être l'occasion d'un nouveau départ, enfin, en rêve, quoique, pour certains...
Truculent, drôle, pathétique, c'est un roman haut en couleurs qui vous ravira, je n'en doute point. Rarement j'ai senti chez Steinbeck un tel amour pour ses personnages.
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Ce livre n'est pas à la hauteur des monuments que Steinbeck nous a livrés avant lui: Des Souris et des hommes, Les raisins de la colère... Mais l'auteur, s'il n'est pas ici au niveau maximal de son art, peut encore servir de modèle: comment introduire un roman de façon aussi précise, créer une ambiance d'un réalisme total (ici, un vague restaurant-station service au bord d'une route), planter des caractères...? Quelle maestria!
Par contre, l'intrigue ici est faible, et l'on devra se contenter d'une ambiance, et savourer quand même les travers des personnages: mesquinerie ici, jalouserie là, pleutrerie, tout un petit monde gentillet et ordinaire, de femmes aguicheuses et insatisfaites, et d'hommes qui cherchent en elles des proies, pas trop farouches si possible.
Voilà un roman plaisant, au charme daté, mais quel plaisir de ressortir d'une bibliothèque familiale un livre jauni, qui y dort probablement depuis plus de 60 ans!
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Quel plaisir de retrouver ce cher, si cher Steinbeck, déporté de sa bien aimée vallée de la Salinas vers quelque route lointaine de Californie éclairée de loin en loin par les lumières de rares gas stations perdues.

J'avais longtemps boudé ce roman, ayant lu ici et là qu'il était au-dessous des autres. Erreur, car outre le bonheur de me couler dès les premières lignes dans la merveilleuse humanité de l'auteur, j'y ai retrouvé la quintessence de son univers, dans ce qu'il a de plus noir comme dans ses aspects les plus lumineux, et notamment son humour!
On rit beaucoup dans ce roman, du moins au début avant que ne se révèle le naufrage de certaines existences, derrière lesquelles se révèlent encore les fondements vacillants d'une société américaine pourtant sûre d'elle-même et conquérante en ces années d'après-guerre.

Il ne faut pas plus de trois lignes pour pénétrer entièrement l'univers que nous propose Steinbeck et avoir littéralement envie d'entrer dans la salle de restaurant de cette station essence située au Coin-des-Rebelles (un programme en soi!), de s'accouder au bar en dégustant une part de gâteau à la crème, et de regarder vivre le microcosme qui s'agite sous nos yeux : Juan le besogneux au fin sourire distant et sa femme Alice luttant avec humeur contre sa propre perdition, leurs jeunes employés suffoqués par leurs rêves en même temps qu'appesantis par leurs destins, et enfin les fameux voyageurs, englués contre leur gré dans ce trou en raison d'une avarie sur l'autocar. Un couple WASP jusqu'au bout des ongles affublé d'une fille rebelle, un représentant de commerce tentant d'évacuer par le rire les cauchemars de ses années de guerre, et la belle Camille, surfant comme une sirène sur les codes de ce monde cynique.

J'aurais voulu que ce roman dure encore tant les leçons de vie y sont puissantes, tant l'art du détail distillé avec une parfaite mesure m'ont liée aux personnages, et aussi parce qu'après celui-ci je n'ai quasiment plus d'oeuvres de Steinbeck à découvrir.
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