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sur 1063 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une chronique de Seb, sur Aire(s) Libre(s)
« le matin ensoleillé, c'est le temps de la joie paisible. Quand la rosée scintille sur les herbes, chaque feuille porte un joyau merveilleux, quand même il n'est pas de grand prix. Ce n'est pas le moment de se hâter, ni de se bousculer. Les pensées sont lentes, profondes, dorées, le matin. »
L'histoire. Quelque temps après le premier conflit mondial. À Monterey, dans le quartier de Tortilla Flat, vit Danny. Danny est un sans domicile fixe, il soutire de la vie ce qu'il faut pour subsister, à force de ruse et de débrouillardise. Il fréquente quelques semblables qui forment une sacrée équipée et qui cultivent, comme lui, l'art de ne rien faire.
Tu as lu l'extrait en italique ? Ça envoie du lourd, hein ? 37. C'est le nombre de pages que j'ai lues avant de tomber sur cette merveille. Certains très gros vendeurs de livres grattent trois cents pages sans jamais approcher ce niveau-là. D'accord, John Steinbeck n'a pas obtenu le prix Nobel de littérature en triant des lentilles. C'est un fait. Lui, je l'aime vraiment beaucoup. Avec le Maître, avec Big Jim, avec Cormac McCarthy et John Irving, avec James Lee Burke, Louise Erdrich, je le place très très haut.
Steinbeck était un révolté, il s'est toujours placé du côté des faibles et des opprimés. Dans Tortilla Flat, il montre une tendresse folle pour ses personnages, ces moins que rien. Il faut voir le tableau qu'il dresse, de l'époque, où il faut sacrifier sa santé pour gagner une misère, un tableau de la société, puritaine, de classe, où le bon grain bourgeois ne se mélange pas avec l'ivraie en haillon. Dans ce roman qui n'est pas le plus célèbre de l'auteur, il décoche quelques flèches bien affûtées qui piquent encore aujourd'hui.
Page 79 : Il est stupéfiant de constater que le revers de toute action noire est blanc comme neige. Et il est décourageant de constater combien sont lépreuses les parties secrètes des anges.
Une putain de phrase pour laquelle n'importe quel écriveur se damnerait, moi y compris.
Dans ce roman, l'auteur raconte la vie libre d'une bande de marginaux et laissés pour compte menés par Danny, Danny le flamboyant, Danny le héros de guerre. Entre moments suspendus, entre tendresse et amitié, dans la complicité de la survie, entre rapine et franche rigolade, le tout agrémenté de quelques gallons d'alcool pour faire durer les étoiles pendant qu'on se raconte des histoires, le grand écrivain nous brosse des portraits très attachants, non dénués de défauts, mais capable d'une chose dont beaucoup parmi les gens arrivés et bien mis sont incapables, l'empathie, la fidélité et l'amitié. Il m'est toujours surprenant de constater à quel point ceux qui possèdent le moins sont les plus aptes à donner. Un mystère à mettre en parallèle avec la mine dédaigneuse de l'employé de bureau qui passe sans un regard pour le mendiant.
La suite, juste là :
Lien : https://aireslibres.net
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Mon dieu, c'est si bon. Ces peintures qui ont l'air tellement simples et tellement justes. Pleines d'émotions. Tout ça avec une écriture légère alors que les thèmes sont lourds... L'histoire (ou les histoires) de ce Tortilla Flat n'est peut-être pas aussi poignante que Des souris et des hommes, mais ça fait vraiment du bien par où ça passe. Ah, Steinbeck...
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(...) Au final j'ai apprécié ce livre, même si sa lecture m'a pris pas mal de temps. Sur fond d'humour, Steinbeck aborde des thèmes beaucoup plus grave: la misère de certains habitants des Etats-Unis, la guerre, la religion.


Lien : http://www.leslecturesdemari..
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J'ai lu ce livre en attendant de savoir si l'offre que j'avais faite pour l'achat d'une maison allait être acceptée.
J'apprends au cours de ma lecture que la pire chose qu'il pourrait m'arriver, c'est justement d'avoir une maison à soi ! Caramba !

Dany et ses amis vivent au jour le jour. Parfois ils font de menus travaux mais le plus souvent par la ruse et le vol, ils obtiennent de quoi subsister. L'argent gagné sert immédiatement à l'achat de victuailles (le plus souvent liquides) qui sont aussitôt réparties entre les comparses et disparaissent d'un clignement d'oeil. On dort dans un fossé ou un buisson, parfois à la prison. Pour le reste, on verra demain.
Mais lorsque Dany hérite un beau jour d'une maison, il change de statut. On ne divise pas une maison comme un gallon de vin. La sécurité est vue comme un fardeau.

Alors comme je n'ai pas exactement le même mode de vie que ces gaillards, j'étais tout de même heureuse de l'acceptation de mon offre !
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Sans doute le roman le plus humoristique de John Steinbeck. Je ne les ai pas tous lus mais je veux bien le croire !

A Tortilla Flat, sur les hauteurs de Monterey, en Californie, une bande d'amis, des marginaux sans le sous, vivent d'une manière insouciante. Leurs préoccupations : l'entraide et le bon vin ! Ah…à quoi ne serait-il pas prêts pour un gallon de piquette ! Tous les prétextes sont bons pour se procurer cet élixir du bonheur et le partager avec la famille de coeur. Au centre de cette amitié Danny, un paisano qui vient d'hériter de deux maisons. Malgré cette soudaine acquisition, l'homme ne change rien à sa vie d'antan. Une vie de bohème. La seule vie qu'il connait. La seule vit qui vaille. Peu à peu, ses amis s'installent chez lui. Ensemble, ils règleront les tracas des uns et les petits soucis des autres. La lutte contre le vice est en marche. Mais Danny ne se fait pas à sa vie de propriétaire. La sédentarité ne semble pas faite pour lui. Son existence va prendre une tournure inattendue. Et par conséquent celle de ses fidèles compagnons.

Une histoire à l'atmosphère inimitable dans laquelle la joie prend le pas sur les malheurs du quotidien. Tortilla Flat est avant tout, à mes yeux, un roman sur l'amitié bien sûr, mais aussi et surtout sur l'insouciance car quelles que soient les difficultés rencontrées, elles sont tournées en dérision. Rien n'est vraiment grave, semble nous dire John Steinbeck. Chaque problème a sa solution. La vie n'est pas figée. Il y a tant de façons de vivre et la meilleure est incontestablement celle que l'on s'est choisie. Inutile de tenter de s'adapter à un schéma qui n'est pas le nôtre ! Vivons ! Alors certes, à un moment où a un autre, personne n'est épargné. Il est en ainsi. Un chapitre se termine. Un autre commence.

Un bon bol de nature et d'humanité.
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Je suis assez mitigé sur cette lecture. J'ai eu du mal au début à apprécier l'histoire, à cause des personnages. Pilon m'a semblé horrible, vicieux et manipulateur. J'avais du mal à considérer cette bande comme des amis. le seul personnage qui dès le début m'a semblé sympathique fut le Pirate. Et Pilon n'a pas été très gentil avec lui au début...
Cependant, la deuxième moitié m'a plus plu. Il y avait moins de relation toxique entre eux dans cette partie, et je dois dire que le dernier chapitre, et les dernières lignes du livre sont vraiment belles. Les histoires des autres habitants étaient intéressantes, et ont permis de s'éloigner un peu des relations entre les "amis" de Danny.
Si l'histoire de façon générale m'a un peu déçu, l'écriture de Steinbeck fonctionne très bien. Je tenterai un autre de ses livres un jour !
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Contrairement aux "Raisins de la colère" ou encore à "Des souris et des hommes", Tortilla Flat amène un peu de sourire aux lèvres au lecteur de ce roman dit picaresque. L'auteur y raconte les déboires d'une bande de copain dans un coin de Californie où le soucis principal semble être la recherche de gallons de vin. Désabusée, la vie des différents protagonistes s'imbrique dans celle de son anti-héro Danny qui fait office de bon samaritain. Les ruses et les larcins se succèdent dans ces existences miséreuses où l'on recherche le beurre et l'argent du beurre. Très bien écrit une fois de plus et quelque peu cocasse, les pages se tournent sans difficulté pour nous mener au dénouement final qui semble ne pas affecter le train-train de Tortilla Flat.
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Je me force pour écrire cette critique... comme toujours, l'exercice est vraiment dur. Tous les romans de Steinbeck me paraissent tellement hors du reste, tels des obus de la littératures, marquant leur passage d'un souvenir indélébile. A partir de là, la critique est forcément fade.
Pour moi, Tortilla flat se rapproche énormément de la rue de la sardine : on y retrouve ces personnages pour qui l'amitié est la plus précieuse des valeurs morales, et le vin la plus précieuse des valeurs matérielles. Ils sont attachants, bourrus, et insouciants de l'avenir, et leurs aventures de tous les jours, bien que monotones, sont écrites d'une telle manière que l'on ne s'en lasserait pas. Par ailleurs, c'est une belle leçon de vie que nous apporte là Steinbeck. Il nous apprend qu'il est possible de vivre heureux sans attache matérielle aucune, et même pire, qu'on serait bien plus malheureux avec le poids et la responsabilité de la possession.
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Plus léger que "Des souris... " ou "Les raisins de la colère " mais drôle et bien écrit .
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Une histoire toute en simplicité. Mais quelle poésie. Les héros semblent tout droit sortis d'un conte africain, naïfs à souhait. le quotidien ordinaire devient prétexte à toutes sortes d'aventures. Il y a du Candide de Voltaire derrière tout ça.
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