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EAN : 9782362293276
64 pages
Doucey éditions (30/10/2020)
4/5   5 notes
Résumé :
Une farandole tsigane pour dire le jaune du soleil, le noir des camps nazis et le rouge de la vie

Le mot de l’éditrice :

Ceija Stojka disait : « nous sommes un peuple qui dans le désespoir sait danser et chanter ». Et c’est bien dans un tourbillon de couleurs, de lumière et de rires que commence cette histoire. Avec le goût de la pluie sur les lèvres, le vent dans les cheveux et les herbes folles en farandoles tsiganes. Mais vient la nu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Recueil de poèmes de la Collection Poés'histoires, la collection de poésie jeunesse des Éditions Bruno Doucey, "quand la poésie prend les enfants au sérieux".

Livre reçu dans le cadre de la Masse Critique Jeunesse et Jeune Adulte de Novembre 2020.
Quelle joie d'avoir enfin été sélectionnée pour la première fois pour une Masse Critique ! Et double joie en découvrant que c'était pour ce superbe recueil de poésie.
Un grand MERCI à Babelio et aux Editions Bruno Doucey pour cette découverte.

Ceija Stojka était une autrichienne faisant partie de la communauté Rom.
"Nous sommes un peuple qui dans le désespoir sait danser et chanter"

L'auteure évoque avec la métaphore du tournesol, d'abord le jaune de son enfance heureuse entourée de sa famille, de la nature et de la musique, ce peuple Rom toujours la tête tournée vers le soleil, la joie.
Puis viennent les nuages, le noir, et les barbelés, les éléments qui se déchaînent lorsque Hitler, "un petit homme", arrive au pouvoir et décide d'exterminer le peuple Rom pendant la Seconde guerre mondiale.

Ceija Strojka et sa famille vont alors être déportées, et son père et l'un de ses frères mourront dans un camp de concentration.
L'auteure, quant à elle, connaîtra, à seulement 10 ans, trois camps de l'horreur tristement célèbres : Auschwitz-Birkenau, Ravensbrück et Bergen-Belsen, et y survivra physiquement.

Le recueil se clôture avec la fin des barbelés, la libération des survivants et l'hommage à ceux qui sont disparus.

Ce recueil est un poignant appel à la paix des peuples, un manifeste du devoir de mémoire pour tous ceux qui ont été victimes de l'horreur humaine :

"Si le monde ne change pas maintenant, si le monde n'ouvre pas ses portes et fenêtres, s'il ne construit pas la paix – une paix véritable – de sorte que mes arrière-petits enfants aient une chance de vivre dans ce monde, alors je suis incapable d'expliquer pourquoi j'ai survécu à Auschwitz, Bergen- Belsen, et Ravensbruck."

[Source : https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/peinture/hommage-a-ceija-stojka-artiste-peintre-rom-et-deportee_3362789.html]

Les textes sont issus du recueil Auschwitz est mon manteau et autres chants tsiganes, sauf ceux des pages 50 à 55, inédits.

Lorsqu'on découvre ses mots, on ne peut imaginer que l'auteure, artiste-peintre et musicienne autodidacte sait à peine lire et écrire.
Elle a attendu 40 ans pour pouvoir exprimer son vécu dans les camps de la mort, lorsqu'elle n'était qu'une enfant.

La couverture m'avait intriguée, car les éditions Bruno Doucey éditent d'habitude des couvertures unies et colorées, avec motif à rayures.
Ici, les recueils mêlent poèmes et poésie visuelle : les gravures d'Olivia Paroldi sur doubles pages prennent aux tripes et racontent l'histoire de ce recueil.

Ce recueil peut aussi bien être découvert par les enfants mais aussi par les adultes, un réel délice à partager sur une page sombre de l'Histoire.
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Je sors très émue de ma lecture du recueil de poèmes « Le tournesol est la fleur du Rom » de Ceijka Stojka, illustrée par Olivia Paroldi, poète dont je fais la connaissance grâce à Masse critique.
C'est une femme de caractère que je découvre, témoin de son époque, de son histoire et de celle de son peuple, un peuple fort, riche, celui des Roms, des Tziganes que l'on n'enferme pas, même derrière les barbelés des camps lors de la deuxième guerre mondiale.
En effet les poèmes en vers libres, courts, poignants pour certains, affirment cette liberté qui, par la capacité à revendiquer des racines, un attachement à la terre, par la force du clan familial ou celle de la foi, par le pouvoir des traditions, et l'impérieuse volonté de transmission, permettent de traverser les épreuves.
C'est de lyrisme qu'il faut parler, qui passe par l'évocation de la nature -y compris présente mais inaccessible à Auschwitz-, par l'évocation du pouvoir des fleurs - le tournesol et le chrysanthème blanc-, par l'amour porté à la famille, -des grands-parents aux arrière-arrière petits-enfants, perceptible dans les noms des défunts, et aussi dans des sortes de comptines apparemment légères, mais qui, comme dans les contes, cachent un sens profond. C'est toujours la vie qui l'emporte, même dans les pires moments grâce à l'imaginaire, qui a aussi forgé ce talent.
Les illustrations à la plume opposent les personnages en noir et blanc (dont une petite-fille récurrente) aux couleurs du tournesol, plutôt dans les jaune orangés, couleur qui évoque aussi le feu, celui des camps de Rom et malheureusement celui des fours crématoires. L'illustration de couverture est particulièrement réussie, et invite à la contemplation.

Une belle collection que celle de Poés'histoires, pour faire vivre la poésie auprès des plus jeunes. Mais cette oeuvre est vraiment à découvrir à tout âge, car la sensibilité qu'elle développe, le témoignage qu'elle transmet doit atteindre le plus grand nombre. Les commentaires accompagnant l'oeuvre cherchent à mettre à la portée des plus jeunes ces histoires, cette Histoire. Je regrette cependant que rien ne renvoie à l'oeuvre picturale de Ceija Stojka, autre rencontre de son vécu.

Dans un autre genre littéraire, j'ai éprouvé la même admiration pour Ceija que pour Angéline, héroïne de « Grâce et Dénuement » d'Alice Ferney, face à ces femmes fortes, attachantes, sensibles, attentives aux générations futures. Un bel exemple à suivre.
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Ce petit livre appelé" Poés'histoires" que je viens de finir, a été écrit par une femme rom de 55 ans, relatant la mémoire d'une petite fille de 10ans , elle même
Tout commence dans la liberté, la joie de la vie dans la nature les fleurs ,les herbes,le vent ,la pluie,la danse et les tournesols : la fleur des roms
On sent, en lisant à haute voix,ce que cette femme ressent et revit de ce qui s'est passé 40 ans en arrière
Puis l'horizon s'assombrit, viennent la pluie ,le tonnerre,les éclairs avec l'arrivée du nazisme et de ce "petit homme" qui veut les enfermer puis les exterminer
Les camps, soit 3 pour cette petite fille de 10 ans
Puis à nouveau le soleil !!! et la mémoire ...
Je ne connaissais pas cette écrivaine et aussi peintre autrichienne
Elle a décidé sur le tard soit à 55 ans , comme je l'ai indiqué plus haut ,d'écrire ce qu'elle avait vécu ,car les roms sont discrets et n'aiment pas se confier sur leur état d'âme
L'écriture est simple presque enfantine car Ceija était analphabète et a appris à lire et à écrire au moment de son désir de confession
Les dessins m'ont malheureusement déçus car pas en rapport avec cette écriture enfantine,ils sont trop "adulte"
Je ne comprends pas pourquoi on n'a pas illustré son livre avec ses propre dessins si naïfs mais si explicitent et qui font comprendre ce qu'avait vécu Ceija comme petit fille de 10ans ,les horreurs qu'elle a du voir et enfin sa renaissance à la sortie des 3 camps où elle avait vécu
(Allez voir ses dessins sur internet et vous comprendrez mes regrets)
On est touché dans ses entrailles par ce récit si douloureux et en même temps plein d'espoir

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Ne sois pas triste
même si tu te sens dans cet état
ne baisse pas les bras
ce n'est pas aussi grave
[...]
Toi aussi tu dois respirer profondément
dire Oui à la vie.
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Le tournesol est la fleur du Rom.
Elle le nourrit, elle est la vie.
[...]
Il était important pour le Rom.
Plus important que la rose,
Parce que la rose nous fait pleurer.
Le tournesol, lui, nous fait rire.
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Unis et non pas seuls nous sommes forts
et n'avons de force que si nous sommes unis.
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Vous étiez profondément enfouies dans le noir,
mais après les noires ténèbres
la lumière aussi à vos yeux paraîtra.
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As-tu déjà regardé dans le ciel
Les nuages blancs
S'embrasser sous la voûte céleste
Et s'enlacer en tournillant
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Videos de Ceija Stojka (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ceija Stojka
Pour ce dernier épisode du Printemps des enfants, Murielle Szac lit des poèmes de Ceija Stojka, traduits par François Mathieu et accompagnés par des gravures d'Olivia Paroldi dans le recueil "Le tournesol est la fleur du Rom" !
/ le tournesol est la fleur du Rom, Ceija Stojka & Olivia Paroldi, Éditions Bruno Doucey, coll. Poés'histoires, 2020.
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