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EAN : 9782715232303
352 pages
Le Mercure de France (09/02/2012)
3.7/5   15 notes
Résumé :
A Fagerö, petite île au Sud-Ouest de la Finlande, tous les habitants se connaissent et vivent une vie paisible jusqu'au jour où le cadavre d'un inconnu, premier d'une longue série, est repêché près de la côte.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
lAu programme légèreté et cocasserie à la condition que vous acceptiez de monter dans mon bateau et plein gaz en direction d'un petit archipel caché au sud-ouest de la Finlande.
Une flotille d'îles : Busö, Aspskär, Hemsö, Kokär.....

Mais attachons nous à Fagerö, une Petite île heureuse, on vit de la pêche depuis la nuit des temps. L'été « il y faisait bon vivre durant cette saison si diaphane. »
Tout le monde connaît tout le monde. On peut cancaner et colporter les nouvelles, parler de Judit que personne n'appelle par son prénom mais que tous désignent comme « la reine d'Aspskär » , tout le monde parle de Mattsson l'homme politique le plus influent de l'archipel. Et puis il y a Pettersson qui va bientôt faire faillite ( si si c'est le facteur qui le dit), les Kangarn les voyous locaux.
Et si les nouvelles circulent si bien c'est un peu grâce à Janne le facteur, quand on arrive chez lui on entend un sifflement « Nous frappons, ouvrons, entrons. le sifflement s'intensifie » Janne est occupé à ouvrir consciencieusement tout le courrier de Fagerö « C'est un véritable expert que nous observons à l'action. » C'est comme ça qu'il est au courant du cancer d'Abrahamsson, le pauvre !!

La saison touristique bat son plein quand l'île se met à recevoir quelques invités un peu ...spéciaux.
Jour après jour, nuit après nuit, des corps viennent s'échouer sur les côtes de Fagerö, un ça irait mais dix, vingt, cent, là ça devient une habitude et ce n'est pas tenable. Surtout que ....tous ces morts y sont même pas d'ici !! et que ça va gâcher la saison touristique. Alors les renvoyer d'où ils viennent ? leur faire une place dans le cimetière ?
L'idéal serait de trouver un bouc émissaire .........Le pauvre policier local Riggert von Haartman ne sait plus quoi en penser et ça n'arrange pas sa déprime ! Peut être que Ghita Saarinen la journaliste du coin sera d'un quelconque secours

Ah que voilà un bon roman, exubérant, goûteux, acidulé au point d'en avoir les dents agacées. La littérature nordique au mieux de sa forme.
Vous avez bien compris que se cache là dessous une critique à peine voilée de nos travers, de nos penchants xénophobes, de notre amour pour notre pays mais pas de ces immigrants qui se présentent en masse à nos portes.
Une île métaphorique et un récit à la forme parfaite, nous sommes invités dans les maisons, on pourrait presque goûter les plats, nous nous penchons sur les tombes encore fraîches. Les personnages sont cocasses et très bien croqués. C'est un feu d'artifice d'images, de rires grinçants, d'espièglerie parce que "créer un monde fictif à partir de rien, à l'aide d'outils que la langue met à notre disposition, est véritablement une entreprise noble et exigeante "
On pense aux romans de Paasilina ou de Laxness.

Je ne l'ai pas lâché une fois que je me suis un peu accoutumée à la cuisine (ah la confiture d'airelles ) et aux noms finlandais.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Lars Sund, écrivain finlandais de langue suédoise, nous conte une étrange histoire mi- fantastique mi- réaliste.
Dans une petite île imaginaire, Fagerö, au sud de la Finlande, les habitants vivent plutôt bien, bercés par la mer, leur nourricière. Mais un beau jour, juste avant l'été, cette dernière leur ramène un cadavre. Un homme, sans identité, un étranger, venu d'on ne sait où...Puis une multitude de cadavres viennent s'échouer à leur tour, pendant plusieurs semaines. Hommes, femmes, même un bébé, sans noms, souvent sans visages, dévorés par les oiseaux marins. On les enterre, le cimetière est bientôt plein. Puis tout s'arrête.
L'enquête de police n'ayant mené à rien, est bientôt abandonnée. Les habitants sont quelques temps hantés par des cauchemars. Puis un beau matin, ils tombent d'accord : ces morts n'ont rien à faire sur leur île, ils doivent partir, la vie doit reprendre comme avant...
Le sort de ces êtres anonymes semble n'intéresser personne, hormis une journaliste à qui on a donné l'ordre d'arrêter ses recherches. L'important est que le quotidien empêche tout questionnement, que nul mort ou vivant ne viennent troubler la quiétude des habitants.
Récit très poétique, constat de l'effroyable indifférence des humains envers autrui, de leur volonté de tenir le malheur au loin, qui n'est pas sans évoquer notre propre attitude devant tous les déshérités de ce monde.
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Malgré son point de départ, digne d'un thriller, et son origine nordique -Lars Sund est un écrivain finlandais qui écrit en suédois-, Une petite île heureuse est tout sauf un roman policier. Des centaines de cadavres se sont échoués sur l'île (imaginaire) de Fagerö mais il importe peu de savoir d'où ils viennent. Non, ce qui intéresse Sund, c'est de décrire une communauté repliée sur elle-même, trop jalouse de sa tranquillité pour accueillir des étrangers, fussent-ils décédés. Sur un tel sujet, le romancier alterne les genres avec une belle virtuosité : de l'allégorie au conte, en passant par le réalisme le plus quotidien et trivial. le mélange est détonant et étonnant. Ce roman choral, où une bonne vingtaine de personnages se partagent la vedette, ne cesse de surprendre au fil des pages, l'auteur se permettant de s'introduire au coeur du récit, d'en interpeller les acteurs sans ménagement, les observant à la loupe dans leur routine, quand il ne prend pas de la hauteur pour brosser un tableau d'ensemble des évènements qui viennent menacer l'équilibre de l'existence des insulaires. Ce que Lars Sund raconte n'est pas anodin : la peur de l'autre et la xénophobie, notamment, évoquant même par allusion la tentation des sociétés dites libérales à pratiquer l'eugénisme. Qu'il choisisse de traiter ce thème par la dérision et la causticité est pour le moins surprenant mais son écriture subtile, narquoise et parfois poétique force l'admiration et captive jusqu'au bout. Un joli tour de force d'un écrivain très connu en Scandinavie et qu'on découvre, séduit, pour la première fois dans une traduction française. En souhaitant que ses livres précédents connaissent très bientôt le même sort.
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Une petite île heureuse
Lars Sund dit "vivre ici c'est un peu comme avoir gagné au loto". Et dans la petite île tout est beau, tout le monde se connait. Rien ne se passe ici : Quand une mouette éternue ça fait la "une" du journal télévisé (j'exagère à peine).
La petite île se situe dans le grand nord mais sans précision claire... le doute de l'endroit subsiste durant tout le récit ! L'auteur décrit avec sobriété la vie, la nature qui l'environne, la mer sans cesse en mouvement, le soleil qui ne luit pas comme ailleurs, les jours sont si différents. Dans la petite île, il n'y a pas de mauvais temps... il n'y a que des vêtements peu appropriés et (je cite) cette joie de vivre lancinante et limpide qui s'empare de vous lorsque vous vous déplacez en traîneau sur de la glace scintillante un jour de mars radieux où la lumière est d'une force incroyable et l'air paraît pétillant !
Alors soudain tout se dérègle. La mer commence à apporter des cadavres : un d'abord, puis deux.. trois. Puis une centaine.
On organise une réunion "citoyenne" où cette phrase particulièrement vide de sens est jetée pour devenir slogan :"nous ne pouvons laisser les morts décider pour les vivants"... et puis on arrive à la conclusion que tous ces morts étrangers qu'on a enterrés dans les cimetières prennent la place des insulaires !
Cette réunion est d'une importance toute symbolique dans ce roman. Bizarrement elle a été convoquée de façon informelle, un peu "sous le manteau". Cela fait furieusement penser à la rumeur qui gonfle. Autre constatation ce n'est pas un îlien qui en est à l'origine mais une vacancière... donc finalement une étrangère. Amusant ça ! Et le mot ETRANGER est lâché ! c'est le responsable de tout les malheurs.
Et puis tout rentrera dans l'ordre... une nuit un camion et une équipe d'ouvriers viennent vider le cimetière de ses encombrants souvenirs. Tout s'oublie... tout est déjà oublié !

Je ne suis pas expert dans les premières critiques et j'espère qu'un lecteur exercé en fera une meilleure qui incitera à la lecture de ce chef-d'oeuvre. Car j'ai vraiment aimé ce livre écrit avec le style du narrateur. J'ai pensé à La Peste de Camus en vivant ce style un peu mathématique. Une littérature à la fois dépouillée et complexe dans le détail.
A lire absolument
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L'irruption de cadavres étrangers sur les côtes d'une petite île suédoise va bouleverser la vie de ses habitants jusqu'à ce que tout rentre dans l'ordre. Ce roman nous permet de nous interroger sur l'immigration vers l'Europe et l'accueil fait aux étrangers dans nos pays. Chaque personnage y est minutieusement décrit.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
L'esprit humain est un mécanisme curieux, capricieux et imprévisible. Il est semblable à une mer profonde : nul ne sait avec certitude ce qui se meut sous la surface.
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Les funérailles furent célébrées à l'extérieur, c'est toujours la coutume à Fagerö
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Dépéchez vous êtres humains de profiter de la lumière du début de l'été ! Les ténèbres seront de retour bien trop vite
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