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sur 2494 notes
Quelle fresque ! Quelle composition historique nous propose Tolstoï ! Un régal de lecture, et un coup de coeur pour moi.

De Moscou à Saint-Pétersbourg en passant par la campagne Russe, nous suivons les destins croisés de nombreux personnages: la famille Rostov, dont la naïve et spontanée Natacha, la plus jeune des filles, tombe constamment amoureuse de personnes différentes, et Nicolas, le fils aîné, qui se laisse entraîner par de mauvaises fréquentations après s'être engagé dans l'armée du tsar; Pierre Bézoukhov ensuite, se voyant du jour au lendemain hériter d'un titre et d'une fortune colossale alors qu'il n'a pas la maturité pour assumer une telle position; son ami, le prince André Bolkonski, rêvant de gloire au front pour échapper à sa situation familiale malheureuse; les Kouraguine, aussi, à l'affût de perspectives d'avenir leur permettant de continuer à mener une vie dissolue; et tant d'autres... puis, dans toutes les pensées, dans toutes les conversations, la guerre et ce furieux mais si intéressant Napoléon Bonaparte.

L'étonnement: voilà le premier sentiment qui m'a saisie à la lecture de ce tome; étonnée d'avoir été embarquée si rapidement dans cette histoire dont je n'avais, jusqu'à présent, vu que des adaptations télévisées; étonnée également par la plume si accessible de l'auteur - mais d'où nous vient cette appréhension sans fondement d'avoir affaire à une lecture difficile ? Il n'en est rien ! Certes, ce roman est dense; certes, il nous impressionne avant même que l'on s'y soit plongé; certes, Tolstoï nous présente une foule de personnages (tellement qu'il est impossible de se souvenir de tous), mais c'est un peuple dans toute sa diversité d'âmes et de caractères qu'il représente ! En détaillant la nature même d'un pays grâce aux personnalités de celles et ceux qui font la Russie du XIXe siècle, l'habitent, la glorifient, l'écrivain nous captive dès les premières lignes. Se mêlent aux réflexions philosophiques, des intrigues politiques, intrigues de salons et passions amoureuses pour lesquelles on se prend vite à espérer des issues heureuses bien qu'elles le soient rarement. Cet étonnement évoqué précédemment, je l'ai également ressenti en comprenant que les scènes de batailles, les détails sur la guerre et ses tactiques militaires, me passionnaient autant que la vie mondaine et plus calme (bien que non moins orageuse) des protagonistes. La vanité humaine est exposée dans toutes ses variations, les sentiments divers que les humains peuvent ressentir sont abordés avec obstination et raisonnements, et l'auteur ne manque pas d'humour en certaines occasions !
Cette édition est précédée d'une préface tout à fait intéressante de Jean Thieulin, nous en apprenant beaucoup sur la construction de cette sublime fresque historique.

Vous l'aurez compris: lire la première partie de ce chef-d'oeuvre fut un réel plaisir !
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Wahoo ! J'ai à peine fini le tome 1, que j'enchaîne avec le tome 2. C'est les premiers livres d'auteur Russe que je lis. Ce qui m'a donné envie de les lire, est la série de 2007 Franco-Italo-Allemande de Robert Dornhelm, que je regardais petite. Je me sens vieille. Beaucoup trouvent que certains passages sont longs, surtout celle sur la ​​guerre, mais je ne suis pas de cet avis. J'étais à fond sur ses passages, que je n'ai pas vu défiler le temps. J'ai même relu deux fois, celle sur ​​​Borodino. Ne connaissant pas cette périod​e dans les moindres détails, je ne peux pas dire si les batailles sont historiques, ou autre petit détail se sont passés comme le raconte Léon Tolstoï. Je peux juste confirmer que les trames p​rincipales des batailles gagnées et perdues sont véridiques. Ce qui est un atout, pour les passionner d'histoires. On découvre aussi la société Russe de l'époque. Chaque passage est important, tout en étant excellemment exploité.

​Pour le style d'écriture, je fus sous le charme du style poétique et de ses figures de style qui m'ont amusé. Évidemment, il faut être concentré, pour suivre. C'est donc pour son style d'écriture, que je conseille à ceux qui ont une maturité en lecture. Il y a énormément de description, et je n'en suis pas une fan. Pourtant, celle-ci ne me génère nullement.

Malgré le nombre de personnages, aucun ne se ressemble, chacun à sa propre personnalité, et on les voit évolués, interagi entre eux, avec une incroyable finesse qui empêche toute lourdeur. Et ils sont hauts en couleur, je n'ai trouvé aucun ennuyer.

C'est coup de ♥ coeur !
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C'est mon livre de référence. Celui avec lequel je peux partir sur une ile déserte et ne pas regretter les humains, ils sont tous dans ce roman sublime et indispensable. Merci L.N. Tolstoï Ya Tibia Loubliou
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Livre magnifique, peut-être un peu difficile. Il traite de l'histoire de plusieurs lignées de la Russie des tsars au XIXe siècle. La vérité psychologique des personnages est saisissante et nous vivons avec eux les soucis, les joies et les drames de leur vie de famille affrontée aux événements majeurs de l'époque. Tolstoï s'interroge sur le rôle de l'artiste dans la société, la morale et l'influence réelle des grands hommes sur le cours de l'histoire.
Passionnant.
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(...)
(...) Et je dois dire que j'ai été agréablement surprise, car j'ai trouvé que c'était très accessible, finalement. Alors oui, il y a foison de personnages, dont beaucoup ont un nom à coucher dehors (du point de vue d'un lecteur non-russe, s'entend ^^), mais si je compare au Trône de Fer, par exemple, c'était parfaitement jouable 😆

Des descriptions, il y en a aussi, mais la plume est agréable, alors ça passe plutôt bien. Même les récits de campagnes militaires ne sont pas trop indigestes et il y en a moins que ce que j'aurais cru. Il n'y a finalement que 2 passages que je n'ai pas aimés (et sur 668 pages, c'est peu): l'un concerne la franc-maçonnerie et m'a ennuyée à mourir; l'autre une chasse à courre qui m'a révulsée, bien que ce ne soit pas trop explicite.

Pour ce qui est de l'histoire, j'ai eu l'impression qu'elle racontait à la fois rien et beaucoup de choses ^^ Oui je sais, c'est paradoxal, mais je ne saurais pas mieux exprimer ce que j'ai ressenti pendant ma lecture. Les personnages sont très nuancés, comme dans la vie, ce qui fait qu'on s'attache à eux pour certains aspects de leur personnalité, mais qu'on les déteste pour certains autres. Il n'y a pas de héros à proprement parler, mais des protagonistes dont l'intérêt repose sur les relations qu'ils ont entre eux, sur leurs réflexions et leurs actes plus que sur eux-mêmes.

De cet auteur, je n'avais lu qu'une nouvelle présente dans un recueil sur le thème des vampires et je l'avais énormément aimée. Ce 1er tome de la Guerre et la Paix a su également me convaincre, même si c'est une lecture plus exigeante, je l'ai trouvé aussi très addictive. S'il m'a fallu plus d'un mois pour en venir à bout, c'est essentiellement parce que mon édition propose une mise en page très dense: c'est écrit tout petit et les interlignes sont minuscules, ce qui est très fatigant visuellement. Si vous avez envie de vous lancer dans ce livre, je vous conseille de choisir une édition avec un meilleur confort de lecture ^^

Ce livre me faisait très peur, mais il était beaucoup plus accessible et addictif que je l'imaginais. Au final ç'a été une bonne lecture et j'espère lire le tome 2 très bientôt 🙂
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J'ai beaucoup aimé cette histoire qui m'a permis de découvrir la société russe et m'a donné envie de lire davantage de littérature de ce pays !
Léon Tolstoï est un génie ! Il sait magnifiquement manier la plume et a beaucoup de connaissances dans divers domaines, notamment militaire. Bien qu'ayant adoré le livre, je ne peux nier avoir parfois sauté quelques lignes, les descriptions de stratégie militaire n'étant pas ma tasse de thé.
J'ai également apprécié l'approche historique que nous pouvons avoir, ayant quelques lacunes sur cette période de l'Histoire.
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Romanesque, philosophique, passionnante lecture. Tels sont les mots qui viennent après avoir refermé ce livre, aux pages épaisses, et qui ont fait germer dans l'esprit tant d'émotions que de réflexions.

Plusieurs niveaux de lecture se dégagent :

- le point de vue humain, ontologique.

La description des sentiments des personnages est profonde. Tolstoï dénoue les fils complexes de la personnalité humaine. Les motifs des personnages sont connus, leur passion, leur joie, leur désespoir, sont éclairés par l'auteur tout en mettant en avant les contradictions complexes. Par là, on peut noter une promiscuité avec ces personnages, une identification.

Les personnages principaux qui dirigent le roman peuvent apparaître aussi comme de possibles identifications. Ils sont vivants, ils évoluent comme nous tous, au fil de leurs expériences.

Le prince Andrei Bolkonski, aux idéaux profonds peut être associé à un héros romanesque. Sa femme, Liza, meurt, après avoir mis au monde Nikolai, le fils d'Andrei. Alors qu'on avait attribué à Andrei une mort imaginaire, il voit pour la dernière fois sa femme, et celle-ci meurt. Une dimension tragique est donnée au personnage d'Andrei. Il est fréquemment à la guerre, a un sens accompli du devoir.
A cet égard, il est mentionné qu'il lit Kant, très connu pour son impératif catégorique ( « Agis de telle manière que la maxime de ton action devienne une loi universelle »). Il est blessé, à plusieurs reprises. Par là, il est amené à s'interroger sur le sens existentiel de la vie. Andrei est tourmenté par le sens. Si tôt, il désespère et tout est malheur, désespoir, absurdité, si tôt il reprend espoir, et tout est joie, plus vif, plus intense.
Lié d'amitié avec Pierre Bézoukhov, il rejoint la loge franc-maçonne, et tente d'accomplir des bienfaits. Andrei connait une romance avec Natacha Rostova, mais il est répudié après une attente d'un an. le prince se rend compte qu'il a été trop idéaliste, croyant qu'elle ne pouvait aimer que lui. Andrei, plutôt que de vouloir les glorieux titres de guerre, les chefs de commandements, il préfère rejoindre les régiments, là où ce sont véritablement les hommes qui orientent le sens de la guerre.

Pierre Bézoukhov est un mystique, qui est rongé par le doute. Au début du roman, il semble athée, enclin à la débauche, au jeu. Il entre dans une quête existentielle, pris dans ses doutes, ses trébuchements. Il reprend certes foi avec la loge franc-maçonne, mais il doute toujours, jusqu'à ce qu'arrive l'épreuve de Dieu : il est fait prisonnier en 1812 par les Français occupant Moscou. Pieds nus, il partage ses biens, ses vêtements avec les autres détenus, et fait tout pour le bien d'autrui, avec compassion et amour du prochain. Cette épreuve n'est pas sans rappeler les écritures des Evangiles, et au-delà le message du Christ : donner à l'autre, faire don de soi, et l'amour du prochain, même dans le dénuement. Pierre cherche le progrès pour les paysans, à abolir le servage. Cette épreuve a été selon lui la plus grande joie de toute sa vie. Elle a été lumière de Dieu.

Natacha Rostova incarne la quête de l'amour, enclin à des tourments. Amoureuse de l'idée d'amour, elle a beaucoup de "prétendants" dans la jeunesse. Car renoncer à un, c'est renoncer à tous les autres. ( Un rappel peut-être de Don Juan, qui aime la femme, en général, Natacha, c'est l'amour, grande idée qu'elle aime. La tradition romantique montre un Don Juan en quête d'un idéal, mais il ne le trouve pas). Peut-être est-ce une quête, un idéal à atteindre. Elle est remise en cause, sur la voie de Dieu : Natacha ne veut pas faire le mal. Quand elle répudie la demande du Prince Andrei, elle s'en remet à Dieu, prie avec ferveur à la messe tous les dimanches. Sa quête prend fin avec Pierre, qui lui ressemble, dans le tréfonds de son âme.

Nikolai Rostov est nourrit par les idéaux, il se rend à la guerre, et rencontre la peur de la mort, l'angoisse. Son premier amour avec Sonia est rempli de promesse. A la fin, Nikolaï avance aussi sur le chemin de Dieu. Il aide la princesse Maria, quand elle a dû quitter la demeure de son père mort, Lyssé Gory menacée par les troupes napoléoniennes. Il aide la princesse, avec attention. Il se marie avec elle à la fin du roman, avec Maria, archétype de la religieuse dévouée. Encore un pas vers Dieu, et qui ouvrira la porte de la lumière de Dieu.

Tous les personnages convergent vers Dieu ( en tout cas, ces personnages-ci).

Guerre et paix attache particulièrement une place à Dieu. Pierre, en proie à une douloureuse interrogation existentielle, rejoint la loge franc-maçonne, oeuvrant pour le progrès de l'Humanité. Dès lors, c'est une révélation, il voit le christianisme pur, débroussaillé de l'ombre de l'Eglise, qui cachait sa véritable essence.

La place du bien est omniprésente. Pour ne citer quelques exemples : quand, Natacha, aide volontairement des blessés, pendant l'occupation de Moscou. Elles les installent dans sa demeure. Pierre, qui veut à tout pris abolir le servage. La princesse Maria, soeur d'Andrei Bolkonski, est l'archétype même de la religieuse, dévouée, sacrifiée. Elle consacre sa vie à son père jusqu'à ce qu'il meurt. Et même quand il est sévère avec elle, elle pardonne, et elle l'aime toujours. Elle remet tout sous la volonté de Dieu.

- le point de vue sociétal : critiques et réflexions sur la société russe du XIXe siècle.

Tolstoï n'hésite pas à critiquer et à montrer l'hypocrisie qui règne dans les conventions aristocratiques. La noblesse tsariste est préoccupée par les salons, les fêtes, les bals, les successions, les mariages, et enfin, les dettes. le Salon d'Anna Pavlovna, archétype de l'aristocrate mondaine, pointue sur les conventions est un bel exemple. La vie aristocratique, d'apparence est le règne de l'extériorité, en outre la superficialité. Elle reste immuable, même en temps de guerre, et même des années plu tard. Bien sur, elle est aussi le siège d'arguments politiques.

Les réflexions sur la société sont aussi politiques. On rencontre les questions clés sur la monarchie parlementaire, la division en plusieurs groupes : les libéraux et les « monarchistes » de l'époque de Catherine II, autrement dit entre les nouveaux et les anciens. La figure de l'empereur Alexandre Ier, est mise en lumière.

Enfin guerre et paix de Tolstoï, c'est une réflexion sur la guerre et la paix. La dimension humaine de la guerre est évoquée : ce passage de la ligne qui mène dans un autre monde, celui de l'angoisse, de la souffrance et de la mort. Les soldats éprouvent cette crainte face à la guerre.
Le rôle individuel des foules, des soldats dans l'histoire, dans un événement historique est mis en avant. Tolstoi prend l'exemple du mécanisme de l'horloge, chacun est une partie dans un tout, et ce n'est pas une seule personne qui décide du sort de la guerre.

Tolstoï porte un regard sur les hommes de guerre, dans les régiments, les chefs d'état major. Ils sont en proie à de recherche de grades, à des récompenses. de même, il montre le désordre qui règne à la guerre, les problèmes de coordinations, la peur qui prend le dessus sur le soldat, et qui peut mettre en échec une campagne. Pour Tolstoï, par le prince Andrei, la guerre est un jeu : à qui se fera peur en premier. Tolstoï s'interroge aussi sur l'absurdité de la guerre, tous les hommes qu'ils soient Français, restent des êtres humains.

Enfin, Tolstoi, pointe l'héroïsme et le patriotisme. Napoléon déçoit, il est démystifié. Quand les soldats le voient, ils se rendent compte qu'il n'est qu'un homme comme les autres. Il n'est pas un grand homme hors du commun, faisant exception à la règle de l'Humanité. de même, le tsar Alexandre, fait preuve de fragilités. Nikolai Rostov finit par se défaire de cette idéalisation. Pierre, fervent admirateur de Napoléon au début du roman, devient indifférent à ce grand homme. Pétia, le frère de Nikolai, est le jeune, qui adule le tsar, prêt à tout pour se battre pour la patrie et pour le tsar. Tolstoï montre la passion débordante de ces gens là. Quand le tsar jette des biscuits, la foule s'empresse, folle et sauvage. Tolstoi n'approuve pas totalement ce patriotisme, et l'héroïsation.

Par conséquent, Tolstoi, porte un regard sur les épopées napoléoniennes qui ont tant inspiré les héros romantiques. Il souligne le décalage entre le mythe et la réalité.

Conclure sur une telle lecture, est-ce possible ?

Il y a un je ne sais quoi d'ineffable dans la littérature slave, une ambiance particulière, une façon autre de vivre, et d'écrire. Guerre et paix, comme Anna Karénine, sont des échos, qui résident dans le coeur de chacun. Ils ont une spécificité qui en font des chefs d'oeuvre, par la profondeur de la psychologie humaine, par la justesse des mots, c'est l'âme que vient chercher Tolstoi. Au delà, c'est l'âme russe qui vibre, dans ces envolées de sentiments.

Ouvrir Guerre et paix vaut la peine, tourner ces mille pages pour se laisser emporter dans la valse russe du XIXe siècle.

NB : l'édition points est la plus romanesque des éditions : les réflexions philosophiques trop longues ont été supprimées. Pour ceux qui souhaitent avoir un récit plus " épuré", je vous suggère cette édition.

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Je l'avais lu dans ma jeunesse . Je viens de le relire.
J'ai un peu de mal à m'accrocher. Certes il y a des séquences lyriques et géniales ...mais l'ensemble est un peu pesant.
Dans le genre d'épopée guerrière, je préfère et de loin Autant en emporte le vent.
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[Livre audio lu par Éric Herson-Macarel]

Ce n'est finalement pas si fastidieux. Quelques notes prises sur les protagonistes pour se les caler dans l'esprit et c'est parti. L'interprétation d'Eric Herson-Macarel coule comme une source. Il nous offre de beaux personnages, vivants, habités, riches de toutes leurs nuances. Ils évoluent, prennent des décisions, se trompent, s'emballent. Toute la force romanesque tient dans cette liberté que Léon Tolstoï leur délègue. Lui se préoccupe de théories sur l'histoire, de démontrer que les grands hommes ne sont rien par eux-mêmes. À charge pour Natacha, Nicolas ou la princesse Marie, de développer leur existence propre et de distraire le lecteur. A partir de la prise de Moscou, j'ai trouvé que la construction était moins soignée, le suivi des existences plus aléatoire, moins naturel, plus contraint. On s'enfonce dans la boue de la guerre et le chaos. Bien sûr j'ai écouté les passages théoriques d'une seule oreille et bazardé toute la fin du livre, surtout parce que Léon Tolstoï se répète beaucoup. Mais c'est une lourdeur qui passe en souterrain. La lumière de Pierre, quêteur spirituel maladroit et empêtré avec lui-même, continue de nous interroger sur l'énigme de la vie une fois le livre achevé.


Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Guerre et Paix était un projet de lecture que je nourrissais depuis longtemps ; il surgissait et resurgissait invariablement parmi les innombrables ouvrages qui se rajoutent chaque jour à ma longue liste de livres à lire, jusqu'à ce fameux soir où j'ai découvert la série Guerre et Paix réalisée par Robert Dornhelm. le jeu des acteurs et la beauté des costumes m'ont séduite et ont constitué l'aiguillon que j'attendais pour sauter le pas et entamer sans plus attendre une lecture qui me permettrait de comparer ce livre au téléfilm.

Dès les premières pages, j'ai été perturbée par les noms des personnages et leur grand nombre. Pour faciliter ma lecture, j'ai noté les noms de chacun d'entre eux ainsi que les liens qu'ils entretiennent les uns avec les autres. La lecture se faisant, j'ai fini par abandonner et oublier ce document : l'univers de Tolstoï m'était devenu familier.

L'histoire commence en 1805 et se termine en 1820. Il est tout à fait passionnant de découvrir les personnages à un instant de leur vie et de les voir évoluer, se lier les uns aux autres, se séparer et se revoir encore au gré des événements inspirés de l'histoire. Tolstoï donne une personnalité et une individualité à chacun d'entre eux. Il en décrit les sentiments par le menu, détaille le prisme de la personnalité de chacun, réussit à les faire évoluer et murir sous nos yeux. C'est cette capacité à leur donner une âme qui m'a permis de vivre des instants intenses et d'être happée par chacune des pages de cette superbe fresque.

La Russie elle-même semble être un personnage à part entière. On en découvre la vie, les moeurs, les goûts, l'art de vivre, et je dois dire que j'ai souvent repensé aux costumes portés par les acteurs du téléfilm réalisé par Robert Dornhelm que j'ai considéré comme un bon complément en la matière.

J'ai aimé découvrir le milieu militaire sous un jour nouveau : on envisage d'habitude les événements historiques à travers des dates, des noms de batailles, mais on trouve peu d'éléments sur la vie militaire. Tolstoï la met en oeuvre de manière détaillée, y fait évoluer ses personnages, met en lumière les relations que les uns et les autres entretiennent, décrit la vie des régiments avant, pendant et après le combat. Quelle sensation étrange de se retrouver sur le champ de ces batailles si renommées que furent Austerlitz, Borodino, puis dans Moscou assiégé, avant le passage de la Bérézina (on se remémore alors le poème « L'Expiation » de Victor Hugo). Les choses sont ainsi faites que l'on tremble pour nos compagnons russes que sont devenus les personnages de Tolstoï.

Napoléon n'est pas épargné, mais quel plaisir de connaître l'opinion et la vision d'un écrivain russe sur cette période ainsi que sa conception de l'histoire.

Guerre et Paix restera dans mon coeur tout comme ses personnages aux personnalités si attachantes : Natacha, Marie, Nicolas, le prince André, Pierre Bézoukhov. Je n'aurai aucune difficulté à revenir vers eux et à lire à nouveau ces pages qui m'ont permis de passer un peu plus d'un mois de lecture palpitante.
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