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EAN : 9782234020559
314 pages
Stock (30/11/2001)
3.81/5   18 notes
Résumé :
Alexis Nejdanof, fils naturel d'un prince russe, milite avec les étudiants révolutionnaires de Saint-Petersbourg, les "nihilistes". Nous sommes au printemps 1868 et il paraît évident que les sympathies de Tourguenieff vont aux jeunes qui brandissent les premiers drapeaux rouges aux carrefours de Moscou et Saint-Petersbourg. En même temps, il voit bien les inconvénients d'un idéalisme romantique et brouillon. Il le démontre clairement à travers l'histoire d'Alexis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Tourgueniev, Terres vierges (1876)
Terres vierges (en russe Новь, textuellement Nouvelle), dernier roman de Tourgueniev, est aussi l'un des plus importants. Il date encore du vivant d'Alexandre II, à qui la Russie doit d'importantes réformes, notamment l'abolition du servage. L'empereur sera assassiné en 1881 alors qu'il se préparait à octroyer une constitution à cette Russie qui se cherche. Son successeur, Alexandre III, dernier empereur avant Nicolas II, revint à une rigueur funeste qui n'est pas pour rien dans la brutale réaction de 1917. A travers une série de personnages qui vont d'un extrême à l'autre de l'éventail idéologique, Tourgueniev s'invite dans le débat, et s'adresse à son pays d'une manière assez prémonitoire. le titre français se réfère à la pensée de Solimine, esprit réaliste pour qui les paysans ne sont pas encore mûrs pour l'action révolutionnaire. Ils doivent être éclairés comme une «terre vierge doit être labourée en profondeur».
Nous sommes en 1868 et le récit est d'abord centré sur un jeune étudiant en rupture de ban. Alexis Niedjanov, fils naturel d'un prince. Avec toute l'ardeur de ses 23 ans, il fait partie du mouvement révolutionnaire des intellectuels narodniki ou populistes (« Aller vers le peuple») de Saint Péterbourg pour lesquels Tourgueniev a créé le mot de nihiliste.
Comme Alexis Niedjanov doit gagner sa vie, il accepte une place de précepteur chez le prince Sipiaguine qui se dit réformiste mais qui, comme haut fonctionnaire, doit surtout se montrer opportuniste, et qui l'emmène dans sa maison de campagne – nouveau décor - pour s'occuper de son fils Kolia.
Alexis va y rencontrer notamment l'odieux Simon Kaloméïtsev, le voisin de Sipiaguine, aux idées ultra-conservatrices, Marianne, nièce de Sipiaguine, et le beau-frère de celui-ci, Serge Markiélov, l'un des leaders des militants révolutionnaires. On discute des moyens de susciter le soulèvement des paysans et des ouvriers de la région, mais dans ce qui ressemble parfois à des conversations de salon plus théoriques que pratiques. Marianne partage également les idées d'Alexis Niedjanov, et tous deux s'avouent leur amour au point qu'Alexis en arrive un moment à oublier ses objectifs révolutionnaires.
On croise de nombreux autres personnages pittoresques et inefficaces comme par exemple Golouchkine qui est plus pris par l'alcool que par l'action.
Niédjanov et Marianne quittent la campagne et la maison de Sipiaguine pour gagner le chef-lieu et la maison de Solomine, gérant d'une usine et comme tel, seul personnage confronté au réel.
Dans cette dernière partie du roman, Solomine devient le personnage central et le véritable héros, partisan d'un changement sans chimères et sans heurts, comme le prônait Tourgueniev qui se disait «l'homme du progrès pas à pas». Solomine poursuit le même but que les narodniki, mais avec les pieds sur terre, et surtout, il agit et ne se limite pas à brasser des idées.
Contrairement à Marianne, Niédjanov n'arrive pas à «aller vers le peuple» duquel un fossé le sépare. Distribuer des tracts lui répugne et il n'arrive pas à comprendre les paysans, qui ne le comprennent pas non plus. Un monde sépare ces intellectuels agités qui tiennent des réunions passionnées, et passent leur temps à rédiger des programmes, coupés des difficultés réelles et des mentalités des paysans. Pire, les paysans censés déclencher la révolution dénoncent les narodniki aux autorités et les font arrêter.

Pour Alexis, ça n'ira pas mieux en amour et il finit par se suicider, tandis que Markiélov est déporté en Sibérie. Les vieux propriétaires se raccrochent à un passé en passe d'être définitivement mort. Quant à Solomine et Marianne, ils se sont mariés et ont réussi à mettre sur pied un atelier fondé sur les principes coopératifs et démocratiques qui leurs sont chers.
Ainsi, et comme souvent, Tourgueniev termine un roman sombre sur une note d'espoir, mais il met surtout en évidence la différence entre le monde de la rhétorique et des intentions, et celui de l'action qui fait avancer les choses au rythme de ce qui est possible.
Bien plus tard, Mikhaïl Cholokhov, défendant la politique stalinienne, répliquera dans Terres défrichées, Prix Lénine 1963, où le jeune Davidov, envoyé par le parti, réussit à faire accepter la collectivisation des terres par les paysans.

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Tourgueniev, nous décrit avec brio les mouvements révolutionnaires de l'époque, avec d'un côté des jeunes gens remplis d'idéaux et qui sont persuadés qu'ils vont pousser le peuple à prendre le pouvoir. Ils ont compris que l'abolition du servage n'avait guère changé les choses.

La pauvreté face à la vie insouciante des nobles, dont certains semblent tentés par les idées progressistes, mais tant qu'il ne s'agit que de mots, car ils sont attachés à leur privilège, tel prince Sipiaguine qui vise en parallèle un poste au gouvernement et flatte ceux qui peuvent lui permettre d'y accéder.

Le personnage d'Alexis Nejdanoff est intéressant : il est le fils naturel d'un prince, ce qui lui vaut des railleries, et son entrée dans le mouvement relève de l'idéal révolutionnaire et de cette frustration. Il essaie d'être un « bon militant » mais n'est pas très adroit, car timide et fasciné par ceux qui ont plus de charisme. Il subit plus qu'il ne décide par amour pour Marianne qui elle est bien résolue à participer à l'oeuvre : il a subi le même type de vexations mais cela lui a donné davantage de force morale.

« Ses camarades l'aimaient, attirés par la sincérité, la bonté et la pureté qu'ils trouvaient en lui. Mais le pauvre Néjdanof n'était pas né sous une heureuse étoile ; la vie ne lui était pas facile. Il sentait cela profondément, et, malgré l'attachement de ses amis, il se faisait l'effet d'être à jamais isolé… »

Un autre personnage intéressant : Markelov, le beau-frère de Sipiaguine qui sert de guide aux autres, n'hésitant pas à se mettre en danger. Les autres sont plus ambivalents, Pakline qui parle trop à tort et à travers, mettant les autres en danger, Manchourina idéaliste mais engagée efficacement, amoureuse en secret D Alexis pour ne citer qu'eux.

Seul, Solomine est dans l'action et non dans l'idéal, il gère au quotidien, sans s'enflammer, sans trahir trop ses idées, c'est ce qui lui permettra de faire avancer les choses.

L'auteur analyse bien les nobles de l'époque avec le caricatural Kalloméïtsiev, attaché à ses privilèges, odieux, imbuvable, et Sipiaguine est-il si différent ? Et une mention particulière pour Valentine et la façon dont elle règne dans la maison, espionnant et manipulant tout le monde:

« Valentine possédait ce genre particulier de grâce câline et tranquille qui est le propre des égoïstes « aimables » ; cette grâce où il n'y a ni poésie, ni sentiment véritable, mais qui respire la bienveillance, la sympathie et même une sorte de tendresse. Seulement ces charmants égoïstes n'aiment pas à être contredits ; ils sont despotiques et ne supportent pas l'indépendance chez les autres. »

Tourgueniev a écrit ce roman en 1876 et l'on sent bien ses sympathies pour ces jeunes gens qui veulent aller au contact du peuple pour le libérer, mais il aussi démontre les failles de leur idéalisme. Il a étudié avec beaucoup de soin la psychologie des personnages, autant que le contexte social. On imagine l'accueil qui fut réservé à ce roman très fort, tant du côté des révolutionnaires que celui du pouvoir.

J'ai lu et beaucoup aimé « Premier amour » de Tourgueniev, quand j'étais adolescente, et ressenti la même émotion en le relisant des années plus tard, mais ici l'auteur aborde un tout autre sujet et ne joue plus sur l'émotion du lecteur. On est dans un autre registre, ce roman explore la société de l'époque, tel Zola qu'il a rencontré et dont il a publié les romans en Russie, (et d'autres auteurs français)…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Terres vierges (1877)
Roman
Ivan Tourgueniev (1818-1883)

Ivan Tourgueniev vient ici dans une trame coutumière nous mêler à ses obsessions du moment : dans un cadre aristocratique, se font et ses défont des histoires romantiques sur fond de société qui n'est pas exempte de reproches, il la réprouve même, mais pire lui semblent ces révolutionnaires qui veulent renverser la table en agitant la condition paysanne qui se rebiffe énergiquement contre ces peaux de lapin qui se bercent d'illusions sur leur dos, les nihilistes sont démasqués ! L'auteur russe déteste cette engeance et il le proclame. La femme est une fois de plus quelque peu maltraitée chez l'auteur dans le sens où il nous ressert le couvert sur la volatilité de son coeur, elle fait naître l'espoir d'une vie de couple idéale, heureuse, vite démentie en tournant la tête du prétendant par une espèce de vampirisme qui ne dit pas son nom, où la cause défendue triomphe de l'amour . Dans Fumée, un roman précédent, le sort de la femme qui semble partir en sucette est meilleur pour adoucir un épilogue social exaspérant. Ici on a déjà franchi ce pas et c'est tout qui respire la conspiration. Dans cette sorte de chaudron intellectuel et politique qu'est la société russe dans les années 1870, Tourgueniev va user de toute sa lucidité de fin observateur pour déjouer tous les pièges qui gangrènent le fait impérial, ici plus sous l'angle de l'ambivalence de ceux qui veulent en découdre. La critique n'a pas manqué de comparer ce roman à des sommets de la littérature occidentale. Mais c'est la critique, comme on sait, plutôt réactionnaire..

Tourgueniev se fait ici un coktail maison pour peaufiner son "casting" à la mesure de la société impériale tiraillée entre injustice, fausseté, et répression ; une opposition clandestine, estudiantine de fils de riches la torture comme le rat sous la niche du chien . On n'est pas du tout dans l'entre soi, même pas entre gens de bonne compagnie puisque les premiers heurts sulfureux ne vont pas tarder sitôt les rôles assemblés. L'intrigue est noueuse comme un pied de vigne, mais de cela on est habitué avec Tourgueniev. Sur fond révolutionnaire combinant complots, illusions, et cynisme, apparaît comme un héros de Pouchkine, un prince putatif nommé Niédjanov qui porte la contradiction comme sujet central : épouser une cause, celle du peuple et la trahir cordialement. Cette cause, il va la partager avec Marianne, une rencontre hasardeuse : la jeune femme s'ennuie ! . La condescendance qu'observe Niedjanov à l'égard du peuple ne va être qu'une cacophonie, elle ne va pas passer : le peuple va se moquer de lui, le jeune pétersbourgeois. Il perd pied dans ce monde paysan qu'il avait mal jugé.De ce choix malheureux, il va finir par se mettre à dos Marianne qui elle mord avec un bel entrain à la cause populiste, comme une femme idéalisée. le jeune prince Niedjanov va sombrer .. un autre protagoniste survient alors : Solomine,qui lui semble venir avec les clefs du problème : il est foncièrement pour le peuple et les populistes ne sont que des charlatans : Terres vierges trouve ici son explication ! C'est le testament politique d'Ivan Tourgueniev ! la fin se perdra dans un silence et une dispersion définitive et chaotique..Plus rien ne ressemblera à rien !

L'accueil de ce dernier roman de Tourgueniev sera partagé : tout était trop suspecté de bonnes intentions au regard d'un peuple échaudé, trop souvent roulé dans la farine .. Marianne suivra Solomine mais le public sera dubitatif !.. (PG)
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Terres Vierges de Tourgueniev fut publié 1877 et réédité en France en 2013
Voilà une bien belle surprise, j'ai pris un plaisir certain en lisant ce roman. Tourgueniev dans une écriture juste et alerte nous dresse une étude psychologique de nos héros et nous peint toute une époque.
Nous sommes en 1870 au coeur de la Russie tsariste qui est en marche vers la révolution, une bande de jeunes militants s'organise, oeuvre à une conspiration. Ce soulèvement, cette révolution ne se fera pas sans le peuple que nos jeunes militants doivent « réveiller. Pour cela il faut se « simplifier » disent-ils, c'est à dire côtoyer ses paysans ces « terres vierges endormies ». Tourgueniev campe des portraits très réalistes, de ces héros : Néjdanov fils naturel d'un « grand » le pessimiste, en perpétuelle souffrance, l'indécis, l'insatisfait dont engagement va peu à peu décliner, son amour pour Marianne suivra le même chemin. Solomine l'homme d'action le serein, le sage qui dirige et rassure. Marianne enthousiaste, fougueuse, volontaire et engagé elle aime Néjdanov, mais rejetée elle tombe dans les bras de Solomine qu'elle admire. Nos héros vont du plaisir à la désillusion, l'échec sera cuisant.
Dans ce roman, on côtoie aussi les grands de la société Tsariste, tels Sipiaguine qui a des idées plutôt larges, un peu progressistes et sa femme, la belle Valentine, qui a le désir de plaire et manipule son monde. Dans ces salons où règnent manigances et faux semblants, rode aussi Kalloméïtsiev, le conservateur haut placé qui hait tous ces nihilistes, mais tout ce monde se fréquente, se tolère.
Tourgueniev nous conduit dans une Russie froide et pluvieuse, auprès du peuple, dans des usines à la puanteur repoussante, dans des bars où la vodka réchauffe les paysans, dans des télègues sur les routes boueuses… mais aussi dans les salons des riches demeures, son récit est vivant et réaliste, agréable à lire.
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Un groupe de jeunes gens et une jeune fille travaillent à “l'oeuvre”. On devine qu'il est question de révolution. Ces jeunes désirent aller vers le peuple. Il ne leur suffit pas de l'éduquer, ils veulent se sacrifier pour lui. Mais il est surtout question de discussions, plus que d'actes concrets. Lorsqu'enfin un district se révolte, ils se joignent aux contestataires mais leur méconnaissance des paysans leur vaut d'être traités en ennemis.
Parmi ces jeunes gens Nejdanof demi-noble par sa naissance illégitime. Précepteur pour quelques semaines dans une famille ou la jeune Marianne s'ennuie, il s'enfuit avec elle, leurs idées paraissant semblables. Mais bientôt il cesse de croire au mouvement.
Finalement seul Solomine homme d'action donne du sens à sa vie.

À noter le portrait du noble sanglé dans ses droits, méprisant envers le peuple en la figure de Kallomeitsef.

Sans réellement me décevoir, ce roman ne m'a pas non plus transportée.



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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Mais, en ce cas, l’art n’est pas autre chose que la mode, et il ne vaut pas la peine qu’on en parle sérieusement ! S’il n’y a pas dans l’art quelque chose d’invariable, d’éternel, alors que le diable l’emporte ! Dans la science, dans les mathématiques, par exemple, regardez-vous Euler, Laplace, Gauss, comme de vieux chevaux de réforme ? Non : vous reconnaissez leur autorité. Mais pour vous autres, Raphaël et Mozart sont des crétins, et votre orgueil se révolte contre leur autorité, à eux ! Les lois de l’art sont plus difficiles à découvrir que celles de la science, je ne dis pas non, mais elles existent, et celui qui nie leur existence est un aveugle, volontaire ou involontaire, peu importe ! »
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Quel diable de révolutionnaire veux-tu faire ? Écris des versiculets, mets-toi dans un coin pour vivre avec tes petites pensées et tes petites impressions misérables, fouille dans toutes sortes de menues subtilités psychologiques, et surtout ne va pas t’imaginer que tes caprices, tes exaspérations maladives et nerveuses, aient rien de commun avec la mâle indignation, avec l’honnête colère d’un homme convaincu ! Ô Hamlet, prince de Danemark ! comment sortir de ton ombre ? Comment faire pour n’être pas ton imitateur en tout, même dans la honteuse jouissance que l’on éprouve à s’injurier soi-même ?
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Dans notre rapprochement, le sentiment personnel a joué un rôle… secondaire, et nous sommes unis pour toujours… « au nom de l’œuvre » ? Oui, au nom de l’œuvre. »

Ainsi pensait Néjdanof, et lui-même ne soupçonnait pas combien il y avait de vrai — et de faux — dans ce qu’il pensait.
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Les maisons où on parle trop de vertu sont comme des chambres de malades où on a brûlé des parfums : on peut être sûr qu'il vient de s'y passer quelque chose de pas propre ! Un si fort parfum de vertu c'est suspect !
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Ses opinions ne lui avaient jamais causé d'ennuis, parce que toutes les autorités, disait-il, sont achetées à deniers comptants par moi, tous les joints sont calfeutrés, toutes les bouches sont fermées, toutes les oreilles sont bouchées.
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