Les hommes du Tsar

En 1839, l'écrivain Astolphe de Custine décrit le gouvernement russe comme « une monarchie absolue tempérée par l'assassinat ».

L'époque d'Ivan le Terrible, qui assassina son fils, illustre parfaitement cette assertion comme le démontre Vladimir Volkoff dans «  les hommes du tsar » où nous assistons à la mort d'Ivan et à l'ascension de Boris Godounov dans une période qui éradique la féodalité au profit du pouvoir absolu.

Époque charnière entre le XVI et le XVII siècle, durant laquelle l'Europe est brisée par les guerres de religions pour le plus grand profit de l'Angleterre en pleine croissance économique et conquête coloniale.

Roman historique captivant qui offre à l'auteur un terreau solide pour évoquer la Russie éternelle et rappeler que sa survie a toujours été menacée par ses voisins en l'absence de frontières géographiques stables.
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Ivan dit « le Terrible » (1530-1584) règne sur la Russie depuis 1547, et le fait d'une manière expéditive… Ses ennemis sont nombreux, dans le pays et à l'étranger (Suédois, Polonais), et le personnage est colérique et torturé. Certains rêvent cependant de servir fidèlement le Tsar et la Russie orthodoxe. Pour eux, les dogmes religieux et un chef tirant son autorité de Dieu constituent le ciment de la nation ; et un pays aussi vaste que la Russie a besoin de facteurs d'unité.
En 1581, dans un accès de colère, Ivan tue son fils aîné.
A la mort du Tsar, un autre de ses fils lui succède sous le nom de Fédor 1er, jusqu'en 1598, puis commence le « Temps des troubles » qui amène au pouvoir la dynastie des Romanov (1613-1917).
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Sans revendiquer la vérité historique, l'auteur raconte une partie du règne d'Ivan puis celui de Fédor 1er, en s'inspirant de sources littéraires qu'il cite en fin d'ouvrage. La lecture est agréable, malgré quelques longueurs sur les états d'âmes d'Ivan. le portrait de ce tyran m'est apparu plutôt mesuré. Avec un tel personnage, Jean Teulé (1953-2022) aurait probablement raconté les choses de manière plus croustillante ! Dans un autre style, moins gore, le chapitre relatant un entretien entre Ivan et un anachorète m'a particulièrement plu, plein de finesse et d'humour (l'ermite, peu au fait des évènements survenus depuis un vingtaine d'année, dresse à Ivan une liste de personnes sur lesquelles il devrait s'appuyer, dans sans douter que celui-ci les fait exécuter voire lui-même tuée).
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Cinq siècles plus tard, peu de progrès sont constatés en Russie, notamment en matière de droit politiques des populations ! Et l'Eglise orthodoxe russe est toujours soumise au pouvoir et corrompue.

Ce “romanˮ historique, le premier de la trilogie, en dit autant sinon beaucoup plus sur l'histoire et les moeurs de la fin du règne d'Ivan le Terrible (le N° 4 de l'annuaire) que beaucoup d'ouvrages “sérieuxˮ. le “Temps des troublesˮ comme on dit avec un bel euphémisme, époque de violence du “malheur russeˮ pour reprendre l'expression de Carrère-d'Encausse - On relira avec intérêt ses ouvrages sur le sujet. La belle écriture de Volkoff, non dénué de souffle tolstoïen, embarque le lecteur dans la Moscovie récemment débarrassée du joug tatare, mais si loin de la modernité. Presque cinq siècles plus tard…

Decouvert au hasard car pas particulièrement interessé par l'Histoire de la Russie,j'ai été surpris,comblé par cette trilogie de Vladimir Volkoff.
On suit presque 1 siecle de troubles ,de la fin de règne d 'Ivan le terrible,tsar sanguinaire et cruel à l'avenement des Romanov.
Entre temps,Boris Godounov ,sorte d'eminence grise ,s'emparera du pouvoir,menacé à son tour pour la reapparition du pretendu fils d'Ivan,que Boris croyait avoir fait assasiné,joué des forces combinés de la Pologne et du Vatican.
Une fresque epique ,remaquablement bien ecrite,qui se joue parfois de la réalité historique pour notre plus grand bonheur!

L'histoire russe avec un grand H et celle de la fin du règne d'Ivan le terrible s'il vous plaît !
Le roman paraît bien documenté, évoquant assez bien les vies tourmentées des hommes et des femmes liés au pouvoir féodal.
Manipulations, trahisons, cruauté, supplices, rien ne nous est épargné.
On pourrait dire que l'époque était sans doute brutale et sans pitié pour les faibles et les gentils...
L'auteur arrive à créer un suspense digne d'un thriller. En effet, à aucun moment, nous ne pouvons anticiper.
Toute l'action est circonscrite à l'instant présent et ne nous permet pas de nous projeter dans l'avenir.
C'est peut-être en cela que la récit est intelligent.
En conclusion, je dirai que la Russie féodale devait être un endroit imprévisible et dangereux. Terrifiant !!